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Hashmonaîm 1 et 2

1 Hashmonaîm ­ Maccabées 1

Liminaire pour 1 et 2 Hashmonaîm

     La Bible hébraïque comprend plusieurs ouvrages divisés en deux livres: Samuel, Rois, Paroles des Jours ou Chroniques. Cette division est tardive et artificielle: chacun de ces ouvrages formait à l’origine un tout. Il n’en va pas de même pour les deux livres des Hashmonaîm: il s’agit ici de deux oeuvres fort différentes, quoique recouvrant partiellement une même période de l’histoire d’Israël. Le premier a été écrit en hébreu, mais n’est conservé qu’en grec; le second a été rédigé dans cette dernière langue. Le style, l’esprit, les intentions des auteurs diffèrent considérablement de l’un à l’autre.

     Leur titre original n’est pas connu. Dans la plupart des Bibles, on les appelle Maccabées, du surnom (Maqabi, « Marteau », « Martel » ?) donné à Iehouda (Judas), principal héros de la révolte contre la domination grecque et la volonté d’helléniser les Hébreux. Comme l’histoire racontée par ces livres dépasse le cadre de la biographie de ce personnage, mieux vaut les appeler Hashmonaîm (Hasmonéens ou Asmonéens), comme en hébreu, du nom de sa famille et de la dynastie sacerdotale qui gouverna Israël à partir de la libération.

     Le premier livre fait le récit d’événements qui remplissent en gros une période de quarante ans, depuis l’avènement d’Antiochus IV Épiphane (175) jusqu’à la mort de Shim‘ôn (134). Il décrit avant tout les combats menés pour la libération d’Israël, alors sous la domination des rois Séleucides de Syrie. L’admiration de l’auteur pour Rome (ch. 8) ne se comprend qu’avant la conquête réalisée par Pompée en 63 avant l’ère chrétienne. On pense que l’ouvrage a dû être composé vers l’année 100 et traduit peu après.

     Plutôt qu’une chronique, le second livre est un opuscule liturgique destiné aux synagogues de la diaspora, tout comme le rouleau d’Èstér. Il s’étend longuement sur des récits de martyre: celui d’Èl‘azar (6,18-31), celui des sept frères et de leur mère (ch. 7), le suicide pour motif religieux de Razis (14,37-46). On y trouve aussi les éléments d’une théologie systématique: Dieu est créateur (7,23); il n’a besoin de rien (14,35); il est transcendant (hypsistos), Seigneur des esprits (3,24). Les messagers ou anges sont présents, mais l’espérance messianique n’est évoquée qu’en 1,27-29. Un des thèmes majeurs est celui de la résurrection des morts et des prières à faire pour eux (12,44-45). L’importance du Temple est soulignée (3,12), en fonction de l’éminence du peuple élu au centre duquel habite IHVH-Adonaï.


Chapitre 1.

Alexandros roi

1.     Alexandros fils de Philippos, Makédôn, sortit de la terre des Kitîm,
battit Dariavèsh, roi de Paras et de Madaï,
et devint roi à sa place, d’abord en Iavân;
2.     il fit de nombreuses guerres, investit des forteresses,
égorgea les rois de la terre,
3.     vint jusqu’aux confins de la terre, prit du butin à de nombreuses nations.
La terre se calma en face de lui.
C’est alors que son coeur s’exalta et s’enfla.
4.     Il rassembla une armée très lourde et régna sur les provinces
des nations et des dynastes qui furent ses tributaires.
5.     Et c’est après ces paroles, il tombe sur sa couche et pénètre qu’il mourra.
6.     Il convoque ses serviteurs, les glorieux qui avaient grandi avec lui
depuis son adolescence, et répartit entre eux son royaume,
lui étant encore en vie.
7.     Alexandros règne douze ans et meurt.
8.     Ses serviteurs gouvernent chacun en son lieu.
9.     Après sa mort, tous mettent des diadèmes royaux sur leurs têtes
et leurs fils après eux, de nombreuses années.
Ils multiplient les malheurs sur la terre.
10.     Parmi eux surgit la racine du crime, Antiochos Epiphanès,
fils du roi Antiochos, qui fut otage à Rome.
Il règne en l’an cent trente-sept du royaume des Ievanîm.

Fils de Belia‘al

11.     En ces jours surgissent d’Israël des fils de Belia‘al,
ils séduisent des multitudes à dire:
« Allons, tranchons un pacte avec les goîm de notre entourage.
Oui, du jour où nous nous sommes écartés d’eux,
de nombreux malheurs nous atteignent. »
12.     La parole était bien à leurs yeux.
13.     Des hommes du peuple vont volontairement vers le roi
et le roi leur donne la permission d’observer les lois des goîm.
14.     Ils bâtissent un gymnase à Ieroushalaîm selon les coutumes des goîm.
15.     Ils se refont des prépuces et abandonnent le pacte sacré,
ils s’accouplent aux goîm et se vendent pour faire le mal.

Deuil en Israël

16.     La royauté s’affermit en face d’Antiochos. Il aspire à régner
en terre de Misraîm afin de régner sur les deux royaumes.
17.     Il vient en Misraîm avec un peuple lourd, des chars, des éléphants,
des cavaliers et une grande flotte.
18.     Il fait la guerre à Talmaï, roi de Misraîm.
Talmaï recule en face de lui et s’enfuit. Tombent de nombreuses victimes.
19.     Ils investissent les forteresses de la terre de Misraîm.
Il prend le butin de la terre de Misraîm.
20.     Antiochos retourne après avoir battu Misraîm en l’an cent quarante-trois.
Il monte contre Israël et contre Ieroushalaîm avec un peuple lourd.
21.     Il vient au sanctuaire avec orgueil, prend l’autel d’or,
le candélabre de lumière et tous ses objets,
22.     la table des rangées, les gobelets, les aiguières,
les cassolettes d’or, le rideau, les couronnes,
les ornements d’or sur la façade du palais et enlève le tout.
23.     Il prend l’argent et l’or, tous les objets précieux,
il prend les trésors cachés qu’il trouve.
24.     Ayant tout pris, il retourne vers sa terre,
fait une grande tuerie et parle avec beaucoup d’orgueil.
25.     C’est un grand deuil en Israël, en tous lieux.
26.     Les chefs et les anciens soupirent,
les vierges et les jeunes gens s’étiolent, la beauté des femmes s’altère.
27.     Tout fiancé porte un thrène; assise sous le dais, l’épouse s’endeuille.
28.     La terre se convulse sur ses habitants.
Toute la maison de Ia‘acob se revêt de honte.

Incendie

29.     Au bout de deux ans de jours,
le roi envoie le chef des contributions dans les villes de Iehouda.
Il vient à Ieroushalaîm avec une lourde troupe.
30.     Il leur parle des paroles de paix par duperie.
Ils adhèrent à lui, mais il tombe soudain contre la ville.
Il la frappe à grands coups et fait périr un peuple nombreux d’Israël.
31.     Il prend le butin de la ville et l’incendie au feu,
il brûle ses maisons et ses remparts autour.
32.     Ils capturent les femmes, la marmaille et le bétail.
33.     Ils bâtissent la ville de David avec un grand et puissant rempart
et des tours fortifiées; elle devient leur citadelle.
34.     Une nation fautive demeure là, des hommes de Belia‘al s’y fortifient.
35.     Ils y entassent des armes et de la nourriture,
ramassant le butin de Ieroushalaîm,
ils le mettent là et c’est le grand piège.
36.     C’est une embuscade contre la maison du sanctuaire,
un satân du mal pour Israël, en tout temps.
37.     Ils répandent un sang innocent autour du sanctuaire
et contaminent le sanctuaire.
38.     Les hommes de Ieroushalaîm s’enfuient à cause d’eux
et c’est une colonie pour étrangers,
elle devient étrangère à sa semence, ses fils l’abandonnent.
39.     La maison du sanctuaire est désolée comme un désert,
ses fêtes se tournent en deuil,
ses shabats en dérision, sa gloire en mépris.
40.     À la mesure de sa gloire, sa turpitude, sa grandeur se tourne en deuil.

Les lois étrangères

41.     Le roi écrit à tout son royaume d’être tous un seul peuple,
42.     d’abandonner tout homme ses lois.
Toutes les nations se conforment aux prescriptions royales.
43.     Nombreux en Israël agréent son culte,
sacrifient aux idoles et profanent le shabat.
44.     Le roi envoie des actes, par la main de messagers,
à Ieroushalaîm et dans les villes de Iehouda,
pour aller derrière les lois étrangères à la terre,
45.     pour interdire au sanctuaire les montées, le sacrifice, la libation,
pour profaner le shabat et les fêtes,
46.     pour contaminer le sanctuaire et les sacrements,
47.     pour bâtir des tertres, des enceintes sacrées, des sculptures,
pour immoler des porcs et des bêtes contaminées,
48.     pour laisser leurs fils incirconcis et de rendre leurs êtres abjects
en toute contamination en fétidité,
49.     pour oublier la tora et de changer toutes les lois.
50.     Quiconque ne ferait pas cela selon la parole du roi mourrait.
51.     Conformément à toutes ces prescriptions,
le roi écrit toutes ces paroles à son royaume,
il prépose des préposés sur tout le peuple
et ordonne aux villes de Iehouda de sacrifier en toutes villes.
52.     Nombreux, parmi le peuple, s’associent avec eux,
tous ceux qui abandonnent la tora. Ils font le mal sur la terre.
53.     Ils mettent Israël dans des cachettes en tous leurs refuges.

Quinze Kislév

54.     Le quinzième jour de Kislév en l’an cent quarante-cinq,
ils bâtissent l’abjection de la désolation sur l’autel
et dans les villes de Iehouda, autour, ils bâtissent des tertres.
55.     Aux portes des maisons et sur les places, ils sacrifient.
56.     Les volumes de la tora qu’ils trouvent ils les lacèrent et les brûlent.
57.     Tout homme qui était trouvé avec un volume du pacte en main
ou qui se soumettait à la tora,
le décret du roi était de le mettre à mort.
58.     Dans leur agressivité, ils font ainsi à ceux d’Israël
qu’ils trouvaient de lunaison en lunaison dans les villes.
59.     Le vingt-cinq de chaque lunaison,
ils sacrifient sur le tertre où était l’autel.
60.     Les femmes qui ont fait circoncire leurs fils
sont mises à mort, suivant l’édit.
61.     Ils pendent les nourrissons à leur cou et mettent à mort
ceux qui avaient pratiqué la circoncision.
62.     Nombreux, en Israël, sont fermes et forts
pour ne pas manger de nourriture contaminée.
63.     Ils choisissent de mourir plutôt que de se contaminer par les nourritures
et plutôt que de contaminer le pacte sacré, ils meurent.
64.     C’est une très grande écume contre Israël.

Chapitre 2.

Matityah

1.     En ces jours, se lève Matityah bèn Iohanân bèn Shim‘ôn,
desservant des Benéi Yehoyarib; il quitte Ieroushalaîm et habite Modi‘în.
2.     À lui cinq fils, Iohanân, appelé Gadi,
3.     Shim‘ôn, appelé Thassi,
4.     Iehouda, appelé Maqabi,
5.     Èl‘azar, appelé Horân, Ionatân, appelé Haphous.
6.     Il voit les impiétés qui se commettent en Iehouda et à Ieroushalaîm.
7.     Il dit: « Oïe, moi, pourquoi suis-je né pour voir
la destruction de mon peuple, la destruction de la ville du sanctuaire
et comment l’habiter quand elle est donnée aux mains des ennemis,
la maison du sanctuaire aux mains des étrangers ?
8.     Son temple est comme un homme vil.
9.     Les objets splendides sont transportés en captivité,
ses enfants sont tués sur ses places,
ses adolescents par l’épée de l’ennemi.
10.     Quel peuple n’a pas hérité du royaume,
ne s’est pas emparé de ses dépouilles ?
11.     Toute sa magnificence lui a été prise, au lieu d’être libre, la voici esclave,
12.     et voici, notre sanctuaire, notre magnificence,
notre splendeur sont désertiques, les goîm les profanent.
13.     Pourquoi vivrions-nous encore ? »
14.     Matityah et ses fils déchirent leurs habits,
ils se revêtent de sacs et s’endeuillent fort.
15.     Les hommes du roi qui contraignent à l’apostasie
viennent dans la ville de Modi‘în pour sacrifier.
16.     Nombreux, en Israël, viennent à eux.
Mais Matityah et ses fils se regroupent.
17.     Les hommes du roi répondent et parlent à Matityah pour dire:
« Tu es le chef grand et glorieux de cette ville,
appuyé par des fils et des frères.
18.     Maintenant, sacrifie le premier et exécute l’ordre du roi
comme font tous les peuples et les hommes de Iehouda,
ceux qui ont été autorisés à rester à Ieroushalaîm.
Tu seras, toi et tes fils, parmi les amis du roi.
Toi et tes fils, vous serez honorés
avec de l’or, de l’argent et de nombreux dons. »
19.     Matityah répond et dit d’une voix forte:
« Même si tous les peuples de la maison du roi l’entendent
et s’écartent du culte de leurs pères pour choisir ses ordres,
20.     moi, mes fils et mes frères nous irons dans le pacte de nos pères.
21.     Loin de nous d’abandonner la tora et les ordres !
22.     Nous n’entendrons pas les paroles du roi
pour nous écarter de notre culte à droite ou à gauche. »
23.     Quand il finit de parler ces paroles,
un homme de Iehouda s’approche aux yeux de tous
pour sacrifier sur le tertre de Modi‘în, selon l’ordre du roi.
24.     Matityah le voit, plein de zèle, ses reins frissonnent,
il répand sa légitime brûlure, court et l’égorge sur l’autel.
25.     L’homme du roi qui les contraignait à sacrifier,
il le tue dans le même temps et il démolit le tertre,
26.     plein de zèle pour la tora, comme avait fait Pinhas à Zimri bèn Salou.
27.     Matityah crie dans la ville à grande voix pour dire:
« Qui a du zèle pour la tora et se tient dans le pacte vienne derrière moi. »
28.     Il s’enfuit avec ses fils vers les montagnes,
ils abandonnent tout ce qu’ils avaient en ville.

Guerre le shabat

29.     Alors de nombreux défenseurs de la justice et du droit
descendent au désert pour y habiter,
30.     eux, leurs femmes, leurs fils et leur cheptel;
oui, les malheurs s’étaient appesantis contre eux.
31.     Il est rapporté aux hommes du roi et à l’armée,
qui étaient à Ieroushalaîm dans la ville de David,
que les hommes qui avaient transgressé l’ordre du roi
étaient descendus dans des cachettes au désert.
32.     Ils les poursuivent, nombreux, les atteignent,
se campent contre eux et leur font la guerre un shabat.
33.     Ils leur disent: « C’est assez pour vous ! Sortez,
exécutez les paroles du roi et vivez ! »
34.     Ils disent: « Nous ne sortirons pas, nous n’exécuterons pas
la parole du roi pour profaner le jour du shabat. »
35.     Ils se hâtent de leur faire la guerre.
36.     Mais ils ne leur répondent pas, ne jettent pas contre eux de pierres
et ne barricadent pas leurs cachettes,
37.     disant: « Nous mourrons dans notre intégrité,
le ciel et la terre en sont témoins pour nous,
oui, vous nous faites périr sans jugement. »
38.     Ils leur font la guerre le shabat et ils meurent, eux, leurs femmes,
leurs fils, leur cheptel, environ un millier d’hommes.

Ils rachètent la tora

39.     Matityah et ses amis le savent, ils s’endeuillent très fort.
40.     Ils se disent l’un à l’autre:
« Si nous faisons tous comme ont fait nos frères,
si nous ne guerroyons pas contre les goîm pour nos êtres et notre tora,
maintenant, ils nous auront vite effacés sur les faces de la terre. »
41.     Ce jour-là ils délibèrent pour dire:
« Tout homme qui viendra contre nous pour la guerre le jour du shabat,
nous guerroierons contre lui et nous ne mourrons pas tous
comme nos frères sont morts dans leurs cachettes. »
42.     Les rejoint alors un groupe de hassidîm,
des héros de valeur d’Israël, tous dévoués à la tora.
43.     Tous ceux qui fuient les malheurs se joignent à eux
et sont pour eux un appui.
44.     Ils constituent une armée et frappent dans leur écume les prévaricateurs
et ceux qui faisaient carence dans leur fièvre.
Le reste s’enfuit chez les goîm pour être secouru.
45.     Matityah et ses amis font une tournée et démolissent les tertres.
46.     Ils circoncisent de force les fils qui n’avaient pas été circoncis,
ceux qu’ils trouvent dans la frontière d’Israël.
47.     Ils pourchassent les fils de l’arrogance
et le propos triomphe en leurs mains.
48.     Ils rachètent la tora de la main des goîm et de la main du roi.
Ils ne laissent pas de corne au criminel.

Matityah meurt

49.     Les jours de Matityah approchent de la mort. Il dit à ses fils:
« Maintenant l’arrogance et l’outrage,
le jour du bouleversement et de la brûlure de narine s’imposent.
50.     Maintenant, fils, soyez zélés pour la tora,
donnez vos êtres au pacte de vos pères.
51.     Souvenez-vous des hauts faits des pères, ce qu’ils ont fait dans leurs âges,
et possédez grande gloire, renom de pérennité.
52.     Abrahâm dans l’épreuve n’a-t-il pas adhéré,
cela lui étant compté pour justification ?
53.     Iosseph, au temps de sa détresse, a gardé l’ordre,
devenant l’Adôn de Misraîm.
54.     Pinhas notre père, zélé de zèle, reçoit le pacte du sacerdoce en pérennité.
55.     Iehoshoua‘, en accomplissant la parole, devient le suffète d’Israël.
56.     Kaléb en témoignant dans l’assemblée reçoit la terre de la possession.
57.     David en sa grâce possède le trône du royaume en pérennité.
58.     Élyahou, zélé de zèle pour la tora, s’élève dans les ciels.
59.     Hananyah, ‘Azaryah, Mishaél, confiants, sont secourus dans la fournaise.
60.     Daniél dans son intégrité est secouru de la gueule des lions.
61.     Ainsi, discernez-le d’âge en âge,
oui, tous ceux qui espèrent en lui ne trébuchent jamais.
62.     Ne frémissez pas des paroles de l’homme criminel,
oui, sa gloire va au fumier, à la vermine.
63.     Aujourd’hui, il s’exalte, mais demain il ne se trouvera plus,
oui, il sera retourné à sa poussière et ses desseins auront péri.
64.     Fortifiez-vous, mes fils, affermissez-vous dans la tora,
oui, vous serez glorifiés par elle.
65.     Voici Shim‘ôn, votre frère, je sais qu’il est un homme de bon conseil.
Entendez-le toujours, il sera pour vous un père.
66.     Iehouda Maqabi, héros de valeur depuis son adolescence,
sera pour vous le chef de l’armée,
il guerroiera pour la guerre du peuple.
67.     Vous, réunissez autour de vous tous les gardiens de l’ordre
et vengez-vous dans la vengeance de votre peuple.
68.     Retournez leur rétribution aux goîm,
raffermissez-vous dans les ordres de la tora. »
69.     Il les bénit puis il est réuni à ses pères.
70.     Il meurt en l’an cent quarante-six.
Il est enseveli dans les sépultures de ses pères à Modi‘în.
Tout Israël le pleure à grands pleurs.

Chapitre 3.

Iehouda Maqabi

1.     Se lève à sa place Iehouda, son fils, appelé Maqabi.
2.     Tous ses frères l’aident avec tous ceux qui collaient à son père.
Ils guerroient en la guerre d’Israël dans la joie.
3.     Il étend la gloire de son peuple, se revêt d’une cuirasse comme un héros,
se ceint des armes de sa guerre et fait des guerres.
Il engage de nombreuses batailles et défend le camp à l’épée.
4.     Il ressemble en ses hauts faits à un lion,
à un lionceau rugissant après la proie.
5.     Il pourchasse les défaillants et les dépiste,
il brûle ceux qui irritent son peuple.
6.     Les sans-tora sont matés par peur de lui,
tous les ouvriers d’iniquité sont terrifiés.
Le salut triomphe par sa main.
7.     Il rend amers de nombreux rois, et réjouit Ia‘acob par ses hauts faits;
jusqu’en pérennité, son souvenir sera en bénédiction.
8.     Il passe dans les villes de Iehouda et y fait périr les criminels:
il détourne la brûlure d’Israël.
9.     Son nom est crié jusqu’aux confins de la terre et il réunit les égarés.

L’héroïsme dépend du ciel

10.     Apollonios réunit des goîm et, de Shomrôn, une grande armée
pour guerroyer contre Israël.
11.     Iehouda le sait, il sort à son abord et le bat. Il le met à mort.
De nombreuses victimes tombent. Ceux qui restent s’enfuient.
12.     Il prend leur butin. Iehouda prend l’épée d’Apollonios
et guerroie avec elle, tous les jours.
13.     Sèrôn, le chef de l’armée d’Arâm, entend que Iehouda a réuni
un grand nombre d’adhérents avec lui. Ils sortent en guerre.
14.     Il dit: « Je me ferai un nom et serai glorieux dans le royaume.
Je guerroie contre Iehouda et ceux qui sont avec lui,
ceux qui méprisent les paroles du roi. »
15.     Il continue à monter. Monte avec lui un lourd camp d’impies,
pour l’aider à faire vengeance contre les Benéi Israël.
16.     Il arrive à la montée de Béit Horôn.
Iehouda sort à sa rencontre avec un petit nombre d’hommes.
17.     En voyant le camp qui venait à leur rencontre, ils disent à Iehouda:
« Comment pourrions-nous, nous, si peu nombreux,
guerroyer contre cette foule puissante ?
Nous sommes exténués et n’avons rien mangé aujourd’hui. »
18.     Iehouda leur dit: « Il est facile d’enfermer les nombreux
dans les mains d’un petit nombre.
Il n’est pas de frein en face du ciel, pour sauver avec beaucoup ou peu.
19.     Non, la victoire dans la guerre n’est pas dans le nombre d’une armée,
l’héroïsme dépend du ciel.
20.     Ils viennent contre nous avec beaucoup d’orgueil et d’insolence,
pour nous exterminer, nous, nos femmes, nos fils, et nous piller.
21.     Nous, nous guerroyons pour nos êtres et notre tora.
22.     Lui-même, il les écrasera en face de nous.
Ne frémissez pas en face d’eux ! »
23.     Quand il finit de parler, il tombe soudain contre eux.
Sèrôn est écrasé avec son camp en face de lui.
24.     Il les poursuit dans la descente de Béit Horôn jusqu’à la plaine.
Tombent parmi eux huit cents hommes environ.
Le reste s’enfuit en terre des Pelishtîm.
25.     Ils commencent à trembler en face de Iehouda et de ses frères.
Leur effroi tombe sur les goîm autour d’eux.
26.     Son nom arrive jusqu’au roi.
Tous les peuples parlent des guerres de Iehouda.

Ieroushalaîm désolée

27.     Quand Antiochos entend ces paroles, sa narine brûle,
il rassemble et envoie toute l’armée de son royaume, un camp fort lourd.
28.     Il ouvre ses trésors et donne à son armée la solde d’un an.
Il leur ordonne d’être prêts à toute nécessité.
29.     Il voit que l’argent manque dans ses caisses,
les tributs de la terre sont faibles à cause des dissensions
et du coup qu’a fait venir contre la terre sa demande
d’écarter les lois en vigueur depuis les premiers jours.
30.     Il frémit de ne pas en avoir assez pour les dépenses
et les dons qu’il faisait de temps en temps et qu’il sortait jadis
et prodiguait d’une main large plus que les rois précédents.
31.     Son souffle en est fort affligé. Il décide d’aller en Paras
pour prendre le tribut des provinces et réunir beaucoup d’argent.
32.     Il laisse à Lysias, un homme glorieux de semence royale,
les affaires du roi, du fleuve Perat jusqu’à la frontière de Misraîm,
33.     et d’éduquer son fils Antiochos jusqu’à son retour.
34.     Il lui remet la moitié de la milice avec les éléphants
et lui ordonne tout ce qu’il voulait
en particulier des habitants de Ieroushalaîm et de Iehouda:
35.     envoyer contre eux l’armée pour extirper et détruire l’énergie d’Israël
et le reste de Ieroushalaîm pour effacer du lieu leur souvenir,
36.     installer des étrangers dans toutes leurs frontières
et répartir au sort leur terre.
37.     Le roi prend la moitié restante de la milice
et part d’Antiocheia, capitale de son royaume, en l’an cent quarante-sept.
Il passe le fleuve Perat et traverse les hautes terres.
38.     Lysias choisit Ptolemaïos, fils de Doryménès, Nicanôr et Gorgias,
des hommes de valeur, parmi les amis du roi.
39.     Il envoie avec eux quarante mille hommes et sept mille cavaliers
pour aller en terre de Iehouda et la dévaster selon la parole du roi.
40.     Ils partent avec leur armée,
viennent et campent devant ‘Amaous en terre de plaine.
41.     Les marchands de la terre entendent leur rumeur.
Ils prennent beaucoup d’argent et d’or avec des cordes
et ils viennent au camp prendre les Benéi Israël pour esclaves.
Une armée d’Edôm et de la terre des Pelishtîm s’associe à eux.
42.     Iehouda et ses frères voient que les malheurs se multiplient.
L’armée campe sur leur frontière.
Ils connaissent les paroles du roi, ce qu’il a ordonné de faire
contre le peuple, de le détruire et de l’exterminer.
43.     Ils se disent l’un à l’autre: « Relevons les ruines de notre peuple,
guerroyons pour notre peuple et notre sanctuaire. »
44.     L’assemblée se réunit prête à la guerre, pour prier
et pour demander grâce et pitié.
45.     Ieroushalaîm est désolée comme un désert,
aucun de ses enfants n’en vient ni n’en sort,
le sanctuaire est piétiné, des fils d’étrangers
sont dans la Citadelle, un caravansérail pour les goîm.
La joie disparaît de Ia‘acob, chôment la flûte et la lyre.

À Mispa

46.     Ils se réunissent et viennent à Mispa devant Ieroushalaîm.
Oui, un lieu de prière était à Mispa, jadis en Israël.
47.     Ils jeûnent ce jour-là, se revêtent de sacs,
de la cendre sur la tête, ils déchirent leurs habits.
48.     Ils déploient un volume de la tora
aux passages où les goîm avaient cherché les images de leurs idoles.
49.     Ils apportent les vêtements sacerdotaux, les prémices et les dîmes
et réunissent les nazirs qui avaient accompli leurs jours.
50.     Ils crient de la voix vers le ciel pour dire:
« Que ferons-nous à ceux-là et où les faire aller ?
51.     Ton sanctuaire est piétiné, contaminé
tes desservants sont en deuil et humiliés.
52.     Voici, les goîm sont réunis contre nous pour nous exterminer.
Tu connais, toi, leurs desseins à notre égard.
53.     Comment pourrions-nous tenir en face d’eux, si tu ne nous sauves pas ? »
54.     Ils sonnent des trompettes et crient à grande voix.
55.     Après quoi Iehouda établit des chefs sur le peuple,
des chefs de milliers, des chefs de centaines,
des chefs de cinquantaines et des chefs de dizaines.
56.     Il dit à ceux qui étaient en train de bâtir une maison,
aux fiancés des femmes, aux planteurs de vignobles et aux coeurs mous,
de retourner chacun à sa maison, selon l’ordre de la tora.
57.     Le camp part et campe au sud d’‘Amaous.
58.     Iehouda dit: « Ceignez-vous et soyez des fils de valeur,
prêts, le matin, à guerroyer contre les goîm
qui se sont réunis contre nous pour nous détruire avec notre sanctuaire.
59.     Oui, mieux vaut pour nous de mourir à la guerre
que de voir les malheurs de notre peuple et de notre sanctuaire:
60.     ce que le ciel aura voulu, il l’accomplira. »

Chapitre 4.

Salut pour Israël

1.     Gorgias prend cinq mille hommes et mille cavaliers d’élite,
le camp part de nuit,
2.     pour tomber sur le camp des Iehoudîm et les frapper soudain.
Les hommes de la Citadelle leur servent de guides.
3.     Iehouda entend et part avec les héros
pour frapper l’armée du roi à ‘Amaous
4.     tandis qu’elle était dispersée hors du camp.
5.     Gorgias vient vers le camp de Iehouda de nuit
mais ne trouve pas un homme. Il les cherche dans la montagne.
Oui, il disait: « Ces gens-là se sont enfuis devant nous. »
6.     Au petit jour, Iehouda apparaît dans la plaine avec trois mille hommes,
mais ils n’avaient pas les boucliers ni les épées qu’ils voulaient.
7.     Ils voient le camp des goîm, puissant, fortifié,
avec des cavaliers tout autour, eux tous experts de guerre.
8.     Iehouda dit aux hommes qui sont avec lui:
« Ne frémissez pas de leur foule, ne tremblez pas de leur emportement.
9.     Souvenez-vous comment vos pères furent sauvés dans la mer des Joncs,
quand Pharaon les poursuivit avec une armée.
10.     Maintenant crions vers le ciel.
S’il nous agrée et se souvient du pacte des pères,
il exterminera ce camp en face de nous aujourd’hui.
11.     Tous les goîm sauront qu’il est quelqu’un pour payer la rançon
et un sauveteur pour Israël. »
12.     Les étrangers lèvent leurs yeux et les voient venir contre eux.
13.     Ils sortent du camp pour la guerre.
Ceux de Iehouda sonnent de la trompette.
14.     Ils engagent le combat et battent les goîm qui s’enfuient vers la plaine.
15.     Toute l’arrière-garde tombe sous l’épée,
ils les poursuivent jusqu’à Guèzèr,
jusqu’aux champs d’Edôm, Ashdod et Iabné.
Tombent parmi eux environ trois mille hommes.
16.     Iehouda et l’armée retournent de leur poursuite derrière eux.
17.     Il dit au peuple: « Ne convoitez pas le butin,
oui, la guerre est devant nous.
18.     Gorgias et l’armée dans la montagne sont proches de nous.
Maintenant dressez-vous en face de notre ennemi, guerroyez contre eux.
Après quoi vous prendrez le butin en toute sécurité. »
19.     Iehouda parlait encore quand une section de ceux-là se fait voir,
observant de la montagne.
20.     Ils voient qu’ils ont été battus et que leur camp est en feu,
oui, la fumée est visible et elle leur découvre ce qui est arrivé.
21.     Quand ils le voient, ils s’affolent fort.
22.     Et quand ils voient en outre le camp de Iehouda dans la vallée,
prêt au combat, ils fuient tous vers la terre des Pelishtîm.
23.     Iehouda se retourne pour piller le camp. Il prend beaucoup d’or,
d’argent, d’azur, de pourpre marine, une grande fortune.
24.     À leur retour, ils louangent le ciel:
« Oui, le bien, oui, en pérennité son chérissement. »
25.     Et c’est un grand salut pour Israël, ce jour-là.

Prière de Iehouda

26.     Ceux qui avaient échappé parmi les étrangers viennent
et rapportent à Lysias tout ce qui est advenu.
27.     En l’entendant, il s’affole et perd courage,
car tel n’était pas son désir, ce qui était arrivé à Israël,
et ce que le roi lui avait ordonné, n’avait pas été exécuté.
28.     Au bout d’un an, il réunit soixante mille hommes d’élite
et cinq mille cavaliers pour guerroyer à fond contre eux.
29.     Ils viennent en Edôm et campent à Béit-Sour.
Iehouda, avec dix mille hommes, les rencontre.
30.     Il voit le lourd camp, prie et dit: « Tu es béni,
toi, Sauveur d’Israël, qui as paralysé l’emportement du héros
par la main de David, ton serviteur,
et qui as enfermé le camp des Pelishtîm
aux mains de Ionatân, le fils de Shaoul et du porteur de ses armes.
31.     Enferme donc ce camp en main de ton peuple Israël
et qu’ils blêmissent avec leur armée et leurs chevaux.
32.     Donne-leur de frémir devant toi, brise la fermeté de leur force:
ils trembleront de leur brisure.
33.     Fais-les tomber par l’épée de ceux qui t’aiment
tous ceux qui pénètrent ton nom te louangeront avec des hymnes. »

34.     Ils en viennent aux mains et il tombe du camp de Lysias
jusqu’à cinq mille hommes dans le combat corps à corps.
35.     Voyant le coup porté à sa milice et la fermeté de Iehouda,
qu’ils étaient prêts à vivre ou à mourir avec héroïsme,
Lysias part à Antiocheia recruter une armée de mercenaires
pour monter encore une fois contre Iehouda.

Un nouvel autel

36.     Iehouda et ses frères dirent: « Voici, nos ennemis sont écrasés.
Montons purifier le sanctuaire et l’inaugurer. »
37.     Il rassemble tout le camp et ils montent au mont Siôn.
38.     Ils voient le sanctuaire désolé, l’autel profané, les portes incendiées.
Dans les cours poussent des buissons comme dans une forêt
ou comme sur une montagne. Les salles sont détruites.
39.     Ils déchirent leurs habits, pleurent un grand pleur,
et répandent de la cendre sur leur tête.
40.     Ils tombent sur leurs faces à terre,
ils sonnent l’ovation aux trompettes et clament vers le ciel.
41.     Alors Iehouda dit aux hommes de guerroyer contre la Citadelle,
tandis qu’il purifiait le sanctuaire.
42.     Il choisit des desservants intègres, dévoués à la tora.
43.     Ils purifient le sanctuaire,
et portent les pierres de l’abjection en un lieu contaminé.
44.     Ils délibèrent pour l’autel de la montée qui avait été profané.
Qu’en faire ?
45.     Un bonne pensée s’impose en eux: le démolir
afin qu’il ne soit pas pour eux un opprobre
puisque les goîm l’avaient contaminé. Ils le démolissent.
46.     Ils déposent ses pierres sur le mont de la Maison en un lieu convenable,
jusqu’à ce qu’un inspiré vienne décider sur elles.
47.     Ils prennent des pierres brutes, selon la tora,
et bâtissent un nouvel autel semblable au premier.
48.     Ils bâtissent le sanctuaire, l’intérieur de la maison
et consacrent les cours.
49.     Ils font de nouveaux ustensiles sacrés et introduisent le candélabre,
l’autel de l’encens et la table dans le palais.
50.     Ils encensent l’autel, allument les lampes du candélabre
et illuminent l’intérieur du palais.
51.     Ils mettent sur la table le pain, tendent les rideaux
et achèvent les travaux entrepris.
52.     Ils se lèvent de grand matin le vingt-cinquième jour
de la nouvelle lunaison, c’est la lunaison de Kislév, en l’an cent quarante-huit.
53.     Ils présentent un sacrifice selon la tora
sur le nouvel autel de la montée qu’ils avaient fait.
54.     Au temps et au jour où les goîm l’avaient profané, en ce jour même,
ils l’inaugurent avec des odes, des cithares, des cistres et des cymbales.
55.     Tout le peuple tombe sur ses faces, ils prient,
ils bénissent le ciel qui les avait fait triompher.
56.     Ils fêtent l’inauguration de l’autel huit jours durant.
Ils présentent des montées dans la joie,
ils sacrifient des sacrifices de pacification et de merci.
57.     Ils ornent la façade du temple avec des couronnes d’or
et de petits écussons, ils inaugurent les portes et les salles,
leur font des portails.
58.     C’est une très grande joie dans le peuple
qui bannit la flétrissure des goîm.
59.     Iehouda et ses frères et toute l’assemblée d’Israël
décident que les jours de l’inauguration de l’autel
seraient célébrés à leur rendez-vous chaque année pendant huit jours
à partir du vingt-cinq de la lunaison de Kislév,
dans la joie et l’allégresse.
60.     En ce temps, Iehouda bâtit autour du mont Siôn un haut rempart
et de fortes tours afin que les goîm
ne viennent plus le fouler comme en premier.
61.     Il met une force armée pour le garder.
Il fortifie Béit-Sour pour le garder
afin que le peuple ait une forteresse en face d’Edôm.

Chapitre 5.

Iehouda guerroie

1.     Et c’est quand les goîm des alentours entendent
que l’autel a été bâti et le sanctuaire comme en premier,
ils écument fort.
2.     Ils décident de supprimer la semence de Ia‘acob de leur sein
et commencent à tuer et à détruire le peuple.
3.     Iehouda guerroie contre les Benéi ‘Éssav en Edôm,
contre ‘Aqraba parce qu’ils assiégeaient Israël.
Il les frappe d’un grand coup, les mate et prend leur butin.
4.     Il se souvient des maux infligés par les Benéi Ba‘ân qui étaient
pour le peuple des embûches et un piège, les traquant sur les routes.
5.     Il les enferme dans des tours, campe contre eux et les interdit.
Il incendie ses tours au feu avec tous ceux qui y étaient.
6.     Il passe chez les Benéi ‘Amôn, y trouve une main forte,
un peuple nombreux et Timothéos leur chef.
7.     Il leur fait la guerre à plusieurs reprises,
il les écrase en face de lui et les frappe.
8.     Il prend Ia‘zér et ses essaims puis retourne en Iehouda.
9.     Les goîm qui sont en Guil‘ad se rassemblent contre Israël,
ceux qui étaient en leur frontière, pour les exterminer.
Ils s’enfuient dans la forteresse de Datéma.
10.     Ils envoient des lettres à Iehouda et ses frères pour dire:
« Les goîm, autour de nous, se sont rassemblés pour nous exterminer.
11.     Ils se préparent à venir prendre la forteresse
où nous nous sommes réfugiés. Timothéos conduit leur camp.
12.     Maintenant, viens donc nous secourir de leurs mains.
Oui, beaucoup d’entre nous sont tombés.
13.     Tous nos frères qui se trouvaient en terre de Tobyah ont été mis à mort,
ils ont capturé leurs femmes, leur marmaille et leurs biens,
ils ont tué là environ mille hommes. »
14.     Les lettres se lisaient encore que voici d’autres messagers
venus de Galil, les habits déchirés,
annonçant les mêmes paroles pour dire:
15.     « Les goîm se sont rassemblés contre nous d’‘Ako, de Sor, de Sidôn
et de tout le Galil pour nous achever. »
16.     Entendant ces paroles, Iehouda et le peuple
rassemblent une grande assemblée pour décider que faire
pour leurs frères, ceux qui étaient en harcèlement
et guerroyaient pour se défendre.
17.     Iehouda dit à Shim‘ôn son frère: « Choisis des hommes
et va, délivre tes frères qui sont en Galil.
Moi et Ionatân mon frère, nous irons en Guil‘ad. »
18.     Il laisse Iosseph bèn Zekharyah et ‘Azaryah, les chefs du peuple,
avec le reste de l’armée, en Iehouda, pour la garde.
19.     Il leur ordonne pour dire: « Soyez à la tête de ce peuple,
ne défiez pas les goîm à la guerre jusqu’à notre retour. »
20.     Trois mille hommes sont impartis à Shim‘ôn pour aller en Galil,
huit mille à Iehouda pour Guil‘ad.
21.     Shim‘ôn va en Galil, fait de nombreuses guerres contre les goîm,
les goîm tremblent en face de lui.
22.     Il les poursuit jusqu’aux portes d’‘Ako. Parmi les goîm
environ trois mille hommes tombent; il prend leur butin.
23.     Il prend ceux du Galil et d’Arbatta avec les femmes, la marmaille
et tout ce qui était à eux et les fait aller en Iehouda à grande joie.
24.     Iehouda Maqabi et Ionatân son frère passent le Iardèn
et vont une route de trois jours dans le désert.
25.     Ils rencontrent les Benéi Nebayot qui les accueillent en paix
et leur racontent ce qui était advenu à leurs frères en Guil‘ad,
26.     beaucoup d’entre eux étaient enfermés à Bosorra, à Bosor,
en Héilâm, à Kaspho, à Maqèd et Qarnaîm,
toutes ces villes fortifiées et grandes.
27.     Dans le reste des villes de Guil‘ad, ils étaient enfermés
et le lendemain leurs ennemis ont résolu de les investir
et de tous les exterminer en un seul jour.
28.     Iehouda retourne soudain avec son camp sur la route du désert à Bosorra,
il investit la ville et tue tous les mâles à bouche d’épée.
Il prend tout leur butin et l’incendie au feu.
29.     Il part de là de nuit et va jusqu’à la forteresse.
30.     Et c’est le matin, ils lèvent leurs yeux et voici
un peuple immense innombrable dresse des échelles et des machines
pour investir la forteresse et guerroyer contre eux.
31.     Iehouda voit que la guerre est commencée;
la clameur de la ville monte jusqu’au ciel, la trompette et un grand cri.
32.     Il dit aux hommes de l’armée: « Guerroyez aujourd’hui pour nos frères. »
33.     Il sort derrière eux en trois corps de troupes.
Ils sonnent des trompettes et clament des prières.
34.     Le camp de Timothéos sait que c’est Maqabi, ils s’enfuient en face de lui.
Il les frappe d’un grand coup.
Parmi eux environ huit mille hommes tombent.

Au passage du torrent

35.     Il se dirige vers Héilâm, guerroie contre elle, l’investit,
tue tous ses mâles, prend son butin et l’incendie au feu.
36.     De là, il part et prend Kaspho, Maqèd, Bosor
et le reste des villes de Guil‘ad.
37.     Après ces paroles, Timothéos rassemble un autre camp,
et campe face à Raphôn au passage du torrent.
38.     Iehouda envoie espionner le camp, ils lui rapportent pour dire:
« Tous les goîm d’alentour rassemblent une très grande armée.
39.     Il a soudoyé des ‘Arabîm pour les aider,
ils campent au passage du torrent, prêts à venir en guerre contre toi. »
Iehouda va à leur rencontre.
40.     Tandis que Iehouda et son camp approchent du torrent d’eau,
Timothéos dit au chef de son armée: « S’il vient d’abord contre nous,
nous ne pourrons pas tenir contre lui,
oui, il nous vaincrait, nous vaincrait.
41.     Mais s’il frémit et campe au passage du torrent
nous pourrons passer vers lui et le vaincre. »
42.     Quand Iehouda approche du torrent d’eau,
il place les actuaires du peuple sur le torrent
et leur ordonne pour dire: « Ne donnez à personne de camper;
tous viendront à la guerre. »
43.     Il passe vers eux le premier et tout le peuple derrière lui.
Ils écrasent en face d’eux les goîm.
Ceux-ci jettent leurs armes et s’enfuient au sanctuaire de Qarnaîm.
44.     Ils investissent la ville et incendient au feu le sanctuaire
avec tous ceux qui y étaient. Qarnaîm est renversée:
ils ne peuvent plus tenir en face de Iehouda.
45.     Iehouda rassemble tout Israël qui était au Guil‘ad, du petit au grand,
leurs femmes, leur marmaille, leurs biens,
un très grand camp, pour aller en terre de Iehouda.
46.     Ils viennent jusqu’à ‘Èphrôn; cette ville est grande, sur la route,
très fortifiée, il n’y avait pas à la contourner à droite ou à gauche
mais à aller droit sur elle.
47.     Les hommes de la ville refusent le passage
et obstruent les portes avec des pierres.
48.     Iehouda leur envoie des paroles de paix pour dire:
« Nous passerons sur la terre pour retourner vers notre terre.
Personne ne vous fera de mal: nous passerons seulement, à pied. »
Mais ils ne consentent pas à lui ouvrir.
49.     Iehouda ordonne de faire entendre dans le camp
que chacun campe au lieu où il se trouvait.
50.     Les hommes de l’armée campent et guerroient contre la ville,
tout ce jour et toute la nuit. La ville se livre en ses mains.
51.     Il tue tout mâle à bouche d’épée, la déracine, prend son butin
et va par la route de la ville sur les morts.
52.     Ils passent le Iardèn vers la grande vallée en face de Béit-Sheân.
53.     Et c’est Iehouda, il rassemble tous les traînards
et encourage le peuple sur toute la route
jusqu’à son arrivée en terre de Iehouda.
54.     Ils montent au mont Siôn dans la joie et l’allégresse,
ils présentent des montées, car pas un seul homme
n’était tombé parmi eux jusqu’à leur retour en paix.

À Iabné

55.     Pendant les jours où Iehouda et Ionatân étaient en Guil‘ad
et Shim‘ôn son frère face à ‘Ako,
56.     Iosseph bèn Zekharyah et ‘Azaryah, les chefs de l’armée,
entendent les prouesses et la guerre qu’ils font.
57.     Ils disent: « Faisons-nous aussi un nom.
Allons guerroyer contre les goîm de notre entourage. »
58.     Ils le font savoir aux hommes de l’armée qui sont avec eux
et ils vont à Iabné.
59.     Gorgias sort de la ville avec ses hommes à leur rencontre pour la guerre.
60.     Il écrase Iosseph et ‘Azaryah et les poursuit
jusqu’aux frontières de Iehouda.
Environ deux mille hommes du peuple d’Israël tombent en ce jour.
61.     C’est un grand coup contre le peuple
parce qu’ils n’avaient pas entendu Iehouda et ses frères,
pensant faire des prouesses, eux aussi.
62.     Mais ils n’étaient pas de la semence de ces hommes
par lesquels se donne le salut d’Israël.

63.     L’homme Iehouda et ses frères sont fort glorieux
aux yeux de tout Israël et de tous les goîm où leur nom était prononcé.
64.     Ils s’assemblaient pour les acclamer.
65.     Iehouda et ses frères sortent et guerroient contre les Benéi ‘Éssav
qui sont dans le Nèguèb. Il frappe Hèbrôn et ses essaims,
il démolit ses forteresses et incendie ses tours d’enceinte.
66.     Il part pour aller en terre des Pelishtîm et passe Marésha.
67.     Ce jour des desservants tombent à la guerre,
dans leur désir de faire des prouesses,
en sortant guerroyer imprudemment.
68.     Iehouda se détourne vers Ashdod en terre des Pelishtîm,
il démolit leurs tertres, les statues de leurs idoles,
il l’incendie au feu, pille le butin des villes et retourne en Iehouda.

Chapitre 6.

Antiochos meurt

1.     Le roi Antiochos passe les provinces d’en haut et entend
que la ville d’‘Éïlâm en Paras
est fameuse par sa richesse en argent et en or,
2.     que le sanctuaire, en son sein, est fort riche, avec des tentures d’or,
des cuirasses et des armes qu’avait laissées là
Alexandros fils de Philippos, roi de Makédônia,
qui, le premier, régna chez les Ievanîm.
3.     Il vient et cherche à investir la ville et à la piller,
mais il ne le peut pas parce que le propos en est connu
par les hommes de la ville.
4.     Ils se soulèvent contre lui pour la guerre, il s’enfuit
et s’en va de là avec grand chagrin, pour retourner à Babèl.
5.     Un homme vient à lui en Paras avec l’annonce de la déroute
et de la fuite des camps qui étaient allés en terre de Iehouda.
6.     Lysias avait reculé avec une lourde armée en premier,
puis s’était enfui en face d’eux. Ils s’étaient renforcés
en armes, en troupes et en butin multiple,
pris aux camps qu’ils avaient battus.
7.     Ils avaient brisé l’abjection
qu’il avait bâtie sur l’autel à Ieroushalaîm
et ils avaient entouré de hauts remparts comme en premier
le sanctuaire et Béit-Sour, sa ville.
8.     Quand le roi entend ces paroles, il s’affole fort,
il tombe sur une couche, malade de chagrin,
n’ayant pas ce qu’il avait espéré.
9.     Il est là de nombreux jours,
oui, une profonde dépression s’était abattue sur lui. Il pensait mourir.
10.     Il convoque tous ses amis et leur dit:
« Le sommeil erre loin de mes yeux et mon coeur défaille de tristesse.
11.     Je dis en mon coeur: En quel harcèlement suis-je tombé,
en quelle grande tempête arrivai-je maintenant ?
N’étais-je pas chéri, aimé dans ma puissance ?
12.     Maintenant je me souviens des maux qui j’ai faits à Ieroushalaîm,
j’ai pris tous les objets d’argent et d’or qui y étaient
et j’ai envoyé exterminer les habitants de Iehouda, pour rien.
13.     Je sais que c’est à cause de cela que tous ces maux me trouvent.
Voici, je meurs d’un grand chagrin en terre étrangère. »
14.     Il appelle Philippos, un de ses amis, et le place sur tout son royaume.
15.     Il lui donne son diadème, son manteau et sa bague
et le charge de diriger Antiochos son fils et de l’éduquer à régner.
16.     Antiochos, le roi, meurt là en l’an cent quarante-neuf.
17.     Lysias sait que le roi est mort. Il établit Antiochos son fils,
qu’il avait éduqué dès son enfance, pour qu’il règne à sa place.
Il l’appelle du nom d’Eupatôr.

La Citadelle

18.     Les hommes de la Citadelle enfermaient Israël autour du sanctuaire,
cherchant à nuire à tous, appuyant ainsi les goîm.
19.     Iehouda pense à les exterminer
et convoque tout le peuple pour les assiéger.
20.     Ils se réunissent tous ensemble et les assiègent en l’an cent cinquante,
ils dirigent contre eux des batteries et des machines.
21.     Certains d’entre eux s’échappent du siège
et quelques impies d’Israël s’associent à eux.
22.     Ils vont chez le roi et disent: « Jusqu’à quand t’abstiendras-tu
de faire justice et de venger nos frères ?
23.     Nous voulions servir ton père,
aller selon ses paroles et obéir à ses ordres.
24.     À cause de cela, les fils de notre peuple ont assiégé la Citadelle
et nous traitent en étrangers.
Bien plus, ceux d’entre nous qu’ils trouvent,
ils les tuent et pillent leurs héritages.
25.     Ils ne portent pas la main contre nous seulement
mais aussi contre toute ta frontière.
26.     Voici, ils campent aujourd’hui contre la Citadelle à Ieroushalaîm
pour l’investir. Ils ont fortifié le sanctuaire et Béit-Sour.
27.     Si tu ne les devances pas vite, ils feront davantage que cela,
et tu ne pourras plus les arrêter. »

El‘azar meurt

28.     Le roi écume en les entendant.
Il rassemble tous ses amis, les chefs de son armée et ceux de la charrerie.
29.     Des autres royaumes et des îles de la mer
viennent vers lui des milices de mercenaires.
30.     Ses milices atteignent le nombre de cent mille fantassins,
de vingt mille cavaliers et de trente-deux éléphants exercés à la guerre.
31.     Ils vont par la route d’Edôm et campent devant Béit-Sour.
Ils guerroient de nombreux jours et font des machines.
Ils sortent, les incendient au feu et combattent avec héroïsme.
32.     Iehouda part de la Citadelle et campe à Béit-Zekharyah
en face du camp du roi.
33.     Le roi se lève de grand matin; il part avec le camp
dans son emportement sur la route de Béit-Zekharyah.
Ils rangent les armées pour la guerre et sonnent des trompettes.
34.     Ils font voir aux éléphants du sang de raisin et de mûres
pour les dresser pour la guerre.
35.     Ils répartissent les bêtes entre les phalanges
et placent mille hommes auprès de chaque éléphant,
cuirassés de mailles, des casques de bronze sur leur tête,
cinq cents cavaliers d’élite sont affectés à chaque bête.
36.     Ceux-ci sont au lieu où se trouve la bête,
où qu’elle aille, ils vont avec elle sans s’en séparer.
37.     De fortes tours de bois surmontent toutes les bêtes, pour les protéger,
attachées à elles par des machines.
Sur chacune, quatre hommes guerroient, et chacune à son Indos.
38.     Le reste des cavaliers est placé des deux côtés du camp
pour effrayer et servir de couverture aux phalanges.
39.     Quand le soleil brille sur les boucliers d’or et de bronze,
les montagnes reluisent d’eux et flambloient comme des torches de feu.
40.     Une partie du camp du roi se déploie sur les hautes montagnes
et une partie dans la dépression: ils vont en sécurité et en ordre.
41.     Tous ceux qui entendent la voix de leur foule, ses pas,
le tintement des armes tremblent: oui, le camp est fort grand et puissant.
42.     Iehouda et son camp s’approchent pour la guerre,
six cents hommes du camp du roi tombent.
43.     Èl‘azar Horân voit une des bêtes cuirassée aux mailles du roi,
elle est plus haute que toutes les bêtes
et il semble que le roi se trouve dessus.
44.     Il s’offre pour sauver son peuple et se faire un nom en pérennité.
45.     Il court vers lui héroïquement au milieu de la phalange
il tue à droite et à gauche, ils s’écartent de lui, ici et là.
46.     Il se glisse sous l’éléphant, le frappe par en dessous et le tue.
Il tombe à terre, sur lui, et il meurt là.

Famine

47.     Ils voient la force du royaume et l’emportement des armées
et s’inclinent devant eux.
48.     Les hommes du camp du roi montent à leur rencontre à Ieroushalaîm.
Le roi campe contre Iehouda et contre le mont Siôn.
49.     Il fait la paix avec les hommes de Béit-Sour et ils sortent de la ville
parce qu’il n’y avait pas de nourriture pour s’y enfermer.
Oui, c’était le shabat pour la terre.
50.     Le roi investit Béit-Sour, il y met un poste pour la garder.
51.     Il campe contre le sanctuaire de nombreux jours.
Il dresse là des batteries, des machines, des lance-flammes,
des lance-pierres, des scorpions pour tirer des flèches et des frondes.
52.     Eux aussi font des machines contre leurs machines,
ils guerroient de nombreux jours.
53.     Mais il’n’y a pas de provisions dans les réserves car c’est la septième année
et ceux qui s’étaient sauvés en Iehouda de chez les goîm
avaient consommé le reste des réserves.
54.     Il ne reste dans le sanctuaire qu’un petit nombre;
oui, la famine sévit contre eux
et ils se dispersent chacun vers son lieu.

Serment de paix

55.     Lysias entend que Philippos, désigné par le roi Antiochos
de son vivant pour éduquer Antiochos son fils, en vue du règne,
56.     était revenu de Paras et de Madaï
avec l’armée qui s’en était allée avec le roi
et qu’il cherchait à prendre en main les affaires du royaume.
57.     Il se hâte à signifier le retour
et dit au roi, aux chefs de l’armée et aux hommes:
« Nous, de jour en jour, nous avons peu de nourriture
et le lieu contre lequel nous campons est fortifié.
Les affaires du royaume pèsent sur nous.
58.     Maintenant donnons notre droite à ces hommes,
faisons la paix avec eux et tout leur peuple.
59.     Permettons-leur d’aller selon leurs lois, comme en premier,
oui, c’est à cause de leurs lois que nous avons violées,
qu’ils ont écumé et fait tout cela. »
60.     La parole est droite aux yeux du roi et des chefs.
Ils leur proposent la paix et ils acceptent.
61.     Le roi et les chefs la confirment par serment,
après quoi ils sortent de la forteresse.
62.     Le roi vient au mont Siôn, il voit la fortification du lieu.
Il viole le serment qu’il avait fait
et ordonne de démolir le rempart autour.
63.     Il part en hâte, retourne à Antiocheia,
trouve Philippos maître de la ville, guerroie contre lui
et prend la ville par la force.

Chapitre 7.

Bacchidès et Alkimos

1.     En l’an cent cinquante et un, Dèmètrios fils de Séleucos sort de Roma.
Il s’embarque avec un petit nombre d’hommes
pour une ville sur la mer. Il règne là.
2.     Et c’est quand il va à la maison du royaume de ses pères,
les soldats saisissent Antiochos et Lysias pour les faire venir vers lui.
3.     Quand le propos est connu de lui,
il dit: « Ne me faites pas voir leurs faces. »
4.     L’armée les tue. Dèmètrios s’assied sur le trône de son royaume.
5.     Viennent vers lui tous les hommes qui font carence et les criminels d’Israël.
Alkimos est leur chef, ayant le désir de desservir.
6.     Ils accusent le peuple devant le roi pour dire:
« Iehouda et ses frères ont fait périr tous tes amis
et nous-mêmes, il nous a dispersés hors de notre terre.
7.     Maintenant, envoie un homme en qui tu te fies,
qu’il aille et voie toute la désolation qu’il a faite chez nous,
et dans le domaine du roi; qu’il les châtie, eux et tous leurs aides. »
8.     Le roi choisit Bacchidès, un des amis du roi
qui gouvernait au passage du fleuve, un grand royaume, fidèle au roi.
9.     Il l’envoie avec Alkimos l’impie, il lui confère la desserte du sanctuaire
et lui ordonne d’exercer la vengeance parmi les Benéi Israël.
10.     Il part et vient avec une grande armée en terre de Iehouda.
Il envoie des messagers à Iehouda et ses frères
avec des paroles de paix, par ruse.
11.     Mais ils n’écoutent pas leurs paroles,
voyant qu’ils sont venus avec une grande armée.
12.     Ils rassemblent auprès d’Alkimos et de Bacchidès
une assemblée d’actuaires pour demander justice.
13.     Les hassidîm sont les premiers parmi les Benéi Israël
à leur demander la paix.
14.     Oui, ils disaient: « Voici, un desservant de la semence d’Aarôn
vient avec l’armée, il ne commettra pas de forfait contre nous. »
15.     Il leur dit des paroles de paix et leur jure pour dire:
« Nous ne cherchons pas votre malheur ni celui de vos amis. »
16.     Ils se fient à lui. Il prend parmi eux soixante hommes
et les tue le même jour selon la parole qu’il a écrite:
17.     « La chair de tes hassidîm et leur sang,
ils le répandent autour de Ieroushalaîm, et pour eux pas de fossoyeur ! »
18.     Leur tremblement et leur effroi tombent sur tout le peuple.
Oui, ils disent: « Il n’est en eux ni vérité ni justice.
Ils transgressent le pacte et le serment qu’ils ont jurés. »
19.     Bacchidès part de Ieroushalaîm et campe à Béit-Zaït.
Il envoie arrêter plusieurs des hommes qui étaient passés à lui
et quelques-uns du peuple et les égorge dans le grand puits.
20.     Il prépose Alkimos sur la province et lui laisse
une grande armée pour l’aider. Il va ensuite vers le roi.
21.     Alkimos se bat pour obtenir le sacerdoce suprême.
22.     Tous les perturbateurs du peuple se joignent à lui;
ils se rendent maîtres de la terre de Iehouda
et provoquent de grands maux en Israël.
23.     Quand Iehouda voit tout le mal qu’Alkimos,
avec les hommes qui sont avec lui, fait à Israël, plus que les goîm,
24.     il passe dans toutes les frontières d’Israël, autour,
et se venge des transfuges,
il ne leur permet pas de circuler dans la province.
25.     Quand Alkimos finit par comprendre
que Iehouda et ses hommes se sont renforcés
et qu’il ne peut leur résister,
il retourne chez le roi et les accuse de tous les maux.
26.     Alors le roi envoie Nicanôr, un de ses chefs du rang des illustres,
un ennemi d’Israël et qui le haïssait.
Il lui ordonne d’exterminer le peuple.
27.     Nicanôr vient à Ieroushalaîm avec une grande armée. Il envoie à Iehouda
et à ses frères des paroles de paix, par ruse, pour dire:
28.     « Il n’y aura donc pas de guerre entre moi et vous.
Je viens vers vous avec peu d’hommes pour voir vos faces en paix. »
29.     Quand il vient vers Iehouda, ils se souhaitent, l’un à l’autre, la paix,
mais les ennemis étaient là, prêts à enlever Iehouda.
30.     Quand Iehouda s’aperçoit qu’il est venu à lui par ruse,
il s’en méfie et refuse de voir encore ses faces.
31.     Nicanôr discerne que son intention est découverte.
Il sort à la rencontre de Iehouda à Kephar-Salama
pour guerroyer contre lui.
32.     Environ cinq cents hommes de Nicanôr tombent au combat.
Les survivants s’enfuient vers la ville de David.

La tête coupée

33.     Après ces paroles, Nicanôr monte vers le mont Siôn.
Quelques-uns des desservants et des anciens du peuple
sortent de la maison du sanctuaire pour lui souhaiter la paix
et lui montrer la montée qu’ils présentaient pour le roi.
34.     Nicanôr se moque d’eux, les raille,
les insulte et leur parle avec insolence.
35.     Dans la brûlure de sa narine, il jure pour dire:
« Si Iehouda et son camp ne sont pas dès maintenant livrés en ma main,
quand je serai de retour en paix, je brûlerai cette maison. »
36.     Les desservants viennent à la maison du sanctuaire,
ils se tiennent en face de l’autel dans le palais, pleurent et disent:
37.     « Toi, tu as choisi cette maison pour que ton nom soit crié sur elle
et qu’elle soit une maison de prière et de supplication pour ton peuple.
38.     Fais donc vengeance contre cet homme et contre son camp,
qu’ils tombent par l’épée.
Souviens-toi de leurs insultes, ne leur donne pas de relâche. »
39.     Nicanôr sort de Ieroushalaîm et campe à Béit Horôn.
Une armée de Syria vient alors à sa rencontre.
40.     Iehouda campe à Hadasha avec trois mille hommes. Ils prient et disent:
41.     « Quand les hommes du roi t’insultèrent, ton messager sortit et frappa
cent quatre-vingt cinq mille d’entre eux.
42.     Écrase ainsi en face de nous aujourd’hui ce camp,
les survivants pénétreront qu’il a mal parlé contre ton sanctuaire,
juge-le donc selon son crime. »
43.     Le treize du mois d’Adar les camps commencent à guerroyer.
Le camp de Nicanôr est écrasé
et lui-même est le premier à tomber au combat.
44.     Quand les hommes de son camp voient que Nicanôr est tombé
ils jettent leurs armes et s’enfuient.
45.     Les Iehoudîm les poursuivent une route d’un jour,
de Hadasha aux abords de Guèzèr.
Ils ovationnent derrière eux avec ovation de trompettes.
46.     Les hommes de tous les villages de Iehouda sortent des alentours
et les cernent si bien que les uns se tournent contre les autres
et qu’ils tombent tous à l’épée.
Pas un seul d’entre eux ne survit.
47.     Les Iehoudîm prennent le butin et le pillage.
Ils coupent la tête de Nicanôr et sa main droite,
qu’il avait brandies avec orgueil.
Ils font venir la tête et la main
en vue de Ieroushalaîm où ils les pendent.
48.     Le peuple se réjouit fort, ce jour-là, à grande joie.
49.     Ils décident de fêter ce jour chaque année le treize Adar.
50.     Et la terre de Iehouda se calme pendant peu de jours.

Chapitre 8.

Le renom de Roma

1.     Iehouda entend le renom de Roma,
eux, des héros de puissance, bienveillants
pour tous ceux qui s’alliaient à eux
et se conduisant généreusement avec tous ceux qui venaient vers eux,
oui, ce sont des héros de valeur.
2.     Leurs guerres, leurs prouesses lui sont racontées,
celles qu’ils firent chez les Galataï
qu’ils dominèrent et soumirent à la corvée,
3.     ce qu’ils firent en terre d’Hispania
pour s’emparer des mines d’argent et d’or qui sont là-bas
4.     et qu’ils conquirent par leur habileté et leur patience
­ et toute cette région est fort éloignée de chez eux ­,
ainsi que les rois qui étaient venus contre eux du bout de la terre
et qu’ils avaient écrasés et frappés d’un grand désastre,
obligeant les survivants à leur payer un tribut chaque année.
5.     Ils vainquirent à la guerre Philippos, Perseus, roi des Kitîm,
ceux qui se levèrent contre eux, ils les soumirent.
6.     Antiochos le Grand, roi de l’Asia, vint contre eux à la guerre
avec cent vingt éléphants, des chevaux, de la charrerie
et une grande armée, et ils le vainquirent.
7.     Ils le prirent encore vivant et l’obligèrent,
avec les rois qui viendraient après lui, à payer un lourd tribut,
à leur livrer des otages et un impôt permanent.
8.     Ils prirent de lui la terre de Hodou, Madaï, Loud, Lydia
et quelques-unes des meilleures de leurs provinces
qu’ils donnèrent ensuite au roi Eumènes.
9.     Quand les hommes de Iavân avaient décidé de venir les exterminer,
10.     ils l’apprirent et ils envoyèrent contre eux un seul chef d’armée
qui leur fit la guerre, faisant tomber un grand nombre de victimes;
ils prirent en captivité leurs femmes et leur marmaille, ils les pillèrent,
conquirent leur terre, détruisirent leurs forteresses
et les réduisirent en esclavage jusqu’à ce jour.
11.     Le reste des royaumes et des îles qui se levèrent contre eux,
ils les détruisirent et les réduisirent en esclavage.
Avec leurs amis et ceux qui s’appuyaient sur eux,
ils entretenaient des liens d’amitié.
12.     Ils avaient conquis des rois proches et lointains.
Ceux qui entendent leur nom frémissent en face d’eux.
13.     Tous ceux auxquels ils veulent prêter secours
et conférer la royauté règnent et ils déposent ceux qu’ils veulent.
Ils sont très élevés.
14.     Cependant il n’est pas parmi eux un homme qui porte couronne
ou revête la pourpre pour se grandir avec.
15.     Ils ont constitué un conseil et chaque jour trois cent vingt hommes
tiennent conseil en permanence pour bien conduire les affaires du peuple.
16.     Chaque année, ils transmettent le pouvoir aux mains d’un seul homme
pour qu’il soit le dominateur de toute leur terre.
Tous obéissent à celui-là seul, et il n’est, parmi eux, ni haine ni jalousie.

Ils vont à Roma

17.     Aussi Iehouda choisit Eupolemos bèn Iohanân bèn Qos
et Iasôn bèn Èl‘azar et il les envoie
pour trancher avec eux un pacte d’amitié et un pacte d’alliance
18.     pour écarter d’eux le joug
­ car ils voyaient que le royaume des Ievanîm asservissait Israël.
19.     Ils vont à Roma. La route est fort longue.
Ils viennent au Conseil, prennent la parole et disent:
20.     « Iehouda le Maqabi, ses frères et l’assemblée des Iehoudîm nous envoient
à vous pour trancher avec vous un pacte d’alliance et de paix,
et que nous soyons inscrits parmi vos alliés et vos amis. »
21.     La parole excelle à leurs yeux.

La lettre

22.     Voici la copie de la lettre écrite sur des tablettes de bronze
et envoyée à Ieroushalaîm pour y être
en souvenir de paix et en pacte d’alliance.
23.     « Que ce soit un bien pour les Romani
et pour le peuple des Iehoudîm sur mer et sur terre, en pérennité
et que l’épée et l’ennemi soient toujours loin d’eux !
24.     Mais s’il est une guerre contre Roma en premier
ou l’un de ses alliés en toute terre de leur domination,
25.     le peuple des Iehoudîm guerroiera avec eux de tout leur coeur
selon ce qu les circonstances exigeront.
26.     Aux guerriers ils ne donneront et ne fourniront ni blé, ni armes,
ni argent, ni vaisseaux, ainsi en a décidé Roma,
mais ils respecteront leurs engagements, sans rien prendre.
27.     De même, si une guerre survient
contre le peuple des Iehoudîm en premier,
les Romani guerroieront avec eux de tout leur être,
comme les circonstances le dicteront.
28.     Aux alliés il ne sera donné ni blé, ni armes,
ni argent, ni vaisseaux comme Roma en a décidé,
et ils respecteront leurs engagements sans dol.
29.     En vertu de ces paroles les Romani
ont tranché un pacte avec le peuple des Iehoudîm.
30.     Si, après ces paroles, les uns et les autres veulent ajouter ou enlever,
ils le feront en plein accord
et ce qu’ils auront ajouté ou enlevé fera autorité.
31.     Concernant les maux que le roi Dèmètrios a perpétrés contre eux,
nous lui avons écrit pour dire:
‹ Pourquoi as-tu appesanti ton joug sur nos amis et nos alliés, les Iehoudîm ?
32.     S’ils se plaignent encore contre toi, nous leur ferons justice
et nous guerroierons contre toi, sur mer et sur terre ›. »

Chapitre 9.

Encore Bacchidès et Alkimos

1.     Quand Dèmètrios entend
que Nicanôr et ses soldats sont tombés au combat,
il envoie de nouveau Bacchidès et Alkimos
en terre de Iehouda et avec eux l’aile droite de l’armée.
2.     Ils vont sur la route de Galil, campent à Messilot près d’Arbél,
l’investissent et tuent de nombreux hommes.
3.     La première lunaison de l’année cent cinquante-deux, ils campent contre Ieroushalaîm.
4.     Ils partent et vont à Beérot
avec vingt mille hommes et deux mille chevaux.
5.     Iehouda campait à Èl‘assa avec trois mille hommes d’élite.
6.     Quand ils voient la foule des hommes d’armée,
et leur nombre était grand, ils tremblent fort.
Beaucoup s’enfuient du camp
où il ne reste plus que huit cents hommes.
7.     Quand Iehouda voit que son camp fond et que la guerre le presse,
son coeur se brise, car il n’a plus le temps de les rassembler.
8.     Dans son désarroi, il dit à ceux qui restent:
« Levons-nous et mourons contre l’ennemi.
Peut-être pourrons-nous les combattre. »
9.     Mais ils le dissuadent, disant:
« Nous ne le pourrons pas mais, si nous avons maintenant la vie sauve,
nous reviendrons avec nos frères pour combattre l’ennemi.
Vraiment, nous sommes trop peu. »
10.     Iehouda dit alors: « Quelle profanation pour moi
de faire cette action et de fuir en face d’eux !
Si notre heure est arrivée, mourons bravement pour nos frères
et ne laissons pas derrière nous un tort sur notre gloire. »
11.     Après que l’armée est partie du camp, ils se dressent à leur rencontre,
ils répartissent les chevaux en deux groupes,
les frondeurs et les archers vont en avant de l’armée
et au premier rang des guerriers sont toutes les troupes de choc.
12.     Bacchidès se tient à droite.
La phalange s’approche des deux côtés, et ils sonnent des trompettes.
13.     Les hommes de Iehouda ovationnent aussi avec les trompettes.
La terre tremble de la voix des camps.
La guerre a lieu du matin jusqu’au soir.
14.     Quand Iehouda voit que Bacchidès
et le plus fort de son camp vont à droite,
se rassemblent autour de lui les coeurs fermes.
15.     L’aile droite est enfoncée,
ils les poursuivent jusqu’à la montagne d’Ashdod.
16.     Quand les hommes de l’aile gauche voient que l’aile droite est enfoncée,
ils se retournent sur les talons de Iehouda et de ses hommes
qu’ils prennent à revers.
17.     La guerre est dure, de nombreuses victimes tombent des deux côtés.
18.     Et Iehouda tombe. Les survivants s’enfuient.

Iehouda au sépulcre

19.     Ionatân et Shim‘ôn enlèvent Iehouda, leur frère,
ils l’ensevelissent dans le sépulcre de ses pères à Modi‘în.
20.     Tout Israël est en deuil de lui. Ils pleurent un grand pleur,
s’endeuillent de nombreux jours et disent:
21.     « Comment est-il tombé le héros, le sauveur d’Israël ? »
22.     Le reste des anciens de Iehouda, les guerres et les prouesses
qu’il a faites, ses titres de grandeur ne sont pas écrits:
oui, ils sont fort nombreux.

Les sans-tora

23.     Après la mort de Iehouda se montrent les sans-tora
dans toutes les frontières d’Israël
et bourgeonnent tous les ouvriers de fraude.
24.     En ces jours, c’est une très grande famine et la terre s’accommode d’eux.
25.     Alors Bacchidès choisit des hommes impies
et les établit en maîtres de la terre.
26.     Ils recherchent, trouvent les amis de Iehouda,
les font venir vers Bacchidès
qui se venge d’eux en les tournant en dérision.
27.     C’est une grande détresse en Israël, telle qu’il n’en fut jamais
depuis le jour où il n’y avait plus d’inspiré parmi eux.
28.     Alors tous les amis de Iehouda se réunissent ensemble
et disent à Ionatân:
29.     « Après que ton frère Iehouda est mort, il n’est pas un homme tel que lui
pour sortir et aller contre les ennemis, contre Bacchidès
et les oppresseurs du sein de notre peuple.
30.     Nous t’avons choisi aujourd’hui pour être notre chef
et notre commandant à sa place et guerroyer en notre guerre. »
31.     Ionatân reçoit sur lui en ce temps le commandement,
il se lève à la place de Iehouda son frère.

Ionatân chef

32.     Quand Bacchidès l’apprend, il cherche à le tuer.
33.     Ionatân, Shim‘ôn son frère et tous leurs hommes l’apprennent.
Ils s’enfuient au désert de Teqoa‘ et campent aux eaux de Beér Asphar.
34.     Bacchidès l’apprend un jour de shabat.
Il va avec toute son armée au passage du Iardèn.
35.     Alors Ionatân envoie son frère le chef de l’armée, pour demander
aux Benéi Nebayot de déposer chez eux leurs nombreux équipements.
36.     Mais les Benéi Iamri sortent de Méideba, s’emparent de Iohanân
et de tout ce qu’il avait avec lui et ils s’en vont avec.
37.     Après ces paroles, il est rapporté à Ionatân et à Shim‘ôn son frère,
que les Benéi Iamri font une grande noce et conduisent, de Nadabat,
une fiancée, la fille d’un grand chef de Kena‘ân, en grand cortège.
38.     Ils se souviennent du sang de Iohanân leur frère,
montent et se dissimulent dans une cachette de la montagne.
39.     Ils lèvent les yeux, voient et voici un grand bruit, un équipage,
le fiancé et ses amis, ses frères, viennent dans leur direction
avec des tambourins, des instruments de musique
et des armes nombreuses.
40.     Ils se dressent contre eux d’une embuscade, les tuent,
et abattent de nombreuses victimes.
Les survivants s’enfuient dans la montagne.
Ils s’emparent de tout leur butin.
41.     Le festin se change en deuil pour eux et la voix des chansons en élégie.
42.     Ils vengent ainsi la vengeance du sang de leur frère,
puis ils retournent aux marais du Iardèn.
43.     Quand Bacchidès l’entend, il va un shabat
sur les berges du Iardèn avec une grande armée.
44.     Ionatân dit aux hommes qui sont avec lui:
« Maintenant, levons-nous, guerroyons pour nos êtres,
car ce jour n’est pas comme hier ni avant-hier.
45.     Oui, voici la guerre, elle est à la fois devant et derrière nous,
d’un côté les eaux du Iardèn, de l’autre les marais et le fourré,
il n’est pas de lieu où s’esquiver.
46.     Maintenant criez au ciel afin d’être sauvés de la main de vos ennemis. »
47.     Quand la guerre commence, Ionatân brandit sa main pour tuer Bacchidès.
Il l’évite en se jetant en arrière.
48.     Ionatân et ses hommes sautent dans le Iardèn et nagent vers l’autre rive.
Les ennemis ne passent pas le Iardèn derrière eux.
49.     Ce jour-là environ mille des hommes de Bacchidès tombent.
50.     Après quoi ils retournent à Ieroushalaîm
et bâtissent des villes fortifiées en Iehouda, la forteresse qui est à Ieriho,
‘Amaous, Béit Horôn, Béit-Él, Timna, Pir‘atôn, Téphôn,
avec de hauts remparts, des portes et des verrous.
51.     Ils y mettent des postes pour contraindre Israël.
52.     Ils fortifient la ville de Béit-Sour, Guèzèr et la Citadelle,
ils y mettent l’armée et des magasins de vivres.
53.     Bacchidès prend les fils des chefs de la terre en otages
et les met sous garde à la Citadelle de Ieroushalaîm.

54.     En l’an cent cinquante-trois, la deuxième lunaison, Alkimos ordonne de démolir
le mur de la cour intérieure du sanctuaire,
commençant à détruire ainsi l’oeuvre des inspirés.
55.     En ce temps-là, Alkimos est frappé et toutes ses activités cessent.
Sa bouche est paralysée. Muet il ne peut plus dire une parole
ni donner des ordres à sa maison.
56.     Il meurt en ce temps-là dans de grandes souffrances.
57.     Quand Bacchidès voit qu’Alkimos est mort, il retourne chez le roi.
La terre d’Israël se calme pendant deux ans.
58.     Alors tous les sans-tora tiennent conseil pour dire:
« Voici, Ionatân et ses hommes habitent au calme en sécurité.
Faisons venir maintenant Bacchidès,
il les prendra tous en une seule nuit. »
59.     Ils vont et tiennent conseil avec lui.
60.     Bacchidès part et vient avec une armée nombreuse;
il envoie des lettres secrètes à tous ses alliés en terre de Iehouda
pour qu’ils s’emparent de Ionatân et de ses hommes,
mais ils ne le peuvent pas parce que leur dessein s’était divulgué.
61.     Les autres s’emparent des hommes de la terre, parmi les chefs du crime,
cinquante hommes environ, et ils les tuent.

Ionatân suffète

62.     Alors Ionatân Shim‘ôn et leurs hommes sortent à Béit-Bassi
qui est au désert, ils restaurent ses ruines et la fortifient.
63.     Quand Bacchidès le sait, il réunit toute sa foule
et ameute les soldats qui sont en terre de Iehouda.
64.     Après cela il vient camper près de Béit-Bassi,
guerroie contre elle de nombreux jours et prépare les machines.
65.     Ionatân laisse Shim‘ôn son frère en ville
et sort vers le pays avec quelques hommes.
66.     Il frappe Odomèra et ses frères et les Benéi Phasirôn dans leurs tentes.
Il commence à frapper et à monter avec l’armée.
67.     Shim‘ôn et ses hommes sortent de la ville et incendient les machines.
68.     Ils guerroient contre Bacchidès qui est écrasé par eux et fort accablé
car son conseil et son attaque avaient été vains.
69.     Il écume contre les hommes sans tora qui l’avaient incité
à venir sur la terre, il en tue un grand nombre
et décide de retourner vers sa terre.

70.     Quand Ionatân l’apprend, il lui envoie des messagers
pour faire la paix avec lui et lui renvoyer les prisonniers.
71.     Bacchidès accepte et fait selon ses paroles,
il jure de ne plus faire de mal tous les jours de sa vie.
72.     Il lui retourne les prisonniers
qu’il avait pris auparavant de la terre de Iehouda,
il retourne vers sa terre
et n’ajoute plus à venir contre leur frontière.
73.     Ainsi l’épée chôme loin d’Israël.
Ionatân habite Mikhmas et commence à juger le peuple.
Il fait disparaître les impies d’Israël.

Chapitre 10.

Ionatân à Ieroushalaîm

1.     En l’an cent soixante, Alexandros Epiphanès,
fils d’Antiochos, se met en marche et prend ‘Ako.
Ils l’accueillent et il règne là.
2.     Quand le roi Dèmètrios l’entend, il réunit une très grande armée
et sort à sa rencontre pour guerroyer contre lui.
3.     Il envoie une lettre à Ionatân
avec des paroles de paix pour l’élever en dignité.
4.     Oui, il disait: « Faisons la paix avec eux
avant qu’il ne la fasse avec Alexandros contre nous.
5.     Oui, Ionatân se souviendra de tous les maux
que nous avons commis contre lui, ses frères, et son peuple. »
6.     Il lui donne l’autorisation de réunir une armée, de fabriquer des armes,
d’être son allié et il lui promet de lui renvoyer
les otages qu’il détient à la Citadelle.
7.     Ionatân vient à Ieroushalaîm et lit les lettres
aux oreilles de tout le peuple et des hommes qui sont dans la Citadelle.
8.     Quand ils entendent que Ionatân
est autorisé à réunir une armée, ils tremblent fort.
9.     Les hommes de la Citadelle renvoient les otages à Ionatân
et celui-ci les restitue à leurs parents.
10.     Ionatân s’établit à Ieroushalaîm,
il commence à bâtir et restaurer la ville.
11.     Il dit aux ouvriers de bâtir les remparts et le mont Siôn, autour,
en pierres carrées pour la fortifier. Ils font ainsi.
12.     Les étrangers qui étaient
dans les forteresses bâties par Bacchidès s’enfuient.
13.     Chacun abandonne son lieu et retourne dans sa terre.
14.     À Béit-Sour seulement restent quelques-uns de ceux
qui avaient abandonné la tora et les ordres, elle leur sert de refuge.

Ami du roi

15.     Le roi Alexandros apprend les promesses
que Dèmètrios avait faites à Ionatân.
Ils lui racontent les guerres et les prouesses qu’il avait faites
avec ses frères et les peines qu’ils avaient endurées.
16.     Il dit: « Trouverons-nous un homme pareil ?
Faisons de lui, maintenant, notre ami et notre allié. »
17.     Il écrit une lettre et l’envoie avec ces paroles pour dire:
18.     « Le roi Alexandros à son frère Ionatân, paix:
19.     Nous avons entendu dire de toi
que tu es un héros de valeur, toi et digne d’être notre ami.
20.     Maintenant nous te nommons pour grand desservant de ton peuple.
Tu seras appelé ‹ Ami du roi ›
(et il lui envoie un manteau de pourpre et une couronne d’or),
afin que tu te tiennes à nos côtés et nous gardes amitié. »
21.     Ionatân revêt le manteau sacré à la septième lunaison
en l’an cent soixante, en la fête des Cabanes.
Il réunit une armée et fabrique de nombreuses armes de guerre.

Dèmètrios écrit

22.     Quand Dèmètrios entend ces paroles, il se chagrine et dit:
23.     « Qu’avons-nous fait pour qu’Alexandros nous ait devancés
pour capter l’amitié des Iehoudîm afin de se fortifier !
24.     Je leur écrirai moi aussi des paroles de réconfort, leur promettant
de la grandeur et des présents afin qu’ils me soient en aide. »
25.     Il leur envoie ces paroles:
« Le roi Dèmètrios au peuple des Iehoudîm, paix !
26.     Vous avez respecté nos pactes, vous vous tenez dans notre amitié
et n’êtes pas tombés du côté de nos ennemis,
nous l’avons entendu et nous nous en sommes réjouis.
27.     Maintenant continuez encore à nous garder foi, nous vous rétribuerons
de bienfaits pour les bienfaits que vous nous faites.
28.     Nous vous ferons de nombreuses remises
et nous vous donnerons des présents.
29.     Dès maintenant je vous libère et j’exempte tous les Iehoudîm
du tribut, de la taxe sur le sel et sur les couronnes.
30.     L’équivalent du tiers de la semence,
de la moitié du fruit des arbres qu’il m’appartient de prendre,
je renonce depuis aujourd’hui et à l’avenir
à les percevoir en terre de Iehouda,
et dans les trois nomes qui lui ont été annexés
aux dépens de Shomrôn et de Galil,
dès ce jour et en pérennité.
31.     Ieroushalaîm sera sacrée et exemptée,
elle et ses frontières, des dîmes et des tributs.
32.     Moi, je renonce aussi à mon autorité sur la Citadelle de Ieroushalaîm.
Je la donne au grand desservant pour qu’il y établisse
les hommes qu’il choisira pour la garder.
33.     Tout être parmi les Iehoudîm qui a été emmené captif
de la terre de Iehouda dans tout mon royaume,
je le renvoie en liberté sans rançon.
Ils seront tous exempts de tributs et également leur bétail.
34.     Toutes les fêtes, les shabats, les néoménies, les jours de rendez-vous,
les trois jours avant la fête et trois jours après la fête
seront tous des jours libres et fériés
pour tous les Iehoudîm de mon royaume.
35.     Personne n’aura autorité de contraindre
ou d’obliger en rien un homme parmi eux.
36.     Parmi les Iehoudîm trente mille hommes
seront enregistrés dans l’armée du roi,
il leur sera donné la solde qui revient à tous dans l’armée du roi.
37.     Ils seront postés certains dans les grandes forteresses
et certains aux postes de confiance du royaume.
Leurs supérieurs et leurs chefs seront parmi eux.
Ils se conformeront à leurs lois
comme le roi l’a ordonné en terre de Iehouda.
38.     Les trois nomes annexés à Iehouda
aux dépens de la terre de Shomrôn seront unis à Iehouda
de façon à être considérés comme faisant un avec elle
et ne pas obéir à un pouvoir autre que celui du grand desservant.
39.     Je donne en présent ‘Ako et la terre qui en dépend
au sanctuaire de Ieroushalaîm pour couvrir les dépenses du sanctuaire.
40.     Moi, je donnerai chaque année quinze mille sicles d’argent
des revenus du roi, pris dans des lieux convenables.
41.     Tout le complément que les préposés n’avaient pas donné
dans les années précédentes,
ils le donneront désormais pour la réfection de la Maison.
42.     En outre, il sera fait remise aux desservants
qui font le service liturgique du sanctuaire des cinq mille sicles d’argent
pris sur le compte des revenus du sanctuaire chaque année.
43.     Tout débiteur du roi, à tout propos, qui se réfugiera
dans le sanctuaire de Ieroushalaîm ou dans toute sa frontière
sera relaxé avec tout ce qui lui appartiendra dans mon royaume.
44.     Pour bâtir et restaurer l’ouvrage du sanctuaire,
les dépenses seront faites au compte du roi.
45.     Pour bâtir et fortifier les remparts de Ieroushalaîm autour,
les dépenses seront faites au compte du roi
comme pour bâtir les remparts en Iehouda. »

Victoire et mariage d’Alexandros

46.     Quand Ionatân et le peuple entendent ces paroles, ils ne s’y fient pas
et ne les acceptent pas; oui, ils se souviennent des grands maux
qu’il avait faits en Israël et qui les avaient fort harcelés.
47.     Ils choisissent Alexandros, oui, il avait été la cause première
des pourparlers de paix et ils furent ses alliés tous les jours.
48.     Le roi Alexandros réunit une armée nombreuse
et campe à la rencontre de Dèmètrios.
49.     Les deux rois se font la guerre. Le camp de Dèmètrios s’enfuit.
Alexandros le poursuit. Il les vainc.
50.     La guerre est très forte jusqu’au déclin du soleil.
Ce jour-là, Dèmètrios tombe.

51.     Alexandros envoie des messagers à Ptolémée, roi de Misraîm,
selon ces paroles pour dire:
52.     « Voici, je suis retourné en la terre de mon royaume
et me suis assis sur le trône de mes pères. Je me suis emparé du pouvoir.
J’ai écrasé Dèmètrios et je gouverne dans notre terre.
53.     Je leur ai fait la guerre. Lui et son camp ont été écrasés
en face de nous et je siège sur le trône de son royaume.
54.     Maintenant tranchons un pacte d’amitié entre nous.
Donne-moi maintenant ta fille pour femme. Je serai ton gendre.
Je vous donnerai à toi et à elle des présents dignes de toi. »
55.     Le roi Ptolémaïos répond pour dire: « Il est béni le jour où tu es revenu
au royaume de tes pères pour siéger sur le trône de ton royaume.
56.     Maintenant, je ferai ce que tu as écrit. Rencontre-moi à ‘Ako
afin de nous voir. Je serai ton beau-père comme tu l’as dit. »
57.     Ptolémaïos sort de Misraîm avec Kléopatra sa fille.
Ils viennent à ‘Ako en l’an cent soixante-deux.
58.     Ils rencontrent là le roi Alexandros.
Ptolémaïos lui donne Kléopatra sa fille.
Il fait un festin à ‘Ako, comme il sied à des rois, avec beaucoup de fastes.
59.     Le roi Alexandros écrit à Ionatân de venir en face de lui.
60.     Il va en grand apparat à ‘Ako et rencontre les deux rois,
il leur donne à eux et à leurs amis de l’argent, de l’or,
de nombreux présents et trouve grâce à leurs yeux.
61.     Des hommes pestilents d’Israël, des hommes prévaricateurs,
se rassemblent contre lui pour se plaindre de lui,
mais le roi ne les entend pas.

Ionatân gouverneur

62.     Le roi ordonne alors d’ôter à Ionatân ses habits
et de le revêtir de pourpre. Ils font ainsi.
63.     Le roi le fait asseoir auprès de lui et dit à ses dignitaires:
« Sortez avec lui au milieu de la ville et proclamez pour lui, par le héraut,
que personne ne se plaigne de lui à aucun propos
et que nul ne l’inquiète en quoi que ce soit. »
64.     Quand ceux qui s’étaient plaints voient ce que le héraut proclame
et qu’il est vêtu de pourpre, ils s’enfuient tous.
65.     Le roi l’honore, il l’inscrit parmi ses premiers amis,
il le nomme chef d’armée et gouverneur de province.
66.     Après quoi Ionatân revient à Ieroushalaîm dans la paix et la joie.

Le fils de Dèmètrios

67.     En l’an cent soixante-cinq, Dèmètrios fils de Dèmètrios
arrive de Krètîm en terre de ses pères.
68.     Quand le roi Alexandros l’entend,
il s’en chagrine fort et retourne à Antiocheia.
69.     Dèmètrios confirme Apollonios chef des armées de Koïlè Syria,
il rassemble une grande armée et campe à Iabné.
Puis il envoie dire à Ionatân, le grand desservant:
70.     « Toi seul tu t’es élevé contre nous
et je suis insulté et méprisé à cause de toi.
Pourquoi te renforces-tu contre nous dans les montagnes ?
71.     Maintenant, si tu es sûr de ton armée, descends vers nous dans la plaine
et là, mesurons-nous, l’un l’autre, j’ai avec moi l’armée des villes.
72.     Questionne et apprends qui je suis et qui sont ceux qui m’aident.
Ils disent que vous n’avez pas le pouvoir
de mettre un pied en face de nous.
Oui, plusieurs fois déjà tes pères furent battus en leur terre.
73.     Maintenant tu ne pourras pas tenir en face de la cavalerie
et de cette armée dans la plaine,
où il n’est ni caillasse, ni rocher, ni lieu où fuir. »
74.     Quand Ionatân entend les paroles d’Apollonios,
son esprit est tout remué;
il choisit dix mille hommes et sort de Ieroushalaîm.
Shim‘ôn son frère vient à sa rencontre et à son aide.
75.     Il campe en face de Iapho.
Les hommes de la ville ferment les portes en face de lui
car Apollonios a une garnison à Iapho. Ils guerroient contre elle,
76.     mais les hommes de la ville ont peur et ils ouvrent;
Ionatân est maître de Iapho.
77.     Quand Apollonios apprend cette parole,
il équipe trois mille cavaliers et une armée nombreuse.
Il va vers Ashdod comme s’il traversait le pays,
tandis qu’en même temps il s’enfonce dans la plaine.
Oui, il a une foule de cavaliers en qui il se fie.
78.     Ionatân les poursuit jusqu’à Ashdod
et les deux camps commencent à guerroyer.
79.     Apollonios avait laissé derrière eux mille cavaliers en un lieu secret.
80.     Mais Ionatân sait qu’il y a une embuscade derrière lui.
Ils cernent son camp et lancent des flèches sur le peuple
du matin jusqu’au soir.
81.     Le peuple tient comme Ionatân l’avait ordonné,
tandis que leurs chevaux se fatiguent.
82.     Alors Shim‘ôn lance son armée et commence à guerroyer
contre la phalange qui se débande.
Les cavaliers fatigués sont écrasés en face de lui et s’enfuient.
83.     Les cavaliers se dispersent dans la plaine et s’enfuient à Ashdod.
Ils viennent à Béit-Dagôn, la maison de leur idole, pour être secourus.
84.     Ionatân incendie Ashdod et les villes d’alentour, il en prend le butin
et incendie au feu le sanctuaire de Dagôn
et les hommes qui s’y étaient réfugiés.
85.     Les victimes de l’épée et les brûlés sont environ huit mille hommes.
86.     Après cela Ionatân part de là et campe près d’Ashqelôn.
Les hommes de la ville sortent à sa rencontre avec de grands honneurs.
87.     Ionatân revient à Ieroushalaîm avec ses hommes,
un grand butin en main.
88.     Quand le roi Alexandros entend ces paroles,
il honore Ionatân davantage encore.
89.     Il lui envoie une agrafe d’or
comme ils en donnaient d’habitude aux parents du roi.
Il lui donne en possession ‘Èqrôn et tout son territoire.

Chapitre 11.

Ptolémaïos contre Alexandros

1.     Le roi de Misraîm réunit une armée nombreuse
comme le sable sur la lèvre de la mer, de nombreux bateaux,
et il cherche à conquérir par ruse le royaume d’Alexandros
et à l’annexer à son royaume.
2.     Il vient en Syria avec des paroles de paix.
Les gens des villes ouvrent et viennent à lui.
Oui, l’ordre du roi Alexandros était de venir vers lui
parce qu’il était son beau-père.
3.     Quand Ptolémaïos arrive dans les villes,
il place en chacune d’elles des postes de garnison.
4.     Quand il s’approche d’Ashdod, ils lui font voir
le sanctuaire de Dagôn brûlé, Ashdod et ses environs démolis,
les cadavres épars et les restes calcinés
de ceux qu’ils avaient brûlés dans la guerre
et qu’ils avaient amoncelés le long de sa route.
5.     Ils racontent au roi ce que Ionatân avait fait
pour qu’il le blâme, mais le roi se tait.
6.     Ionatân vient à la rencontre du roi à Iapho avec pompe;
ils se saluent en paix l’un et l’autre et nuitent là.
7.     Ensuite Ionatân va avec le roi jusqu’au fleuve appelé Eleuthéros
puis s’en retourne à Ieroushalaîm.
8.     Le roi Ptolémaïos se rend maître des villes de la côte
jusqu’à Séleukeia maritime.
Il médite de mauvais desseins contre Alexandros.
9.     Il envoie des messagers au roi Dèmètrios pour dire: « Viens,
tranchons un pacte entre nous et je te donnerai ma fille,
celle qui est à Alexandros, et tu régneras sur le royaume de ton père.
10.     Oui, je regrette de lui avoir donné ma fille, car il cherche à me tuer. »
11.     Il lui fait ce reproche parce qu’il convoite son royaume.
12.     Il prend sa fille, la donne à Dèmètrios et s’aliène Alexandros,
et leur haine se découvre.
13.     Ptolémaïos vient à Antiocheia et ceint deux diadèmes sur sa tête,
celui de Misraîm et celui d’Asia.
14.     En ce temps, le roi Alexandros est en Kilikia
parce que les hommes du lieu s’étaient révoltés contre lui.
15.     Alexandros l’entend et va guerroyer contre lui.
Ptolémaïos se met en branle, va à sa rencontre à main forte et le bat.
16.     Alexandros fuit en ‘Arab pour s’y cacher.
Le roi Ptolémaïos triomphe.
17.     Zabdiél l’‘Arab tranche la tête d’Alexandros
et l’envoie à Ptolémaïos.
18.     Le roi Ptolémaïos meurt trois jours après.
Les hommes qu’il avait laissés dans les forteresses sont tués
par les mains des hommes des forteresses.
19.     Dèmètrios règne en l’an cent soixante-sept.

Ionatân diplomate

20.     En ces jours, Ionatân réunit les hommes de Iehouda pour guerroyer
contre la Citadelle qui est à Ieroushalaîm.
Il fabrique contre elle plusieurs machines.
21.     Alors des hommes haineux de leur peuple,
des hommes, des vauriens, viennent chez le roi et ils l’informent
de ce que Ionatân a mis le siège contre la Citadelle.
22.     Entendant cela, il écume, se hâte, part et va à ‘Ako.
Il écrit à Ionatân d’arrêter le siège
et de se hâter de venir vers lui à ‘Ako pour parler avec lui.
23.     Ionatân l’entend et ordonne de continuer le siège.
Il choisit des anciens d’Israël et des desservants
et affronte lui-même le danger.
24.     Il prend de l’argent et de l’or, des habits, de nombreux autres présents.
Il va vers le roi à ‘Ako et trouve grâce à ses yeux.
25.     Quelques sans-tora se plaignent de lui,
26.     mais le roi agit avec lui comme avaient fait les rois qui l’avaient précédé
et l’élève en face de tous ses amis.
27.     Il le confirme dans la charge de grand desservant
et dans tous les honneurs qui étaient les siens auparavant.
Et le fait compter parmi les « premiers amis ».
28.     Ionatân demande au roi d’exempter Iehouda,
les trois toparchies de la région de Shomrôn, des tributs,
et promet de lui donner trois cents talents d’argent.
29.     Le roi accepte et il écrit à Ionatân des lettres sur tout cela selon ces paroles:
30.     « Le roi Dèmètrios à son frère Ionatân et au peuple des Iehoudîm, paix !
31.     La copie de la lettre que nous envoyons à Lasthenès, notre parent,
à votre sujet, nous vous l’envoyons afin que vous la voyiez aussi.
32.     Le roi Dèmètrios à son père Lasthenès, paix !
33.     Pour le peuple des Iehoudîm, nos amis qui nous font justice,
nous ordonnons de les favoriser
à cause de leur bonne volonté envers nous.
34.     Maintenant nous leur confirmons la possession des frontières de Iehouda,
des trois nomes d’‘Èphraîm, Lod et Ramataîm qui, de Shomrôn,
ont été annexés à Iehouda avec toutes leurs dépendances,
et cela en faveur de tous ceux qui sacrifient à Ieroushalaîm,
en échange des tributs régaliens que le roi prenait d’eux chaque année
sur le produit de la terre et sur les fruits des arbres.
35.     Tout le reste de ce qui nous revient encore, à dater de ce jour,
des dîmes, des tributs qui nous reviennent, des marais salants
et des impôts sur les couronnes qui nous reviennent,
nous les en exemptons totalement.
36.     Rien de cela ne sera abrogé désormais et pour toujours.
37.     Et maintenant ayez à coeur de faire une copie de cela
pour la donner à Ionatân
et qu’elle soit mise sur la montagne sacrée en un lieu apparent. »

Ionatân sauve Dèmètrios

38.     Quand le roi Dèmètrios voit que le pays est calme en face de lui,
que personne ne se dresse contre lui,
il renvoie tous les hommes de son armée, chacun en son lieu,
à l’exception de la légion étrangère
qu’il avait recrutée dans les îles des goîm.
Tous les hommes de l’armée de ses pères l’en haïssaient.
39.     Tryphôn, qui est depuis longtemps l’un des compagnons d’Alexandros,
voit que tous les hommes d’armée se plaignent contre Dèmètrios.
Il va vers Iamilikou, l’‘Arab,
qui élève Antiochos, le jeune, fils d’Alexandros.
40.     Il lui demande avec insistance de le lui remettre
afin qu’il le fasse régner à la place de son père.
Il lui rapporte ce que Dèmètrios a fait
et que les hommes de ses armées le haïssent. Il reste là longtemps.
41.     Ionatân envoie demander au roi Dèmètrios de faire sortir
les hommes de la Citadelle de Ieroushalaîm et des forteresses
car ils guerroyaient contre Israël.
42.     Dèmètrios envoie répondre à Ionatân:
« Je ferai non seulement cela pour toi et ton peuple,
mais je t’honorerai, toi et ton peuple,
si j’en trouve l’occasion favorable.
43.     Maintenant, tu ferais bien si tu m’envoyais des hommes
qui guerroieront avec moi.
Oui, tous les hommes de mon armée ont fait défection. »
44.     Ionatân lui envoie trois mille hommes, héros aguerris, à Antiocheia.
Le roi se réjouit de leur arrivée.
45.     Les hommes de la ville se réunissent au milieu de la ville,
environ cent vingt mille hommes, et ils cherchent à tuer le roi.
46.     Le roi s’enfuit au palais. Les hommes de la ville occupent les places
et commencent à guerroyer.
47.     Le roi appelle à l’aide les Iehoudîm. Ils se réunissent auprès de lui,
tous ensemble, se dispersent à travers la ville,
où ils tuent ce jour-là environ cent mille hommes.
48.     Ils incendient la ville, prennent ce jour-là un grand butin
et sauvent le roi.
49.     Quand les hommes de la ville voient que les Iehoudîm
l’ont conquise comme ils le voulaient, leur souffle tombe,
ils crient vers le roi et supplient pour dire:
50.     « Donne-nous ta droite et que les Iehoudîm cessent
de guerroyer contre nous et contre la ville. »
51.     Ils déposent les armes et font la paix. Les Iehoudîm sont honorés
en face du roi et de tous les hommes de son royaume.
Ils retournent à Ieroushalaîm avec un grand butin.
52.     Le roi Dèmètrios reste sur le trône de son royaume
et la terre est calmée.
53.     Il renie tout ce dont il avait parlé,
devient tout autre à l’égard de Ionatân, ne lui retourne pas
les faveurs qu’il avait eues pour lui et le traite durement.

Ionatân allié d’Antiochos

54.     Après cela Tryphôn revient avec Antiochos, le jeune fils.
Et il devient roi, il met le diadème sur sa tête.
55.     Tous les hommes d’armée dont Dèmètrios s’était débarrassé
se réunissent autour de lui, guerroient contre Dèmètrios
qui est écrasé et s’enfuit.
56.     Tryphôn prend les éléphants et conquiert Antiocheia.
57.     Alors le jeune Antiochos écrit à Ionatân pour dire:
« Voici, je te confirme dans la charge de grand desservant,
et te prépose sur les quatre nomes, faisant de toi un ami du roi. »
58.     Il lui envoie des ustensiles d’or et un service de table.
Il l’autorise à boire dans des vases d’or,
à revêtir la pourpre et à avoir une agrafe d’or.
59.     Il nomme Shim‘ôn son frère chef d’armée
depuis l’Échelle de Sor jusqu’à la frontière de Misraîm.
60.     Ionatân passe au passage du fleuve et dans les cités.
Tous les hommes d’armée de Syria se réunissent à lui
pour guerroyer à ses côtés. Quand il vient à Ashqelôn,
les hommes de la ville sortent vers lui en lui rendant les honneurs.
61.     De là, il va à ‘Aza mais les hommes de la ville ferment les portes
devant lui. Il l’assiège, incendie ses alentours et la pille.
62.     Les hommes de ‘Aza implorent Ionatân.
Il leur donne sa droite,
prend en otages les fils de ses chefs, et les envoie à Ieroushalaîm.
Il traverse le pays jusqu’à Damèssèq.
63.     Ionatân entend que les chefs de Dèmètrios sont venus à Qadésh, en Galil,
avec une nombreuse armée et qu’ils cherchent à l’écarter de sa charge.
64.     Il vient vers eux et laisse Shim‘ôn son frère sur le pays.
65.     Shim‘ôn assiège Béit-Sour, il guerroie contre eux de nombreux jours
et met le blocus devant elle.
66.     Les hommes de la ville demandent à prendre sa droite, il la leur donne,
les fait sortir de là, prend la ville et y met une garnison.
67.     Ionatân et son camp campent aux eaux de Guenoussar.
De grand matin ils viennent dans la vallée de Hasor.
68.     Et voici, un camp des étrangers vient à sa rencontre dans la vallée,
ils lui tendent une embuscade dans les montagnes
et sortent à sa rencontre, de front.
69.     Les hommes de l’embuscade sortent de leur lieu et guerroient contre lui.
70.     Tous les hommes de Ionatân s’enfuient. Pas un ne reste,
sauf Matityah bèn Abshalôm et Iehouda bèn Halphi, les chefs de l’armée.
71.     Ionatân déchire ses habits, met de la cendre sur sa tête et prie.
72.     Après quoi il revient pour guerroyer contre eux.
Il les écrase et ils s’enfuient.
73.     Quand ses propres fuyards le voient, ils retournent vers lui
et les poursuivent avec lui jusqu’à Qadésh,
jusque dans leur camp et ils campent là.
74.     En ce jour, trois mille hommes des étrangers tombent.
Ionatân retourne à Ieroushalaîm.

Chapitre 12.

Roma et Spartè

1.     Ionatân voit que le temps travaille pour lui. Il choisit des hommes
et les envoie à Roma pour confirmer et renouveler amitié avec eux.
2.     Aux Spartiates et vers d’autres lieux, il envoie des lettres semblables.
3.     Ils vont à Roma, viennent au Sénat et disent:
« Ionatân, le grand desservant, et le peuple des Iehoudîm
nous envoient pour renouveler avec vous amitié
et le pacte de guerre comme en premier. »
4.     Les Romani leur donnent des lettres pour les lieux où ils les envoient
afin de les reconduire en Iehouda dans la paix.
5.     Voici la lettre que Ionatân écrit aux Spartiates:
6.     « Ionatân le grand desservant, le Conseil des Anciens, les desservants
et le reste du peuple des Iehoudîm aux Spartiates leurs frères, paix !
7.     Jadis déjà, une lettre fut envoyée à Hounio, le grand desservant,
par Areios, qui régnait sur vous, disant que vous êtes nos frères
comme le prouve la copie ci-dessous.
8.     Hounio reçut avec honneur l’homme envoyé vers lui,
il accueillit les lettres où il était clairement parlé de pacte et d’amitié.
9.     Maintenant, nous, bien que n’en ayant pas besoin,
les livres sacrés qui sont entre nos mains étant notre réconfort,
10.     nous éprouvons la nécessité de rénover la fraternité et l’amitié
entre nous par cet envoi afin de ne pas nous aliéner de vous
puisqu’un long temps est passé depuis votre missive.
11.     Nous, en tout temps, toujours, dans les fêtes
et dans le reste des rendez-vous nous nous souvenons de vous
dans les sacrifices que nous offrons et dans les prières,
comme il est nécessaire et convenable de se souvenir des frères.
12.     Nous nous réjouissons de votre gloire.
13.     Nous, nous avons été entourés de nombreuses tribulations
et de nombreuses guerres.
Oui, les rois, autour de nous, ont guerroyé contre nous.
14.     Mais nous n’avons pas voulu vous importuner,
vous et nos autres alliés et amis dans ces guerres.
15.     Oui, notre aide vient du ciel qui nous a secourus
et sauvés de nos ennemis qui ont été humiliés.
16.     Nous avons choisi Noumerios fils d’Antiochos et Antipatros fils de Iasôn.
Nous les avons envoyés aux Romani
pour renouveler l’amitié et les pactes d’antan.
17.     Nous leur avons demandé d’aller aussi auprès de vous,
de s’enquérir de votre paix et de vous remettre notre lettre
sur le renouvellement de notre amitié.
18.     Et maintenant vous ferez bien en nous répondant à ces paroles. »

19.     Voici la copie de la lettre envoyée à Hounio:
20.     « Areios, roi des Spartiates, à Hounio, le grand desservant, paix !
21.     Il a été écrit des Spartiates et des Iehoudîm qu’ils sont frères
et qu’ils sont de la semence d’Abrahâm.
22.     Maintenant que nous avons appris cela, vous ferez bien
en nous écrivant à propos de votre paix.
23.     Nous, nous vous déclarons par écrit:
Vos troupeaux et vos biens sont à nous et ce qui est à nous est à vous.
Nous avons ordonné qu’il vous soit apporté un message à ce sujet. »

Ionatân poursuit les ennemis

24.     Ionatân entend que les chefs de Dèmètrios sont de retour
avec une armée plus grande qu’en premier, pour guerroyer contre lui.
25.     Il part de Ieroushalaîm et va à leur rencontre en terre de Hamat
car il ne veut pas leur donner le délai d’entrer dans sa terre.
26.     Ensuite, il envoie des espions dans leurs camps. Quand ils reviennent,
ils lui rapportent qu’ils sont prêts à tomber sur eux dans la nuit.
27.     Au coucher du soleil, Ionatân ordonne à ses hommes d’être réveillés,
équipés et prêts à la guerre toute la nuit.
Il poste des gardes tout autour du camp.
28.     Les ennemis entendent que Ionatân et ses hommes
se préparent à la guerre.
Ils ont peur et leur coeur tremble.
Ils allument des feux dans leur camp et s’enfuient.
29.     Ionatân et ses hommes ne le savent pas avant le matin
parce qu’ils voyaient les lumières allumées.
30.     Alors Ionatân les poursuit, mais il ne les atteint pas,
car ils avaient passé le fleuve Eleuthéros.
31.     Ionatân se dirige contre les ‘Arabîm appelés Zabdîm,
il les frappe et leur prend du butin.
32.     À son retour, il part, arrive à Damèssèq et traverse toute la contrée.
33.     Shim‘ôn sort, va jusqu’à Ashqelôn et aux proches forteresses,
il se dirige vers Iapho et la prend,
34.     car il avait entendu que ses habitants voulaient livrer la forteresse
aux hommes de Dèmètrios. Il y poste une garnison pour la garder.
35.     Ionatân revient, réunit les anciens du peuple, prend conseil avec eux
pour bâtir des forteresses en Iehouda,
36.     surélever les remparts de Ieroushalaîm, y élever un grand mur
entre la Citadelle et la ville pour la séparer de la ville,
l’isoler afin qu’ils n’achètent ni ne vendent.
37.     Quand ils se réunissent pour bâtir la ville,
une partie du rempart du torrent à l’Orient s’écroule,
et ils restaurent celui qui est appelé Chaphenatha.
38.     Shim‘ôn bâtit Adida dans la Shephéla, il y met des portes et des verrous.

Ionatân trahi

39.     Tryphôn veut régner sur l’Asia, mettre la couronne sur sa tête
et mettre la main sur le roi Antiochos.
40.     Il craint que Ionatân ne l’en empêche; il guerroie contre lui
et cherche le moyen de s’en emparer et de le tuer.
Il se lève et va à Béit-Sheân.
41.     Ionatân sort à sa rencontre, avec quarante mille hommes d’élite
pour la bataille. Il arrive à Béit-Sheân.
42.     Quand Tryphôn voit que Ionatân vient avec une armée nombreuse,
il se retient de mettre la main sur lui.
43.     Il le reçoit avec des honneurs, il l’installe parmi tous ses amis,
lui donne des présents et ordonne à son armée
de lui obéir comme à lui-même.
44.     Il dit à Ionatân: « Pourquoi as-tu dérangé tout ce peuple
alors qu’il n’y a pas entre nous de menace de guerre ?
45.     Maintenant, renvoie-les à leurs maisons, choisis quelques hommes
qui seront avec toi et va avec moi à ‘Ako.
Je te la livrerai avec le reste des forteresses,
le reste des troupes et tous les préposés aux tributs.
Puis je retournerai puisque c’est pour cela que je suis venu. »
46.     Ionatân se fie à lui et fait comme il avait dit.
Il renvoie l’armée qui s’en va en terre de Iehouda.
47.     Il laisse avec lui trois mille hommes seulement.
Il en envoie deux mille en Galil et mille vont auprès de lui.
48.     À l’arrivée de Ionatân à ‘Ako, les hommes ferment les portes,
s’emparent de lui et tuent à l’épée tous ceux qui étaient venus avec lui.
49.     Tryphôn envoie une armée et des chevaux en Galil
et dans la grande plaine pour exterminer tous les hommes de Ionatân.
50.     Quand les hommes de Ionatân apprennent qu’il a été pris
et que ses hommes ont péri, ils s’encouragent les uns les autres
et ils sortent en rangs serrés, prêts à la guerre.
51.     Les poursuivants voyant qu’ils luttent pour leurs vies s’en retournent.
52.     Les autres arrivent tous en terre de Iehouda en paix.
Ils pleurent Ionatân et ses hommes: ils frémissent fort.
Tout Israël pleure à grand pleur.
53.     Tous les goîm d’alentour cherchent à les exterminer.
Oui, ils disent: « Ils n’ont ni chef ni aide. Guerroyons contre eux
maintenant et supprimons parmi les hommes leur souvenir. »

Chapitre 13.

Shim‘ôn notre guide

1.     Shim‘ôn entend que Tryphôn a réuni une grande armée
pour venir en terre de Iehouda pour la ravager.
2.     Il voit que le peuple a peur et tremble.
Il monte à Ieroushalaîm et rassemble le peuple,
3.     les encourage et leur dit:
« Vous savez ce que nous avons fait, moi, mes frères
et la maison de mon père pour la tora et le sanctuaire,
ainsi que les guerres et les tribulations que nous avons vues.
4.     À cause de cela tous mes frères ont péri, pour la cause d’Israël,
et je reste moi seul.
5.     Maintenant quelle profanation serait pour moi d’épargner mon être
en tout temps de détresse ! Non, je ne suis pas meilleur que mes frères.
6.     Mais je vengerai mon peuple, le sanctuaire, vos femmes, votre marmaille !
Oui, tous les goîm se sont réunis pour nous exterminer dans leur haine. »
7.     En entendant ces paroles, le souffle du peuple revit.
8.     Ils répondent à grande voix: « Tu es notre guide
à la place de Iehouda et de Ionatân, ton frère.
9.     Guerroie à notre guerre. Tout ce que tu nous diras, nous le ferons. »
10.     Il réunit tous les hommes de guerre, achève vite les remparts
de Ieroushalaîm et la fortifie tout autour.
11.     Il envoie Ionatân bèn Abshalôm avec une armée nombreuse à Iapho.
Celui-ci expulse les hommes qui s’y trouvaient et demeure là.

Tryphôn tue Ionatân

12.     Tryphôn part d’‘Ako avec une grande armée
pour aller en terre de Iehouda.
Ionatân est avec lui sous bonne garde.
13.     Shim‘ôn campe à Adida en face de la plaine.
14.     Tryphôn apprend que Shim‘ôn s’est levé à la place de son frère Ionatân
et qu’il se prépare à lui faire la guerre.
Il lui envoie des messagers pour dire:
15.     « C’est à cause de l’argent que ton frère Ionatân doit au trésor royal
en vertu de ses fonctions que nous le tenons captif.
16.     Maintenant envoie cent talents d’argent et deux de ses fils otages,
pour qu’il ne nous lâche pas une fois libéré, et nous le laisserons aller. »
17.     Bien qu’ayant compris qu’il s’agissait d’une ruse,
Shim‘ôn envoie prendre l’argent et les enfants
pour ne pas susciter contre lui la grande haine du peuple,
18.     qui dirait: « C’est parce qu’il n’a pas envoyé l’argent
et les enfants que Ionatân a péri. »
19.     Il envoie donc les enfants et les cent talents,
mais Tryphôn lui avait menti: il ne renvoie pas Ionatân.
20.     Après cela, Tryphôn vient pour envahir le pays et le ravager.
Il contourne la route d’Adora.
Shim‘ôn et son camp lui font obstacle en tout lieu où il va.
21.     Les hommes de la Citadelle envoient des messagers à Tryphôn
et lui demandent de vite venir à eux par la route du désert
et de leur envoyer des vivres.
22.     Tryphôn prépare toute sa cavalerie pour y aller, mais cette nuit,
il tombe beaucoup de neige de sorte qu’il ne peut avancer.
Il fait demi-tour et va en Guil‘ad.
23.     Tandis qu’il approche de Basqama, il tue Ionatân et il est enseveli là.
24.     Après quoi, Tryphôn retourne et va dans sa terre.

Le joug des goîm est écarté

25.     Shim‘ôn envoie prendre les ossements de Ionatân son frère
et il les ensevelit à Modi‘în la ville de ses pères.
26.     Tout Israël s’endeuille pour lui, un grand deuil,
et le pleure de nombreux jours.
27.     Shim‘ôn bâtit au-dessus du sépulcre de son père et de ses frères;
il le surélève pour qu’il se voie,
avec des pierres de taille devant et derrière.
28.     Il y élève sept pyramides l’une en face de l’autre
pour son père, sa mère et ses quatre frères.
29.     Il y fait un ouvrage en élevant autour de grandes colonnes.
Il applique sur les colonnes des panoplies en nom de pérennité
et, à côté des panoplies, des bateaux sculptés
pour être visibles pour tous ceux qui naviguent en mer.
30.     Voilà le sépulcre qu’il fait à Modi‘în où il est jusqu’à aujourd’hui.
31.     Tryphôn se conduit avec perfidie
à l’égard d’Antiochos le jeune roi, et il le tue.
32.     Il règne à sa place, met le diadème d’Asia sur sa tête
et fait venir de grands maux sur la terre.
33.     Shim‘ôn bâtit les forteresses de Iehouda,
il les entoure de grandes tours de grands remparts, de portes, de verrous
et il met des vivres dans les forteresses.
34.     De plus, il choisit des hommes et les envoie chez le roi Dèmètrios
pour lui demander de faire une remise de tributs à la province,
parce que toutes les actions de Tryphôn étaient des rapts.
35.     Le roi Dèmètrios lui envoie les paroles que voici
et lui répondant, il lui écrit cette lettre:
36.     « Le roi Dèmètrios à Shim‘ôn, le grand desservant, ami des rois,
aux anciens et au peuple des Iehoudîm, paix !
37.     La couronne d’or et la branche de palmier que vous avez envoyées
nous les avons bien reçues.
Nous sommes prêts à faire avec vous une paix complète
et à écrire aux préposés sur les tributs qu’ils vous fassent une remise.
38.     Ce que nous avons établi en votre faveur reste établi,
les forteresses que vous avez bâties restent à vous.
39.     Nous vous faisons aussi remise des erreurs et des carences
faites à ce jour, ainsi que de la couronne que vous devez.
Si toute autre imposition est perçue à Ieroushalaîm, elle cessera de l’être.
40.     S’il en est parmi vous qui soient capables d’être inscrits
parmi nos hommes, qu’ils le soient et que, parmi nous, règne la paix. »
41.     En l’an cent soixante-dix, le joug des goîm est écarté d’Israël.
42.     Le peuple d’Israël commence à inscrire sur les inscriptions et les actes:
« En l’an premier de Shim‘ôn, grand desservant éminent,
stratège et guide des Iehoudîm. »

Shim‘ôn prend Guèzèr

43.     En ces jours, Shim‘ôn campe devant Guèzèr, l’encercle par des camps,
fait une tour roulante, la fait approcher de la ville,
frappe une des tours et la conquiert.
44.     Alors les hommes qui sont dans la tour roulante
bondissent dans la ville où c’est un grand tumulte.
45.     Les hommes de la ville, avec femmes et marmaille,
montent sur le rempart, les habits déchirés,
ils crient à grande voix pour demander à Shim‘ôn de leur donner sa droite.
46.     Ils disent: « Ne te conduis pas avec nous selon nos crimes
mais seulement selon ta grâce. »
47.     Shim‘ôn fait avec eux un arrangement
et ne guerroie pas contre eux, mais les expulse de la ville,
purifie les maisons où il y avait des idoles
et vient en ville en chantant des hymnes et des bénédictions.
48.     Il en écarte toute contamination, y établit des hommes pratiquant la tora,
il la fortifie et y bâtit pour lui-même une résidence.

La Citadelle se rend

49.     Les hommes de la Citadelle à Ieroushalaîm sont très affamés,
ne pouvant ni sortir ni venir à terre pour acheter et vendre.
Plusieurs d’entre eux meurent de faim.
50.     Ils crient vers Shim‘ôn de prendre la droite et il la leur donne.
Il les expulse et purifie la Citadelle des abjections.
51.     Il y vient le vingt-trois de la deuxième lunaison de l’an cent soixante et onze,
avec des louanges, des branches de palmiers, des cithares, des cymbales,
des harpes, des hymnes et des odes.
Oui, un grand ennemi avait été extirpé d’Israël.
52.     Il décide de célébrer ce jour dans la joie chaque année.
Il fortifie la montagne sacrée, celle qui est près de la Citadelle,
et il s’y établit, lui et ses hommes.
53.     Quand il voit que Iohanân son fils est devenu un homme,
il le met à la tête de toute l’armée et il habite Guèzèr.

Chapitre 14.

La terre se calme

1.     En l’an cent soixante-douze, le roi Dèmètrios réunit son armée et va en Madaï
pour se procurer une aide pour faire la guerre à Tryphôn.
2.     Quand Arsacès, roi de Paras et de Madaï,
entend que Dèmètrios vient contre sa frontière,
il envoie un de ses chefs pour le prendre vivant.
3.     Il va, triomphe et frappe le camp de Dèmètrios, il s’en empare,
et le fait venir auprès d’Arsacès et le met sous garde.

4.     La terre se calme tous les jours de Shim‘ôn.
Il cherche à faire du bien à son peuple.
Son autorité et sa gloire trouvent grâce à leurs yeux tous les jours.
5.     Dans toute sa gloire, il prend Iapho, en fait un port
et ouvre la porte vers les îles de la mer.
6.     Il élargit les frontières pour son peuple et il gouverne sur la région.
7.     Il rassemble de nombreux captifs, s’empare de Guèzèr, de Béit-Sour
et de la Citadelle, il en brûle la contamination.
Pas un homme ne se dresse en face de lui.
8.     Les hommes travaillent leur glèbe en paix,
la terre donne son produit et les arbres des champs leurs fruits.
9.     Les anciens siègent dans les places et discutent de tous ces biens,
les jeunes se revêtent de splendides habits de guerre.
10.     Aux villes, il fournit des vivres et en fait des lieux fortifiés,
si bien que son nom glorieux est nommé jusqu’au bout de la terre.
11.     Il fait régner la paix sur terre et Israël se réjouit d’une joie grande.
12.     Ils habitent chacun sous sa vigne et sous son figuier
et personne ne les fait trembler.
13.     Plus personne pour guerroyer contre eux sur la terre,
des rois sont écrasés pendant ces jours.
14.     Il soutient tous les humbles de son peuple,
il enseigne la tora et brûle tout sans-tora et tout criminel.
15.     Il honore le sanctuaire et multiplie les objets sacrés.
16.     À Roma, il est entendu que Ionatân est mort,
et jusqu’à Spartè ils s’affligent fort.
17.     Quand ils entendent que Shim‘ôn, son frère,
est grand desservant à sa place et qu’il exerce le pouvoir
sur la province et dans les villes qui s’y trouvent,
18.     ils lui écrivent sur des tablettes de bronze
pour renouveler avec lui l’amitié et le pacte
qu’ils avaient établis avec Iehouda et Ionatân ses frères.
19.     Ils en font lecture en face de l’assemblée à Ieroushalaîm.
20.     Voici le texte des lettres que les Spartiates envoient:
« Les archontes et la ville des Spartiates
à Shim‘ôn le grand desservant, aux anciens, aux desservants,
et au reste du peuple des frères Iehoudîm, salut !
21.     Les messagers envoyés à notre peuple nous ont fait connaître votre gloire
et votre prestige et nous nous sommes réjouis de leur venue.
22.     Nous avons inscrit ce qu’ils ont dit dans les conseils du peuple
pour dire: Noumenios fils d’Antiochos
et Antipatros fils de Iasôn, messagers des Iehoudîm,
sont venus à nous pour renouveler l’amitié avec nous,
23.     et il a plu au peuple de recevoir ces hommes avec honneur
et de mettre leurs paroles dans les archives publiques
en souvenir pour le peuple des Spartiates.
Nous avons écrit une copie de ces paroles
pour Shim‘ôn le grand desservant. »

Inscription

24.     Après cela, Shim‘ôn envoie Noumenios à Roma
avec un grand bouclier d’or
d’un poids de mille mines pour leur confirmer le pacte.
25.     Le peuple entend ces paroles. Ils disent:
« Quelle rétribution retourner à Shim‘ôn et ses fils ? »
26.     Oui, il s’est affermi avec ses frères et la maison de son père.
Ils ont guerroyé contre les ennemis d’Israël,
ils les ont fait fuir et lui ont rendu sa liberté. »
27.     Ils firent une inscription sur des tablettes de bronze
et les érigèrent sur des stèles au mont Siôn.
Voici le texte de l’écrit:
« Le dix-huit Eloul de l’an cent soixante-douze,
c’est l’an trois de Shim‘ôn le grand desservant, éminent
28.     en Assaramél, dans la grande assemblée des desservants,
du peuple, des chefs de la patrie
et des anciens de la province, il nous a été notifié:
29.     Après que de nombreuses fois il y eut des guerres sur la terre,
Shim‘ôn bèn Matityah, des fils de Yehoyarib, et ses frères
s’exposèrent au danger et se dressèrent en face de l’ennemi de leur peuple,
afin que le sanctuaire demeurât debout, ainsi que de la tora,
et ils acquirent ainsi une grande gloire
dont ils ont glorifié leur peuple.
30.     Ionatân rassembla la patrie et devint le grand desservant
puis il fut réuni à ses peuples.
31.     Quand leurs ennemis cherchèrent à envahir leur pays,
et à mettre la main sur leur sanctuaire,
32.     Shim‘ôn se leva, guerroya pour son peuple, dépensa de grands biens
qui lui appartenaient, équipa les hommes de l’armée de son peuple
et leur donna une solde,
33.     fortifia les villes de Iehouda et Béit-Sour sur les frontières de Iehouda
où étaient les armes des ennemis en premier,
mit là une garnison d’hommes, des Iehoudîm,
34.     fortifia Iapho qui est sur la mer
et Guèzèr qui est sur les frontières d’Ashdod
où les ennemis habitaient en premier et où il établit des Iehoudîm
y mettant tout ce qui était nécessaire à leur restauration.
35.     Quand le peuple vit la fidélité de Shim‘ôn
et la gloire qu’il voulait faire pour sa nation,
ils le mirent sur eux pour guide et grand desservant,
après qu’il eut fait tout cela,
et pour la justice et l’adhérence qu’il garda pour son peuple,
cherchant à l’exalter en toute voie.
36.     En ses jours il monta en sa main d’expulser de leur terre les goîm
et ceux qui étaient dans la ville de David qui est à Ieroushalaîm,
où ils se firent la Citadelle d’où ils surgissaient et contaminaient
le sanctuaire alentour, en faisant de multiples maux contre le sacré.
37.     Il y établit des hommes, des Iehoudîm, la fortifia
pour la sécurité de la terre et de la ville,
suréleva les remparts de Ieroushalaîm.
38.     Le roi Dèmètrios le confirma dans la charge de grand desservant
en conséquence de ces paroles,
39.     le mit parmi ses amis et l’honora de grands honneurs.
40.     Il entend que les Iehoudîm étaient appelés par les Romani
amis, alliés et frères, et qu’ils avaient rencontré les messagers de Shim‘ôn
en leur rendant les honneurs,
41.     et que les Iehoudîm et les desservants avaient consenti
à ce que Shim‘ôn soit leur guide et grand desservant en pérennité,
jusqu’à ce que surgisse un inspiré digne de foi,
42.     et le chef de leur armée,
qu’il veille sur le sanctuaire et engage les ouvriers
et les préposés sur la terre, les armes, les forteresses,
43.     qu’il garde le sanctuaire, que tous lui obéissent,
qu’ils inscrivent à son nom toutes les inscriptions de la terre,
qu’il se vête de pourpre et se pare d’ornements d’or.
44.     Personne parmi le peuple et les desservants ne peut annuler
une parole de ces paroles, parler contre ses paroles,
rassembler une assemblée sans lui
ni revêtir la pourpre ou agrafer l’agrafe d’or.
45.     Qui fera une parole contre cela ou violera une de ces paroles sera condamné.
46.     Tout le peuple s’accorde
à faire que Shim‘ôn agisse selon toutes ces paroles. »

47.     Shim‘ôn accepte et prend sur lui d’être grand desservant,
chef de l’armée, tête du peuple des Iehoudîm et des desservants,
et de se tenir en tête de tous.
48.     Ils ordonnent de graver cet écrit sur des tablettes de bronze
et de les afficher à l’intérieur de l’enceinte du sanctuaire
en un lieu apparent
49.     et d’en déposer dans le bureau du trésor une copie
destinée à Shim‘ôn et à ses fils.

Chapitre 15.

Antiochos écrit à Shim‘ôn

1.     Antiochos, le fils du roi Dèmètrios, envoie des îles de la mer
des lettres à Shim‘ôn le grand desservant,
2.     chef du peuple des Iehoudîm et de tout le peuple.
Il y est écrit pour dire:
« Le roi Antiochos à Shim‘ôn grand desservant, tête du peuple
et au peuple des Iehoudîm, paix !
3.     Après que des hommes, des vauriens se sont emparés
du royaume de nos pères,
ma volonté est de combattre pour le royaume afin de le restaurer
comme en premier. J’ai rassemblé une foule de valeureux
et j’ai préparé des bateaux de guerre.
4.     Je veux traverser la terre pour punir les dévastateurs de notre terre,
les destructeurs de nombreuses villes du royaume.
5.     Moi, je te confirme les remises que t’avaient faites les rois
qui étaient avant moi et tout le reste des présents qu’ils t’ont remis.
6.     Je te charge de frapper en ta terre une monnaie spéciale en argent légal.
7.     Ieroushalaîm et le sanctuaire seront libres,
tout l’armement que tu as préparé,
toutes les forteresses que tu as bâties et où tu gouvernes seront à toi,
8.     toutes les dettes que tu dois au roi et tout tribut que tu lui devras
te sont remis, dès maintenant et jusqu’en pérennité.
9.     Quand nous aurons le pouvoir dans notre royaume, nous t’honorerons,
toi, ton peuple et le sanctuaire, avec de grands honneurs,
afin que votre gloire soit découverte devant toute la terre. »
10.     En l’an cent soixante-quatorze, Antiochos sort vers la terre de ses pères
et toute l’armée se réunit autour de lui,
si bien qu’un petit nombre seulement reste avec Tryphôn.
11.     Le roi Antiochos le poursuit
tandis qu’il s’enfuit à Dôra qui est sur la mer.
12.     Il voit que les maux se réunissent contre lui et que son armée a déserté.
13.     Antiochos campe contre Dôra avec cent vingt mille hommes de guerre
et huit mille cavaliers.
14.     Il cerne la ville, et les bateaux, du côté de la mer, s’en approchent.
Il attaque la ville par terre et par mer
et ne donne à personne d’en sortir ou d’y entrer.

Lettres de Lucius consul

15.     Noumenios et ses hommes reviennent de Roma avec en main
des lettres pour les rois et les terres où il est écrit pour dire:
16.     « Lucius, consul des Romani au roi Ptolemaïos, paix !
17.     Les messagers des Iehoudîm, envoyés par Shim‘ôn le grand desservant
et le peuple des Iehoudîm, nos amis et nos alliés,
sont venus pour renouveler l’amitié et le pacte premier.
18.     Ils ont apporté un bouclier d’or de mille mines.
19.     Il plaît à nos yeux d’écrire aux rois et aux terres
pour qu’ils ne leur cherchent pas noise
et ne guerroient pas contre eux, contre leurs villes et leur terre,
et n’aident pas ceux qui guerroient contre eux.
20.     Nous avons décrété d’accepter de leur part le bouclier.
21.     Si des hommes criminels fuient vers vous de leur pays,
livrez-les à Shim‘ôn le grand desservant
pour qu’il les châtie selon leur loi. »
22.     Il écrit en ces termes au roi Dèmètrios, à Attalos, à Ariarathès, à Arsacès
23.     et à tous les pays, à Sampsammès, aux Spartiates, à Dèlos, à Myndos,
Sicyôn, à la Caria, à Samos, à la Pamphylia, à Lycia, à Halicarnassos,
à Rhodos, à Phasèlis, à Cos, à Sidé,
à Arados, à Gortyna, à Cnidos, à Cypros, à Cyrène.
24.     Il écrit des copies pour Shim‘ôn le grand desservant.

Antiochos annule le pacte

25.     Le roi Antiochos campe une fois de plus contre Dôra,
il en approche continuellement son armée,
il range contre elle des machines
et y enferme Tryphôn pour qu’il ne puisse plus sortir ni entrer.
26.     Shim‘ôn lui envoie deux mille hommes d’élite pour se battre avec lui,
de l’argent, de l’or, de nombreux équipements.
27.     Mais Antiochos refuse de les accepter,
annule tout ce qui avait été convenu entre eux en premier et se l’aliène.
28.     Il lui envoie Athènobios, un de ses amis, lui parler pour dire:
« Vous, vous occupez Iapho, Guèzèr et la Citadelle de Ieroushalaîm,
villes de mon royaume.
29.     Vous avez transformé leur frontière en désolation,
vous avez fait un grand mal contre la terre
et vous vous êtes répandus en de nombreux lieux de mon royaume.
30.     Maintenant, restituez-moi les villes que vous avez saisies et les tributs
des lieux où vous vous êtes répandus hors des frontières de Iehouda.
31.     Sinon donnez en échange cinq cents talents d’argent,
et, en échange de ce que vous avez détruit, et du tribut des villes,
cinq cents autres talents d’argent.
Sans cela, nous viendrons en guerre contre vous. »
32.     Quand Athènobios, l’ami du roi, vient à Ieroushalaîm,
il voit la gloire de Shim‘ôn, l’étalage des objets d’argent et d’or,
en grand apparat, il en est fort stupéfait.
Il lui fait connaître les paroles du roi.
33.     Shim‘ôn lui répond:
« Ce n’est pas une terre étrangère que nous avons prise,
ni chez autrui que nous nous sommes répandus,
mais dans la possession de nos pères qui avait été conquise par nos ennemis
pour un certain temps, sans droit.
34.     Nous, quand l’heure est propice,
nous récupérons pour nous la possession de nos pères.
35.     Quant à Iapho et Guèzèr que tu réclames,
elles étaient un grand coup contre notre peuple et notre terre.
Pour elles nous donnerons cent talents. »
Il ne lui répond rien.
36.     Il retourne, la narine brûlante, vers le roi
et lui fait connaître ces paroles, la gloire de Shim‘ôn
et tout ce qu’il a vu. Le roi écume à grande écume.
37.     Tryphôn embarque sur un bateau et s’enfuit à Orthôsia.
38.     Le roi nomme Cendebaïos chef de l’armée de la côte,
il lui donne une troupe de fantassins et de cavaliers.
39.     Il lui donne l’ordre de camper en face de Iehouda,
et de reconstruire Qidrôn, d’en fortifier les portes
et de guerroyer contre le peuple. Le roi, lui, poursuit Tryphôn.
40.     Quand Cendebaïos arrive à Iabné, il commence à irriter le peuple,
à envahir Iehouda, à faire captif le peuple et faire des massacres.
41.     Il bâtit Qidrôn et y installe des cavaliers et des valeureux
pour qu’ils se déploient de là
et patrouillent sur les routes de Iehouda comme le roi l’avait ordonné.

Chapitre 16.

Les fils de Shim‘ôn

1.     Iohanân monte de Guèzèr et annonce à Shim‘ôn son père
ce qu’avait fait Cendebaïos.
2.     Shim‘ôn appelle alors ses deux fils aînés,
Iehouda et Iohanân, et leur dit:
« Moi, mes frères et la maison de mon père,
nous guerroyons dans les guerres d’Israël
depuis notre jeunesse, jusqu’en ce jour,
et il a été donné à nos mains de sauver Israël de nombreuses fois.
3.     Maintenant je suis vieux et vous, par grâce, vous avez grandi en années.
Soyez à ma place et à la place de mon frère et sortez
pour guerroyer pour notre peuple. Le ciel vous aidera. »
4.     Il choisit de la terre vingt mille hommes de guerre et des cavaliers
pour sortir à la rencontre de Cendebaïos. Ils nuitent à Modi‘în.
5.     Ils se lèvent de grand matin, vont dans la plaine, et voici,
une grande armée vient à leur rencontre, des fantassins et des cavaliers.
Entre eux se situe un torrent.
6.     Lui et son peuple campent en face d’eux.
Quand il voit que le peuple craint de traverser le torrent,
il y passe le premier.
7.     Il répartit le peuple et met les cavaliers au milieu des fantassins.
Les ennemis ont de très nombreux cavaliers.
8.     Ils sonnent des trompettes et écrasent Cendebaïos et son camp.
De nombreuses victimes tombent parmi eux.
Les survivants s’enfuient vers la forteresse.
9.     Alors Iehouda le frère de Iohanân est blessé.
Iohanân les poursuit jusqu’à son arrivée à Qidrôn, qu’il avait bâtie.
10.     Eux s’enfuient jusqu’aux tours qui sont dans les champs d’Ashdod.
Ils les incendient et font tomber environ deux mille hommes.
Après quoi il retourne en terre de Iehouda dans la paix.
11.     Ptolémaïos fils d’Haboub est nommé chef de l’armée
dans la plaine de Ieriho. Il avait beaucoup d’argent et d’or.
12.     Oui, il était le gendre du grand desservant.
13.     Dans l’insolence de son coeur, il désire dominer le pays,
et fomente des complots, par ruse, pour exterminer Shim‘ôn et ses fils.
14.     Shim‘ôn, en traversant les villes de la terre
pour satisfaire leurs besoins, descend à Ieriho,
lui, Matityah et Iehouda ses fils, en l’an cent soixante-dix-sept,
la onzième lunaison, c’est la lunaison de Shebat.
15.     Le fils d’Haboub le reçoit par ruse
dans la petite forteresse appelé Doq, qu’il avait bâtie.
Il leur fait un grand festin et cache là des hommes.
16.     Quand Shim‘ôn et ses fils sont ivres, Ptolémaïos et ses hommes se lèvent,
ils prennent leurs armes, tombent sur Shim‘ôn au milieu du festin
et le tuent avec ses deux fils et quelques-uns de ses adolescents.
17.     Il fait ainsi une grande violence, rétribuant le bien par le mal.
18.     Ptolémaïos écrit ces paroles et envoie demander au roi de lui envoyer
des valeureux en aide et de lui remettre les villes et leur terre.
19.     Il en envoie d’autres à Guèzèr pour supprimer Iohanân.
Il envoie des lettres aux chefs de ville pour qu’ils viennent vers lui
et qu’il leur donne de l’argent, de l’or et des présents.
20.     Il en envoie d’autres investir Ieroushalaîm et la montagne sacrée.
21.     Un homme prend les devants vers Iohanân à Guèzèr
et l’informe de ce que son père et ses frères ont été tués
et que « Ptolémaïos a envoyé quelqu’un pour te tuer toi aussi. »
22.     En entendant cela, il tremble fort, s’empare des hommes venus le tuer
et les tue après avoir appris qu’ils cherchaient à le mettre à mort.
23.     Le reste des actions de Iohanân, ses guerres,
ses prouesses qu’il a faites,
la construction des remparts qu’il a bâtis et ses autres entreprises,
24.     depuis le jour où il devint grand desservant après son père,
ils sont écrits sur l’acte « Paroles des jours » de son sacerdoce.


2 Hashmonaîm ­ Maccabées 2

Chapitre 1.

Lettre aux Iehoudîm d’Égypte

1.     Aux frères, aux Iehoudîm qui sont en Égypte, salut.
Les frères, les Iehoudîm qui sont à Ieroushalaîm,
au pays de Iehouda, vous souhaitent une paix excellente.
2.     L’Elohîms sera bon pour vous, il se souviendra de son pacte
avec Abrahâm, Is’hac et Ia‘acob, ses serviteurs fidèles.
3.     Il vous donnera à tous un coeur pour le vénérer
et faire sa volonté d’un coeur entier et plein de bonne volonté.
4.     Il ouvrira votre coeur à sa tora et ses ordres, il mettra en vous la paix.
5.     Il entendra vos prières, vous agréera
et ne vous lâchera pas au temps du malheur.
6.     Maintenant, ici, nous prions pour vous.
7.     Quand Dèmètrios régnait, en l’an cent soixante-neuf, nous, les Iehoudîm,
nous vous avons écrit:
« Dans la détresse et le harcèlement qui passaient sur nous en ces années
après que Iasôn et ceux qui étaient avec lui eurent trahi
la terre sacrée et le royaume,
8.     qu’ils eurent incendié la porte et versé un sang innocent,
nous avons prié IHVH-Adonaï et il nous a exaucés,
nous présentons sacrifice et offrandes,
nous allumons les lampes, nous exposons les pains. »
9.     Maintenant célébrez les jours de la fête des Cabanes
à la lunaison de Kislév. En l’an cent quatre-vingt-huit.

Deuxième lettre

10.     Ceux de Ieroushalaîm et de Iehouda, le conseil des anciens et Iehouda,
à Aristoboulos, le précepteur du roi Ptolémaïos,
qui est de la semence des prêtres consacrés,
et aux Iehoudîm d’Égypte, salut et santé.
11.     Nous avons été sauvés de grands dangers par Elohîms
et nous le louons fort de ce que nous guerroyons contre le roi.
12.     Lui-même l’a emporté contre ceux qui guerroyaient contre la ville sacrée.
13.     Le chef était venu en Perse avec son armée considérée comme invincible,
mais ils furent écrasés dans le sanctuaire de Nanaïa
car les prêtres de Nanaïa avaient usé d’un stratagème.
14.     Antiochos vint dans le lieu avec ses amis
comme s’il allait épouser Nanaïa
pour prendre en dot beaucoup de richesses.
15.     Quand les prêtres du Nanaïon étalent devant lui l’argent,
il vient avec quelques amis dans l’enceinte du temple.
Ils le ferment après l’entrée d’Antiochos;
16.     ils ouvrent la porte cachée au plafond, jettent des pierres,
foudroient le chef, brisent les membres de ses hommes,
coupent les têtes et les jettent à ceux qui se tiennent dehors.
17.     Il est béni en tout, notre Elohîms, qui livre les impies !
18.     Étant prêt à purifier le sanctuaire le quinze Kislév,
nous avons jugé bon de vous en informer afin que vous célébriez aussi
la fête des Cabanes et du feu apparu quand Nehèmyah
offrit des sacrifices après avoir bâti le sanctuaire et l’autel.
19.     Oui, quand nos pères furent emmenés en Perse,
les prêtres pieux avaient pris en secret du feu de l’autel,
l’avaient caché secrètement dans une cavité sans eaux
et l’avaient gardé là en sécurité sans que personne en connaisse le lieu.
20.     Après de nombreuses années, quand il plut aux yeux d’Elohîms,
Nehèmyah fut renvoyé par le roi de Perse,
il envoya les descendants des prêtres
qui avaient caché le feu pour qu’ils le reprennent.
Ceux-ci nous racontèrent
qu’ils n’avaient pas trouvé de feu mais une eau épaisse.
21.     Il leur ordonna de la puiser et de l’apporter.
Quand ils mirent sur l’autel ce qui était nécessaire aux sacrifices,
Nehèmyah ordonna aux prêtres d’asperger d’eau
les bois et ce qui était dessus.
22.     Après que cela fut fait, et qu’un moment fut passé,
le soleil, qui auparavant était couvert de nuages, se mit à briller,
un grand feu s’alluma et tous en furent stupéfaits.
23.     Quand le sacrifice fut consumé, les prêtres firent une prière,
tous les prêtres, avec tout le peuple, répondirent.
À commencer par Ionatân, ils élevèrent la voix
avec le reste du peuple, unis à Nehèmyah.
24.     La prière était ainsi conçue: « IHVH-Adonaï, IHVH-Adonaï, Elohîms créateur de tout,
redoutable, puissant, juste et miséricordieux, toi qui règnes seul,
25.     seul nourricier, seul juste, tout-puissant, éternel,
racheteur d’Israël loin de tout mal,
lui qui a choisi les pères et les a consacrés,
26.     de grâce, agrée le sacrifice pour tout ton peuple Israël
et consacre ta possession,
27.     rassemble notre dispersion,
libère ceux qui sont asservis parmi les nations,
regarde ceux qui sont méprisés et abhorrés
et que les nations reconnaissent que tu es l’Elohîms.
28.     Châtie les tyrans et ceux qui outragent avec orgueil.
29.     Plante ton peuple au lieu de ta sacralité, comme Moshè l’a dit. »
30.     Et les prêtres jouèrent à la harpe les hymnes de louange du Hallèl.
31.     Quand les morceaux des sacrifices furent consommés,
Nehèmyah ordonna de répandre le reste des eaux sur les grandes pierres.
32.     Quand cela fut fait, une flamme s’éleva,
mais en face d’elle brillait la lumière de l’autel et elle fut absorbée.
33.     Quand le fait fut connu, il fut rapporté au roi de Perse:
oui, au lieu où les prêtres en exil avaient caché le feu,
des eaux étaient apparues
avec lesquelles les hommes de Nehèmyah avaient offert des sacrifices.
34.     Le roi enquête sur le fait, enclôt le lieu et le consacre.
35.     Le roi en retire de nombreux revenus
qu’il donne en concession aux prêtres agréés par lui.
36.     Les hommes de Nehèmyah l’appellent « nephtar »,
ce qui signifie purification, mais plusieurs l’appellent « nephtaï ».

Chapitre 2.

Préface

1.     Dans les documents, il se trouve qu’Irmeyahou, le prophète,
avait ordonné à ceux qui étaient nés après
de prendre le feu, comme il a été dit.
2.     Oui, le prophète, quand il leur donna la tora,
leur ordonna de ne pas oublier les ordres de IHVH-Adonaï
et de ne pas s’égarer dans leur pensée
en voyant les statues d’or et d’argent couvertes de parures.
3.     En disant de telles paroles, il les engageait aussi
à ne pas écarter de leur coeur la tora.
4.     Il y avait encore dans cet écrit que le prophète avait ordonné,
selon un oracle, que la tente et le coffre devaient l’accompagner
quand il monterait sur la montagne où Moshè était monté
pour contempler la possession d’Elohîms.
5.     Étant monté, Irmeyahou trouva là une habitation en forme de caverne
où il fit entrer la tente, le coffre et l’autel d’encens,
puis il en obstrua l’accès.
6.     Certains de ses compagnons vinrent pour marquer le chemin
mais ne purent le retrouver.
7.     Quand Irmeyahou l’apprit, il les rabroua pour dire:
« Le lieu ne sera pas connu avant qu’Elohîms rassemble
le rassemblement du peuple et lui fasse miséricorde.
8.     Alors IHVH-Adonaï découvrira ces paroles et la gloire de IHVH-Adonaï se verra
comme elle se découvrit à Moshè, et aussi à Shelomo
quand il pria pour la consécration grandiose du lieu. »
9.     Il est aussi raconté comment, la sagesse étant en lui,
il présenta un sacrifice pour l’achèvement et l’inauguration du sanctuaire.
10.     De même, lorsque Moshè pria IHVH-Adonaï, un feu descendit du ciel
et consuma le sacrifice, ainsi Shelomo pria lui aussi
et un feu descendit et consuma les holocaustes.
11.     Moshè dit: « Le sacrifice pour la faute fut brûlé
parce qu’il n’avait pas été mangé. »
12.     Shelomo célébra de même les huit jours.
13.     En outre, dans les écrits et dans les mémoires de Nehèmyah,
il avait rangé une bibliothèque
et réuni des volumes sur les rois et les prophètes,
les paroles de David, les lettres des rois relatives aux offrandes.
14.     Iehouda réunit de même tous les volumes qui avaient été dispersés
du fait de la guerre qui survint pour nous et ils se trouvent chez nous.
15.     S’ils vous sont nécessaires, envoyez des hommes pour vous les apporter.
16.     Étant prêts à célébrer la fête de la purification, nous vous écrivons,
et vous ferez bien de fêter ces jours.
17.     Elohîms, qui a secouru son peuple, nous a donné à tous
la possession, la royauté, le sacerdoce et la sanctification,
18.     ainsi qu’il l’avait promis dans la tora.
Nous nous fions à l’Ineffable, pour qu’il ait bientôt pitié de nous
et nous rassemble des régions, sous le ciel, au lieu sacré,
car il nous a secourus de grands maux et a purifié le lieu.
19.     L’histoire de Iehouda le Maqabi et de ses frères,
la purification du très grand sanctuaire, l’inauguration de l’autel
20.     et aussi les guerres contre Antiochos Epiphanès et son fils Eupatôr,
21.     les épiphanies célestes en faveur de ceux qui guerroyèrent avec héroïsme
et ardeur pour le judaïsme, bien que peu nombreux,
conquirent la contrée et en chassèrent la foule des barbares,
22.     y restaurèrent le sanctuaire célèbre dans l’univers,
libérèrent la ville, rétablirent les lois qui avaient été abolies,
oui, IHVH-Adonaï les a favorisés de son chérissement.
23.     Tout cela, Iasôn de Cyrène l’a raconté en cinq volumes
et nous essayerons de les résumer en un seul ouvrage.
24.     Oui, quand nous avons vu la foule des chiffres
et la difficulté que rencontrent
ceux qui veulent se plonger dans les spirales des âges,
du fait de l’abondance de la matière,
25.     nous avons eu à coeur de donner repos au souffle de ceux qui veulent lire,
de soulager ceux qui désirent garder en mémoire les événements
et être, de toute façon, utiles à tous.
26.     Pour nous aussi qui assumons la peine de faire ce résumé,
le propos n’est pas facile mais implique
des fatigues, de la sueur et des veilles.
27.     De même, quand un homme prépare un festin
et cherche à être utile à autrui,
le propos ne lui est pas facile et cependant,
pour l’utilité des autres, il accepte la peine avec plaisir.
28.     Nous laisserons l’écrivain préciser les détails,
nous efforçant d’aller selon le plan d’un résumé.
29.     Le constructeur d’une nouvelle maison
doit se soucier de l’ensemble de la structure,
mais celui qui la décore et la peint cherche seulement à l’embellir.
Ainsi en est-il, je le pense, de nous-même.
30.     Oui, rentrer à l’intérieur des sujets, en faire le tour, parler de tout,
s’occuper de détails cela concerne en premier l’écrivain d’histoire.
31.     Mais, à celui qui adapte le propos, il est permis d’en faire un résumé,
en s’abstenant de parfaire l’ouvrage.
32.     Commençons dès maintenant le récit, après cette longue préface,
car ce serait niais de prolonger l’introduction de l’histoire
au détriment d’une histoire elle-même tronquée.

Chapitre 3.

Shim‘ôn l’impie

1.     La ville sacrée est habitée dans une paix complète,
les lois sont bien gardées grâce à Onias, le grand prêtre,
à sa piété et à sa haine du mal.
2.     Il advient que même des rois rendent les honneurs au lieu
et honorent le sanctuaire par des présents fort chers.
3.     Si bien que même Séleucos, roi d’Asia, couvre de ses propres revenus
toutes les dépenses nécessaires à la liturgie des sacrifices.
4.     Un homme de la branche de Biniamîn, Shim‘ôn,
qui a été établi pour prévôt du sanctuaire
eut un conflit avec le grand prêtre
au sujet de la gestion du marché de la ville.
5.     Ne pouvant vaincre Onias, il va chez Apollonios, fils de Tarseos
qui est en ce temps le stratège de Syria et de Phoïnicè.
6.     Il lui fait un rapport sur la richesse indicible
gardée au trésor de Ieroushalaîm, telle que l’argent y est incalculable
et qu’ils n’en ont aucunement besoin pour le compte des sacrifices.
Il convient que tout cela pourrait tomber aux mains du roi.
7.     Quand Apollonios rencontre le roi, il lui découvre la richesse
qui lui avait été signalée. Il choisit Hèliodôros qui était aux affaires
et l’envoie en lui donnant l’ordre de confisquer ladite richesse.

Hèliodôros veut piller le Temple

8.     Hèliodôros se hâte de se mettre en route,
affectant de visiter les garnisons des villes de Syria et de Phoïnicè.
Mais en fait, il allait exécuter l’ordre du roi.
9.     Arrivant à Ieroushalaîm, il est accueilli avec bienveillance
par le grand prêtre de la ville. Il lui raconte les propos
dont il avait connaissance et lui découvre pourquoi il venait
en lui demandant si ces paroles correspondent à la vérité.
10.     Le grand prêtre lui rétorque que l’argent
est celui de dépôts de veuves et d’orphelins
11.     et en partie celui de Hyrcanos bèn Tobyah,
un homme occupant une très haute situation,
et non pas ce que Shim‘ôn, l’impie, avait dit.
Le tout consiste en quatre cents talents d’argent et deux cents d’or.
12.     Il est absolument impossible de léser ceux qui se fient
à la sacralité du lieu, à sa majesté,
et à l’inviolabilité du sanctuaire, vénéré dans le monde entier.
13.     Hèliodôros affirme avec force que selon l’ordre du roi
il lui est nécessaire de tout confisquer au profit du trésor royal.

Émoi dans la ville

14.     Quand il vient au jour fixé pour dresser l’inventaire,
ce n’est pas un petit émoi dans toute la ville.
15.     Les prêtres, en habits hiératiques, tombent eux-mêmes en face de l’autel,
crient vers le ciel, qui a donné la loi sur les dépôts,
de les garder intacts pour les déposants.
16.     Qui voit l’aspect du grand prêtre en est blessé au coeur,
oui, son regard et l’aspect de sa face bouleversée
révèlent la détresse de son être.
17.     Oui, l’homme est envahi par la peur et le tremblement de son corps.
Ainsi la détresse qui est en son coeur
se découvre à tous ceux qui le regardaient.
18.     Des maisons, des foules surgissent pour les prières publiques,
car le lieu risquait d’être voué au mépris.
19.     Les femmes ceintes d’un sac au-dessous de leurs seins,
remplissent les rues, et les vierges, recluses dans leurs maisons,
se ruent les unes vers les portes, les autres vers les remparts,
tandis que quelques-unes observent des fenêtres.
20.     Toutes tendent leurs paumes vers le ciel et prient.
21.     Elles éveillaient des sentiments de chérissement
comme la prostration générale de la foule
et l’anxiété du grand prêtre prostré dans une émotion profonde.
22.     Ils crient, vers IHVH-Adonaï tout-puissant, de garder
les dépôts aux dépositaires, en pleine sécurité.

Une grande apparition

23.     Hèliodôros se lève pour exécuter le dessein.
24.     Quand il est proche du trésor avec les porteurs de lances,
le maître des souffles et de tout pouvoir fait une grande apparition,
si bien que tous ceux qui avaient osé venir avec eux,
par la force d’Elohîms, sont sans vigueur ni courage.
25.     Un cheval leur apparaît monté par un redoutable cavalier.
Il est équipé d’un harnachement splendide;
dans sa course le cheval frappe Hèliodôros avec ses sabots avant.
Le cavalier paraît porter une armure d’or.
26.     À ses côtés paraissent deux autres adolescents,
pleins de force, éclatants de gloire et vêtus de splendeur.
Ils se tiennent à ses deux côtés
et le battent sans cesse de nombreux coups.
27.     Après qu’il est tombé, une grande ténèbre l’entoure soudain.
Ils le portent sur un lit.
28.     Celui qui était venu en grande compagnie avec des porteurs de lances
dans la maison du trésor, ils l’emportent, incapable de s’aider lui-même,
en reconnaissant ouvertement la force d’Elohîms.
29.     Par l’énergie d’Elohîms, l’un est rejeté sans voix
et privé de tout espoir de salut.
30.     Les autres bénissent IHVH-Adonaï, le donneur de gloire à son lieu.
Le sanctuaire qui, voici peu de temps,
était plein de peur et de tremblement
se remplit de joie et d’allégresse à l’apparition de IHVH-Adonaï, le tout-puissant.
31.     Certains des compagnons d’Hèliodôros se hâtent de demander à Onias
d’invoquer le Suprême pour qu’il donne vie
à celui qui était à son dernier soupir.
32.     Le grand prêtre craint que le roi pense d’aventure que les Iehoudîm
avaient fait un mauvais coup à Hèliodôros.
Il présente un sacrifice pour le salut de l’homme:
33.     tandis que le grand prêtre fait l’expiatoire,
ces adolescents apparaissent une deuxième fois à Hèliodôros,
recouverts de ces mêmes vêtements, ils se lèvent et disent:
« Exprime une grande reconnaissance à Onias, le grand prêtre,
oui, c’est une grâce à lui que IHVH-Adonaï te donne vie.
34.     Toi qui as été frappé par sa main,
raconte à toute la force du grand Elohîms. »
Après avoir dit ces paroles ils disparaissent.
35.     Hèliodôros, après avoir présenté un sacrifice à IHVH-Adonaï
et fait de très grands voeux à celui qui l’avait laissé en vie,
se sépare d’Onias et retourne avec son armée chez le roi.
36.     Il témoigne devant tous des oeuvres du grand Elohîms
qu’il avait vues de ses yeux.
37.     Quand le roi lui demande:
« Quel homme convient-il d’envoyer encore à Ieroushalaîm ? »
38.     il dit: « Si tu as un ennemi ou un adversaire aux affaires du royaume,
envoie-le là-bas et tu le recevras fouetté, s’il en réchappe seulement,
car en ce lieu se trouve en vérité une certaine force d’Elohîms.
39.     Oui, lui, il demeure au ciel, surveille ce lieu et le protège,
il frappe et fait périr ceux qui y viennent pour nuire. »
40.     Voilà ce qui est advenu à Hèliodôros et à la garde du trésor.

Chapitre 4.

L’hellénisme progresse

1.     Shim‘ôn, mentionné ci-dessus, dénonce le trésor,
trahit la patrie, calomnie Onias,
disant qu’il avait insulté Hèliodôros et provoqué ses malheurs.
2.     Le bienfaiteur de la ville, le sauveur de son peuple
zélé pour la tora, il ose l’appeler adversaire de l’ordre public.
3.     La haine grandit jusqu’à ce qu’un des adhérents
de Shim‘ôn commette des meurtres.
4.     Onias voit le danger d’un affrontement
et qu’Apollonios, fils de Menestheus,
étant le stratège de l’armée de Coïlè Syria et de Phoïnicè,
attise l’hostilité de Shim‘ôn.
5.     Il vient vers le roi, non pour accuser ses concitoyens mais pour chercher
l’intérêt de tout le peuple en général et en particulier.
6.     Car il voit que, sans l’intervention du roi,
il sera impossible d’avoir la paix publique
et que Shim‘ôn ne mettrait pas de terme à sa démence.
7.     Séleucos ayant quitté la vie, Antiochos, surnommé Epiphanès,
reçoit le royaume, Iasôn, le frère d’Onias,
usurpe la charge de grand prêtre
8.     en promettant au roi, au cours d’une entrevue,
trois cent soixante talents d’argent
et sur d’autres revenus quatre-vingts talents.
9.     Il promet en outre par écrit cent cinquante autres talents
s’il recevait l’autorisation d’édifier par ses moyens
un gymnase et un éphébée
et d’établir la liste des Antiochiens de Ieroushalaîm.
10.     Quand le roi accepte, il s’empare du pouvoir et se hâte
de pousser ceux de sa race, aux caractéristiques de la vie grecque.
11.     Il annule les droits acquis, favorables aux Iehoudîm,
qui leur avaient été donnés par la philanthropie royale
grâce à l’entreprise de Iohanân, le père d’Eupolemos,
qui fera une mission auprès des Romains à propos d’un pacte d’amitié.
Il supprime le régime légal qui existait en ville
et inaugure des coutumes contraires à la tora.
12.     Oui, il se fait un plaisir de bâtir sous l’acropole elle-même un gymnase
et range sous le pétase les meilleurs d’entre les jeunes gens.
13.     L’hellénisme et la mode étrangère atteignent leur plus haut degré
par la grave impiété de Iasôn, criminel et pas du tout grand prêtre,
14.     si bien que les prêtres ne sont plus prêts pour le service de l’autel.
Méprisant le sanctuaire, cessant de s’occuper de sacrifices,
ils s’efforcent de participer aux jeux de la palestre, contraires à la tora,
dès que l’appel au disque est lancé.
15.     Ils considèrent comme nulles les glorieuses paroles des pères,
mais les croyances des Hellènes leur paraissent belles au plus haut point.
16.     Ainsi vient contre eux une grande détresse.
Ceux au mode de vie desquels ils aspiraient
et auxquels ils voulaient ressembler en tout
devinrent pour eux des ennemis et des bourreaux.
17.     Non, ce n’est pas un propos léger que de violer les lois divines;
cela, la période suivante le montrera.
18.     Lors des jeux quinquennaux célébrés à Tyros en présence du roi,
19.     l’abominable Iasôn envoya comme ambassadeurs
des Antiochiens de Ieroushalaîm pour assister aux jeux
et apporter trois cents drachmes en sacrifice à Hèraclès.
Ceux qui les apportent demandent
que cet argent ne soit pas utilisé pour les sacrifices,
ce qui n’était pas convenable, mais affecté à quelque autre besoin.
20.     Bien que le donateur les destinât au sacrifice en l’honneur d’Hèraclès,
il fut employé pour la construction des trirèmes.

Menelaos fait tuer Onias

21.     Apollonios, fils de Menestheus, est envoyé en Égypte
pour l’intronisation du roi Philomètôr.
Antiochos craint pour sa sécurité
quand il apprend que celui-ci est hostile à son gouvernement.
Aussi, il va à Iapho et de là à Ieroushalaîm.
22.     Iasôn et la ville l’accueillent avec de grands honneurs.
Il y entre à la lumière des torches et au son des acclamations.
De là, il va, avec son armée, en Phoïnicè.
23.     Au bout de trois ans, Iasôn envoie Menelaos,
le frère de Shim‘ôn mentionné ci-dessus,
porter l’argent au roi et terminer les négociations d’affaires urgentes.
24.     En se présentant devant le roi,
il l’aborde avec les manières d’un grand personnage
et se fait attribuer à lui-même la charge de grand prêtre
en ajoutant trois cents talents d’argent de plus que Iasôn.
25.     Après avoir reçu les documents d’investiture de la part du roi,
il revient, sans avoir rien qui convienne à la charge de grand prêtre
mais seulement avec la fureur d’un tyran cruel
et la fièvre d’une bête sauvage.
26.     Ainsi, Iasôn, qui avait supplanté son frère, fut à son tour
supplanté par un autre et forcé de s’enfuir au pays des Benéi ‘Amôn.
27.     Menelaos s’empare du pouvoir, mais ne règle pas les affaires d’argent
comme il en avait fait la promesse au roi.
28.     Sôstratos, le préposé à l’acropole, lui réclame le paiement
car il était chargé de la perception des impôts.
Ils sont ainsi convoqués tous les deux auprès du roi.
29.     Menelaos laisse à sa place comme grand prêtre Lysimachos,
son propre frère, et Sôstratos laisse Kratès, le chef des Chypriotes.
30.     Après le règlement de ces affaires, il advient que les hommes de Tarsos
et de Mallos se révoltent parce qu’ils avaient été donnés
en présent à Antiochis, la concubine du roi.
31.     Le roi se hâte d’aller là-bas arranger les affaires
et laisse pour le suppléer Andronicos, un haut dignitaire.
32.     Menelaos, qui attendait l’heure propice,
vole quelques objets d’or du sanctuaire et les apporte en offrande
à Andronicos, tandis qu’il en vend d’autres
à Tyros et dans les villes environnantes.
33.     Quand Onias apprend cela, il le dénonce
après avoir trouvé refuge à Daphnè, près d’Antiocheia.
34.     Là-dessus, Menelaos rencontre en secret Andronicos
et lui demande expressément de supprimer Onias.
Andronicos va vers Onias,
lui parle avec ruse, lui donne, sous serment, sa main droite;
malgré ses soupçons, celui-ci, séduit, sort du refuge.
Andronicos le tue aussitôt sans égard pour la justice.
35.     De cela, non seulement les Iehoudîm mais de nombreuses personnes
d’autres nations s’irritent; ce meurtre injuste est un mal à leurs yeux.
36.     Quand le roi revient des lieux de Kilikia,
les Iehoudîm de la ville et aussi des Hellènes
qui avaient abominé le meurtre gratuit d’Onias le rencontrent.
37.     Antiochos s’endeuille en son être même, touché de compassion,
il s’éveille et verse des larmes sur la sagesse du défunt et sa grande justice.
38.     Il écume et ôte aussitôt la pourpre d’Andronicos,
lui déchire ses habits et le conduit à travers toute la ville
au lieu même où le meurtre d’Onias avait été commis.
Là, il fait disparaître du monde le meurtrier.
Ainsi IHVH-Adonaï lui inflige le châtiment qu’il méritait.

Lysimachos est tué

39.     Dans la ville, les actes de pillage du sanctuaire se multiplient.
Ils sont commis par Lysimachos avec le consentement de Menelaos.
Quand la rumeur parvient au-dehors, la foule se rassemble
contre Lysimachos après la disparition de nombreux objets sacrés.
40.     Le peuple s’irrite et, plein de fièvre,
Lysimachos arme environ trois mille hommes
et commence son action criminelle conduite par Auranos,
un homme ancien en années et non moins ancien en crimes.
41.     Quand ils voient l’attaque de Lysimachos,
certains prennent des pierres, d’autres des gourdins,
d’autres encore remplissent leurs poignées de cendres
et les jettent, pêle-mêle, contre les hommes de Lysimachos.
42.     Ils en blessent ainsi un grand nombre et en abattent quelques-uns.
Tous s’enfuient. Le pilleur du sanctuaire lui-même,
ils le massacrent auprès de la maison du trésor.

Menelaos garde le pouvoir

43.     Sur ces faits, un jugement s’engage contre Menelaos.
44.     Quand le roi arrive à Tyros,
les trois hommes envoyés par le conseil des anciens
présentent contre lui un acte d’accusation.
45.     Voyant que le malheur est scellé contre lui,
Menelaos promet beaucoup d’argent à Ptolemaïos, fils de Doroumenès,
pour qu’il parle au coeur du roi.
46.     Ptolemaïos prend le roi dans le péristyle, comme pour prendre le frais,
et le fait changer d’avis.
47.     Menelaos, cause de tous les maux,
est justifié par le roi de toutes les accusations,
tandis qu’il condamne à mort les malheureux
qui, même s’ils avaient parlé devant des Scythes, eussent été acquittés.
48.     Ainsi les hommes qui avaient pris la parole pour la ville, le peuple
et les objets du sanctuaire subissent aussitôt un châtiment injuste.
49.     Les Tyrioï eux-mêmes, dans leur colère contre les criminels,
leur font de magnifiques obsèques.
50.     Menelaos garde le pouvoir à cause de la cupidité des puissants.
Dans la multiplicité de ses crimes
il est le principal ennemi des fils de son peuple.

Chapitre 5.

Iasôn contre Menelaos

1.     En ce temps-là,
Antiochos prépare une deuxième attaque contre l’Égypte.
2.     Il advient que pendant près de quarante jours
apparaissent dans toute la ville, courant dans les airs,
des troupes de cavaliers galopant,
habillés de vêtements brodés d’or, des troupes armées en cohortes,
3.     des escadrons de chevaux en ordre de bataille,
à l’attaque et la défense,
ici et là, des mouvements de boucliers, une multitude de piques,
des épées dégainées, des flèches qui volent,
l’éclat des ornements d’or, des cuirasses de toutes espèces.
4.     Aussi tous prient pour que ce spectacle soit annonciateur d’un bien.
5.     Une rumeur mensongère surgit,
celle de la mort d’Antiochos.
Iasôn prend alors pas moins de mille hommes
et dirige soudain une attaque contre la ville.
Les hommes des remparts sont repoussés et la ville est prise.
Menelaos s’enfuit dans l’acropole.
6.     Iasôn fait alors un massacre impitoyable parmi ses concitoyens.
Il ne pense pas que sa victoire,
dans la guerre faite contre les gens de sa parenté était un grand désastre,
croyant recevoir des trophées pris sur des ennemis
et non sur des semblables.
7.     Mais il ne s’empare pas du pouvoir
et à la fin ne retire que turpitude de son initiative.
Il vient une deuxième fois en terre des Benéi ‘Amôn comme fuyard.
8.     Sa fin est une catastrophe; arrêté, étant chez Aretas, tyran des Arabes,
il s’enfuit de ville en ville, tous le pourchassent comme traître à la tora,
abhorré comme un ennemi,
cruel envers sa patrie et les hommes de son peuple.
Il est exilé en Égypte.
9.     Celui qui avait banni tant d’hommes de sa patrie est rejeté
sur une terre étrangère, vient chez les Lacedaimonioï où il cherche refuge
en raison de leur parenté avec son peuple.
10.     Celui qui avait laissé tant d’hommes sans sépulture n’est pas pleuré,
n’entre pas au sépulcre de ses pères et n’a pas de funérailles.

Le sanctuaire pillé

11.     Quand le roi apprend ce qui est advenu,
il pense que la Ioudaia s’est révoltée contre lui.
Il monte donc d’Égypte, écumant comme une bête sauvage.
Il investit la ville par les armes.
12.     Il ordonne à ses hommes de frapper sans pitié
tous les hommes qu’ils trouvent
et de tuer ceux qui montent dans leurs maisons.
13.     C’est le massacre des jeunes et des vieux, l’extermination
des femmes et de la marmaille; la tuerie des vierges et des nourrissons.
14.     Et c’est quatre-vingt mille victimes en ces trois jours,
dont quarante mille tombent sous leurs mains,
au moins autant sont vendus comme esclaves.
15.     Cela étant trop peu, il ose encore
venir au sanctuaire, le plus sacré de toute la terre.
Menelaos, qui avait fait carence
contre la tora et contre la patrie, lui sert de guide.
16.     Il prend dans ses mains contaminées tous les objets sacrés
et de ses mains abominables il arrache ce qu’avaient consacré
d’autres rois pour grandir, magnifier et glorifier le lieu.
17.     Antiochos s’enorgueillit en pensée.
Il ne voit pas que le Maître, pour peu de temps, écume
et retire son regard du lieu à cause du tort des habitants de la ville.
18.     Si le peuple n’avait pas sombré dans une multitude de fautes,
tout comme Hèliodôros,
envoyé par le roi Séleucos pour inspecter la maison du trésor,
de même Antiochos aurait été lui aussi fouetté
et serait revenu de son audace.
19.     Mais IHVH-Adonaï n’a pas choisi le peuple à cause du lieu,
mais le lieu à cause du peuple.
20.     Aussi, comme le lieu eut lui aussi une part aux malheurs du peuple,
il eut ensuite part à ses bonheurs.
Après avoir été abandonné dans la colère d’Él Shadaï,
il fut restauré dans toute sa gloire
quand le grand Maître choisit la réconciliation.

Iehouda s’enfuit au désert

21.     Après avoir emporté du sanctuaire mille huit cents talents,
Antiochos se hâte d’aller à Antiocheia.
Il s’imagine dans l’orgueil de son coeur
et dans l’arrogance de son être qu’il rendra le continent navigable
et la mer praticable pour les piétons.
22.     Il laisse des préposés pour nuire au peuple,
à Ieroushalaîm Philippos, de Phrygia, selon sa race,
et cruel selon sa nature plus encore que celui qui l’a nommé,
23.     à Guerizîm Andronicos, en plus de ceux-là Menelaos,
qui nuit plus que tous, s’élève contre les habitants et se conduit
avec hostilité contre tous les habitants, les Iehoudîm.
24.     Il envoie aussi Apollonios, le chef des contributions,
avec vingt-deux mille hommes de guerre.
Il ordonne de tuer tous les hommes dans la force de l’âge
et de vendre les femmes et la marmaille.
25.     Arrivé à Ieroushalaîm, il fait mine de vouloir la paix
et attend le jour sacré du shabat; voyant les Iehoudîm chômer,
il ordonne à ses soldats de préparer une revue militaire.
26.     Il tue tous ceux qui sortent pour voir le défilé, envahit la ville
avec les soldats armés et massacre une foule nombreuse.
27.     Iehouda le Maqabi, qui se trouve avec une dizaine d’hommes,
s’enfuit au désert. Il vit dans les montagnes,
comme les bêtes sauvages, lui et ceux qui l’accompagnent.
Ils mangent les herbes des champs
afin de ne pas avoir part à la contamination.

Chapitre 6.

Zeus à Ieroushalaîm

1.     Peu de temps après, le roi envoie un vieil homme d’Athènes
pour forcer les Iehoudîm à s’éloigner de la tora des pères
et à ne pas se conduire selon la tora d’Elohîms,
2.     pour contaminer le sanctuaire de Ieroushalaîm
et pour le dédier à Zeus Olympios
et le sanctuaire du mont Guerizîm à Zeus Xénios
selon ce que sont les habitants du lieu.
3.     Cette agression est dure, lourde à supporter pour les foules populaires.
4.     Oui, le sanctuaire est rempli d’orgies et de débauches;
les goîm enlacés à des putains s’accouplent avec des femmes
dans les cours du sanctuaire et ils y introduisent
ce qu’ils ne doivent pas.
Ils le remplissent de tout ce qui est interdit.
5.     L’autel est plein de victimes prohibées par la tora.
6.     Il était interdit de garder le shabat et les fêtes des pères
et plus simplement d’avouer être un Iehoudi.
7.     En chaque lunaison, le jour de la naissance du roi
ils étaient amenés par force, amers, pour manger des sacrifices
et les jours des fêtes de Dionysos,
les Iehoudîm étaient forcés de suivre le cortège de Dionysos
en portant des couronnes de lierre.
8.     À l’instigation des hommes de Ptolemaïs,
un édit est promulgué dans les villes grecques voisines
d’étendre aux Iehoudîm ces coutumes, de leur faire manger des sacrifices,
9.     et de tuer ceux qui refuseraient de passer aux coutumes grecques.
Il était donc possible de voir le malheur prochain.
10.     Oui, deux femmes furent traînées en justice pour avoir circoncis leurs fils,
ceux-ci furent pendus à leurs seins, elles firent ainsi
le tour de la ville avant d’être précipitées du haut des remparts.
11.     D’autres, rassemblés dans des cavernes proches pour célébrer
en secret le septième jour, sont dénoncés par Philippos et brûlés,
car il ne leur était pas permis de se défendre eux-mêmes,
par respect du jour sacré.

Pourquoi ces détresses ?

12.     Je recommande à ceux qui s’approchent de ce volume
de ne pas avoir le souffle abattu à cause de ces détresses;
qu’ils discernent qu’elles visent non pas à détruire notre peuple,
mais à corriger notre espèce.
13.     Oui, la persistance des criminels peu de temps
avant qu’ils ne soient précipités dans leur châtiment
est une marque de grande bonté.
14.     À la différence des autres nations, pour lesquelles le Maître
repousse le châtiment jusqu’à ce que la mesure de leur faute soit pleine,
il n’en est pas de même pour nous,
15.     il ne nous châtie pas quand nous arrivons au bout de nos torts.
16.     C’est pourquoi il n’éloigne jamais de nous son chérissement;
il éduque son peuple dans les détresses mais il ne l’abandonne pas.

Èl‘azar

17.     Je dis ces paroles pour mémoire.
Après ces quelques mots, revenons à notre sujet.
18.     Èl‘azar, l’un des premiers scribes, un homme avancé en âge,
très beau de visage, est forcé d’ouvrir la bouche
pour manger de la viande de porc.
19.     Il choisit de mourir dans l’honneur plutôt que de vivre dans la honte
et va, de son plein gré, au supplice de la roue;
20.     il crache la viande comme doivent le faire ceux qui refusent avec courage
de manger ce qu’il est interdit de goûter par amour de la vie.
21.     Les hommes préposés au sacrifice interdit
connaissent l’homme depuis longtemps, ils le mettent de côté
et l’engagent à faire venir de la viande permise
pour qu’il la prépare lui-même et feigne de manger
de la chair des sacrifices, conformément à l’ordre du roi,
22.     de telle manière qu’il puisse échapper à la mort en agissant ainsi.
Il jouirait ainsi d’un acte philanthropique
à cause de la vieille amitié qui les liait.
23.     Mais lui, sublime, a la pensée la plus convenable à son âge,
a l’honneur de la vieillesse et de sa tête chenue,
a la bonne éducation reçue depuis son enfance,
et, plus que tout, a la tora sacrée, oeuvre d’Elohîms.
De son plein gré, il découvre sa résolution et dit
qu’ils se hâtent de le faire descendre dans l’Hadès.
24.     « Il n’est pas convenable à notre âge de feindre
pour que de nombreux jeunes gens pensent qu’Èl‘azar,
à l’âge de quatre-vingt-dix ans, est passé du côté des étrangers.
25.     À cause de ma feinte et pour la vanité d’un peu de vie,
ils seraient égarés par moi et je serais revêtu
d’outrage et de mépris dans ma vieillesse.
26.     Si dans le temps que voici je peux esquiver le châtiment des hommes,
je ne pourrais échapper à la main de Shadaï,
ni dans la vie ni dans la mort.
27.     Aussi, offrant ma vie avec courage, je serai digne de ma vieillesse
28.     et laisserai un exemple de courage aux jeunes
en mourant de bon gré à cause de la tora glorieuse et sacrée. »
En disant ces paroles, il se hâte et va au supplice de la roue.
29.     Ceux qui le conduisent et cherchaient, peu de temps avant,
à lui faire du bien se transforment en chercheurs de son malheur
à cause des paroles qu’il avait dites
et qu’ils considèrent comme de la folie.
30.     Sur le point de mourir sous les coups, il soupire et dit:
« Il est clair pour IHVH-Adonaï qui a la connaissance sacrée
que j’aurais pu échapper à la mort. Je suis fouetté et souffre
des souffrances terribles en mon corps, mais en mon être
je les supporte volontiers parce que je frémis de lui. »
31.     Il meurt ainsi et laisse en sa mort un exemple d’héroïsme
et le souvenir des bonnes vertus non seulement pour les jeunes
mais encore pour la majorité de la nation.

Chapitre 7.

Les sept frères

1.     Il advient aussi que sept frères avec leur mère
sont arrêtés et forcés par le roi à goûter de la viande de porc, interdite.
Ils sont battus à coups de fouet et de nerf de boeuf.
2.     L’un d’eux, se faisant leur porte-parole, dit:
« Que veux-tu demander et apprendre de nous ?
Nous sommes prêts à mourir
plutôt que de violer la tora des pères. »
3.     Le roi écume et ordonne de chauffer à blanc grils et chaudrons.
4.     Après qu’ils sont chauffés à blanc, il ordonne de couper la langue
à celui qui s’était fait leur porte-parole,
de scalper la peau de sa tête et de lui trancher les membres,
sous les yeux de ses frères et de sa mère.
5.     Quand il est privé complètement de réaction, il ordonne de le faire venir,
tandis qu’il respire encore, sur la fournaise et de le rôtir sur la poêle.
De la poêle monte une forte vapeur, tandis qu’avec leur mère
ils s’encouragent l’un l’autre à mourir héroïquement en disant:
6.     « IHVH-Adonaï Elohîms nous regarde et nous réconforte en vérité
comme Moshè le découvre dans le poème
qui témoigne contre eux pour dire:
Il réconfortera ses serviteurs. »
7.     Après le décès du premier, de cette manière,
ils font venir le deuxième à l’outrage,
scalpent la peau de sa tête, tout autour, avec les cheveux.
Ils lui demandent s’il veut manger
avant d’être torturé membre par membre.
8.     Il répond dans la langue des pères: « Non ! »
Aussi, comme le premier, il est mis à la torture.
9.     Avec son dernier soupir, il dit:
« Toi, criminel, tu nous fais sortir de la vie présente.
Mais le roi du monde nous remettra debout,
nous qui mourons pour sa tora, et nous fera revenir à la vie de pérennité. »
10.     Après quoi, ils tourmentent le troisième; et quand ils lui demandent,
il sort aussitôt sa langue et tend ses mains avec courage,
11.     disant avec énergie: « Elles m’ont été données par le ciel,
mais à cause de sa tora je m’en détache,
certain de les recevoir à nouveau de Lui. »
12.     Si bien que le roi lui-même et les hommes qui sont avec lui
sont stupéfaits par l’adolescent qui compte pour rien ses souffrances.
13.     Après le trépas de celui-là, ils torturent le quatrième.
14.     Quand il approche de sa fin, il dit: « Nous choisissons
de mourir par des hommes en attendant les espérances
données par Elohîms de nous remettre debout par lui.
Mais, pour toi, il ne sera pas de retour à la vie. »
15.     Après quoi, ils font venir le cinquième et ils le torturent.
16.     Le regardant, il dit: « Puisque tu as le pouvoir sur les hommes
bien que tu sois toi-même corruptible, tu fais ce que tu veux,
mais ne t’imagine pas qu’Elohîms a lâché notre race.
17.     Toi, attends donc, et tu verras sa grande force
quand il te châtiera avec ta semence. »
18.     Après quoi, ils font venir le sixième et quand il va mourir il dit:
« Ne t’illusionne pas, nous supportons cela en nous-mêmes,
car nous avons fauté contre notre Elohîms;
c’est pourquoi il fait des prodiges.
19.     Mais, toi n’imagine pas que tu échapperas au châtiment,
ayant livré la guerre contre Elohîms. »

La mère héroïque

20.     Par-dessus tout, est digne d’une mémoire glorieuse la mère
qui voit ses sept fils mis à mort en un seul jour
et qui le supporte avec héroïsme en adhérant à IHVH-Adonaï.
21.     Oui, elle encourage chacun d’eux dans la langue des pères,
pleine d’un souffle héroïque, et dans son courage,
le raisonnement de la femme, plein d’une mâle résolution,
leur parle pour dire:
22.     « Je ne sais comment vous êtes apparus dans mon ventre,
ce n’est pas moi qui vous ai gratifiés du souffle et de la vie;
ce n’est pas moi qui ai disposé les éléments de chacun d’entre vous.
23.     Aussi le créateur du monde, qui a formé le genre humain
et a inventé la genèse du tout, vous retournera avec pitié
même le souffle et même la vie
puisque vous n’avez pas été exorables envers eux à cause de sa tora. »
24.     Antiochos pense qu’il est méprisé,
et soupçonne qu’elle l’insulte en cette langue.
Comme le plus jeune est encore en vie, il essaie de l’attirer à lui
non seulement par des paroles mais en lui promettant aussi,
sous serment, que, s’il s’éloigne de la tora des pères,
il l’enrichira, fera de lui un homme heureux,
le considérera comme un ami, et le préposera sur d’importantes affaires.
25.     L’adolescent ne prête pas attention à ses paroles.
Après quoi le roi convoque la mère et l’incite
à être sa conseillère, pour le salut de l’adolescent.
26.     Après qu’il l’a beaucoup exhortée, elle accepte de persuader le fils.
27.     Elle se tourne vers lui, et, raillant le tyran cruel,
elle dit, dans la langue des pères: « Mon fils, aie pitié de moi
qui t’ai porté dans mon ventre neuf lunaisons,
qui t’ai allaité trois ans, qui t’ai élevé,
te faisant parvenir à ton âge en m’occupant de ta nourriture.
28.     Je te demande, mon fils, de regarder le ciel et la terre.
Vois tout ce qui s’y trouve
et sache que ce n’est pas à partir de ce qui est qu’Elohîms les a faits;
oui, le genre humain est advenu de la même manière.
29.     Ne frémis pas de ce bourreau et sois digne de tes frères.
Supporte la mort
afin que je t’accueille dans le chérissement avec tes frères. »

Le septième frère

30.     Elle parle encore quand l’adolescent dit: « Pourquoi attendez-vous ?
Je n’obéirai pas à l’ordre du roi parce que j’obéis à l’ordre de la tora
qui a été donnée à nos pères par Moshè.
31.     Toi, l’inventeur de tous les maux des Hébreux,
tu n’échapperas pas à la main d’Elohîms.
32.     Oui, nous souffrons de nos propres fautes.
33.     Si, pour un peu de temps, IHVH-Adonaï, le Vivant, écume contre nous,
il retournera et réconfortera ses serviteurs.
34.     Et toi, criminel plus abominable que tout autre homme,
tu t’enfles et t’enorgueillis en de vains espoirs,
levant la main contre ses serviteurs.
35.     Car tu n’as pas encore échappé au jugement d’Elohîms,
qui gouverne et voit tout.
36.     Oui, nos frères ont subi des tortures pendant un temps bref
et ont hérité de la vie éternelle selon le pacte d’Elohîms,
mais toi, dans ton arrogance,
tu subiras le juste châtiment du jugement d’Elohîms.
37.     Moi comme mes frères, je livre mon corps et mon souffle
pour la tora des pères et je crie vers Elohîms
pour qu’il se hâte et soit favorable au peuple.
Toi, tu confesseras, dans les tortures et les cris, qu’il est seul l’Elohîms.
38.     Qu’avec moi et mes frères s’arrête la colère du Tout-Puissant
justement venue contre toute notre race. »
39.     Le roi se met dans une grande colère, dans son amertume de cette raillerie.
Il le maltraite plus que ses frères.
40.     Lui aussi trépasse, pur, en se fiant pleinement à IHVH-Adonaï.
41.     La dernière, après ses fils, meurt la mère.
42.     Mais en voilà assez sur les repas rituels et sur les abominables tortures.

Chapitre 8.

Le Maqabi et ses compagnons

1.     Iehouda, le Maqabi, et ses compagnons s’introduisent
en secret dans les villages et crient vers leurs proches.
Ils attirent à eux ceux qui adhèrent au judaïsme
et rassemblent jusqu’à six mille hommes.
2.     Ils crient vers IHVH-Adonaï pour qu’il veille sur le peuple piétiné par tous,
qu’il ait pitié du sanctuaire profané par les mains d’hommes impies,
3.     qu’il ait compassion de la ville dévastée
qui risque d’être réduite au niveau du sol,
qu’il entende les sangs qui crient vers lui,
4.     qu’il se souvienne du massacre criminel des enfants qui n’avaient pas fauté
et des blasphèmes proférés pour outrager son nom,
qu’il exerce sa vengeance contre les criminels.
5.     Quand le Maqabi est à la tête d’une troupe,
les goîm ne peuvent tenir en face de lui.
Oui, la colère de IHVH-Adonaï s’est transformée en chérissement.
6.     Il tombe à l’improviste sur les villes et les villages, les brûle,
occupe les positions favorables, frappe et fait fuir de nombreux ennemis.
7.     Pour de telles incursions, il prend le plus souvent les nuits comme alliées.
Le renom de son héroïsme se répand en tout lieu.
8.     Quand Philippos voit que peu à peu l’homme va vers le succès,
et que de jour en jour ses progrès sont plus fréquents,
il écrit à Ptolémaïos, le stratège de Coilè Syria et Phoïnicè,
pour qu’il vienne l’aider aux affaires du roi.
9.     Il se hâte de choisir Nicanôr, fils de Patrocilos, un de ses premiers amis,
et l’envoie en mettant sous ses ordres pas moins de vingt mille hommes
de différentes ethnies pour exterminer toute la race des Iehoudîm.
Il met à ses côtés Gorgias, stratège confirmé
qui a une grande expérience des affaires militaires.
10.     Nicanôr compte acquitter le tribut que le roi doit aux Romani,
qui s’élève à la somme de deux mille talents,
par le revenu de la vente des Iehoudîm prisonniers.
11.     Il se hâte d’envoyer dans les villes de la côte un appel
à venir acheter des esclaves Iehoudîm,
promettant de vendre quatre-vingt-dix esclaves pour un talent.
Il ne se doutait pas du châtiment qu’il allait subir de Shadaï.

Victoire sur Nicanôr

12.     Iehouda apprend la nouvelle de l’arrivée de Nicanôr,
il avertit ses hommes que l’armée arrive.
13.     Les lâches et ceux qui ne croient pas à la rétribution d’Elohîms
s’enfuient, chacun pour soi, et s’éloignent du lieu.
14.     Les autres vendent tout ce qu’il leur reste, prient IHVH-Adonaï,
pour qu’il les sauve de l’impie Nicanôr,
qui les avait vendus avant même que le combat ait eu lieu,
15.     sinon pour eux, il devait le faire à cause des pactes des pères
et à cause de son nom grand et glorieux qui était invoqué sur eux.
16.     Le Maqabi réunit ceux qui sont avec lui au nombre de six mille hommes.
Il les exhorte à ne pas trembler des ennemis
et à ne pas craindre la foule des goîm
sortis guerroyer injustement contre eux,
mais à les combattre avec héroïsme,
17.     en ayant devant les yeux l’insulte criminelle faite par eux au lieu sacré,
les profanations commises dans la ville,
l’abolition du statut de la ville et des lois des pères.
18.     « Oui, eux se fient aux armes et à la force,
mais nous nous fions à Él Shadaï qui a en sa main
la force d’abattre ceux qui sortent contre nous et le monde entier
d’un seul petit mouvement de sa tête. »
19.     Il leur raconte les salvations faites aux ancêtres jusqu’au cas de Sanhérib:
cent quatre-vingt-cinq mille hommes furent exterminés,
20.     et au combat, à Babèl, contre les Galataï,
vinrent au combat huit mille hommes
et quatre mille Macédoniens, ceux-ci étant réduits à l’impuissance,
mais les huit mille firent périr à eux seuls
cent vingt mille ennemis, grâce à l’aide qu’ils reçurent du ciel,
et ils prirent un abondant butin.
21.     Après les avoir fortifiés par ces paroles, il les prépare à mourir
pour la tora et la patrie, puis il divise l’armée en quatre corps.
22.     Il place ses frères à la tête de chaque corps,
Shim‘ôn, Iosseph, Ionatân, et donne à chacun mille cinq cents hommes,
23.     il ordonne aussi à Èl‘azar que le livre sacré soit lu devant eux
en faisant entendre le mot d’ordre: « À Elohîms, le salut ! »,
puis il se met à la tête du premier corps
et commence à guerroyer contre Nicanôr.
24.     Shadaï étant leur allié, ils tuent plus de neuf mille ennemis,
blessent et mutilent la plus grande partie de l’armée de Nicanôr
et les font tous fuir.
25.     Ils s’emparent de l’argent qui était destiné à les acheter.
Ils les poursuivent longtemps,
après quoi ils reviennent, pressés par l’heure.
26.     Oui, c’était la veille du shabat,
aussi ils ne continuent plus à les poursuivre.
27.     Après avoir réuni les armes et dépouillé l’ennemi du butin,
ils accueillent le shabat, débordants de louanges et de bénédictions
pour IHVH-Adonaï qui les a sauvés ce jour,
préposant sur eux le début de son chérissement.
28.     Après le shabat, ils répartissent le butin entre les maltraités,
les veuves, les orphelins, prenant le reste pour eux et leurs enfants.
29.     Après avoir fait cela, ils prient publiquement IHVH-Adonaï, le matriciel,
le suppliant de réconforter ses serviteurs jusqu’à la fin.

Victoire sur Timothéos et Bacchidès

30.     Dans la guerre contre Thimothéos et Bacchidès,
ils tuent plus de vingt mille hommes
et prennent facilement de hautes forteresses.
Ils répartissent part pour part le butin abondant entre eux,
les maltraités, les orphelins, les veuves et même les vieillards.
31.     Après quoi, ils prennent grand soin à rassembler les armes,
déposant le tout en des lieux convenables,
et le reste du butin, ils l’apportent à Ieroushalaîm.
32.     Le phylarchos des hommes de Timothéos, un homme très impie,
qui avait provoqué de nombreux malheurs
contre les Iehoudîm, ils le tuent.
33.     Quand ils célèbrent la fête de la victoire dans la ville des pères,
ils brûlent Callisthenès et d’autres encore
qui avaient incendié les portes du sanctuaire.
Ils avaient cherché refuge dans une petite maison.
Ils reçoivent la juste rétribution de leur impiété.
34.     Nicanôr le triple scélérat, qui avait fait venir mille marchands
pour acheter les Iehoudîm,
35.     est humilié grâce à l’aide de IHVH-Adonaï
par les hommes qu’il pensait être sans aucune valeur.
Après avoir ôté ses habits somptueux,
il s’enfuit seul au milieu des champs comme un esclave fugitif.
Il vient à Antiocheia, favorisé par la chance,
mais ulcéré par la perte de son armée.
36.     L’homme qui avait pris sur lui de payer à Roma le tribut avec le produit
de la vente des prisonniers qui seraient faits à Ieroushalaîm,
est forcé de faire savoir que les Iehoudîm
ont un défenseur suprême pour les aider
et qu’il est impossible de battre les Iehoudîm
quand ils observent les ordres qu’il a lui-même dictés.

Chapitre 9.

La puanteur d’Antiochos

1.     En ce temps, il advient qu’Antiochos revient sans gloire
des régions du côté de la Perse.
2.     Oui, il était allé dans la ville appelée Persépolis
pour piller le sanctuaire et prendre la ville,
mais la foule se soulève et recourt aux armes.
Antiochos, battu par les habitants du lieu,
s’enfuit, et, piteux, s’en revient sur ses pas.
3.     Arrivant près d’Ecbatanè, il apprend ce qui était arrivé
à Nicanôr et aux hommes de Timothéos.
4.     Alors sa fureur éclate et il pense faire passer sur les Iehoudîm
le malheur qu’il avait subi de la part de ceux qui l’avaient chassé.
Il ordonne ainsi au conducteur de son char de harceler les chevaux
sans reprendre haleine avant la fin du voyage.
Le jugement du ciel étant fixé contre lui, il dit avec orgueil:
« Arrivé à Ieroushalaîm, j’en ferai le cimetière des Iehoudîm. »
5.     Mais IHVH-Adonaï, l’Elohîms d’Israël, voit tout.
Il le frappe d’un coup violent, incurable et invisible.
Avant même qu’il achève de parler,
il est saisi d’une douleur incurable aux entrailles,
souffrant d’amères douleurs au ventre,
6.     en toute justice, car il avait torturé les entrailles des autres
par des supplices nombreux et barbares.
7.     Lui, ne revient pas de son orgueil, il se remplit encore d’arrogance,
sa fièvre brûle en lui comme un feu contre les Iehoudîm.
Il ordonne d’accélérer le voyage.
Il advient qu’il tombe du char, conduit à grand fracas,
d’une chute malencontreuse; tous les membres de son corps se démettent.
8.     Lui qui, auparavant, dans l’orgueil de son coeur,
paraissait donner parmi les hommes des ordres aux vagues de la mer,
et paraissait mettre sur le plateau d’une balance les hautes montagnes,
il gît à terre et doit être transporté sur une civière
pour manifester devant tous, découverte, la force d’Elohîms.
9.     Si bien que, dans le corps de cet impie, les vers pullulent en pourriture,
ses chairs tombent en lambeaux, lui étant encore en vie,
dans les tortures et les douleurs. Toute l’armée est contrainte
de supporter la puanteur de son pourrissement.
10.     L’homme qui, peu de temps auparavant, pensait s’emparer
des étoiles du ciel, personne ne peut plus le porter
du fait de son insupportable puanteur.
11.     Maintenant, comme ses blessures sont nombreuses,
il commence à quitter l’arrogance de son coeur
et à reconnaître que ses souffrances
vont et grandissent à chaque instant sous le fouet d’Elohîms.
12.     Quand il ne peut plus supporter la puanteur de son corps, il dit:
« Il est bien de se soumettre en face d’Elohîms,
le mortel ne pouvant s’enorgueillir et s’égaler à la divinité. »
13.     Le criminel prie un Adôn qui ne le prend plus en pitié.
14.     Il promettait de libérer la ville du sanctuaire,
où il se hâtait de se diriger pour la raser et la transformer en charnier;
15.     de mettre sur un pied d’égalité avec les Athènaioï
les Iehoudîm qu’il pensait exclure d’une digne sépulture
pour les donner avec leur marmaille
en pâture aux oiseaux et aux bêtes sauvages;
16.     de parer de très belles offrandes le Temple sacré,
qu’il avait auparavant dépouillé,
de restituer tous les objets sacrés, d’en ajouter
et de payer sur ses propres revenus
toutes les dépenses nécessaires au culte des sacrifices,
17.     qu’en plus de cela lui-même deviendrait un Iehoudi,
allant en tous lieux habités pour faire connaître la force d’Elohîms.
18.     Ses souffrances ne cessant pas,
le jugement de l’Elohîms juste l’atteignant,
ayant perdu tout espoir, il écrit aux Iehoudîm,
sous la forme d’une supplique, la lettre transcrite ci-dessous:

Lettre d’Antiochos

19.     « Aux excellents citoyens, les Iehoudîm, paix abondante,
santé et prospérité en tout de la part d’Antiochos, roi et stratège:
20.     si vous êtes en paix avec vos enfants,
et tout ce qui est à vous selon vos désirs, mon espoir est aux ciels.
21.     Moi, en grande faiblesse, je me souviens avec amour
de vos marques de respect et de vos bonnes pensées.
Après être revenu de différents lieux de Perse,
étant malheureusement tombé malade
j’ai vu la nécessité de m’inquiéter de la sécurité de tous en général.
22.     Je n’ignore pas ma situation,
mais j’ai grand espoir d’être guéri de ma maladie.
23.     Mais voyant que mon père aussi,
quand il sortait en guerre dans les hautes terres,
désignait celui qui devait régner à sa place,
24.     pour que, l’inattendu survenant, une mauvaise nouvelle s’entendant,
les habitants des provinces sachent aux mains de qui
les affaires passeraient sans qu’ils soient égarés.
25.     Je vois aussi que les souvenirs proches de mon royaume
épient le moment propice et attendent ce qui doit survenir.
Aussi j’ai désigné pour roi Antiochos mon fils,
lui que, pressé souvent d’aller vers les hautes satrapies,
j’ai confié et recommandé à plusieurs d’entre vous.
Je lui ai d’ailleurs écrit la lettre que voici.
26.     Je fais donc appel à vous et vous demande que vous vous souveniez
de tous les bienfaits que vous avez reçus en général et en particulier
pour que chacun conserve ses bonnes pensées pour moi et pour mon fils.
27.     Je suis persuadé que lui aussi suivra mes intentions,
et qu’il se conduira envers vous avec douceur et amitié. »

Antiochos meurt

28.     Ainsi ce meurtrier, ce blasphémateur
achève sa vie sur une terre étrangère, dans les montagnes,
en subissant une mort effroyable dans les pires souffrances,
comme il en avait fait subir tant d’autres.
29.     Philippos, qui avait grandi avec lui, ramène son corps,
mais, craignant le fils d’Antiochos, il s’enfuit en Égypte,
auprès de Ptolemaïos Philomètôr.

Chapitre 10.

Ils purifient le sanctuaire

1.     Le Maqabi et ses hommes, conduits par IHVH-Adonaï,
recouvrent le sanctuaire de la ville.
2.     Ils démolissent les autels construits par les étrangers
sur la place publique ainsi que les maisons de leurs idoles.
3.     Ils purifient le sanctuaire, bâtissent un nouvel autel,
frottent des pierres à feu et tirent du feu,
et après un arrêt de deux ans, ils offrent un sacrifice,
font fumer de l’encens, allument des lampes et exposent le pain des faces.
4.     Après avoir fait cela, ils tombent à plat ventre, et prient IHVH-Adonaï
de ne plus amener contre eux de pareils maux.
S’ils devaient encore fauter, qu’il les châtie avec mesure,
et ne les livre pas à des goîm blasphémateurs et barbares.
5.     Le jour où le Temple fut profané par les étrangers
fut lui-même le jour de la purification du Temple,
le vingt-cinq de cette lunaison, celle de Kislév.
6.     Ils fêtent dans la joie huit jours, comme pour la fête des Cabanes,
en se souvenant que peu de temps auparavant ils célébraient
la fête des Cabanes dans des montagnes et des grottes,
comme des bêtes sauvages.
7.     Aussi, avec des thyrses décorés, des rameaux de saison et des palmes,
ils louangent celui qui les avait fait triompher en purifiant son lieu.
8.     Ils décrètent, par un édit donné à la connaissance de tous,
à tout le peuple des Iehoudîm de célébrer ces jours chaque année.
9.     Telles sont les circonstances de la mort d’Antiochos
surnommé Epiphanès.

Histoire d’Eupatôr

10.     Maintenant racontons l’histoire d’Antiochos Eupatôr, le fils de l’impie,
en résumant les maux causés par les guerres.
11.     Après avoir reçu le royaume, il nomme aux affaire
un homme du nom de Lysias,
le stratège en chef de Syria et de Phoïnicè.
12.     Ptolemaïos, dénommé Macrôn, le premier à rendre justice aux Iehoudîm
à cause des sévices qu’ils avaient subis,
essaya de se conduire pacifiquement envers eux.
13.     Mais ses compagnons l’accusent devant Eupatôr.
Il s’entend appeler traître pour avoir abandonné Cypros,
que Philomètôr avait confié à ses mains,
et pour être passé du côté d’Epiphanès.
Voyant qu’il ne peut conduire son gouvernement avec honneur,
il désespère, s’empoisonne et quitte la vie.
14.     Gorgias, qui était le stratège de cette région, réunit des troupes
de mercenaires pour entretenir une guerre incessante contre les Iehoudîm.
15.     En ce temps, aussi, les Edomîm établis dans des forteresses bien situées
harcèlent les Iehoudîm, reçoivent les proscrits de Ieroushalaîm
et font la guerre.
16.     Les hommes de Maqabi font une litanie
et demandent à Elohîms de leur venir en aide.
Ils montent contre les forteresses des Edomîm.
17.     En les attaquant, ils conquièrent les lieux,
font fuir tous ceux qui combattaient sur le rempart,
égorgent tous ceux qui tombent entre leurs mains
et n’en tuent pas moins de vingt mille.
18.     Pas moins de neuf mille d’entre eux s’enfuient
dans deux très puissantes tours avec tout ce qu’il faut pour un siège.
19.     Le Maqabi laisse là Shim‘ôn, Iosseph, Zakhaï
avec ses hommes en nombre suffisant pour le siège
et s’en va lui-même vers des lieux où il y avait urgence.
20.     Les hommes de Shim‘ôn, avides d’argent, sont tentés par l’argent
que leur offrent certains des hommes des tours,
ils prennent soixante-dix mille drachmes
et laissent quelques-uns s’enfuir.
21.     Quand cette affaire est rapportée à Maqabi, il réunit les chefs du peuple,
accuse les hommes d’avoir vendu leurs frères contre argent
en relâchant les ennemis.
22.     Il met ces hommes à mort comme traîtres et prend aussitôt les deux tours.
23.     Tout réussit, les armes en ses mains, et il extermine
dans les deux forteresses plus de vingt-cinq mille hommes.

Maqabi prend Guèzèr

24.     Timothéos, qui avait été vaincu auparavant par les Iehoudîm,
réunit des forces étrangères en grand nombre.
Il rassemble aussi une quantité non négligeable de cavaliers d’Asie
et il vient avec l’idée de conquérir Iehouda par les armes.
25.     Quand il approche, les hommes de Maqabi
se tournent en prière vers Elohîms,
ils se mettent de la terre sur la tête, se ceignent de sacs sur les reins,
26.     tombent contre le soubassement antérieur de l’autel
et prient l’Elohîms de se conduire envers eux avec chérissement,
d’être l’ennemi de leurs ennemis, l’adversaire de leurs adversaires,
comme il est écrit dans la tora.
27.     Se relevant de la prière, ils prennent les armes,
s’éloignent fort de la ville, s’approchent des ennemis et se postent là.
28.     Au moment même où le soleil se met à luire,
ils tombent les uns contre les autres.
Ceux-ci avaient la certitude du triomphe et de la victoire,
en plus de leur héroïsme, par leur confiance en IHVH-Adonaï;
ceux-là avaient pour guide dans les combats leur seule irritation.
29.     Au plus fort du combat, cinq hommes superbes,
montés sur des chevaux harnachés d’or, apparaissent aux ennemis.
Ils conduisent du ciel les Iehoudîm.
30.     Ils prennent parmi eux le Maqabi, le protègent de leurs armes,
le gardent de toute blessure, lancent des flèches
et des éclairs contre les ennemis jusqu’à les frapper d’aveuglement.
Les adversaires se mêlent et périssent en pleine débandade.
31.     Vingt mille cinq cents fantassins et six cents cavaliers sont mis à mort.
32.     Timothéos lui-même s’enfuit dans la forteresse appelée Guèzèr
puissamment fortifiée où se trouvait le stratège Chaïreas.
33.     Les hommes du Maqabi assiègent la citadelle
avec ardeur pendant quatre jours.
34.     Les hommes, à l’intérieur de la citadelle,
sont certains de la puissance du lieu,
ils profèrent avec arrogance des paroles injurieuses et blasphématoires.
35.     Quand brille le cinquième jour,
vingt-cinq jeunes gens, des hommes de Maqabi,
enflammés de colère par ces paroles blasphématoires,
s’élancent héroïquement sur le rempart dans la fièvre de bêtes fauves
et tuent tous ceux qui tombent sous leurs mains.
36.     D’autres s’infiltrent aussi parmi les hommes qui sont à l’intérieur.
Ils les prennent à revers et mettent le feu aux tours.
Ils allument des bûchers et brûlent les blasphémateurs.
D’autres défoncent les portes, introduisent le reste de l’armée
et s’emparent de toute la ville.
37.     Ils mettent aussi à mort Timothéos qui s’était caché dans une des citernes
avec son frère Chaïreas et Apollophanès.
38.     Après avoir fait tout cela, ils bénissent, avec des chants et des louanges,
IHVH-Adonaï qui a accordé tant de bienfaits à Israël en leur donnant la victoire.

Chapitre 11.

Lysias en campagne

1.     Très peu de temps après, Lysias, tuteur et parent du roi,
préposé aux affaires, supporte avec peine ce qui est survenu.
2.     Il réunit environ huit myriades de fantassins et tous les cavaliers
et monte contre les Iehoudîm avec l’intention de faire de la ville
une colonie pour les Hellènes,
3.     d’imposer un tribut sur le sanctuaire
comme sur les autres sanctuaires des nations
et de vendre chaque année la grande prêtrise.
4.     Il ne prenait pas à coeur la puissance d’Elohîms,
se fiant à celle de myriades de fantassins, de milliers de cavaliers
et de quatre-vingts éléphants.
5.     Il vient en Iehouda, approche de Béit-Sour qui est un lieu fortifié
éloigné de Ieroushalaîm à environ cinq stades et la cerne.
6.     Quand les hommes du Maqabi
apprennent qu’il a mis le siège devant la forteresse,
ils prient IHVH-Adonaï, eux et tout le peuple, avec des soupirs et des larmes,
qu’il envoie un bon messager pour le salut d’Israël.
7.     Le Maqabi lui-même saisit le premier les armes et encourage les autres
à s’exposer avec lui au danger et à aider leurs frères.
Ils sortent, unis, et pleins d’ardeur.
8.     Ils se trouvaient encore près de Ieroushalaîm lorsqu’apparaît devant eux
un homme monté à cheval.
Il est vêtu d’habits blancs et agite des armes d’or.
9.     Tous célèbrent l’Elohîms plein de pitié et se renforcent en eux-mêmes.
Oui, ils sont prêts à transpercer non seulement des hommes
mais également des bêtes féroces cruelles et des remparts de fer.
10.     Ils vont en avant, en ordre de bataille, avec un allié venu du ciel.
Oui, IHVH-Adonaï avait pitié d’eux.
11.     Ils foncent comme des lions contre les ennemis,
frappent parmi eux onze mille fantassins et mille six cents cavaliers.
Ils obligent les survivants à s’enfuir.
12.     La plupart sont blessés et fuient nus.
Lysias lui-même n’est sauvé qu’en s’enfuyant piteusement.
13.     Mais n’étant pas privé de bon sens, il réfléchit en lui-même
à la défaite qu’il vient de subir et comprend qu’il n’y a pas moyen
de vaincre les Hébreux parce qu’Elohîms, le tout-puissant,
guerroie pour eux. Il leur envoie des émissaires
14.     et leur promet de faire la paix avec eux à de justes conditions
et qu’il convaincra et poussera le roi à être leur ami.

La paix

15.     Le Maqabi, soucieux de l’intérêt général,
consent à toutes les paroles de Lysias. Le roi accepte
tout ce que le Maqabi propose par écrit à Lysias pour les Iehoudîm.

Quatre lettres

16.     Voici le texte de la lettre écrit par Lysias aux Iehoudîm:
« Lysias au peuple des Iehoudîm, salut !
17.     Iohanân et Abshalôm, vos envoyés, nous ont transmis l’acte signé
et ont demandé une réponse aux paroles qui y sont notées.
18.     Maintenant, j’ai fait savoir au roi
ce qu’il était nécessaire de porter à sa connaissance.
Il consent à tout ce qu’il convient d’accepter.
19.     Si donc vous gardez vos bonnes intentions à l’égard des affaires de l’État,
je m’efforcerai, à l’avenir, de vous accorder des bienfaits.
20.     Pour les détails, je leur ai ordonné, ainsi qu’à mes envoyés,
d’entrer en pourparlers avec vous.
21.     Portez-vous bien ! En l’an cent quarante-huit, le vingt-quatre de Dios Corinthios. »

22.     Voici le texte de la lettre du roi:
« Le roi Antiochos à Lysias, son frère, salut !
23.     Notre père étant passé parmi les dieux,
nous voulons que les habitants du royaume
s’occupent sans troubles de leurs propres affaires.
24.     Nous avons entendu que les Iehoudîm ne désirent pas
passer aux moeurs des Hellènes comme le voulait notre père
et qu’ils leur préfèrent leurs propres coutumes.
Ainsi, ils demandent l’autorisation d’obéir à leurs lois.
25.     Voulant que ce peuple ne soit pas privé non plus de tranquillité,
nous décrétons que leur sanctuaire leur soit restitué
et qu’ils se dirigent selon les coutumes de leurs ancêtres.
26.     Maintenant, tu feras bien de leur envoyer quelqu’un leur donner la droite
pour qu’ils voient notre décision, de bon coeur et de plein gré,
et vaquent à leurs propres affaires. »

27.     Voici la lettre du roi au peuple:
« Antiochos, le roi, au conseil des anciens des Iehoudîm
et à tous les autres Iehoudîm, salut !
28.     Si vous allez bien, cela est conforme à notre souhait.
Nous aussi, nous jouissons d’une bonne santé.
29.     Menelaos nous a fait connaître
que vous voulez retourner à vos affaires privées.
30.     Maintenant, ceux qui y retourneront avant le trente de Xanthicos,
la droite leur sera donnée en toute confiance.
31.     Oui, les Iehoudîm utiliseront leurs aliments spéciaux et leurs lois
comme auparavant et personne parmi eux ne sera molesté
en aucune manière en raison d’erreurs.
32.     J’envoie aussi Menelaos pour vous réconforter.
33.     Portez-vous bien ! En l’an cent quarante-huit, le quinze de Xanthicos. »

34.     Les Romains leur envoient aussi une lettre écrite pour dire:
« Quintus Memmius, Titus Sergius, légats des Romains,
au peuple des Iehoudîm, salut !
35.     Nous aussi nous vous concédons ce que vous accorde Lysias,
parent du roi.
36.     Pour ce qu’il a décidé de faire connaître au roi,
après avoir scruté l’affaire, envoyez-nous quelqu’un,
afin que nous vous proposions ce qui vous conviendra.
Oui, nous allons nous aussi à Antiocheia.
37.     Aussi, hâtez-vous de nous envoyer quelques-uns d’entre vous,
pour que nous connaissions nous aussi vos intentions.
Soyez saufs. En l’an cent quarante-huit, le quinze de Xanthicos. »

Chapitre 12.

Maqabi contre Iapho et Iabné

1.     Après avoir fixé ces conditions, Lysias va chez le roi
et les Iehoudîm s’occupent des travaux des champs.
2.     Parmi les stratèges de ces lieux,
Timothéos, Apollonios fils de Gennaïos
et aussi Hierônymos et Demophôn
et en outre Nicanôr, le commandant de Cypros,
ne les laissent pas vivre en sécurité ni en repos.
3.     Les hommes de Iapho commettent une action abominable;
oui, ils invitent les Iehoudîm qui habitent chez eux à embarquer
avec leurs femmes et leur marmaille dans des bateaux
qu’ils avaient préparés, comme n’ayant aucune inimitié contre eux.
4.     Ils agissent en vertu d’un décret de toute la ville.
Eux acceptent la proposition, car ils voulaient vivre en paix avec eux.
Ils étaient sans soupçon,
mais les autres les dirigent vers la haute mer et les noient.
Là, il n’y avait pas moins de deux cents personnes.
5.     Quand Iehouda apprend cette cruauté commise
contre les gens de son peuple,
il donne des ordres à ses hommes.
6.     Il invoque Elohîms, le juge juste,
monte contre les assassins de ses frères, incendie le port de nuit,
brûle les bateaux et poignarde ceux qui s’y étaient réfugiés.
7.     La ville étant close par des remparts, il remonte de là
avec l’intention de revenir et d’exterminer toute la cité de Iapho.
8.     Quand il entend que les habitants de Iabné veulent aussi
en faire autant contre les Iehoudîm qui habitent parmi eux,
9.     il tombe aussi de nuit contre les habitants de Iabné,
incendie le port et la flotte, si bien que les lueurs du feu
se voyaient à Ieroushalaîm à une distance de deux cent quarante stades.

Contre Caspin

10.     Ils s’étaient éloignés de là sur une distance de neuf stades,
en marche contre Timothéos, quand des Arabes tombent sur eux,
pas moins de cinq mille fantassins et de cinq cents cavaliers.
11.     Le combat est rude et les hommes de Iehouda
l’emportent avec l’aide d’Elohîms.
Les nomades, vaincus, demandent à Iehouda
de leur donner la main droite et promettent de leur donner du bétail
et aussi de leur être utiles en tout le reste.
12.     Iehouda, pensant qu’ils seront réellement utiles en de nombreux services,
accepte de faire la paix avec eux.
Ils prennent la main droite et vont vers leurs tentes.
13.     Iehouda tombe encore sur une ville fortifiée de remblais
entourée de remparts et habitée par un mélange d’ethnies.
Son nom: Caspin.
14.     Les habitants de la ville,
se fiant à la puissance de leurs remparts et aux réserves de vivres,
se conduisaient grossièrement avec les hommes de Iehouda,
ils blasphémaient, insultaient et disaient des paroles sacrilèges.
15.     Les hommes de Iehouda invoquent le grand dynaste du monde
qui sans béliers et sans machines de guerre
fit tomber Ieriho aux jours de Iehoshoua‘,
ils foncent contre le rempart comme des bêtes féroces.
16.     Après avoir pris la ville par la volonté d’Elohîms,
ils mettent à mort des hommes innombrables, si bien que l’étang proche,
large de deux stades, paraissait tout rempli du sang qui y avait coulé.

Contre Carnion

17.     S’étant éloignés de là de sept cent cinquante stades,
ils arrivent au Kharak chez des Iehoudîm appelés Tobianîm.
18.     Mais ils ne rencontrent pas Timothéos en ces parages.
Oui, il était parti de là sans rien faire,
laissant en un endroit une très forte garnison.
19.     Dosithéos et Sôsipatros, chefs qui étaient avec le Maqabi, font une sortie
et exterminent les hommes que Timothéos avait laissés dans la forteresse,
plus de dix mille hommes.
20.     Le Maqabi organise son armée en cohortes, les met à la tête des cohortes,
et s’élance contre Timothéos qui avait autour de lui
cent vingt mille fantassins et cinq cents cavaliers.
21.     Quand Timothéos apprend que Iehouda vient à sa rencontre,
il envoie en face de lui les femmes, la marmaille et tout l’équipement
au lieu dénommé Carnion. Oui, ce lieu était inexpugnable,
il n’était pas facile d’y accéder car tous ses accès étaient étroits.
22.     Quand apparaît, la première, la cohorte de Iehouda,
la terreur tombe sur les ennemis,
et aussi la crainte d’une manifestation de celui qui voit tout.
Ils se mettent à s’enfuir, l’un par ci, l’autre par là,
et souvent ils sont frappés par leurs propres hommes
et pourfendus par le tranchant de leurs propres épées.
23.     Iehouda les poursuit avec force, embroche les coupables
et extermine environ trente mille hommes.
24.     Timothéos lui-même tombe aux mains des hommes
de Dosithéos et de Sôsipatros,
et, avec grande ruse, il demande qu’ils le laissent en vie;
il affirme qu’il a sous sa main plusieurs de leurs parents,
de leurs frères à qui un malheur pourrait arriver.
25.     Après avoir pris l’engagement, avec force paroles,
de les renvoyer indemnes,
ils le relâchent en liberté pour sauver leurs frères.
26.     De là, Iehouda se tourne vers Carnion et Atergateion,
et tue vingt-cinq mille personnes.

Contre ‘Èphrôn

27.     Après les avoir mis en déroute et exterminés,
il va avec son armée à ‘Èphrôn, une ville fortifiée
où habitaient Lysanias et des troupes de divers peuples.
De vigoureux jeunes gens, dressés devant les remparts,
guerroient avec vigueur; il y a également là, en réserve,
une grande quantité de machines et de flèches.
28.     Après avoir invoqué le dynaste
qui brise par sa puissance les forces de l’ennemi, ils prennent la ville,
couchent sur le sol et tuent environ vingt-cinq mille de ses hommes.
29.     De là, ils montent contre Scythopolis,
ville distante de six cents stades de Ieroushalaîm.
30.     Mais les Iehoudîm qui habitent là
témoignent de la bonne volonté des habitants de Scythopolis
et de leur bon accueil pendant les jours de détresse.
31.     Ils les remercient
et leur demandent de chercher le bien du peuple dans l’avenir aussi,
puis ils vont à Ieroushalaîm car la fête des Semaines approchait.

Déroute de Gorgias

32.     Après cette fête appelée Pentecôte,
ils montent contre Gorgias, stratège de l’Idumée.
33.     Il sort avec trois mille fantassins et quatre cents cavaliers;
34.     Ils engagent le combat
et il advient que tombe un certain nombre de Iehoudîm.
35.     Un homme nommé Dosithéos,
cavalier et homme de valeur des soldats de Bacènôr,
s’empare de Gorgias, le saisit par sa chlamyde,
l’entraîne de force et veut prendre vivant le maudit.
Mais un des cavaliers thraces tombe sur lui, lui tranche l’épaule
et Gorgias s’enfuit à Marésha.
36.     Les hommes d’Esdrin sont épuisés par tant de combats.
Iehouda invoque IHVH-Adonaï pour qu’il se découvre à eux
comme leur allié et leur guide dans la guerre.
37.     Il élève la voix avec des hymnes dans la langue des pères,
il appelle à l’aide, après quoi il attaque soudain les hommes de Gorgias
et les met en déroute.

Sacrifice pour les morts

38.     Iehouda rassemble alors son armée et l’envoie à la ville d’‘Adoulâm.
Quand arrive le septième jour, ils se purifient comme de coutume
et célèbrent le jour du shabat.
39.     Le lendemain, quand les hommes de Iehouda
viennent au rendez-vous fixé pour relever les corps des morts
et les emporter aux sépulcres des pères leurs proches,
40.     ils trouvent sous les tuniques de chacun des morts
des objets consacrés aux idoles qui sont à Iabné,
ce que la tora interdit aux Iehoudîm.
Il est évident aux yeux de tous qu’ils étaient tombés à cause de cela.
41.     Aussi tous bénissent IHVH-Adonaï, le juste qui découvre les réalités cachées.
42.     Ils se mettent en prière
pour demander que la faute commise soit entièrement pardonnée,
puis le valeureux Iehouda exhorte la troupe
à se garder pure de toute faute, ayant sous les yeux
ce qui était arrivé à cause de la carence de ceux qui étaient tombés.
43.     Après quoi, il réunit des présents de tous les hommes,
environ deux mille drachmes,
et les envoie à Ieroushalaîm pour offrir un sacrifice défauteur;
il fait bel et bien de penser à la résurrection des morts
44.     car, s’ils ne s’attendaient pas au retour à la vie des victimes,
il eût été superflu et sot de prier pour les morts.
45.     Il considérait en outre avec raison la bonne rétribution
que IHVH-Adonaï prépare pour ceux qui meurent en frémissant de lui.
C’était une pensée sacrée et fervente et c’est pourquoi il présentait
un sacrifice expiatoire pour les morts, afin d’absoudre leurs fautes.

Chapitre 13.

Menelaos meurt

1.     L’an cent quarante-neuf, il est rapporté à Iehouda et à ses hommes
qu’Antiochos Eupatôr est sorti
contre la terre de Iehouda avec une forte armée.
2.     Lysias, son tuteur, préposé aux affaires l’accompagne
avec une troupe d’Hellènes, de cent dix mille fantassins
et de cinq mille trois cents cavaliers, de vingt-deux éléphants
et de trois cents chars équipés de faux.
3.     Menelaos se joint aussi à eux. Il circonvient Antiochos
par nombres d’astuces, non pour le salut de la terre patrie,
mais en pensant qu’il serait rétabli dans son pouvoir.
4.     Mais le roi des rois réveille le courroux d’Antiochos contre le criminel
et quand Lysias lui prouve qu’il est la cause de tous les maux,
il ordonne de le faire venir à Beroia
et de l’y mettre à mort selon la coutume du lieu.
5.     Dans ce lieu se trouve une tour haute de cinquante coudées,
pleine de cendre, assortie d’une machine tournante
qui de tous les côtés précipitait dans la cendre.
6.     Ils font tous tomber là le coupable du pillage du sanctuaire,
lui qui avait aussi commis tant d’autres malheurs.
7.     Le criminel meurt justement de cette mort
et Menelaos n’a même pas de terre où être enseveli.
Et cela en toute justice.
8.     Oui, il avait multiplié ses fautes contre l’autel
dont le feu et la cendre étaient purs,
c’est donc dans la cendre qu’il devait trouver la mort.

Intentions belliqueuses d’Eupatôr

9.     Le roi vient donc, hanté par des pensées barbares,
pour faire voir aux Iehoudîm de plus grands malheurs
que du temps de son père.
10.     Quand le propos est connu de Iehouda, il ordonne au peuple
d’invoquer IHVH-Adonaï de jour et de nuit, pour qu’il aide,
maintenant comme jadis, ceux qui allaient être privés
de la tora, de la patrie et du sanctuaire,
11.     et ne livre pas aux mains de nations abominables le peuple
qui depuis peu commençait à reprendre haleine.
12.     Tous ensemble, ils font cela et supplient IHVH-Adonaï plein de pitié
avec des pleurs, des jeûnes, des prosternations trois jours consécutifs.
Après quoi Iehouda les encourage et leur ordonne d’être prêts.
13.     Il prend en particulier conseil des anciens et se résout à sortir
pour décider de l’affaire avec l’aide d’Elohîms, avant que l’armée du roi
ne parvienne en Iehouda et ne prenne la ville.
14.     En remettant la décision au créateur du monde,
il encourage ses hommes à guerroyer avec héroïsme
jusqu’à la mort, pour la tora, le sanctuaire, la ville, la patrie,
les institutions, puis il installe le camp près de Modi‘în.
15.     Il donne à ses hommes le mot d’ordre: « D’Elohîms, la victoire ! »
Il s’infiltre de nuit dans la tente du roi avec des jeunes d’élite,
des hommes de valeur, tue dans le camp environ deux mille hommes,
et ils transpercent le principal éléphant et son cornac.
16.     Finalement, ils remplissent le camp d’effroi et de confusion,
puis ils s’en vont en triomphant.
17.     C’était au lever du jour, grâce à l’aide tutélaire de IHVH-Adonaï.

Eupatôr contraint de traiter

18.     Le roi, étant à même de connaître l’héroïsme des Iehoudîm,
essaye de conquérir les lieux par des stratagèmes.
19.     Il s’approche de Béit-Sour, la puissante forteresse des Iehoudîm,
il est mis en déroute, revient, attaque, et est écrasé.
20.     Iehouda envoie aux hommes qui sont à l’intérieur ce dont ils ont besoin.
21.     Rodocos, de l’armée des Iehoudîm, découvre les secrets aux ennemis.
Il est recherché, pris et écroué.
22.     Le roi parle une deuxième fois aux hommes de Béit-Sour,
il leur tend la droite et reçoit la leur, puis il s’en va.
Il attaque les hommes de Iehouda, mais est vaincu.
23.     En entendant qu’à Antiocheia
Philippos, qui avait été nommé aux affaires, s’était révolté,
il en est bouleversé, parle aux coeurs des Iehoudîm, compose avec eux,
s’engage par serment pour toutes leurs justes revendications,
se réconcilie avec eux et offre un sacrifice.
Il honore le sanctuaire et manifeste sa générosité pour le lieu.
24.     Il accueille le Maqabi et nomme Hègemonidès,
stratège de Ptolemaïs au pays de Gerrènoi.
25.     Il va à Ptolemaïs mais les hommes de Ptolemaïs
ne sont pas satisfaits des conditions du pacte,
ils sont très inquiets et veulent les violer.
26.     Lysias monte alors à la tribune, il se défend de toutes ses forces,
parle à leurs esprits, les calme, les réconforte,
puis il s’en va à Antiocheia. Telle est l’expédition du roi et son retour.

Chapitre 14.

Dèmètrios roi

1.     Au bout de trois ans, la rumeur parvient aux hommes de Iehouda
que Dèmètrios, fils de Séleucos, s’est embarqué en mer
et est arrivé au port de Tripoli avec une forte armée et une flotte.
2.     Il s’est rendu maître du pays
après avoir fait périr Antiochos et son tuteur Lysias.

Traîtrise d’Alkimos

3.     Un certain Alkimos, qui auparavant était devenu grand prêtre,
mais qui, au temps de la révolte, s’était volontairement contaminé,
voyant qu’il n’était plus de salut pour lui
et qu’il n’aurait plus accès à l’autel sacré,
4.     va chez le roi Dèmètrios vers l’an cent cinquante et un,
lui apporte un diadème d’or et une palme avec en outre
des rameaux d’oliviers en usage au sanctuaire;
ce jour-là, il reste calme.
5.     Mais ensuite il choisit un moment propice pour sa folle pensée,
et quand Dèmètrios le convoque devant le conseil et lui demande
quelles sont la situation et les intentions des Iehoudîm, il dit:
6.     « Les Iehoudîm appelés hassidîm, avec en tête Iehouda le Maqabi,
fomentent des guerres et des rébellions
et ne laissent pas le royaume en repos.
7.     Aussi, moi, qui étais dépouillé de ma dignité héréditaire
(je veux dire de la charge de grand prêtre),
je viens ici, maintenant,
8.     premièrement parce que je m’inquiète sincèrement des affaires du roi
et deuxièmement parce que j’ai à coeur le bien de mon peuple
qui, à cause de la démence de ceux que je viens de mentionner,
souffre tout entier, beaucoup.
9.     Et toi, ô roi, ayant connaissance de ces griefs,
inquiète-toi donc de notre pays et notre peuple menacé de toutes parts,
selon la grande philanthropie qui est la tienne envers tout homme.
10.     Oui, tout le temps que Iehouda sera debout,
la paix sera impossible dans notre État. »
11.     Aussitôt après qu’il a dit ces paroles, les amis du roi
hostiles à l’action de Iehouda enflamment davantage Dèmètrios.
12.     Il s’empresse de convoquer Nicanôr, préposé aux éléphants,
le nomme stratège en Iehouda et l’envoie là.
13.     Il lui ordonne de mettre à mort Iehouda, de disperser ses hommes
et d’installer Alkimos grand prêtre desservant du très grand sanctuaire.
14.     Les ethnies de Iehouda qui avaient fui devant Iehouda
se rassemblent en foule autour de Nicanôr,
s’imaginant que la détresse et le malheur des Iehoudîm
seraient un succès pour eux.

Pacte entre Nicanôr et Maqabi

15.     Quand ils entendent que Nicanôr vient et que les ethnies se rassemblent,
ils répandent de la poussière sur leur tête et prient
celui qui a établi son peuple à jamais
et qui défend toujours et manifestement son héritage.
16.     Ils se hâtent et partent de là, sur l’ordre de leur chef,
et affrontent leurs ennemis près du village de Dessaou.
17.     Shim‘ôn, le frère de Iehouda, guerroie contre Nicanôr
mais quand les ennemis déferlent soudain,
il subit une légère défaite.
18.     Malgré cela, quand Nicanôr entend la grande virilité des hommes
de Iehouda et le courage de leur coeur dans leur guerre pour la patrie,
il hésite à trancher l’affaire dans le sang.
19.     Aussi envoie-t-il Posidônios, Théodotos et Matityah
pour donner et recevoir la droite.
20.     Après avoir longtemps examiné l’affaire,
le chef la fait connaître aux troupes.
Ils parviennent à une opinion unanime et acceptent de trancher un pacte.
21.     Ils fixent le jour où ils se rencontreront seuls;
un char s’avance de part et d’autre et des sièges d’honneur sont installés.
22.     Iehouda poste des hommes armés en des lieux convenables,
car il craint une mauvaise action soudaine de la part des ennemis.
Ils mènent la conversation et se mettent d’accord.
23.     Nicanôr siège à Ieroushalaîm et ne fait rien de déplacé.
Il renvoie même la foule des hommes qui s’étaient adjoints à lui.
24.     Nicanôr garde Iehouda sans cesse devant les yeux
et lui voue une cordiale amitié.
25.     Il l’engage à se marier et à avoir des enfants.
Il épouse une femme, connaît le bonheur et jouit de la vie.

Nouvelles manoeuvres d’Alkimos

26.     Quand Alkimos voit leur bonne entente
et constate le pacte qu’ils ont tranché,
il va vers Dèmètrios et dit que Nicanôr
fomente des complots contre l’État, et qu’en conséquence
il avait nommé comme suppléant Iehouda, l’ennemi du royaume.
27.     Le roi se met dans une terrible colère,
excité par les calomnies de ce grand criminel.
Il écrit à Nicanôr pour lui dire qu’il ne pouvait supporter ce pacte,
et lui ordonne de lui envoyer aussitôt le Maqabi enchaîné à Antiocheia.
28.     Quand Nicanôr prend connaissance de ce message, il en est bouleversé,
car c’est mal à ses yeux de violer le pacte
avec un homme qui n’avait rien commis d’injuste.
29.     S’opposer au roi n’était pas facile, il guette donc une heure propice
pour agir par subterfuge.
30.     De son côté, le Maqabi voit que Nicanôr agit envers lui avec sévérité,
qu’il lui parle sèchement dans leurs réunions habituelles.
Il comprend que cette sévérité ne présage rien de bon.
Il réunit un grand nombre de ses partisans et disparaît en face de Nicanôr.
31.     Celui-ci constate qu’il a été de belle manière déjoué par cet homme,
il vient dans le très grand et sacré sanctuaire
à l’heure où les prêtres présentent les sacrifices permanents
et leur ordonne de lui livrer l’homme.
32.     Après qu’ils lui ont assuré sous serment
qu’ils ignorent le lieu où est celui qu’il recherche,
33.     il tend sa droite vers le Temple et jure:
« Si vous ne me livrez pas Iehouda enchaîné,
je ferai de cette enceinte sacrée un terrain vague, je détruirai l’autel
et édifierai là un sanctuaire somptueux dédié à Dionysos. »
34.     Et ayant dit ces paroles, il s’en va.
35.     Les prêtres brandissent leurs mains vers le ciel,
ils invoquent celui qui guerroie toujours pour notre peuple et disent:
« Toi, IHVH-Adonaï, qui ne manque de rien, il était bien à tes yeux
d’avoir un Temple pour demeurer au milieu de nous.
36.     Maintenant, IHVH-Adonaï, sacré parmi tous les sacrés, garde donc pour toujours
intacte de toute profanation cette maison récemment purifiée. »

Mort de Razis

37.     Un des anciens de Ieroushalaîm, nommé Razis,
ami de ses concitoyens et jouissant d’un très bon renom,
surnommé, à cause de sa bonté: « le père des Iehoudîm »,
est dénoncé à Nicanôr.
38.     Oui, aux premiers jours de la rébellion, il avait été accusé
d’observer les coutumes du judaïsme, et, pour le judaïsme,
d’exposer son corps et son souffle de toutes ses forces.
39.     Nicanôr, désireux de manifester ouvertement à tous
sa malveillance à l’égard des Iehoudîm,
envoie plus de cinq cents soldats pour l’arrêter.
40.     Oui, il pense qu’en arrêtant cet homme
il provoquerait un grand malheur pour eux.
41.     Comme ces troupes vont s’emparer de la tour
et déferler contre la porte de la cour,
l’ordre est donné d’en incendier les portes.
Razis, cerné de toutes parts, brandit son épée contre lui-même.
42.     Il choisit de mourir dans l’honneur
plutôt que d’être soumis à des mains criminelles
et de subir des outrages contraires à la générosité de son être.
43.     Mais le coup n’était pas fatal, ayant été porté dans la hâte du combat.
La foule s’infiltre par les portes, tandis qu’il court sur le rempart
et se jette héroïquement sur la foule;
44.     Celle-ci ayant reculé, il se forme un espace vide
au milieu duquel il vient choir.
45.     Il respire encore et son ardeur brûle en lui;
son sang coule comme une fontaine, ses plaies sont douloureuses,
mais il se lève et monte sur un rocher escarpé.
46.     Étant tout à fait exsangue, il s’arrache les entrailles
à pleines mains et les jette sur la foule
en criant à l’Adôn de la vie et du souffle
de les lui rendre à nouveau. Et c’est ainsi qu’il trépasse.

Chapitre 15.

Nicanôr en campagne

1.     Nicanôr apprend que les hommes de Iehouda
sont dans les lieux proches de Shomrôn,
et il décide de tomber sur eux sans risque un jour de shabat.
2.     Ceux des Iehoudîm qui sont contraints de le suivre lui disent:
« Ne les extermine pas avec cruauté, de façon barbare.
Honore le jour que celui qui voit tout a jadis honoré en le consacrant. »
3.     Ce triple scélérat demande s’il est au ciel un dynaste
qui ait jamais prescrit de célébrer le jour du shabat.
4.     Ils lui répondent que IHVH-Adonaï, le vivant, est le dynaste du ciel
et qu’il a ordonné de célébrer le septième jour.
5.     L’autre réplique: « Moi aussi, je suis le dynaste sur terre
et je vous ordonne de prendre les armes et de faire le service du roi. »
Néanmoins, il ne réussit pas à réaliser son projet de malheur.
6.     Nicanôr, enflé par tout l’orgueil de son coeur, décide d’ériger
un trophée commun avec les dépouilles de Iehouda et de ses hommes.
7.     Le Maqabi se fie à l’espoir infini d’être sauvé par IHVH-Adonaï.
8.     Il parle au coeur de ses hommes
pour qu’ils ne craignent pas l’attaque des goîm,
qu’ils se souviennent de l’aide jadis venue du ciel,
et espèrent que maintenant encore ils recevront la victoire
et le salut d’Adonaï Sebaot.
9.     Il les encourage par des paroles de la tora et des inspirés,
il évoque les combats auxquels ils avaient participé
et leur insuffle un souffle d’ardeur.
10.     Il éveille leur ardeur en leur faisant constater la traîtrise des goîm,
et comment ils violaient leurs serments.
11.     Il équipe chacun d’eux non pas de confiance dans des boucliers
et dans des lances, mais il les arme de bonnes paroles
et il les réjouit tous par le récit d’une vision digne de foi.
12.     Telle était sa vision: Onias, qui avait été grand prêtre,
un homme bon et beau, humble de conduite,
doux de manières, au langage distingué,
possédant depuis sa jeunesse toutes les vertus,
cet homme-là priait, les mains levées pour toute l’assemblée des Iehoudîm.
13.     Ensuite un homme remarquable par ses cheveux blancs et sa dignité
apparaissait encore à Iehouda, plein d’une prodigieuse majesté.
14.     Onias prend la parole et dit: « Voici l’ami de ses frères,
celui qui prie beaucoup pour le peuple, et pour la ville sacrée,
Irmeyahou, l’inspiré d’Elohîms. »
15.     Irmeyahou tend sa droite et donne à Iehouda une épée d’or,
et, la lui donnant, il dit:
16.     « Prends l’épée sacrée, en don d’Elohîms, et brise avec elle les ennemis. »
17.     Encouragés par les bonnes paroles de Iehouda,
exaltantes, propres à éveiller de l’héroïsme
et à donner aux jeunes des âmes d’hommes adultes,
ils décident de ne pas se retrancher dans un camp,
mais de tomber courageusement sur eux, de guerroyer avec énergie
et de décider de l’affaire à la fortune des armes,
puisque la ville et le sanctuaire sacré étaient en danger.
18.     Oui, la guerre pour défendre femmes, enfants, frères et proches
était à leurs yeux de moindre importance.
Pour tous, le plus important était leur grande anxiété
pour le Temple sacré.
19.     Ceux qui avaient été laissés en ville n’étaient pas moins angoissés,
anxieux pour le combat qui allait se livrer en rase campagne.
20.     Quand tous s’attendent au dénouement prochain,
les ennemis sont déjà rassemblés et l’armée est en ordre de bataille,
les bêtes sont en lieu favorable et les cavaliers postés sur les ailes.
21.     Le Maqabi observe ces masses imposantes,
la valeur et la diversité des armes, l’aspect farouche des bêtes.
Il tend ses paumes vers le ciel et crie vers IHVH-Adonaï,
l’auteur de prodiges, qui observe d’en haut
et sait que la victoire n’appartient pas aux armes
mais que le jugement la donne à ceux qui la méritent.
22.     Il dit ainsi: « Toi, l’Adôn, tu as envoyé ton messager
au temps de Hizqyahou, roi de Iehouda, et il a fait périr
dans le camp de Sanhérib environ cent quatre-vingt-cinq mille hommes.
23.     Maintenant, dynaste des ciels, de grâce, envoie un bon messager
en face de nous pour faire tomber sur eux la crainte et le tremblement.
24.     Par la grandeur de ton bras ceux-là seront battus,
eux qui sont venus blasphémer ton peule consacré. »
Et il termine sur ces paroles.

Nicanôr vaincu

25.     Les hommes de Nicanôr progressent au son des trompettes
et au chant du péan.
26.     Les hommes de Iehouda commencent à guerroyer contre l’ennemi
avec des invocations et des prières.
27.     Ils guerroient ainsi avec leurs mains tout en priant Elohîms en leur coeur.
Ils n’abattent pas moins de trente-cinq mille hommes.
Ils se réjouissent à grande joie en manifestant le salut d’Elohîms.
28.     La besogne une fois terminée, ils s’en retournent dans la joie
et reconnaissent Nicanôr tombé avec son armure.
29.     Et ce sont des acclamations, une ovation,
ils bénissent le dynaste dans la langue des pères.
30.     Le protagoniste en tête de tout son peuple, de tout son corps et son être,
et qui, depuis son adolescence, garde amour pour ses frères,
ordonne de trancher la tête de Nicanôr, sa main avec son épaule,
et de les emporter à Ieroushalaîm.
31.     Il vient là, joyeux, réunit son peuple,
place les prêtres devant l’autel et convoque les hommes de la Citadelle.
32.     Il leur montre la tête de Nicanôr, le criminel,
et la main du blasphémateur, qui, dans son arrogance,
l’avait brandie contre la maison consacrée de IHVH-Adonaï Sebaot.
33.     Il tranche la langue de Nicanôr, l’impie,
et ordonne de la donner, par morceaux, aux oiseaux
et de prendre sur la façade du sanctuaire le bras du dément.
34.     Tous se tournent vers le ciel, ils bénissent IHVH-Adonaï
qui s’était manifesté à eux et disent:
« Il est béni, le gardien de son lieu exempt de contamination. »
35.     Et la tête de Nicanôr, il l’empale sur la Citadelle
pour que tous voient un signe évident du salut de IHVH-Adonaï.
36.     Tous décident par un vote unanime
de ne pas laisser ce jour sans le distinguer, mais de le célébrer
le treizième jour de la douzième lunaison
appelée Adar en langue syriaque, un jour avant le jour de Mordekhaï.

Épilogue

37.     Tels sont les événements concernant Nicanôr.
Depuis ces jours, la ville est aux mains des Hébreux.
Je conclus ainsi mes paroles.
38.     Si le cours de mes paroles est beau et bien ordonné, tel était mon désir;
s’il est médiocre et faible, c’est tout ce que j’ai pu faire !
39.     Comme il est nuisible de boire seulement du vin ou seulement de l’eau,
tandis que le vin mélangé à l’eau est agréable et procure du plaisir,
ainsi la bonne ordonnance des paroles sera agréable
et charmera l’entendement de ceux qui, d’aventure, consulteront ce livre.
C’est ici la fin.