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Tobyah

Tobyah ­ Tobie

Liminaire pour Tobyah

     Le livre qu’on va lire nous rapporte la belle histoire d’un fils d’Israël exilé à Ninive, Tobit, et de son fils Tobyah. Il ne s’agit pas d’un document historique, mais d’une composition libre faite à partir de données reçues, de la Bible elle-même et de légendes très répandues parmi les peuples du Proche-Orient. Ses « prophéties » ne sont en fait que des rappels d’événements passés. Il est certain qu’il est l’oeuvre d’un Hébreu de l’époque du Second Temple. Il faut toutefois souligner que c’est le seul texte connu qui concerne uniquement et directement les Israélites du royaume du Nord, les dix tribus déportées en 722. Ces tribus comme telles ont disparu; elles se sont assimilées aux populations de l’empire perse; mais il est possible que, parmi elles, quelques familles pieuses, comme celle de Tobit, se soient jointes aux exilés de Iehouda quand ceux-ci sont rentrés dans leur pays natal.

     Dénué de valeur historique, le livre de Tobyah est cependant un des joyaux de la littérature hébraïque. Sa composition est digne des grands chefs d’oeuvre classiques. Maintenant que nous connaissons bien ses sources, nous voyons nettement comment l’auteur a choisi ses idées, les a triées et recomposées pour en tirer une oeuvre originale, conforme à son sens esthétique et à l’enseignement qu’il voulait donner. Cela rend d’autant plus regrettable la perte de l’original hébreu ou araméen et son exclusion du canon de la Bible hébraïque.

     Le texte grec que nous possédons est en effet, à coup sûr, la traduction d’un original rédigé dans une des deux langues sémitiques que nous venons de mentionner. On a retrouvé à Qumrân des fragments de ce livre rédigés, les uns en araméen, un autre en hébreu.


Chapitre 1.

Paroles de Tobit

1.     Volume des paroles de Tobit
bèn Tobiél bèn Hananél bèn ‘Adouél bèn Guebaél
de la semence de Iahseél de la branche de Naphtali,
2.     qui fut exilé de Tishbé, à droite de Qèdèsh de Naphtali en Galil,
au-dessus d’Ashér, aux jours de Shalmanèssèr, roi d’Ashour.
3.     Moi, Tobit, j’ai cheminé sur les routes de la vérité et de la justice
tous les jours de ma vie.
J’ai donné de multiples justifications à mes frères
et au peuple qui alla avec moi au pays d’Ashour, à Ninevé.
4.     Quand j’habitais encore mon pays, la terre d’Israël,
étant encore adolescent, toute la branche de Naphtali, mon père,
se détacha de la maison de Ieroushalaîm, qui avait été choisie,
parmi toutes les tribus d’Israël, pour que toutes les tribus y sacrifient:
le sanctuaire avait été consacré pour maison et demeure de l’‘Éliôn
et bâti pour toutes les générations en pérennité.
5.     Toutes les branches ayant fait carence ensemble
sacrifiaient à Ba‘al et à la Génisse,
et aussi la maison de Naphtali, mon père.
6.     Moi, seul, j’allais souvent à Ieroushalaîm pour les fêtes
comme c’est écrit pour tout Israël en loi de pérennité,
avec en main les prémices, les dîmes des récoltes de la terre
et la première tonte des moutons.
7.     Je les donnais aux desservants, les Benéi Aarôn, pour l’autel;
de toutes les récoltes, je donnais la dîme
aux Benéi Lévi officiant à Ieroushalaîm;
la deuxième dîme je la vendais,
j’allais et la mangeais à Ieroushalaîm année après année.
8.     La troisième dîme, je la donnais à qui elle appartenait
comme Debora, la mère de mon père, l’avait ordonné,
car j’étais resté orphelin de mon père.

Le pain des goîm

9.     Devenu homme, j’ai pris pour femme Hana,
de la semence de la maison de mon père, et j’engendrai d’elle Tobyah.
10.     Quand je suis déporté à Ninevé,
tous mes frères et tous les fils de mon clan mangent le pain des goîm.
11.     Moi, je gardais mon être pour ne pas en manger.
12.     Oui, je me souvenais d’Elohîms de tout mon être.
13.     L’‘Éliôn me donne grâce et gloire en face de Shalmanèssèr
et je deviens son gérant.
14.     J’allais en Madaï et mis en dépôt dix talents d’argent en main de Guebaél,
frère de Guebaryah, à Ragoï de Madaï.
15.     Mais Shalmanèssèr meurt et règne Sanhérib, son fils, à sa place.
Les routes se ferment et je ne peux plus aller en Madaï.
16.     Aux jours de Shalmanèssèr,
j’avais donné de nombreuses justifications à mes frères.
17.     Je donnais mes pains aux affamés,
mes vêtements à ceux qui étaient nus;
quand je voyais un fils de mon peuple mort,
jeté derrière les remparts de Ninevé, je l’ensevelissais.
18.     Quand Sanhérib, le roi, alors qu’il s’enfuyait de Iehouda,
tuait un homme, je l’ensevelissais en secret.
Oui, il en tua de nombreux dans sa fièvre.
Le roi en recherchait les cadavres mais il ne les trouvait pas.
19.     Un homme des gens de Ninevé
alla et rapporta contre moi au roi que je les ensevelissais.
Je me cachai. Quand je sus qu’ils me cherchaient pour me mettre à mort,
je frémis et m’enfuis.
20.     Tout ce qui était à moi fut confisqué,
il ne me resta plus rien sauf Hana, ma femme, et Tobyah, mon fils.
21.     Cinquante jours ne passèrent pas
que ses deux fils le tuèrent et s’enfuirent dans les monts Ararat.
Éssar-Hadôn son fils régna à sa place;
il préposa Ahiqar bèn Hananél, le fils de mon frère,
sur tous les comptes de son royaume et sur toutes les affaires de l’État.
22.     Ahiqar intervint pour moi et je vins à Ninevé.
Ahiqar était le chef des échansons,
préposé au sceau, aux affaires de l’État et aux comptes.
Éssar-Hadôn le préposa une seconde fois. Il était mon neveu.

Chapitre 2.

Les taches blanches

1.     Quand je reviens à ma maison,
Hana ma femme et Tobyah mon fils me sont rendus
à la fête de Pentecôte, c’est la consécration des sept semaines.
C’est pour moi un beau festin et je m’allonge pour manger.
2.     Je vois de nombreuses nourritures et dis à mon fils:
« Va, fais venir qui tu trouveras parmi nos frères,
un homme pauvre qui se souvient de IHVH-Adonaï. Voici, je t’attends. »
3.     Il vient et dit: « Mon père, un de notre peuple,
étranglé, a été jeté sur la place. »
4.     Moi, sans rien goûter, je me lève
et je le prends dans une des maisons jusqu’au déclin du soleil.
5.     Puis je rentre, me baigne et mange mon pain dans l’affliction.
6.     Je me souviens de l’inspiration d’Amos qui a dit:
« J’ai changé vos fêtes en deuil et tous vos poèmes en élégies. »
7.     Je pleure, et quand le soleil décline, je vais, creuse et l’ensevelis.
8.     Les voisins raillent et disent:
« Il ne frémit plus d’être tué pour cette affaire.
Il s’était enfui et voici, de nouveau, il ensevelit les morts. »

9.     Cette nuit, je m’en vais après l’avoir enseveli. Étant contaminé,
je me couche près du mur de la cour, la face découverte.
10.     Je ne savais pas qu’il y avait des moineaux dans le mur.
Comme j’avais les yeux écarquillés,
les moineaux lâchent leur fiente chaude dans mes yeux.
Ils y font des taches blanches.
Je vais chez des médecins, mais ils ne me sont pas utiles.
Ahiqar m’entretient jusqu’à ce qu’il s’en aille en ‘Éïlâm.
11.     Ma femme Hana est salariée pour des travaux de femme.
12.     Elle les envoie aux maîtres qui lui donnent, eux aussi, son salaire
et y ajoutent par surcroît un chevreau.
13.     Quand elle vient à moi, celui-ci commence à chevroter, et je lui dis:
« D’où vient ce chevreau ? N’est-il pas volé ? Retourne-le à ses maîtres !
Non, il n’est pas juste de manger d’un vol. »
14.     Elle dit: « Il m’a été donné comme cadeau en plus du salaire. »
Je ne la crois pas et lui dis de le retourner à ses maîtres:
ma face rougissait à cause d’elle. Elle répond et dit:
« Où sont tes aumônes et tes justifications ?
Voici, tout ce qui est de toi est connu. »

Chapitre 3.

Toi, le juste

1.     Je m’attriste, pleure et prie dans ma détresse. Je dis:
2.     « Toi, le juste, IHVH-Adonaï;
tous tes actes, toutes tes routes sont chérissement et vérité.
D’un jugement de vérité et de justice, tu juges en pérennité.
3.     Mémorise-moi et regarde-moi. Ne me châtie pas pour mes fautes
et les carences de mes pères qui ont fauté en face de toi.
4.     Non, ils n’ont pas entendu tes ordres, et tu nous as donnés au pillage,
à la captivité, à la mort, en fable, en dérision, en outrage
pour toutes les nations où nous avons été dispersés.
5.     Maintenant, les multiples jugements de ta vérité sont justes,
quand tu les fais contre moi selon mes torts et les torts de mes pères,
car nous n’avons pas exécuté tes ordres,
nous ne sommes pas allés en face de toi avec vérité.
6.     Maintenant, fais-moi comme bon à tes yeux.
Ordonne de prendre mon souffle pour que, racheté, je sois poussière.
Oui, mieux vaut la mort que la vie,
oui, j’ai entendu les outrages du mensonge
avec grande affliction en moi.
Ordonne donc que je sois racheté de la détresse
et que j’aille au lieu de pérennité. Ne me cache pas tes faces. »

Sara

7.     Il advient en ce jour même que Sara fille de Re‘ouél, à Ahmeta de Madaï,
soit, elle aussi, outragée par les servantes de son père.
8.     Oui, elle avait été donnée à sept hommes
et Ashmedaï, le mauvais démon, les avait tués
avant qu’ils eussent été avec elle selon la voie des femmes.
Et la servante de dire:
« Es-tu sans intelligence pour étrangler tes hommes ?
Voici, sept étaient à toi et tu n’es appelée du nom d’aucun d’eux.
9.     Pourquoi, toi, nous maltraites-tu ? S’ils sont morts, va avec eux,
qu’on ne voie jamais de toi ni fils ni fille. »
10.     En entendant ces paroles, elle s’attriste fort, jusqu’à vouloir s’étrangler.
Elle dit: « Unique je suis pour mon père !
Si je faisais cela, ce serait pour lui un outrage.
Je ferais descendre sa sénescence au Shéol dans l’affliction. »
11.     Elle prie, près de sa fenêtre, et dit:
« Tu es béni, IHVH-Adonaï Elohaï, et ton nom est béni,
sacré, glorieux en pérennité.
Toutes tes oeuvres te béniront en pérennité.
12.     Maintenant, IHVH-Adonaï, je porte mes yeux et ma face vers toi.
13.     Et je dis: ‹ Rachète-moi donc de la terre et je n’entendrai plus d’outrage. ›
14.     Tu le sais, toi, IHVH-Adonaï, oui, je suis pure de toute faute d’homme.
15.     Je n’ai pas profané mon nom, ni le nom de mon père en terre de mon exil.
Je suis l’unique descendante de mon père,
il n’a pas d’enfant qui héritera de lui,
ni de frère ou de proche qui ait un fils
pour qui je puisse me garder pour femme.
Sept ont déjà été perdus pour moi. Pourquoi vivre ?
S’il n’est pas bien à tes yeux de me tuer, regarde-moi avec pitié
pour que je n’entende plus d’outrage. »
16.     La prière de tous les deux est entendue
face à la gloire du grand Raphaél.
17.     Il est envoyé pour les guérir tous deux,
enlever les taches blanches de Tobit,
donner Sara fille de Re‘ouél à Tobyah bèn Tobit pour femme,
attacher Ashmedaï, le mauvais démon,
puisqu’elle devait échoir à Tobyah, lui étant dévolue.
Pendant ce temps Tobit vient dans sa maison,
et Sara fille de Re‘ouél descend de son étage.

Chapitre 4.

Tobit parle à Tobyah

1.     En ce jour, Tobit se souvient de l’argent
qu’il avait déposé en main de Guebaél, à Ragoï de Madaï,
2.     Il dit: Moi, j’ai cherché la mort.
Pourquoi n’appellerai-je pas Tobyah, mon fils,
pour lui parler de cette somme avant que je ne meure ?
3.     Il l’appelle et lui dit:
« Mon enfant, quand je mourrai, ensevelis-moi et ne méprise pas ta mère.
Honore-la tous les jours de ta vie, fais le bien à ses yeux et ne l’attriste pas.
4.     Souviens-toi, mon enfant,
oui, elle a vu de nombreux dangers à cause de toi
quand tu étais dans son ventre.
Quand elle mourra, ensevelis-la près de moi dans un seul sépulcre.
5.     Tous les jours, souviens-toi, mon enfant, de IHVH-Adonaï notre Elohîms
et ne désire pas fauter et passer outre à ses ordres.
Fais justification tous les jours de ta vie
et ne va pas sur les routes de l’injustice.
6.     Oui, si tu agis en vérité, la réussite sera dans tes actes.
7.     À tout faiseur de justification, fais justification avec ce qui est à toi
et que ton oeil ne soit pas mauvais en faisant justification.
Ne cache pas tes faces à tout misérable
et les faces d’Elohîms ne te seront pas cachées.
8.     Si tu as plus, fais justification selon ce plus,
si tu as peu, ne frémis pas de faire justification selon ce peu.
9.     Oui, tu thésauriseras un bon dépôt pour le jour du besoin.
10.     Oui, la justification sauve de la mort
et ne permet pas de venir dans les ténèbres.
11.     Oui, la justification est un bon don
pour tous ceux qui la font en face de l’‘Éliôn.
12.     Garde-toi, mon enfant, de toute puterie d’abord,
et prends une femme de la semence de tes pères.
Ne prends pas une femme étrangère qui n’est pas de la tribu de ton père;
oui, nous sommes les fils des inspirés,
Noah, Abrahâm, Is’hac, Ia‘acob, nos pères de toute pérennité;
souviens-toi, mon enfant,
de ce qu’ils ont tous pris des femmes parmi leurs frères,
et qu’ils s’en bénirent en leur progéniture: leur semence a hérité la terre.
13.     Maintenant, mon enfant, aime tes frères, ne t’exalte pas en ton coeur
contre tes frères, contre les fils et filles de ton peuple,
pour ne pas prendre parmi eux une femme.
Oui, dans l’orgueil se trouve la perdition, l’agitation multiple:
dans l’oisiveté tu trouverais la déchéance, une grande privation,
oui, l’oisiveté est la mère de la famine.
14.     Le salaire de tout homme qui travaille avec toi,
ne le remets pas le lendemain, oui, donne-le-lui aussitôt.
Si tu t’asservis à Elohîms, il te paiera.
Garde-toi, mon enfant, dans tous tes actes.
Sois un homme de discipline dans toute ta conduite.
15.     Ce que tu hais, ne le fais à personne, ne bois pas de vin pour l’ivresse
et que l’ivrognerie n’aille pas avec toi, sur ta route.
16.     Donne de ton pain au pauvre, de tes vêtements à ceux qui sont nus.
De tout ce qui te reste, fais justification,
ton oeil ne sera pas mauvais quand tu feras justification.
17.     Envoie ton pain sur le sépulcre des justes
mais ne donne pas aux fauteurs.
18.     Demande conseil à tout sagace, ne méprise pas tout conseil utile.
19.     En toute occasion bénis IHVH-Adonaï Elohîms,
demande-lui que tes routes soient fermes,
et que tes chemins et conseils aboutissent.
Non, le peuple tout entier n’a guère de bon conseil.
Lui, IHVH-Adonaï, est le donneur de tout bien, ce qu’il veut il l’abat à son gré.
Maintenant, mon enfant, souviens-toi de mes ordres,
ne les efface pas de ton coeur.
20.     Maintenant, je t’informe que j’ai déposé dix talents d’argent
en main de Guebaél bèn Guebaryah à Ragoï de Madaï.
21.     Ne frémis pas, mon enfant, si nous nous sommes appauvris.
Oui, tu as beaucoup si tu frémis d’Elohîms,
si tu t’éloignes de toute faute et fais le bien en face de lui. »

Chapitre 5.

‘Azaryah

1.     Tobyah répond et dit: « Mon père, je ferai tout ce que tu m’ordonnes.
2.     Mais comment pourrais-je recevoir l’argent si je n’en sais rien ? »
3.     Il lui donne le reçu et lui dit: « Cherche un homme qui aille avec toi,
je lui donnerai un salaire tant que je vivrai. Va et prends l’argent. »
4.     Il va chercher un homme et trouve Raphaél
qui était un Messager, mais il ne le savait pas.
5.     Il lui dit: « Puis-je aller avec toi à Ragoï de Madaï ?
As-tu l’expérience de ces lieux ? »
6.     Le Messager lui dit: « J’irai avec toi.
J’ai l’expérience de la route, j’ai nuité chez Guebaél, notre frère. »
7.     Tobyah lui dit: « Attends-moi, je le rapporterai à mon père. »
8.     Il lui dit: « En avant, ne tarde pas. »
9.     Il vient et dit à son père: « Voici, j’ai trouvé qui ira avec moi. »
Il dit: « Convoque-le chez moi afin que je sache de quelle branche il est,
et s’il est de confiance pour aller avec toi. »
10.     Il le convoque, il vient et ils se congratulent l’un l’autre.
11.     Tobit lui dit: « Mon frère, de quelle branche
et de quelle maison de père es-tu ? Rapporte-le-moi. »
12.     Il lui dit: « Demandes-tu une branche et une maison de père,
ou un salarié qui chemine avec ton fils ? »
Tobit lui dit: « Mon frère, je veux connaître ta naissance et ton nom. »
13.     Il lui dit: « Moi, ‘Azaryah bèn Hananyah le grand, l’un de tes frères. »
14.     Il lui dit: « Sois le bienvenu, mon frère, et ne t’irrite pas contre moi
si j’ai cherché à connaître ta branche et ta maison de père.
Il se trouve que tu es mon parent de belle et bonne lignée.
Oui, j’ai connu Hananyah et Ionatân, les fils de Shema‘yah le grand,
quand nous allions ensemble à Ieroushalaîm pour nous prosterner
et faire venir les prémices et les dîmes de leurs produits.
Ils ne se sont pas égarés dans l’égarement de nos frères.
Tu es de bonne racine, mon frère.
15.     Mais, dis-moi, quel sera le salaire que je te donnerai ?
Une drachme par jour et ta subsistance comme pour mon fils ?
16.     Mais je rajouterai encore sur le salaire si vous retournez en paix. »
17.     Ils s’accordent en cela. Il dit à Tobyah:
« Sois prêt pour la route et que votre route aboutisse. »
Son fils prépare ce qu’il faut pour la route.
Son père lui dit: « Va avec cet homme. L’Él qui demeure dans les ciels
fera aboutir votre route, son Messager ira avec vous. »
Les deux sortent pour s’en aller et avec eux le chien de l’adolescent.
18.     Hana sa mère pleure et dit à Tobit:
« Pourquoi as-tu envoyé notre enfant ? N’est-il pas le bâton de notre main,
en sa venue et en sa sortie en face de nous ?
19.     J’espère que l’argent ne passe pas avant tout !
Mais ce sera bien pour notre enfant.
20.     Oui, ce qui nous a été donné pour la subsistance, par IHVH-Adonaï, nous suffit. »
21.     Tobit lui dit: « Ne t’angoisse pas, ma soeur,
il fera bon voyage et tes yeux le verront.
22.     Oui, un bon Messager ira avec lui, sa route aboutira
et il retournera en bonne santé. »
23.     Elle cesse de pleurer.

Chapitre 6.

Ouvre le poisson

1.     Ils vont en route et viennent le soir au fleuve, le Tigre. Ils nuitent là.
2.     L’adolescent descend se baigner.
Un poisson saute hors du fleuve
et cherche à avaler l’adolescent.
3.     Le Messager lui dit: « Saisis le poisson. »
L’adolescent attrape le poisson et le jette à terre.
4.     Le Messager lui dit: « Ouvre le poisson, prends-en le coeur,
le foie et le fiel, mets-les à part en sûreté. »
5.     L’adolescent fait comme lui avait dit le Messager.
Quant au poisson, ils le font frire et le mangent.
6.     Ils vont, les deux, jusqu’à ce qu’ils s’approchent d’Ahmeta.
7.     L’adolescent dit au Messager: « ‘Azaryah, mon frère,
qu’en sera-t-il du foie, du coeur et du fiel du poisson ? »
8.     Il lui dit: « Le coeur et le foie,
si un démon ou un mauvais souffle nous tourmentent,
seront fumés en face de l’homme ou de la femme,
et ils ne seront plus tourmentés.
9.     Quant au fiel, c’est pour enduire un homme
qui a des taches blanches dans les yeux, et il sera guéri. »
10.     Quand ils approchent de Ragoï,
11.     Le Messager dit à l’adolescent: « Mon frère,
aujourd’hui nous nuiterons chez Re‘ouél,
c’est un de tes proches. Il a une fille; son nom: Sara.
12.     Je parlerai d’elle pour qu’elle te soit donnée pour femme.
Oui, il te revient de la posséder car tu es le seul de son clan.
La fillette est belle et sagace.
13.     Maintenant, entends-moi et je parlerai à son père.
Quand nous reviendrons de Ragoï, nous ferons le mariage.
Oui, je le sais: Re‘ouél ne la donnera pas à un autre homme,
d’après la tora de Moshè, ou bien il serait passible de mort.
Oui, tu as droit d’héritage plus que tout homme. »
14.     Alors l’adolescent dit au Messager: « ‘Azaryah mon frère,
j’ai entendu que la fillette a été donnée à sept hommes
et tous sont morts dans la chambre des noces.
15.     Et, maintenant, moi, l’unique de mon père,
je frémis de peur de venir et de mourir comme les premiers.
Oui, un démon l’aime et ne fait de mal à personne
sauf à ceux qui s’approchent d’elle.
Maintenant, je frémis, moi, de peur de faire descendre
la vie de mon père et de ma mère dans leur sépulcre,
dans l’affliction, à cause de moi.
D’autres fils, ils n’en ont pas pour les ensevelir. »
16.     Le Messager lui dit: « Ne te souviens-tu pas des paroles
que ton père t’a ordonnées pour prendre une femme de ton clan ?
Maintenant, entends-moi, mon frère, elle sera à toi pour femme.
Ne t’angoisse pas en face du démon,
oui, cette nuit elle te sera donnée pour femme.
17.     Quand tu viendras dans la chambre nuptiale, prends de la braise d’encens,
mets-y du coeur du poisson, de son foie et fais monter sa fumée.
18.     Le démon la humera, il fuira et ne reviendra jamais plus.
Quand tu viendras à elle, réveillez-vous tous deux,
criez vers l’Él matriciel, il vous secourra et vous matriciera.
Ne frémis pas, oui, elle est préparée pour toi de toute pérennité.
Toi, sauve-la, elle ira vers toi,
et je pense que tu auras d’elle des enfants. »
19.     Quand Tobyah entend ces paroles, il l’aime;
son être se colle à elle, fort.

Chapitre 7.

À la maison de Re‘ouél

1.     Ils viennent à Ahmeta et arrivent à la maison de Re‘ouél.
Sara vient à leur rencontre, elle les salue,
ils la saluent et elle les fait venir dans la maison.
2.     Re‘ouél dit à ‘Édna sa femme:
« Comme l’adolescent ressemble à Tobit, le fils de mon oncle ! »
3.     Re‘ouél leur demande: « D’où êtes-vous, mes frères ? »
Ils lui disent: « Des Benéi Naphtali exilés à Ninevé. »
4.     Il leur dit: « Connaissez-vous Tobit notre frère ? »
Ils disent: « Nous le connaissons. »
5.     Il leur dit: « Est-il en bonne santé ? »
Ils disent: « Il est vivant et en bonne santé. »
Tobyah dit: « C’est mon père. »
6.     Re‘ouél se lève d’un bond, l’embrasse et pleure.
Il le bénit et dit: « Tu es le fils d’un père beau et bon. »
Quand il entend que Tobit a perdu ses yeux, il s’attriste et pleure.
7.     ‘Édna, sa femme, et Sara, sa fille, les accueillent de bon coeur.
8.     Ils sacrifient un bélier, des ovins et préparent de nombreux mets.
9.     Tobyah dit à Raphaél: « ‘Azaryah, mon frère, parle donc
de ce que tu m’as dit en route. Termine le propos. »
10.     Il raconte le propos à Re‘ouél. Re‘ouél dit à Tobyah:
« Mange, bois, sois bien. Oui, il convient que tu prennes ma fille,
cependant je te dirai la vérité.
11.     J’ai donné ma fille à sept hommes,
mais quand ils venaient à elle, ils mouraient dans la nuit.
Mais maintenant prend cela du bon côté. »
12.     Tobyah dit: « Je ne goûterai rien ici
avant que vous ne la teniez et ne vous teniez en face de moi. »
Re‘ouél dit: « Prends-la dès maintenant selon la loi.
Tu es son frère et elle est à toi.
L’Él des matrices vous fera aboutir au mieux. »
13.     Il appelle Sara, sa fille, étreint sa main et la donne à Tobyah pour femme.
Il dit: « Voici, prends-la selon la tora de Moshè
et fais-la venir devant ton père. » Il les bénit.
14.     Il appelle ‘Édna, sa femme, prend un acte, écrit un contrat et ils signent.
Puis ils commencent à manger.
15.     Re‘ouél appelle ‘Édna, sa fille, et lui dit:
« Ma soeur, prépare l’autre chambre et fais-la venir là. »
16.     Elle fait comme il avait dit et la fait venir là.
Elle pleure, recueille les larmes de sa fille et lui dit:
« Sois forte, ma fille, IHVH-Adonaï, l’Elohîms du ciel et de la terre,
te donnera la joie à la place de cette affliction qui est la tienne.
Sois forte, ma fille. »

Chapitre 8.

Festin de noces

1.     Quand ils finissent de manger, ils font venir à elle Tobyah.
2.     Il va et se souvient des paroles de Raphaél.
Il prend de la braise d’encens,
y met le coeur du poisson et son foie et fait s’élever la fumée.
3.     Dès que le démon en hume l’odeur il s’enfuit en Haute-Égypte.
Le Messager le lie.
4.     Et c’est quand tous deux s’enferment,
Tobyah se lève sur son lit et dit:
« Lève-toi, ma soeur, prions, oui, IHVH-Adonaï nous matriciera. »
5.     Tobyah commence et dit: « Tu es béni, Elohîms de nos pères,
ton nom grand et glorieux est béni de toute pérennité:
les ciels et toutes tes créatures te bénissent.
6.     Toi, tu as fait Adâm, tu lui as donné une aide pour appui,
Hava, sa femme, et d’eux naquit la semence des hommes.
Toi, tu as dit: ‹ Il n’est pas bien pour l’homme d’être seul:
faisons-lui une aide semblable à lui. ›
7.     Maintenant, IHVH-Adonaï, ce n’est pas pour la puterie
que je prends ma soeur, celle-là, mais en vérité.
Ordonne que je sois matricié et vieillisse avec elle. »
8.     Elle dit après lui: « Amén. »
9.     Ils se couchent tous deux dans la nuit.
Re‘ouél va et creuse un sépulcre.
10.     Oui, il disait: « Peut-être mourra-t-il lui aussi. »
11.     Re‘ouél vient en sa maison.
12.     Il dit à sa femme: « Envoie une des adolescentes. Elle verra s’il est vivant.
Sinon, nous l’ensevelirons et que personne ne le sache ! »
13.     L’adolescente vient, elle ouvre la porte
et les trouve tous les deux endormis.
14.     Elle sort et leur rapporte qu’il est vivant.
15.     Re‘ouél bénit Elohîms et dit:
« Tu es béni, Elohîms, de toute bénédiction pure et sacrée.
Tous ceux qui te sont consacrés, toutes tes créatures, tous tes Messagers,
tous tes élus te bénissent et te béniront dans les pérennités.
16.     Tu es béni, toi ! Oui, tu me réjouis,
cela n’a pas été comme je l’imaginais.
Oui, tu as agi avec nous selon tes multiples matrices.
17.     Tu es béni, oui, tu as matricié deux enfants uniques.
Fais-leur donc, Adonaï, ton chérissement.
Remplis donc leur vie de paix, de joie, de chérissements. »
18.     Il ordonne aux serviteurs de sa maison de combler le sépulcre.
19.     Il leur fait un festin de noces de quatorze jours.
20.     Re‘ouél, avant la fin du festin, dit et lui fait jurer
qu’ils ne sortiraient pas avant la fin des quatorze jours du festin.
21.     Alors, il prendra la moitié de son bien et ira en paix chez son père:
« Le reste quand nous mourrons, moi et ma femme. »

Chapitre 9.

À Ragoï

1.     Tobyah appelle Raphaél et lui dit:
2.     « ‘Azaryah, mon frère, prends avec toi l’adolescent avec deux chameaux
et va à Ragoï de Madaï chez Guebaél,
prends pour moi l’argent et fais-le venir à la noce.
3.     Oui, Re‘ouél s’est juré que je ne sortirai pas.
4.     Mon père compte les jours. Si je tarde beaucoup, il s’attristera fort. »
5.     Raphaél va et nuite chez Guebaél. Il lui donne le reçu.
Il fait sortir les bourses scellées et les lui donne.
6.     Ils se lèvent tôt et vont ensemble à la noce. Tobyah bénit sa femme.

Chapitre 10.

Inquiétude de Tobit

1.     Et c’est Tobit son père, il compte chaque jour.
Quand se sont remplis les jours de la route, et qu’il ne vient pas,
2.     il dit: « Peut-être traînent-ils,
ou peut-être Guebaél est-il mort, et personne ne lui a donné l’argent. »
3.     Il s’attriste fort.
4.     Sa femme lui dit: « L’enfant est perdu, oui, il tarde. »
Elle commence à se lamenter et dit:
5.     « Je n’en peux plus de t’avoir envoyé, lumière de mes yeux ! »
6.     Tobit lui dit: « Tais-toi, ne t’angoisse pas: il est en bonne santé. »
7.     Elle lui dit: « Tais-toi, ne m’illusionne pas. Mon fils est perdu ! »
Elle va jour après jour, dehors, sur la route, par où il était parti.
Le jour elle ne mange pas de nourriture
et la nuit, elle ne cesse de se lamenter sur Tobyah, son fils,
alors qu’il remplissait les quatorze jours du festin de noces
que Re‘ouél s’était juré de faire là.
8.     Tobyah dit à Re‘ouél: « Envoie-moi.
Oui, mon père et ma mère n’espéreront plus me voir encore. »
9.     Son beau-père lui dit: « Habite avec moi,
j’enverrai à ton père des hommes qui lui donneront de tes nouvelles. »
Tobyah lui dit: « Non, envoie-moi à mon père. »
10.     Re‘ouél se lève et lui donne Sara, sa femme,
avec la moitié de son bien, êtres, bétail et argent.
11.     Il les bénit et les envoie pour dire:
« L’Elohîms du ciel fera aboutir votre route,
mes enfants, avant que je ne meure; »
12.     Il dit à sa fille: « Respecte tes beaux-parents.
Maintenant ce sont eux, tes parents.
Que j’entende bonne entente de toi. » Il l’embrasse.
13.     ‘Édna dit à Tobyah: « Mon frère aimé, IHVH-Adonaï du ciel te fera retourner
et me donnera de voir tes enfants de Sara, ma fille,
afin que je me réjouisse en face de IHVH-Adonaï.
Voici, je te donne ma fille en dépôt, ne l’attriste pas. »
14.     Après cela Tobyah part aussi
et bénit Elohîms qui avait fait aboutir sa route;
il bénit Re‘ouél et ‘Édna, sa femme.

Chapitre 11.

Il te verra

1.     Il va jusqu’à ce qu’ils s’approchent de Ninevé. Raphaél dit à Tobyah:
2.     « Ne sais-tu pas, frère, dans quel état tu as laissé ton père ?
3.     Courons, prenons de l’avance sur ta femme pour préparer la maison.
4.     Prends donc en ta main le fiel du poisson. »
Ils vont avec le chien derrière eux.
5.     Hana était assise et regardait la route en attendant son enfant.
6.     Elle le discerne quand il arrive et dit à son père:
« Voici: ton fils arrive, et l’homme avec qui il s’en est allé. »
7.     Raphaél dit: « Je sais que ton père ouvrira les yeux.
8.     Quant à toi, oins ses yeux avec le fiel.
Quand il sentira une morsure, il se grattera,
fera tomber les taches blanches et il te verra. »
9.     Hana court à leur rencontre, tombe au cou de son fils et dit:
« Je te vois, mon enfant, je mourrai cette fois. » Les deux pleurent.
10.     Tobit sort à la porte et trébuche. Son fils court à sa rencontre.
11.     Il étreint son père, répand sur ses yeux le fiel et dit:
« Aie confiance, mon père ! »
12.     Et c’est quand il ressent une morsure, il gratte ses yeux,
les taches blanches des coins de ses yeux se pèlent.
13.     Il voit son fils, tombe à son cou, pleure et dit:
14.     « Tu es béni, toi, Elohîms, ton nom est béni en pérennité
et bénis tous les messagers consacrés,
oui, tu m’as châtié et tu me matricies:
voici, je vois Tobyah mon fils.
15.     Son fils vient, joyeux, et rapporte à son père
les hauts faits survenus pour lui en Madaï.
16.     Tobit sort à la rencontre de sa bru.
Joyeux, il bénit Elohîms face à la porte de Ninevé.
Tous ceux qui le regardent marcher s’étonnent: oui, il voyait !
Tobit s’en émerveille en face d’eux: oui, Elohîms l’avait matricié.
17.     Quand Tobit s’avance vers Sara sa bru,
il la bénit pour dire: « En paix, ma fille, Elohîms est béni,
lui qui t’a fait venir à nous, ton père et ta mère. »
18.     C’est une joie pour tous ses frères qui sont à Ninevé,
19.     Ahiqar et Nasbas, les fils de son frère, sont avec eux.
La noce de Tobyah est fêtée sept jours dans la joie.

Chapitre 12.

Je suis Raphaél

1.     Tobit appelle Tobyah son fils et lui dit:
« Vois, mon enfant, pour le salaire de l’homme qui est allé avec toi,
il faudra lui en ajouter encore. »
2.     Il dit: « Mon père,
je ne perds rien en lui donnant la moitié de ce que j’ai apporté.
3.     Oui, il m’a fait revenir vers toi en bonne santé, il a guéri ma femme,
il a fait revenir mon argent, et même toi, il t’a guéri. »
4.     Le vieux dit: « Il le mérite. »
5.     Il appelle le Messager et lui dit:
« Prends la moitié de tout ce que vous avez apporté et va en bonne santé. »
6.     Alors il les appelle tous deux en secret et leur dit:
« Bénissez Elohîms, célébrez-le, donnez-lui grandeur,
célébrez-le aux yeux de tout vivant pour ce qu’il vous a fait.
Il est bon de célébrer Elohîms, d’exalter son nom,
de publier, avec gloire ses actes. Ne paressez pas en le célébrant !
7.     Il est bon de cacher le mystère du roi;
mais les oeuvres d’Elohîms, c’est une gloire de les découvrir.
Faites le bien et le malheur ne vous trouvera pas,
8.     Bonne est la prière avec le jeûne, la justification et le jugement.
Mieux vaut peu dans la justification que thésauriser dans l’injustice.
Mieux vaut faire justification qu’amasser de l’or.
9.     Oui, la justification sauve de la mort et absout toute faute.
Les ouvriers de la justification et du droit jugement se rassasient de vie.
10.     Les fauteurs sont les ennemis de leur propre vie.
11.     Je ne vous ferai secret d’aucune parole.
Oui, j’ai dit: Le mystère du roi, il est bon de le cacher,
mais les oeuvres de l’Elohîms, c’est une gloire de les découvrir.
12.     Maintenant, quand tu priais, toi, avec ta bru Sara,
je faisais venir la mémorisation de votre prière en face du consacré.
De même quand tu ensevelissais les morts, j’étais aussi avec toi.
13.     Quand tu n’as pas hésité à te lever,
à abandonner ton repas et à aller te préoccuper d’un mort,
tu n’étais pas caché pour moi en agissant bien, oui, j’étais avec toi.
14.     Maintenant Elohîms m’a envoyé te guérir, toi et ta bru Sara.
15.     Je suis Raphaél, l’un des sept Messagers consacrés
qui font monter les prières de ceux qui sont consacrés
et viennent en face de la gloire du consacré. »
16.     Les deux s’affolent et tombent sur leurs faces:
oui, ils frémissent.
17.     Il leur dit: « Ne frémissez pas ! Paix à vous.
Bénissez Elohîms en pérennité.
18.     Non, je ne suis pas venu de mon propre chérissement
mais par le vouloir d’Elohîms, aussi bénissez-le en pérennité.
19.     Tous les jours j’étais visible pour vous
mais je ne mangeais pas et ne buvais pas:
vous m’avez vu dans une contemplation.
20.     Maintenant, célébrez l’Elohîms: oui, je monte vers celui qui m’a envoyé.
Écrivez dans un acte tout ce qui est arrivé. »
21.     Ils se lèvent mais ils ne le voient plus.
22.     Ils célèbrent ses oeuvres, grandes et merveilleuses:
oui, un Messager de IHVH-Adonaï leur était apparu.

Chapitre 13.

Prière de Tobit

1.     Tobit, dans un transport de joie, écrit une prière pour dire:
« Elohîms, le vivant, est béni en pérennité, lui et son règne !
2.     Oui, il châtie, mais il matricie,
il fait descendre au Shéol, mais il en fait remonter:
personne n’échappe à sa main.
3.     Célébrez-le, Benéi Israël, aux yeux des nations:
oui, c’est lui qui nous a dispersés parmi elles.
4.     Montrez là sa grandeur, exaltez-le aux yeux de tout vivant,
oui, lui, notre Adôn et notre Elohîms,
lui, notre père dans les pérennités.
5.     Lui, il nous châtie pour nos fautes, mais il retourne, il nous matricie,
il nous rassemble de toutes les nations où nous avons été dispersés.
6.     Si vous retournez à lui, de tout votre coeur et de tout votre être,
pour faire la vérité en face de lui,
il retournera à vous et ne cachera pas pour vous ses faces.
7.     Voyez ce qu’il fera avec vous, célébrez-le de toute votre bouche,
bénissez l’Adôn de justice, exaltez le roi des pérennités.
8.     Moi, en terre de ma captivité, je le célèbre,
je montre sa force et sa grandeur à une nation de fauteurs.
Retournez, fauteurs, faites justice en face de lui.
Qui sait, peut-être voudra-t-il de vous et vous fera-t-il chérissement ?
9.     J’exalte mon Elohîms
et mon être célèbre le roi du ciel et chante sa grandeur.
10.     Dites-le tous et célébrez-le à Ieroushalaîm. Ieroushalaîm, ville consacrée,
il t’a châtiée pour les actes de tes fils
mais il retourne et matricie les fils des justes.
11.     Célébrez IHVH-Adonaï, oui, il est bon et béni, le roi des pérennités,
afin que de nouveau il bâtisse en toi sa tente, dans la joie.
12.     Il réjouira en toi les captifs, il aimera en toi les affligés,
pour toutes les générations de la pérennité.
13.     De nombreuses nations viendront de loin
au nom de IHVH-Adonaï, Elohîms, avec des dons en leurs mains,
des dons pour le roi du ciel,
de génération en génération, ils te donneront le chant.
14.     Honnis soient tous tes haineux;
tous tes amants seront bénis en pérennité.
15.     Réjouis-toi, exulte pour les fils des justes,
oui, ils se rassembleront, et ils béniront l’Adôn des justes.
Ô, tes amants se réjouiront en ta paix.
16.     En marche, tous ceux qui s’endeuillent pour tes châtiments,
oui ils se réjouiront en toi, en voyant toute gloire.
17.     Oui, ils seront en marche, en pérennité.
Mon être, bénis l’Elohîms, le grand.
Oui, Ieroushalaîm sera rebâtie de saphirs et d’émeraudes,
tes remparts de pierres précieuses,
tes tours et tes fortifications en or pur,
les places de Ieroushalaîm seront pavées
de commiphora, de diamants et de pierres d’Ophir.
18.     Toutes ses rues diront: Hallelou-Yah; elles louangeront pour dire:
Il est béni, Elohîms, le Sublime, de pérennité en pérennité. »

Chapitre 14.

Tobit meurt

1.     Tobit achève sa célébration.
2.     Il avait cinquante-huit ans quand il perdit ses yeux;
huit ans après il recouvra la vue.
Il fait sans cesse des justifications,
en frémissant de IHVH-Adonaï Elohîms et en le célébrant.
3.     Devenu très vieux, il appelle son fils et le fils de son fils.
Il lui dit: « Mon enfant, prends donc tes fils.
Voici j’ai vieilli, et je suis près de sortir vite de la vie.
4.     Mon enfant, va en Madaï. Oui, je crois aux paroles de Iona,
L’inspiré de Ninevé, oui elle sera détruite.
Mais en Madaï ce sera la paix plus qu’un temps.
Oui, mes frères, sur cette terre, seront dispersés
de cette bonne terre et Ieroushalaîm sera désolée,
la maison d’Elohîms y sera brûlée et dévastée pour un temps.
5.     Mais Elohîms retournera et la matriciera, il les fera retourner vers la terre
et ils bâtiront la maison, non pas comme la première
mais jusqu’à ce que se remplissent les temps du monde.
Après quoi, les captifs retourneront, ils bâtiront Ieroushalaîm en gloire.
La maison d’Elohîms sera rebâtie pour toutes les générations de pérennité
en splendeur comme l’ont dit les inspirés.
6.     Toutes les nations retourneront en vérité pour frémir de IHVH-Adonaï Elohîms.
Elles enseveliront leurs idoles.
7.     Toutes les nations béniront Elohîms,
son peuple célébrera IHVH-Adonaï qui exaltera son peuple.
Tous les amants de IHVH-Adonaï Elohîms,
dans la vérité et la justification, chériront nos frères.
8.     Maintenant, mon enfant, sors de Ninevé.
Oui, tout ce qu’en a dit Iona l’inspiré adviendra.
9.     Toi, garde la tora et les ordres, sois amant du chérissement
et juste afin que ce soit bien pour toi.
Ensevelis-moi en beauté et ta mère avec moi.
Ne demeurez plus à Ninevé.
10.     Vois, mon enfant, ce que Nadân a fait à Ahiqar qui l’avait entretenu,
comment il l’a fait venir de la lumière à la ténèbre
et comment il l’a rétribué. Ahiqar fut sauvé,
l’autre reçut sa rétribution et lui-même descendit dans la ténèbre.
Ahiqar fit chérissement et fut sauvé des pièges de la mort
dans lesquels il l’avait piégé. Nadân tomba dans le piège et fut perdu.
11.     Maintenant, mes enfants, voyez ce que fait la justification
et comment la justice sauve... »
En disant ces paroles, sur le lit, son être sort.
Il avait cent cinquante-huit ans. Ils l’ensevelissent avec honneur.
12.     Quand Hana meurt, Tobyah l’ensevelit avec son père.
Il va avec sa femme et ses fils à Ahmeta, chez Re‘ouél son beau-père.

Vieillesse de Tobyah

13.     Il vieillit dans le respect.
Il ensevelit son beau-père et sa belle-mère avec honneur.
Il hérite de ce qui était à eux et à Tobit, son père.
14.     Il meurt, âgé de cent vingt-sept ans, à Ahmeta de Madaï.
15.     Il apprend, avant sa mort, que Ninevé est perdue,
Neboukhadrèsar et Ahashvérosh l’avaient prise.
Il se réjouit, pour Ninevé, avant sa mort.