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‘Obadyah, Iona et Mikha

‘Obadyah ­ ‘Obadyah ­ Abdias

Liminaire pour ‘Obadyah

     Un volume de 21 versets, le plus court de toute la Bible. De l’auteur, nous ne savons rien, sinon que son nom signifie « Serviteur de Yah ». Quand a-t-il vécu ? Les critiques sont divisés sur ce point et situent tout ou partie de l’écrit en cause, ici ou là, entre la fin du VIIe et le Ve siècle.

     Les trois parties du court poème sont complémentaires et constituent une unité fortement structurée par la pensée, les rythmes, les images, les mots. On y trouve ce qu’on a appelé la méthode du marteau: les mêmes mots reviennent d’une manière incantatoire, comme pour enfoncer dans l’esprit l’idée qu’ils expriment.

     Abdias ne prétend rien inventer: on trouve des parallèles à sa pensée dans la littérature deutéronomique, et les ressemblances sont encore plus frappantes avec Jérémie. Qui a utilisé l’autre? N’ont-ils pas tous deux repris à un troisième auteur leurs imprécations contre Edôm ? Il est impossible de le dire. De toute façon, la seule, la véritable source de la pensée d’Abdias est, pour lui comme pour les autres, la parole de IHVH-Adonaï.



Chapitre 1.

Le très méprisé

1.     Contemplation d’‘Obadyah. Adonaï IHVH-Elohîms dit ainsi à Edôm:
Nous avons entendu une rumeur de IHVH-Adonaï;
un délégué a été envoyé parmi les nations:
« Levez-vous ! Levons-nous contre elle, à la guerre ! »
2.     Voici, petit, je te donne parmi les nations, toi, le très méprisé.
3.     Le bouillonnement de ton coeur t’a abusé.
Il demeurait aux antres du rocher, dans l’altitude de son habitat;
il disait en son coeur: « Qui me fera descendre à terre ? »
4.     Si tu te haussais comme le vautour, si parmi les étoiles tu mettais ton nid,
de là, je te ferai descendre, harangue de IHVH-Adonaï.
5.     Si des voleurs venaient à toi, des razzieurs, la nuit,
comment ! as-tu été réduite au silence ?,
ne voleraient-ils pas ce qui leur suffit ?
Si des vendangeurs venaient à toi, ne laisseraient-ils pas des grappilles ?
6.     Comment ! ils ont fouillé ‘Éssav, exhumé ses trésors !
7.     Tous les hommes de ton pacte t’ont envoyé jusqu’à la frontière.
Ils t’ont abusé, vaincu, les hommes de ta paix.
Les mangeurs de ton pain ont mis un piège sous toi:
« Il n’a pas de discernement en lui ! »
8.     N’est-ce pas en ce jour, harangue de IHVH-Adonaï,
je perds les sages d’Edôm, et le discernement sur la montagne d’‘Éssav !
9.     Tes héros s’effarent, Téimân,
si bien que l’homme de la montagne d’‘Éssav est tranché dans la tuerie.

10.     En ta violence contre ton frère Ia‘acob, le blêmissement t’a couvert.
Tu es tranché, en pérennité !
11.     Le jour où tu t’es dressé contre,
le jour où les étrangers ont capturé son armée,
les barbares sont venus à ses portes,
contre Ieroushalaîm maniant le sort;
toi aussi, tu étais comme l’un d’eux.
12.     Tu n’avais pas à voir, au jour de ton frère, au jour de son aliénation,
à te réjouir pour les Benéi Iehouda, au jour de leur perte;
à agrandir ta bouche, au jour de la détresse;
13.     à venir à la porte de mon peuple, au jour de leur calamité;
à voir, toi aussi, son malheur, au jour de sa calamité;
à te lancer contre sa vaillance, au jour de sa calamité,
14.     à te dresser au carrefour, pour trancher ses rescapés;
enfermer ses fugitifs, au jour de la détresse.

Le règne de IHVH-Adonaï

15.     Oui, le jour de IHVH-Adonaï est proche pour toutes les nations.
Il te sera fait comme tu as fait;
ta rétribution retournera contre ta tête.
16.     Oui, comme vous l’avez bue sur la montagne de mon sanctuaire,
toutes les nations boiront en permanence;
elles boiront et divagueront. Elles seront comme n’étant pas.
17.     Mais sur le mont Siôn ce sera le sauvetage: il est sacré.
La maison de Ia‘acob héritera de ses héritages.
18.     La maison de Ia‘acob est un feu, la maison de Iosseph une flamme,
la maison d’‘Éssav, de la paille. Ils l’allument, elle les dévore.
Il ne sera pas de vestiges à la maison d’‘Éssav. Oui, IHVH-Adonaï a parlé.
19.     Ceux du Nèguèb hériteront la montagne d’‘Éssav;
et la plaine, les Pelishtîm. Ils hériteront le champ d’Èphraîm,
le champ de Shomrôn, et Biniamîn, le Guil‘ad.
20.     L’exil de cette armée des Benéi Israël, des Kena‘anîm jusqu’à Sorphat,
l’exil de Ieroushalaîm qui est en Sepharad hériteront les villes du Nèguèb.
21.     Les sauveurs monteront au mont Siôn pour juger le mont ‘Éssav.
Pour IHVH-Adonaï, c’est le règne !

Iona ­ Iona ­ Jonas

Liminaire pour Iona

     Nous avons dans ce petit volume un exemple parfait des méthodes d’écriture employées par les Hébreux. Le style semble être celui d’un scénario de film. Chaque mot indique une action, illustre un geste. Rien d’inutile dans ce texte écrit pour édifier, avec une maîtrise; une évidence, une objectivité, difficilement imitables. L’effet le plus profond de l’oeuvre est sans doute obtenu par la correspondance parfaite des deux missions dont est fait le récit. Il y a en effet un exact parallélisme entre les deux. Dans les deux parties du diptyque, l’auteur a soin d’employer exactement les mêmes mots au même endroit, compte tenu des nécessités du récit, en introduisant çà ou là un « savant désordre » qui ajoute encore à la fascination exercée par le texte. Tout, en effet, est mis en oeuvre pour séduire: l’aventure d’un voyage lointain qui devait mener jusqu’à Tarshish, port situé peut-être non loin de Gibraltar, la tempête, le « suspense » permanent ménagé avec art. Qu’adviendra-t-il de Iona, « Palombe », des marins, du roi et des habitants de Ninive ? Et dans les deux cas une solution miraculeuse intervient, celle du poisson, celle du ricin, dans lesquelles s’affirme la toute-puissance de IHVH-Adonaï, et qui va permettre l’heureuse conclusion de l’histoire.


Chapitre 1.

La fuite

1.     Et c’est la parole de IHVH-Adonaï à Iona bèn Amitaï pour dire:
2.     « Lève-toi ! Va à Ninevé, la grande ville. Crie contre elle.
Oui, leur mal monte en face de moi. »
3.     Iona se lève pour s’enfuir à Tarshish loin des faces de IHVH-Adonaï.
Il descend à Iapho et trouve un navire en partance pour Tarshish.
Il donne sa paye et descend pour venir avec eux,
vers Tarshish, loin des faces de IHVH-Adonaï.
4.     IHVH-Adonaï soulève un grand souffle sur la mer.
Et c’est une grande tempête sur la mer. Le navire pense être brisé.
5.     Les marins frémissent. Ils clament, chaque homme vers ses Elohîms.
Ils projettent les objets du navire dans la mer pour s’en alléger.
Iona descend aux soutes du vaisseau. Il se couche et s’endort.
6.     Le grand navigateur s’approche de lui et lui dit:
« Qu’as-tu, endormi ? Lève-toi ! Crie vers ton Elohîms.
Peut-être l’Elohîms se ravisera-t-il pour nous,
et nous ne serons pas perdus. »
7.     Ils se disent, chaque homme à son compagnon:
« Allons, faisons tomber les sorts !
Sachons à cause de qui ce malheur est sur nous ! »
Ils font tomber les sorts, et le sort tombe sur Iona.
8.     Ils lui disent: « Rapporte-nous donc pourquoi ce malheur est sur nous.
Quel est ton métier ? D’où viens-tu ? Quelle est ta terre ?
De quel peuple es-tu, toi ? »
9.     Il leur dit: « Moi-même, un ‘Ibri.
Moi, je frémis de IHVH-Adonaï, l’Elohîms des ciels,
lui qui a fait la mer et le sec. »
10.     Les hommes frémissent d’un grand frémissement.
Ils lui disent: « Qu’as-tu fait ? »
Oui, les hommes savaient qu’il fuyait en face de IHVH-Adonaï.
Oui, il le leur avait rapporté.
11.     Ils lui disent:
« Que te ferons-nous pour que la mer se taise pour nous ? »
Oui, la mer va et tempête.
12.     Il leur dit: « Portez-moi et jetez-moi à la mer.
La mer se taira pour vous. Oui, moi, je le sais,
cette grande tempête est contre vous à cause de moi. »
13.     Les hommes rament pour retourner vers le sec; mais ne le peuvent,
oui, la mer va et la tempête contre eux.
14.     Ils crient vers IHVH-Adonaï, ils disent: « Holà, IHVH-Adonaï !
Ne soyons donc pas perdus pour l’être de cet homme.
Ne donne pas contre nous un sang innocent !
Oui, toi, IHVH-Adonaï, quand tu le désires, tu agis ! »
15.     Ils portent Iona et le jettent à la mer.
La mer arrête sa fureur.
16.     Les hommes frémissent d’un grand frémissement, de IHVH-Adonaï.
Ils sacrifient un sacrifice pour IHVH-Adonaï. Ils vouent des voeux.

Chapitre 2.

Le poisson

1.     IHVH-Adonaï députe un grand poisson pour engloutir Iona.
Et c’est Iona dans les entrailles du poisson, trois jours et trois nuits.
2.     Iona prie IHVH-Adonaï, son Elohîms, dans les entrailles du poisson.
3.     Il dit: « J’ai crié dans ma détresse vers IHVH-Adonaï; il me répond.
Du ventre du Shéol, j’ai appelé; tu entends ma voix.
4.     Tu m’as jeté dans un gouffre au coeur des mers, un fleuve m’entoure.
Tous tes brisants, tes vagues, ont passé sur moi.
5.     Et moi, j’ai dit: Je suis répudié loin de tes yeux;
mais j’ai continué à regarder le palais de ton sanctuaire.
6.     Les eaux me cernent jusqu’à l’être, l’abîme m’entoure, le jonc bande ma tête.
7.     Aux entrailles des monts, je suis descendu.
La terre, ses verrous sont contre moi, en pérennité !
Mais tu fais monter ma vie de la fosse, IHVH-Adonaï, mon Elohîms.
8.     Quand mon être s’enveloppe sur moi, je mémorise IHVH-Adonaï;
ma prière vient vers toi, au palais de ton sanctuaire.
9.     Les conservateurs de fumées vaines abandonnent leur chérissement.
10.     Mais moi, à la voix de merci, je sacrifie pour toi;
je paie ce que j’ai voué pour le salut de IHVH-Adonaï. »
11.     IHVH-Adonaï le dit au poisson, et il vomit Iona sur le sec.

Chapitre 3.

La mission

1.     Et c’est la parole de IHVH-Adonaï à Iona, une deuxième fois, pour dire:
2.     « Lève-toi, va à Ninevé, la grande ville.
Crie-lui le cri dont moi-même je t’ai parlé. »
3.     Iona se lève et va à Ninevé, selon la parole de IHVH-Adonaï.
Ninevé était une grande ville d’Elohîms, un aller de trois jours !
4.     Iona commence par entrer dans la ville, un aller d’un jour;
il crie et dit: « Encore quarante jours et Ninevé sera bouleversée ! »
5.     Les hommes de Ninevé adhèrent à Elohîms.
Ils proclament un jeûne et revêtent des sacs,
de leurs grands à leurs petits.
6.     La parole touche le roi de Ninevé.
Il se lève de son trône, fait passer sa cape loin de lui,
se couvre d’un sac et s’assoit sur la cendre.
7.     Il le clame et dit à Ninevé, de la part du roi et de ses grands,
pour dire: « Que l’humain, la bête, le bovin, l’ovin
ne goûtent rien, ne paissent pas et ne boivent pas d’eau.
8.     Que l’humain et la bête se couvrent de sacs,
qu’ils crient vers l’Elohîms avec force,
qu’ils retournent, chaque homme, de sa mauvaise route,
de la violence qui est en leurs paumes.
9.     Qui sait ? L’Elohîms retournera et se réconfortera;
il retournera de la brûlure de sa narine et nous ne serons pas perdus. »
10.     L’Elohîms voit leurs actes:
oui, ils sont retournés de leur mauvaise route.
Elohîms les réconforte du malheur
qu’il avait parlé de faire contre eux. Il ne le fait pas.

Chapitre 4.

Le ricin

1.     Cela fait mal à Iona, grand mal, et le brûle.
2.     Il prie IHVH-Adonaï et dit: « Holà, IHVH-Adonaï,
n’était-ce pas ma parole, tant que j’étais sur ma glèbe ?
J’avais anticipé sur cela en fuyant vers Tarshish.
Oui, je savais que tu es un Él graciant et matriciel, toi,
long de narines, multiple en chérissement, et qui réconforte du malheur.
3.     Mais maintenant, IHVH-Adonaï, prends-moi donc mon être !
Oui, ma mort sera meilleure que ma vie. »
4.     IHVH-Adonaï dit: « Est-ce bien, que cela te brûle ? »
5.     Iona était sorti de la ville et habitait au levant de la ville.
Il s’était fait là une cabane et habitait dessous, à l’ombre,
jusqu’à voir ce qui en sera de la ville.
6.     IHVH-Adonaï députe un ricin; il monte au-dessus de Iona,
pour faire une ombre sur sa tête et le secourir dans son malaise.
Iona se réjouit du ricin, une grande joie.

7.     L’Elohîms députe un capricorne à la montée de l’aube, le lendemain.
Il frappe le ricin, qui sèche.
8.     Et c’est quand brille le soleil,
Elohîms députe du Levant un souffle caniculaire.
Le soleil frappe la tête de Iona, qui s’évanouit.
Il demande pour son être de mourir et dit:
« Ma mort sera meilleure que ma vie. »
9.     Elohîms dit à Iona: « Était-ce bien que cela te brûle, pour un ricin ? »
Il dit: « Cela m’a bien brûlé, jusqu’à la mort. »
10.     IHVH-Adonaï dit: « Toi, tu es exorable envers un ricin,
pour lequel tu n’as pas peiné, que tu n’as pas fait grandir;
il était le fils d’une nuit, et fils d’une nuit il a péri.
11.     Et moi, je ne serais pas exorable envers Ninevé, la grande ville,
où existent plus de douze myriades d’humains
qui ne connaissent ni leur droite ni leur gauche ?
Et la bête est multiple... »


Liminaire pour Mikha

     Le nom de Mikha (Michée) signifie « Qui est comme Yah? » L’inspiré est originaire de Morèshèt-Gat, près de Lakhish, et donc en Juda. Il vit à l’époque troublée des rois Jotam, Achaz et Ezéchias. Ce jeune contemporain d’Isaïe fut sans doute le témoin horrifié de la campagne d’Ashour contre Gat et Ashdod (733). Il a vu la chute de Shomrôn (Samarie) et l’exil imposé au royaume du Nord (722). Il faut relire 2 R 20-22 pour mieux comprendre la signification des harangues de Michée et voir dans quelles circonstances son génie se donne libre cours.

     Les sept chapitres de l’ouvrage comportent trois thèmes majeurs: le premier est celui d’une mise en accusation d’Israël (ch. 1-3); le deuxième fait contrepoint et annonce ce que sera « l’après-des-jours »: le châtiment des nations et le règne de Siôn (4-5); le thème final, enfin, marie les menaces aux paroles de réconfort et d’espoir (6-7).

     Sur la haute cime où il se situe, Michée s’écriait, voici vingt-huit siècles ­ et il faisait en cela écho à la pensée d’Isaïe ­: Ils casseront leurs épées en socs, leurs lances en serpes. Ils ne porteront plus l’épée, nation contre nation et n’apprendront plus la guerre (4,3). Cri de poète ? Chacun sait aujourd’hui que cet ordre prophétique conditionne très précisément la survie des mondes.



Chapitre 1.

Comme le hibou

1.     Parole de IHVH-Adonaï qui était à Mikha de Morèshèt,
aux jours de Iotâm. Ahaz, Hizqyahou, rois de Iehouda,
ce qu’il a contemplé sur Shomrôn et Ieroushalaîm.

2.     Entendez, peuples, eux tous ! Sois attentive, terre et sa plénitude !
Adonaï IHVH-Elohîms est contre vous, en témoin;
Adonaï, au palais de son sanctuaire.
3.     Oui, voici, IHVH-Adonaï sort de son lieu; il descend, il foule les tertres de la terre.
4.     Les montagnes fondent sous lui, les vallées se fendent,
comme la cire en face du feu, comme des eaux qui giclent sur une pente.

5.     Par la carence de Ia‘acob, tout cela, par la faute de la maison d’Israël !
Qui est la carence de Ia‘acob ? N’est-ce pas Shomrôn ?
Et qui, les tertres de Iehouda ? N’est-ce pas Ieroushalaîm ?
6.     Je mettrai Shomrôn en champ d’éboulis, en plantations de vignobles.
Je ferai gicler ses pierres dans le val; je découvrirai ses fondations.
7.     Toutes ses sculptures seront cassées; toutes ses comptées, incinérées au feu.
Je mettrai tous ses fétiches en désolation.
Oui, elle a amassé des comptées de putain;
elles retourneront aux comptées de putain.
8.     Sur cela, je me lamente, je geins, je vais déchaux et nu.
Je fais une lamentation comme les chacals, un deuil, comme le hibou.

9.     Oui, son coup est pernicieux; oui, il a été jusqu’en Iehouda,
il a atteint la porte de mon peuple, Ieroushalaîm.
10.     Ne le rapportez pas à Gat, ne pleurez pas, ne pleurez pas !
À Béit-‘Aphra, je me tords dans la poussière.
11.     Passe, habitante de Shaphir, blême nudité.
L’habitante de Saanân ne sort pas.
Lamentation à Béit-ha-Ésèl; il prend parmi vous sa station.
12.     Oui, elle est malade pour son bien, l’habitante de Marot,
car le mal de IHVH-Adonaï descend à la porte de Ieroushalaîm.
13.     Attelle le destrier au chariot, habitante de Lakhish !
L’en-tête de la faute est à la fille Siôn.
Oui, en toi se trouvent les carences d’Israël !
14.     Aussi, tu donneras des dots pour Morèshèt Gat,
les maisons d’Akhzib, à la déception des rois d’Israël.
15.     Encore l’héritier ! Je le fais venir contre toi,
habitante de Marésha ! La gloire d’Israël viendra jusqu’en ‘Adoulâm.
16.     Tonsure-toi, rase-toi, pour les fils de tes délices !
Élargis ta calvitie comme un vautour ! Oui, ils sont exilés loin de toi.

Chapitre 2.

Les ouvriers du mal

1.     Hoïe ! Calculateurs de fraude, ouvriers du mal sur leurs couches !
Ils agiront à la lumière du matin; oui, le pouvoir existe en leur main.
2.     Ils convoitent les champs et les spolient, les maisons et les raflent.
Ils pressurent le brave et sa maison, l’homme et sa possession.
3.     Aussi, IHVH-Adonaï dit ainsi: Me voici ! Je pense contre ce clan un malheur
dont vous ne retirerez pas vos cous, vous n’irez pas altiers.
Oui, c’est le temps du malheur !
4.     En ce jour, l’exemple se portera contre vous,
la plainte plaintive, la complainte.
Il dit: « La razzia ! Nous avons été razziés !
Il a troqué la part de mon peuple !
Quoi ? Il m’a retiré nos champs pour les répartir aux renégats ? »
5.     Aussi, il ne sera pas pour toi de jeteur du cordeau
pour le sort, au rassemblement de IHVH-Adonaï.

6.     Ne jactez pas ! Mais ils jactent !
Ils ne jacteront pas pour ceux-là ! Il ne reculera pas malgré les opprobres !
7.     Maison de Ia‘acob, le dire ?
Est-il court, le souffle de IHVH-Adonaï, si tels sont ces agissements ?
Mes paroles seront bonnes pour qui va droit.
8.     Hier, mon peuple en ennemi s’est rebiffé.
Ouvertement, vous dépouillez la robe et le manteau,
faisant de ceux qui passaient en sécurité des rescapés d’une guerre.
9.     Vous expulsez la femme de mon peuple hors de la maison de ses délices.
Vous la prenez sur ses nourrissons, avec ma splendeur, en pérennité.
10.     Levez-vous ! Allez ! Non, ce n’est pas le repos !
À cause de sa contamination,
elle vous corrompra d’une corruption rapide.
11.     Si un homme va dans le souffle et trompe par mensonge:
« Je fais jacter pour toi le vin et la liqueur ! »
mais c’est lui que ce peuple fait jacter.

12.     Je te réunirai, je te réunirai, Ia‘acob, toi tout entier !
Je grouperai, je grouperai le reste d’Israël !
Ensemble, je les mettrai comme des ovins en enclos,
comme un troupeau au milieu des ovins en enclos,
comme un troupeau au milieu de son maquis. Ils s’agiteront, les humains !
13.     Il monte en face d’eux, l’ébrécheur; il fait brèche et passe.
Ils sortent par la porte, et leur roi passe en face d’eux, IHVH-Adonaï à leur tête.

Chapitre 3.

Les mangeurs de chair

1.     Je dis: Écoutez donc, têtes de Ia‘acob,
alcades de la maison d’Israël !
N’était-ce pas à vous de connaître le jugement ?
2.     Haïsseurs du bien, amants du mal,
spoliateurs de leur peau sur eux, de leur chair sur leurs os,
3.     eux qui ont mangé de la chair de mon peuple
et les ont dépouillés de leur peau !
Ils ont reséqué leurs os, ils les partagent comme s’ils étaient dans un pot,
comme de la viande dans un plat !
4.     Alors ils clameront vers IHVH-Adonaï; il ne leur répondra pas.
Il cachait ses faces devant eux, en ce temps-là,
quand ils méfaisaient avec leurs agissements.
5.     Ainsi dit IHVH-Adonaï sur les inspirés qui font divaguer mon peuple:
Les mordeurs de leurs dents crient: « Paix ! »
Et ceux qui ne donnent rien à leur bouche
consacrent pour lui: « Guerre ! »
6.     Ainsi c’est la nuit pour vous, non la contemplation, la ténèbre de la magie.
Le soleil décline sur les inspirés, et sur eux le jour s’assombrit.
7.     Les contemplatifs blêmissent, les magiciens sont atterrés,
tous enveloppent leur moustache: non ! il n’est pas de réponse d’Elohîms !
8.     Cependant, moi-même je me suis rempli de force,
avec le souffle de IHVH-Adonaï, le jugement, l’héroïsme,
pour rapporter à Ia‘acob sa carence, à Israël sa faute.

9.     Entendez donc cela, têtes de la maison de Ia‘acob,
alcades de la maison d’Israël !
Ils abominent le jugement, ils entortillent toute droiture.
10.     Ils bâtissent Siôn dans le sang, Ieroushalaîm dans la forfaiture !
11.     Ses têtes jugent au pot-de-vin,
ses desservants enseignent contre un prix,
ses inspirés charment contre de l’argent;
ils s’appuient sur IHVH-Adonaï pour dire:
« IHVH-Adonaï n’est-il pas en nos entrailles ?
Le malheur ne viendra pas sur nous ! »
12.     Aussi, à cause de vous, Siôn en champ sera labourée,
Ieroushalaîm en éboulis, le mont de la Maison en tertres de forêt.

Chapitre 4.

La boiteuse et la bannie

1.     Et ce sera dans l’après-des-jours,
le mont de la Maison de IHVH-Adonaï sera ferme en tête des monts,
plus élevé que les collines, et les peuples afflueront vers lui.
2.     Les nations iront nombreuses et diront:
« Allez ! Montons vers le mont de IHVH-Adonaï,
vers la maison de l’Elohîms de Ia‘acob.
Il nous enseignera ses routes, et nous irons dans ses voies. »
Oui, de Siôn sortira la tora, et la parole de IHVH-Adonaï de Ieroushalaîm.
3.     Il jugera des peuples multiples;
il exhortera des nations vigoureuses jusqu’au loin.
Ils casseront leurs épées en socs, leurs lances en serpes.
Ils ne porteront plus l’épée, nation contre nation,
et n’apprendront plus la guerre.
4.     Ils habiteront, chaque homme sous sa vigne et sous son figuier,
sans perturbateur. Oui, la bouche de IHVH-Adonaï Sebaot a parlé.
5.     Oui, tous les peuples iront, chaque homme au nom de ses Elohîms.
Et nous, nous irons au nom de IHVH-Adonaï,
notre Elohîms, en pérennité, à jamais.
6.     En ce jour, harangue de IHVH-Adonaï, je réunirai la boiteuse et la bannie;
je les grouperai avec celui à qui j’avais fait du mal.
7.     Je mettrai la boiteuse avec le reste, et l’épuisée en nation vigoureuse.
IHVH-Adonaï régnera sur eux au mont Siôn, maintenant et jusqu’en pérennité.
8.     Toi, tour du troupeau, ‘Ophèl, fille de Siôn, jusqu’à toi il surgit et vient,
le gouvernement premier, la royauté de la fille de Ieroushalaîm.
9.     Maintenant, pourquoi ovationnes-tu d’ovations ?
Le roi n’est-il plus chez toi, a-t-il perdu tes conseillers ?
Oui, le spasme t’a saisie comme une parturiente !
10.     Sois en spasmes, convulse-toi, fille Siôn, comme une parturiente !
Oui, maintenant, tu sortiras de la cité,
tu demeureras au champ, tu viendras jusqu’à Babèl.
Mais, là, tu seras secourue;
là, IHVH-Adonaï te rachètera de la paume de tes ennemis.
11.     Maintenant, ils sont réunis contre toi, les peuples multiples qui disent:
« Elle est maculée ! Nos yeux contemplent Siôn ! »
12.     Mais eux ne pénétraient pas les pensées de IHVH-Adonaï;
ils ne discernaient pas son conseil !
Oui, il les groupe comme une gerbe de son aire !
13.     Lève-toi, et foule, fille Siôn !
Oui, je mettrai en fer ta corne; tes sabots, je les mettrai en bronze.
Tu pulvériseras des peuples multiples;
tu interdiras pour IHVH-Adonaï leurs profits et leur richesse,
pour l’Adôn de toute la terre.
14.     Maintenant, attroupe-toi, fille de troupe !
Il a mis contre nous le siège.
D’un sceptre, ils frappent à la joue le juge d’Israël.

Chapitre 5.

Le gouverneur

1.     Et toi, Béit Lèhèm Èphrata,
trop jeune pour être parmi les milliers de Iehouda,
de toi il sortira afin d’être pour moi le gouverneur d’Israël.
Ses origines antiques sont aux jours de pérennité.
2.     Aussi, il les donnera, jusqu’au temps où la parturiente enfantera;
et le reste de ses frères retournera aux Benéi Israël.
3.     Il se dressera, les fera paître avec l’énergie de IHVH-Adonaï,
au génie du nom de IHVH-Adonaï, son Elohîms; et ils seront rétablis !
Oui, il grandira alors jusqu’aux confins de la terre.
4.     Et ce sera la paix. Oui, quand Ashour viendra contre notre terre,
quand il foulera nos châteaux,
nous susciterons contre lui sept pâtres et huit princes d’humains.
5.     Et ils pâtureront la terre d’Ashour à l’épée,
la terre de Nimrod aux couperets. Il le secourra contre Ashour,
s’il venait contre notre terre, s’il foulait nos frontières.
6.     Le reste de Ia‘acob, aux entrailles de peuples multiples,
sera comme une rosée de IHVH-Adonaï, comme des giboulées sur un gazon;
il n’espérera pas en l’homme, il n’aspirera pas aux fils de l’humain.
7.     Et ce sera le reste de Ia‘acob, parmi les nations,
à l’entraille de peuples multiples,
comme un lion parmi les bêtes de la forêt,
comme un lionceau parmi les troupeaux d’ovins:
quand il passe, il piétine, lacère, et pas de sauveteur !
8.     Tu brandiras ta main contre tes oppresseurs,
et tous tes ennemis seront tranchés.

9.     Et ce sera en ce jour, harangue de IHVH-Adonaï,
je trancherai tes chevaux de tes entrailles, je perdrai tes chariots;
10.     je trancherai les villes de ta terre, je casserai toutes tes forteresses.
11.     Je trancherai les sorcelleries de ta main;
et les augures ne seront plus pour toi.
12.     Je trancherai tes sculptures, tes stèles de tes entrailles,
tu ne te prosterneras plus devant l’oeuvre de tes mains,
13.     je lâcherai tes Ashéras de tes entrailles, j’exterminerai tes adversaires.
14.     Avec narine et fièvre je ferai la vengeance,
contre les nations qui n’auront pas entendu.

Chapitre 6.

La querelle de IHVH-Adonaï

1.     Entendez donc ce que IHVH-Adonaï dit:
« Lève-toi, querelle les monts. Les collines entendront ta voix. »
2.     Entendez, montagnes, la querelle de IHVH-Adonaï,
fondements pérennes de la terre !
Oui, la querelle de IHVH-Adonaï avec son peuple: il admoneste Israël !
3.     « Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je excédé ? Réponds-moi !
4.     Oui, je t’ai fait monter de la terre de Misraîm;
je t’ai racheté de la maison des serfs;
j’ai envoyé en face de toi Moshè, Aarôn et Miriâm.
5.     Mon peuple ! Mémorise donc !
Qu’a-t-il conseillé, Balaq, roi de Moab ?
Et que lui a-t-il répondu, Bil‘âm bèn Be‘or,
depuis Shitîm jusqu’à Guilgal,
pour connaître les justifications de IHVH-Adonaï ?
6.     ­ Avec quoi accueillerai-je IHVH-Adonaï,
me courberai-je devant l’Elohîms, l’altier ?
L’accueillerai-je avec des montées, avec des veaux d’un an ?
7.     IHVH-Adonaï veut-il des milliers de béliers, des myriades de torrents d’huile ?
Donnerai-je mon aîné pour ma carence,
le fruit de mon ventre pour la faute de mon être ?
8.     ­ Il t’a rapporté, humain, ce qui est bien, ce que IHVH-Adonaï demande de toi,
seulement rendre le jugement, l’amour du chérissement,
aller humblement avec ton Elohîms. »

Les trésors du crime

9.     La voix de IHVH-Adonaï crie à la ville, l’efficacité frémit à ton nom.
Entendez le bâton, et qui l’assigne.
10.     Existent-ils encore dans la maison du criminel, les trésors du crime,
l’épha amaigrie, exaspérante ?
11.     Gagnerai-je aux balances du crime,
avec, dans sa bourse, les pierres de la duperie ?
12.     Ses riches se remplissent de violence, ses habitants parlent le mensonge,
leur langue est duperie dans leur bouche !
13.     Moi aussi, je te frappe, douloureusement, je te désole pour tes fautes.
14.     Tu manges sans te rassasier, tu t’es intoxiquée en tes entrailles.
Tu recules, mais ne t’échappes pas;
celui qui s’échappe, je le donnerai à l’épée.
15.     Tu sèmeras, mais ne moissonneras pas;
tu fouleras l’olive, mais ne te frictionneras pas d’huile;
et du moût, mais tu ne boiras pas de vin !
16.     Mais les règles d’‘Omri sont conservées, toute l’action de la maison d’Ahab.
Vous allez avec leurs conseils,
pour que je vous donne à la désolation, ses habitants au persiflage.
Vous portez la flétrissure de mon peuple.

Chapitre 7.

L’égarement des guetteurs

1.     À moi les alalas ! Oui, j’étais comme les récolteurs, l’été,
comme aux grappillages de la vendange.
Pas une grappe à manger; mon être désirait ses prémices.
2.     Le fervent est perdu sur terre, pas un homme n’est droit.
Tous s’embusquent pour les sangs,
chaque homme chasse son frère dans les rets.
3.     Pour le mal, ils excellent à deux paumes:
le chef quémande, le juge est au tarif,
le grand parle du dam de son être et ils dépravent.
4.     Leur bonté est comme celle de la morelle,
le droit est pire que barbelé.
Le jour de tes guetteurs, ta sanction viendra.
Alors, ce sera leur égarement.
5.     N’adhérez pas au compagnon, ne vous assurez pas auprès de l’alouph.
Garde l’ouverture de ta bouche devant celle qui couche sur ton sein.
6.     Oui, le fils avilit le père, la fille se dresse contre sa mère,
la bru contre sa belle-mère.
Les ennemis de l’homme sont les hommes de sa maison.
7.     Moi, je guette IHVH-Adonaï, je souhaite l’Elohîms de mon salut.
Mon Elohîms m’entendra.
8.     Ne te réjouis pas pour moi, mon ennemie !
Oui, je suis tombé, je me relève.
Oui, j’habitais les ténèbres: IHVH-Adonaï est pour moi lumière !
9.     Je porte la fulmination de IHVH-Adonaï, oui, j’ai fauté contre lui,
jusqu’à ce qu’il querelle en ma querelle et fasse mon jugement.
Il me fera sortir à la lumière, je verrai sa justification.
10.     Mon ennemie le verra, le blêmissement la couvrira, elle qui me disait:
« Où est-il IHVH-Adonaï, ton Elohîms ? »
Mes yeux la verront; alors elle sera piétinée comme le limon des allées.

Des prodiges

11.     Le jour de bâtir ta clôture, ce jour, il s’éloignera fort.
12.     Ce jour viendra jusqu’à toi, lui,
depuis Ashour et les villes de Masor, depuis Masor jusqu’au Fleuve;
de la Mer à la Mer, du Mont au Mont.
13.     Et la terre sera en désolation sur ses habitants,
pour fruit de leurs agissements.

14.     Fais paître ton peuple avec ton rameau,
le troupeau de ta possession, qui demeure solitaire.
Dans la forêt comme au milieu d’un verger,
ils pâtureront au Bashân et en Guil‘ad, comme aux jours de pérennité.
15.     Comme aux jours de ton exode de la terre de Misraîm,
fais-nous voir des prodiges.
16.     Les nations verront, elles blêmiront de tout leur héroïsme.
Ils mettront la main sur la bouche, leurs oreilles seront sourdes.
17.     Ils lécheront la poussière comme le serpent,
comme les rampants de la terre.
Ils s’irriteront hors de leurs clôtures,
ils trembleront de IHVH-Adonaï notre Elohîms, ils frémiront de toi.

18.     Quel Él est comme toi, supportant le tort
et passant sur la carence du reste de sa possession !
Il ne renforce pas à jamais sa narine:
oui, il désire le chérissement.
19.     Il retournera, il nous matriciera, il ligaturera nos torts.
Tu jetteras dans le gouffre de la mer toutes leurs fautes.
20.     Tu donneras la vérité à Ia‘acob, le chérissement à Abrahâm,
ce que tu as juré à nos pères dès les jours d’antan.