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Èstér Grec

Esther ­ Èstér

Liminaire pour Èstér grec

     Alors que le texte hébreu d’Èstér n’offre aucun caractère religieux (IHVH-Adonaï n’y est même pas nommé, sauf par allusion en 4,14), les additions que l’on trouve dans la verion grecque de l’ouvrage (ici en caractères courants), ont voulu remédier à ce manque, principalement en introduisant des prières et des invocations dans le texte hébreu (en caractères italiques).


Chapitre 0.

Le rêve de Mordekhaï

A.     En l’an deux du règne du grand roi Ahashvérosh, le premier Nissân,
Mordekhaï bèn Iaïr bèn Shim‘i bèn Qish de la branche de Biniamîn,
B.     un homme, un Iehoudi, qui habite Shoushân, la capitale,
un homme important en service à la cour du roi, fait un rêve.
C.     Il était de l’exil qu’avait exilé Neboukhadrèsar, roi de Babèl,
de Ieroushalaîm avec Yekhonyah, roi de Iehouda.
D.     Voici son rêve: voix, fracas, tonnerre,
séisme, bouleversement sur terre.
E.     Et voici, deux grands serpents apparaissent,
les deux prêts à la guerre. Leur voix se fait entendre fort.
F.     À leur voix, tous les peuples se préparent au combat
pour guerroyer contre le peuple des justes.
G.     Et voici, jour de ténèbre, obscurité, tourment, souffrance,
angoisse, détresse, grand égarement sur la terre.
H.     Le peuple des justes, tout tremblant de peur,
face au malheur se prépare à la mort.
Ils crient vers IHVH-Adonaï Elohîms.
I.     À leur cri, voici, un grand fleuve,
des eaux abondantes sortent d’une petite source.
K.     Le soleil brille et c’est la lumière.
Les humbles se redressent, ils dévorent les glorieux.
L.     Mordekhaï se réveille du rêve qu’il avait contemplé
et de ce que IHVH-Adonaï projetait de faire. Il garde la parole en son coeur.
De toute sa force, jusqu’à la nuit, il cherche à comprendre.

Le complot découvert

M.     Mordekhaï dort dans la cour du roi avec Bigtân et Tèrèsh, deux eunuques du roi, gardiens de la cour.
N.     Il entend leurs machinations, discerne leurs intentions,
et sait qu’ils cherchent à porter la main contre le roi Ahashvérosh.
Il le rapporte au roi.
O.     Le roi interroge les deux eunuques. Ils avouent et il les supplicie.
P.     Le roi écrit ces paroles pour mémoire,
et Mordekhaï écrit aussi au sujet de ces paroles.
Q.     Le roi nomme Mordekhaï pour servir à la cour.
Il lui donne une maison pour cela.
R.     Et c’est Hamân bèn Hamdata l’Agagui, il est glorifié aux yeux du roi.
S.     Il médite de nuire à Mordekhaï et à son peuple.

Chapitre 1.

Un festin

1.     Et c’est aux jours d’Ahashvérosh, lui, Ahashvérosh,
le régent de Hodou à Koush: cent vingt-sept cités.
2.     En ces jours où le roi Ahashvérosh siège
sur le trône de son royaume à Shoushân, la capitale,
3.     en l’an trois de son règne, il fait un festin pour tous ses chefs,
ses serviteurs, l’armée de Paras, de Madaï,
les gérontes et les chefs des cités en face de lui.
4.     Il leur montre la richesse de la gloire de son règne,
la précieuse splendeur de sa grandeur,
des jours multiples: cent quatre-vingt jours.
5.     Ces jours remplis, le roi fait, pour tout le peuple
qui se trouvait à Shoushân, la capitale, du grand au petit,
un festin de sept jours dans la cour du jardin et du pavillon du roi,
6.     écru, coton, indigo, saisis par des cordons de byssus et de pourpre,
sur des globes d’argent et des colonnes de marbre;
lits d’or et d’argent,
sur un dallage de porphyre, de marbre, de nacre, d’agate;
7.     breuvages dans des vases d’or, des vases, des vases divers,
et un vin royal, abondant comme la main du roi;
8.     une beuverie en règle, sans contrainte,
parce que ainsi le roi avait fixé à tous les grands de sa maison
de faire la volonté de chaque homme.
9.     Même Vashti, la reine, fait un festin de femmes,
dans la maison royale du roi Ahashvérosh.

La répudiation de Vashti

10.     Le septième jour, quand le coeur du roi est bien dans le vin,
il dit à Mehoumân, Bizta, Harebona, Bigta, Abagta, Zétar et Karkas,
les sept eunuques qui officient face au roi Ahashvérosh,
11.     de faire venir Vashti, la reine, face au roi, avec la couronne royale,
pour montrer aux peuples et aux chefs sa beauté:
oui, elle est bien à voir.
12.     Mais la reine Vashti refuse de venir à la parole du roi
par la main des eunuques.
Le roi écume fort. Sa fièvre s’allume en lui.
13.     Le roi dit aux sages qui connaissent les temps que telle est la parole du roi
en face de tous ceux qui connaissent la loi et le droit;
14.     ses proches, Karshena, Shétar, Admata, Tarshish,
Mèrès, Marsena, Memoukhân, les sept chefs de Paras et Madaï,
qui voient les faces du roi et siègent en premier dans le royaume:
15.     « Selon la loi, que faire, à la reine Vashti
parce qu’elle n’a pas fait ce que le roi Ahashvérosh avait dit
par la main des eunuques ? »
16.     Memoukhân dit face au roi et aux ministres:
« Ce n’est pas contre le roi seul que Vashti, la reine, a tort,
mais contre tous les chefs et contre tous les peuples
dans toutes les cités du roi Ahashvérosh.
17.     Oui, la parole de la reine sortira vers toutes les femmes,
pour rendre leurs maris méprisables à leurs yeux, quand elles diront:
« Le roi Ahashvérosh a dit de faire venir Vashti, la reine,
en face de lui, et elle n’est pas venue ! »
18.     Ce jour-là, les princesses de Paras et Madaï
qui auront entendu la parole de la reine
le diront à tous les chefs du roi. Assez de mépris et d’écume !
19.     Si c’est bien le roi, la parole royale sortira en face de lui
et sera écrite dans les lois de Paras et Madaï et ne passera pas:
Vashti ne viendra plus en face du roi Ahashvérosh.
Le roi donnera sa royauté à l’une de ses compagnes meilleure qu’elle.
20.     Le décret du roi qui sera fait sera entendu dans tout son royaume
­ oui, il est multiple ­,
et toutes les femmes donneront de l’estime à leur mari, du grand au petit. »
21.     La parole est bien aux yeux du roi et des chefs.
Le roi fait selon la parole de Memoukhân.
22.     Il envoie des actes à toutes les cités du roi, à chaque cité et cité
selon son écriture, à chaque peuple et peuple selon sa langue,
pour que tout homme soit maître dans sa maison
et y parle selon la langue de son peuple.


Chapitre 2.

Mordekhaï et Èstér

1.     Après ces paroles, quand la fièvre du roi Ahashvérosh se modère,
il se souvient de Vashti, de ce qu’elle a fait
et de ce qui a été décrété contre elle.
2.     Les adolescents du roi, ses officiants, disent:
« Qu’ils demandent pour le roi des adolescentes vierges, bien à voir.
3.     Le roi préposera des préposés dans toutes les cités de son royaume.
Ils grouperont toute adolescente, vierge, bien à voir,
à Shoushân, la capitale, dans la maison des femmes
en main de Hégaï, l’eunuque du roi,
qui garde les femmes et donne leurs onguents.
4.     L’adolescente qui plaira aux yeux du roi régnera à la place de Vashti. »
La parole plaît aux yeux du roi; il fait ainsi.
5.     Un homme, un Iehoudi, était à Shoushân, la capitale.
Son nom, Mordekhaï bèn Iaïr bèn Shim‘i bèn Qish, un homme de Iemini.
6.     Il avait été exilé de Ieroushalaîm,
dans l’exil qui avait été exilé avec Yekhonyah, roi de Iehouda,
qu’avait exilé Neboukhadrèsar, roi de Babèl.
7.     Il est le parrain de Hadassa, elle, Èstér, la fille de son oncle,
car elle n’avait ni père ni mère.
L’adolescente est belle de tournure et bien à voir.
À la mort de son père et de sa mère, Mordekhaï l’avait prise à lui pour fille.

Èstér au harem

8.     Et c’est à l’audition de la parole du roi et de sa loi,
quand de multiples adolescentes sont groupées à Shoushân, la capitale,
en main de Hégaï, Èstér est prise à la maison du roi,
en main de Hégaï, le gardien des femmes.
9.     L’adolescente plaît à ses yeux et apporte le chérissement en face de lui.
Il se hâte de lui donner ses onguents, ses parts,
et sept adolescentes de la maison du roi, aptes à lui être données.
Il la distingue en bien avec ses adolescentes dans la maison des femmes.
10.     Èstér n’avait rien rapporté sur son peuple, ni son enfantement;
oui, Mordekhaï lui avait ordonné de ne pas le rapporter.
11.     Tous les jours, Mordekhaï va en face de la cour de la maison des femmes,
pour savoir si Èstér est en paix et ce qu’il est fait d’elle.
12.     Le tour de chaque jeune fille arrive pour venir enfin vers le roi Ahashvérosh
après avoir subi la loi des femmes, douze lunaisons.
Oui, ainsi se remplissent les jours de leurs onguents:
six lunaisons dans l’huile de myrrhe,
six lunaisons dans les aromates et les onguents des femmes.
13.     Avec cela l’adolescente vient vers le roi.
Il lui est donné tout ce qu’elle dit,
pour venir avec, de la maison des femmes à la maison du roi.
14.     Le soir elle vient, et le matin elle retourne à la maison des femmes,
la deuxième, en main de Sha‘ashgaz,
l’eunuque du roi, le gardien des concubines.
Elle ne viendra plus vers le roi,
sauf si le roi la désire et si elle est criée en nom.

La reine Èstér

15.     Quand arrive le tour d’Èstér, la fille d’Abihaïl,
l’oncle de Mordekhaï, qui l’avait prise à lui pour fille,
de venir vers le roi, elle ne demande pas une parole,
sinon ce que lui avait dit Hégaï, l’eunuque du roi, le gardien des femmes.
Et c’est Èstér, la porteuse de grâce aux yeux de tous ceux qui la voient.
16.     Èstér est prise pour le roi Ahashvérosh, en sa maison royale,
la dixième lunaison, la lunaison de Tébét, en l’an sept de son règne.
17.     Le roi aime Èstér plus que toutes les femmes;
elle porte grâce et chérissement en face de lui plus que toutes les vierges.
Il met la couronne royale sur sa tête; il la fait régner à la place de Vashti.
18.     Le roi fait un grand festin pour tous ses chefs et serviteurs, le festin d’Èstér.
Il fait un allégement pour les cités, et donne des charges à main de roi.
19.     Quand les vierges sont groupées une deuxième fois,
Mordekhaï siège à la porte du roi.
20.     Èstér ne rapporte pas son enfantement ni son peuple,
comme Mordekhaï le lui avait ordonné.
Èstér fait la parole de Mordekhaï, comme lorsqu’elle était en tutelle chez lui.

Le complot

21.     En ces jours, Mordekhaï siège à la porte du roi.
Bigtân et Tèrèsh, deux eunuques du roi, gardiens du seuil, écument;
ils demandent à porter la main contre le roi Ahashvérosh.
22.     Mordekhaï connaît le propos. Il le rapporte à Èstér, la reine.
Èstér le dit au roi, au nom de Mordekhaï.
23.     Le propos est recherché et trouvé; les deux sont pendus à un arbre.
Et c’est écrit dans l’acte: « Paroles des Jours », en face du roi.

Chapitre 3.

L’oppresseur des Iehoudîm

1.     Après ces paroles, le roi Ahashvérosh fait grandir
Hamân bèn Hamdata, l’Agagui.
Il le porte et met son trône au-dessus de tous les chefs qui sont avec lui.
2.     Tous les serviteurs du roi, à la porte du roi, s’inclinent,
ils se prosternent devant Hamân; oui, le roi l’ordonne ainsi.
Or Mordekhaï ne s’incline pas, il ne se prosterne pas.
3.     Les serviteurs du roi, à la porte du roi, disent à Mordekhaï:
« Pourquoi passes-tu outre à l’ordre du roi ? »
4.     Et c’est quand ils le lui disent jour après jour
et qu’il ne les entend pas, ils le rapportent à Hamân
pour voir si les paroles de Mordekhaï tiennent;
oui, il leur avait rapporté qu’il était un Iehoudi.
5.     Hamân voit que Mordekhaï ne s’incline pas,
qu’il ne se prosterne pas devant lui.
Hamân se remplit de fièvre.
6.     Il est méprisable à ses yeux de porter la main contre Mordekhaï seul;
mais ils lui rapportent quel est le peuple de Mordekhaï.
Hamân demande à exterminer tous les Iehoudîm
de tout le royaume d’Ahashvérosh, le peuple de Mordekhaï.
7.     La première lunaison, la lunaison de Nissân,
en l’an douze du roi Ahashvérosh,
il fait tomber le Pour ­ c’est le sort ­ en face de Hamân,
jour après jour, lunaison après lunaison,
jusqu’à la douzième lunaison, c’est la lunaison d’Adar.
8.     Hamân dit au roi Ahashvérosh: « Il existe un peuple dispersé
et séparé parmi les peuples, dans toutes les cités de ton royaume.
Leurs lois diffèrent de celles de tous les peuples.
Les lois du roi, ils ne les appliquent pas. Il ne vaut rien au roi de les laisser.
9.     Si c’est bien pour le roi, il sera écrit de les perdre.
Je pèserai dix mille talents d’argent
aux mains des exécuteurs de l’ouvrage, à faire venir aux trésors du roi. »
10.     Le roi ôte de sa main sa bague et la donne
à Hamân bèn Hamdata l’Agagui, l’oppresseur des Iehoudîm.
11.     Le roi dit à Hamân: « L’argent t’est donné et le peuple
pour en faire comme bien à tes yeux. »

12.     Les actuaires du roi sont appelés à la première lunaison, le treizième jour.
Il est écrit tout ce que Hamân ordonne
aux satrapes du roi, aux pachas des cités et des cités,
aux chefs des peuples et des peuples,
cité et cité selon son écriture, peuple et peuple selon sa langue,
écrit au nom du roi Ahashvérosh, et scellé avec la bague du roi.
13.     Les actes sont envoyés en main de coureurs vers toutes les cités du roi,
pour exterminer, tuer et perdre tous les Iehoudîm,
de l’adolescent à l’ancien, marmaille et femmes, en un seul jour,
le treize de la douzième lunaison, la lunaison d’Adar, et leur butin, le piller.

La lettre

13A.     Voici le texte de la lettre: « Le grand roi Ahashvérosh
écrit ceci aux satrapes des cent vingt-sept provinces,
depuis Hodou jusqu’à Koush,
et aux chefs de districts, leurs subordonnés.
13B.     Dominant des peuples nombreux et maître de toute la terre habitée,
j’ai voulu ne pas me laisser exalter par l’orgueil du pouvoir,
mais me conduire toujours avec droiture et grâce
pour donner toujours une vie de quiétude perpétuelle
aux sujets de mon gouvernement et assurer que le royaume
soit calme et tranquille pour y circuler jusqu’au bout de ses frontières,
renouvelant la paix à laquelle aspirent tous les fils d’humains.
13C.     Quand j’ai demandé à mes conseillers
comment réaliser à fond cette parole,
Hamân, qui s’est distingué chez nous par sa sagesse et son discernement,
connu pour sa grande fidélité,
et arrivé en seconde place après les prérogatives royales,
13D.     nous a rapporté qu’un peuple malfaisant,
dispersé parmi tous les clans du monde,
séparé par ses lois de toutes les nations,
fait fi des ordres du roi afin de ne pas affermir
le régime du gouvernement que j’assure sans faille.
13E.     Nous avons donc su que seul ce peuple se conduit selon des lois étranges
en haïssant tous les hommes, transgresse nos ordres,
s’oppose à nos intérêts
et provoque de très grands maux pour que le royaume ne s’affermisse pas.
13F.     Nous avons promulgué un ordre:
oui, tous les hommes à vous désignés par les lettres de Hamân,
préposé aux affaires, et pour nous un second père,
eux avec toutes leurs femmes et leurs enfants,
seront exterminés entièrement, à la racine,
par les épées de leurs ennemis, sans pitié ni pardon,
le quatorze de la douzième lunaison, celle d’Adar, cette année,
13G.     afin qu’ils descendent dans l’Hadès, par mort violente, en un seul jour
ceux qui provoquent les malheurs, autrefois comme aujourd’hui,
et qu’ils laissent à l’avenir et à jamais
les affaires du gouvernement stables et tranquilles. »

14.     Copie de l’écrit est donnée en loi à toute cité et cité,
découverte pour tous les peuples, d’être prêts ce jour-là.
15.     Les coureurs sortent en hâte avec la parole du roi.
La loi est donné à Shoushân, la capitale.
Le roi et Hamân s’assoient pour boire; la ville de Shoushân s’égare.

Chapitre 4.

Une clameur amère

1.     Mordekhaï savait tout ce qui s’était fait.
Mordekhaï déchire ses habits, se revêt de sac et de poussière.
Il sort dans la ville. Il clame, une grande clameur amère.
2.     Il vient jusqu’en face de la porte du roi,
car il ne devait pas venir à la porte du roi en vêtement de sac.
3.     Dans chaque cité et cité, au lieu où la parole du roi et sa loi arrivent,
c’est grand deuil pour les Iehoudîm,
jeûne, pleurs, lamentation, sac, poussière étendue pour la multitude.
4.     Les adolescentes d’Èstér, ses eunuques viennent et le lui rapportent.
La reine en est fort émue.
Elle envoie des habits pour en vêtir Mordekhaï
et pour qu’il écarte son sac loin de lui. Il n’accepte pas.
5.     Èstér appelle Hatakh, un des eunuques du roi, qu’il avait placé en face d’elle.
Elle lui donne ordre de savoir: « Qu’est-ce et pourquoi ? »
6.     Hatakh sort vers Mordekhaï, vers les places de la ville, face à la porte du roi.
7.     Mordekhaï lui rapporte tout ce qui est advenu,
l’affaire de l’argent que Hamân avait dit de peser pour le trésor du roi,
contre les Iehoudîm, pour les perdre;
8.     la copie de l’écrit de la loi donnée à Shoushân pour les exterminer,
il la lui donne pour la montrer à Èstér,
pour le lui rapporter et lui ordonner de venir vers le roi
demander grâce et implorer en face de lui, pour son peuple.

Souviens-toi

8A.     « Souviens-toi des jours de ton abaissement
et comment ma main t’a nourrie.
Oui, Hamân, le second personnage du royaume,
a parlé contre nous pour nous exterminer.
8B.     Crie vers IHVH-Adonaï, parle au roi pour nous délivrer de la mort. »

9.     Hatakh vient. Il rapporte à Èstér les paroles de Mordekhaï.
10.     Èstér dit à Hatakh et l’ordonne à Mordekhaï:
11.     « Tous les serviteurs du roi et le peuple des cités du roi
savent que tout homme ou femme qui vient vers le roi
dans la cour intérieure sans être convoqué, sa loi est une:
le mettre à mort. Seul celui à qui le roi tend son sceptre d’or vit.
Et moi je n’ai pas été appelée pour venir chez le roi voici trente jours ! »
12.     Ils rapportent à Mordekhaï les paroles d’Èstér.
13.     Mordekhaï dit de répondre à Èstér:
« N’imagine pas en ton être échapper dans la maison du roi,
seule de tous les Iehoudîm.
14.     Oui, même si tu te taisais, te taisais en ce temps,
le soulagement et le sauvetage se dresseraient,
pour les Iehoudîm, d’un autre lieu.
Mais toi et la maison de ton père vous seriez perdus.
Et qui sait si ce n’est pas pour un temps semblable
que tu es arrivé au règne ? »
15.     Èstér dit de répondre à Mordekhaï:
16.     « Va, réunis tous les Iehoudîm qui se trouvent à Shoushân.
Jeûnez pour moi: ne mangez pas, ne buvez pas pendant trois jours,
nuit et jour. Moi aussi je jeûnerai ainsi avec mes adolescentes.
Ensuite, je viendrai chez le roi, ce qui n’est pas selon la loi.
Si je suis perdue, je suis perdue ! »
17.     Mordekhaï passe. Il fait tout, comme le lui a ordonné Èstér.

Mordekhaï prie

17A.     Mordekhaï prie IHVH-Adonaï en se souvenant de toutes les oeuvres de IHVH-Adonaï.
17B.     Il dit: « IHVH-Adonaï, IHVH-Adonaï, roi Sebaot, tu as tout en ton pouvoir.
Nul n’opposera une parole à ta volonté de sauver Israël.
17C.     N’as-tu pas fait le ciel et la terre, tous les prodiges qui sont sous le ciel,
toi, l’Adôn de tout ? Nul ne se dresse contre toi, IHVH-Adonaï.
17D.     Toi, tu sais tout. Tu sais que ce n’est pas par présomption,
par orgueil ni par amour de la gloire que j’ai fait cela,
ne pas me prosterner devant l’orgueilleux Hamân.
Oui, j’accepterais de lui baiser la plante des pieds pour le salut d’Israël.
17E.     Mais ce que j’ai fait, c’était pour ne pas exalter la gloire d’un humain,
au-dessus de la gloire d’Elohîms, et pour ne pas me prosterner
devant un autre que toi, Adonaï. Ce n’est pas par orgueil que j’ai agi.
17F.     Maintenant, Adonaï IHVH-Elohîms, roi, Elohîms d’Abrahâm, épargne ta nation,
oui, ils nous traquent pour nous détruire,
ils aspirent à anéantir ton antique possession.
17G.     Ne lâche pas ta part, que tu as rachetée de Misraîm.
17H.     Entends donc ma prière et agrée ta possession,
transforme notre deuil en joie,
pour que nous vivions et louangions ton nom, IHVH-Adonaï,
ne tranche pas la bouche de tes laudateurs. »
17I.     Tout Israël crie de toutes ses forces, oui, la mort est devant leurs yeux.

Èstér prie

17K.     La reine Èstér aussi se réfugie en IHVH-Adonaï, saisie par la peur de la mort.
Elle quitte les vêtements de gloire qu’elle avait
et se revêt de vêtements de mortification et de deuil.
Au lieu de parfum précieux,
elle se couvre la tête de cendre et d’ordures;
elle violente fort son corps et recouvre par les mèches de sa chevelure
tous les lieux témoins ordinaires de ses joyeuses parures.
Elle supplie IHVH-Adonaï Elohîms et dit:
17L.     IHVH-Adonaï ! Toi seul notre roi, aide-moi donc,
moi, la solitaire qui n’ai pas d’autre aide que toi,
oui, mon risque est dans ma main.
17M.     J’ai entendu, depuis le jour de ma naissance,
dans le rameau de la maison de mon père, que toi, IHVH-Adonaï,
tu as pris Israël du milieu de toutes les nations
et nos pères d’entre tous ceux qui étaient avant eux
pour qu’ils soient pour toi une possession, en pérennité,
et que tu leur fasses ce dont tu avais parlé.
17N.     Maintenant nous avons fauté, face à toi,
et tu nous as donnés en main de nos ennemis,
car nous avions louangé leurs Elohîms, toi, le juste, IHVH-Adonaï.
17O.     Maintenant notre amère servitude ne leur suffit plus:
oui, ils ont mis leurs mains dans les mains de leurs idoles
pour annuler le décret de ta bouche, pour exterminer ta possession,
fermer la bouche de tes laudateurs,
faire cesser la gloire de ta maison et de ton autel,
17P.     pour ouvrir la bouche des nations pour la louange des idoles du néant
et pour s’extasier en pérennité devant un roi de chair.
17Q.     Ne donne pas, IHVH-Adonaï, ton rameau à ceux qui ne sont pas,
qu’ils ne se jouent pas de notre chute.
Oui, retourne contre eux leur dessein,
mets en exemple celui qui nous a défiés.
17R.     Souviens-toi, IHVH-Adonaï, manifeste-toi au temps de notre angoisse,
fortifie-moi, roi des Elohîms, gouverneur de toute puissance !
17S.     Mets donc en ma bouche des paroles exactes en face du lion,
renverse son coeur pour qu’il haïsse notre ennemi,
pour le perdre et perdre les hommes de son avis.
17T.     Et nous, sauve-nous donc par ta main, aide-moi, moi, la solitaire,
qui n’ai rien d’autre que toi.
17U.     Toi, tu sais tout et sais que je hais la gloire des coupables,
oui, j’exècre le lit des incirconcis, de tout étranger.
17W.     Toi, tu connais mon destin,
oui, j’exècre le signe de mon élévation sur ma tête
les jours où je me manifeste,
je l’exècre comme un linge menstruel.
Je ne le porte jamais mes jours de repos.
17X.     Ta servante aussi n’a pas mangé à la table de Hamân,
je n’ai pas honoré les festins du roi et n’ai pas bu du vin des libations.
17Y.     Ta servante ne s’est jamais réjouie,
du jour où ils m’ont transférée ici jusqu’à présent,
si ce n’est en toi, IHVH-Adonaï, Elohîms d’Abrahâm.
17Z.     Elohîms, toi qui fortifies tout, entends donc la voix de tous les désespérés,
délivre-moi de la main des ouvriers du tourment,
délivre-moi de ma peur.

Chapitre 5.

Le sceptre d’or

1.     Et c’est le troisième jour.
1A.     Quand elle finit de prier,
elle ôte ses vêtements usuels et se revêt de majesté.
Elle se manifeste dans sa splendeur,
et crie vers Elohîms qui voit tout, le sauveur.
Elle prend deux adolescentes: sur l’une d’elles, elle s’appuie mollement.
La deuxième va derrière elle et porte sa traîne.
1B.     Elle rutile dans la plénitude de sa beauté. Ses faces irradient,
comme rayonnante d’amour, mais son coeur est serré de peur.
1C.     Elle franchit toutes les portes et s’arrête en face du roi.
Il siège sur le trône royal,
revêtu de tous les ornements de ses solennelles apparitions,
tout couvert d’or, de pierres précieuses, son aspect fait frémir fort.
1D.     Il lève ses faces embrasées de gloire et la regarde au comble de la fureur.
La reine s’effondre. L’aspect de ses faces change. Elle s’évanouit
et s’appuie sur la tête de l’adolescente qui marche devant elle.
1E.     Alors Elohîms change en douceur le souffle du roi.
Il s’affole, se lève de son trône, la prend dans ses bras;
jusqu’à ce que son souffle revienne,
il la réconforte par des paroles apaisantes et lui dit:
1F.     « Qu’as-tu, Èstér ? Je suis ton frère !
Réconforte-toi, ne meurs pas !
Oui, notre ordonnance est pour le commun des gens ! Avance ici ! »

2.     Il soulève le sceptre d’or et le pose sur son cou.
Il l’étreint et dit: « Parle-moi. »
2A.     Elle lui dit: « Je te vois, mon Adôn, tel un messager d’Elohîms:
mon coeur tremble du frémissement de ta gloire.
Oui, toi, mon Adôn, glorieux à merveille,
tes faces sont pleines de chérissements. »
2B.     En parlant, elle tombe évanouie.
Le roi s’affole et tous ses serviteurs cherchent à la ranimer.
Èstér revêt le vêtement royal.
Elle s’arrête dans la cour intérieure de la maison du roi,
devant la maison du roi.
Le roi siège sur le trône de son royaume, dans la maison du royaume,
devant l’ouverture de la maison.
2C.     Et c’est quand le roi voit Èstér, la reine, debout dans la cour,
elle porte grâce à ses yeux.
Le roi tend à Èstér le sceptre d’or qui est en sa main.
Èstér s’approche; elle touche la tête du sceptre.
3.     Le roi lui dit: « Qu’as-tu, reine Èstér ? Quelle est ta demande ?
Il te sera donné jusqu’à la moitié du royaume ! »
4.     Èstér dit: « Si c’est bien pour le roi,
le roi viendra avec Hamân aujourd’hui, au festin que je fais pour lui. »
5.     Le roi dit: « Hâtez-vous auprès de Hamân pour faire la parole d’Èstér. »
Le roi vient avec Hamân au festin qu’Èstér fait.
6.     Le roi dit à Èstér au festin de vin:
« Quelle est ta question ? Cela te sera donné.
Et quelle est ta demande ? Elle sera accordée jusqu’à la moitié du royaume. »
7.     Èstér répond et dit: « Ma question et ma demande,
8.     si j’ai trouvé grâce aux yeux du roi et si c’est bien pour le roi
de résoudre ma question et d’accorder ma demande,
que le roi vienne avec Hamân au festin que je ferai pour eux.
Demain je ferai selon la parole du roi. »
9.     Hamân sort en ce jour, joyeux, le coeur bien.
Mais quand Hamân voit Mordekhaï à la porte du roi,
qu’il ne se lève pas et ne bronche pas devant lui,
Hamân est plein de fièvre contre Mordekhaï.
10.     Hamân se maîtrise et vient à sa maison.
Il mande et fait venir ses amis, et Zèrèsh, sa femme.
11.     Hamân leur raconte la gloire de sa richesse, la multitude de ses fils,
combien le roi l’a fait grandir
et l’a porté au-dessus des chefs et des serviteurs du roi.
12.     Hamân dit: « La reine Èstér aussi n’a fait venir que moi seul
avec le roi au festin qu’elle a fait;
et demain aussi je suis invité chez elle avec le roi.
13.     Mais tout cela ne vaut rien pour moi,
tout le temps où je vois Mordekhaï, le Iehoudi, siéger à la porte du roi. »
14.     Zèrèsh, sa femme, lui dit avec tous ses amis:
« Qu’ils fassent un bois haut de cinquante coudées.
Le matin, dis-le au roi, et qu’ils y pendent Mordekhaï.
Puis viens avec le roi au festin, joyeux. »
La parole excelle en face de Hamân. Il fait le bois. »

Chapitre 6.

Le vêtement royal

1.     En cette nuit, le sommeil du roi errait.
Il dit de faire venir l’acte des mémoires « Paroles des Jours ».
2.     Il s’y trouve écrit ce que Mordekhaï avait rapporté
contre Bigtân et Tèrèsh, les deux eunuques du roi, des gardiens du seuil,
qui cherchaient à porter la main contre le roi Ahashvérosh.
3.     Le roi dit: « Qu’a-t-il été fait d’estime et de grandeur à Mordekhaï pour ceci ? »
Les adolescents du roi, ses officiants, disent:
« Pas une parole n’a été faite pour lui. »
4.     Le roi dit: « Qui est dans la cour ? »
Hamân vient dans la cour extérieure de la maison du roi
pour dire au roi de pendre Mordekhaï sur le bois qu’il avait préparé pour lui.

5.     Les adolescents du roi lui disent:
« Voici Hamân, il est debout dans la cour. » Le roi dit: « Qu’il vienne ! »
6.     Hamân vient. Le roi lui dit:
« Que faire à un homme que le roi désire honorer ? »
Hamân se dit en son coeur:
« À qui le roi désirerait-il faire honneur plus qu’à moi ? »
7.     Hamân dit au roi: « L’homme que le roi désire faire honorer,
8.     ils feront venir le vêtement royal que revêt le roi,
le cheval sur lequel le roi est monté et la couronne royale sera mise sur sa tête.
9.     Le vêtement et le cheval seront donnés
en main d’un homme des chefs du roi, des gérontes,
et ils revêtiront l’homme dont le roi désire l’honneur.
Ils le feront monter à cheval sur la place de la ville, et ils crieront en face de lui:
‹ Il est fait ainsi à l’homme que le roi désire honorer ›. »
10.     Le roi dit à Hamân: « En hâte, prends le vêtement et le cheval
ainsi que tu l’as dit, et fais ainsi à Mordekhaï le Iehoudi,
qui siège à la porte du roi.
Ne laisse pas tomber une parole de tout ce dont tu as parlé. »
11.     Hamân prend le vêtement et le cheval. Il revêt Mordekhaï.
Il le fait chevaucher sur la place de la ville.
Il crie en face de lui:
« Il sera fait ainsi à l’homme que le roi désire honorer ! »
12.     Mordekhaï retourne à la porte du roi.
Hamân se presse vers sa maison, endeuillé, la tête recouverte.
13.     Hamân raconte à Zèrèsh, sa femme, et à tous ses amis
tout ce qui lui est advenu.
Ses sages, et Zèrèsh sa femme, lui disent:
« Si Mordekhaï est de la semence des Iehoudîm,
lui en face duquel tu as commencé à tomber, tu ne pourras rien contre lui.
Oui, tu tomberas, tu tomberas en face de lui. »
14.     Ils lui parlaient encore quand arrivent les eunuques du roi.
Ils affolent Hamân pour le faire venir au festin qu’Èstér faisait.

Chapitre 7.

Quelle est ta demande ?

1.     Le roi vient avec Hamân pour boire avec la reine Èstér.
2.     Le roi dit à Èstér, le deuxième jour aussi, au festin de vin:
« Quelle est ta demande, reine Èstér. Elle te sera donnée.
Et quelle est ta requête ?
Elle te sera accordée jusqu’à la moitié du royaume. »
3.     La reine Èstér répond. Elle dit: « Si j’avais trouvé grâce à tes yeux, roi,
et si c’est bien pour le roi,
que mon être me soit donné pour ma demande
et mon peuple pour ma requête.
4.     Oui, nous avons été vendus, moi et mon peuple,
pour être exterminés, tués, perdus !
Si nous avions été vendus en tant qu’esclaves et domestiques,
je me serais tue; mais non, l’oppresseur n’évalue pas dans le dommage du roi ! »

5.     Le roi Ahashvérosh dit, il dit à la reine Èstér:
« Quel est-il, celui-là, et d’où est-il,
celui dont le coeur s’est rempli pour faire ainsi ? »
6.     Èstér dit: « L’homme, l’oppresseur, l’ennemi, c’est Hamân, ce mal ! »
Hamân est terrifié en face du roi et de la reine.
7.     Le roi dans sa fièvre se lève du festin de vin au jardinet du pavillon.
Hamân se dresse pour demander à la reine Èstér son être;
oui, il avait vu que pour lui le malheur était achevé de la part du roi.

La pendaison de Hamân

8.     Le roi retourne du jardin du pavillon à la maison du festin du vin.
Hamân tombe sur le lit où se trouvait Èstér.
Le roi dit: « Est-ce aussi pour conquérir la reine, avec moi dans la maison ? »
La parole sort de la bouche du roi. Les faces de Hamân se recouvrent.
9.     Harebona, l’un des eunuques, dit en face du roi:
« Voici aussi le bois que Hamân avait fait pour Mordekhaï,
qui a parlé pour le bien du roi.
Il se dresse dans la maison de Hamân, haut de cinquante coudées. »
Le roi dit: « Pendez-le dessus. »
10.     Ils pendent Hamân sur le bois qu’il avait préparé pour Mordekhaï.
La fièvre du roi se modère.

Chapitre 8.

La bague du roi

1.     En ce jour, le roi Ahashvérosh donne à la reine Èstér
la maison de Hamân, l’oppresseur des Iehoudîm,
et Mordekhaï vient en face du roi;
oui, Èstér lui avait rapporté qui il était pour elle.
2.     Le roi ôte sa bague qu’il avait reprise à Hamân.
Il la donne à Mordekhaï.
Èstér installe Mordekhaï dans la maison de Hamân.
3.     Èstér continue; elle parle en face du roi.
Elle tombe à ses pieds et lui demande la grâce
d’écarter le maléfice de Hamân l’Agagui
et son dessein qu’il préméditait contre les Iehoudîm.
4.     Le roi tend à Èstér le sceptre d’or. Èstér se lève et se dresse en face du roi.
5.     Elle dit: « Si c’est bien pour le roi, si j’ai trouvé grâce en face de lui,
si la parole est régulière face au roi et si je suis bien à ses yeux, moi,
il sera écrit de retourner les actes de la pensée
de Hamân bèn Hamdata, l’Agagui,
qu’il avait écrits pour perdre les Iehoudîm de toutes les cités du roi.
6.     Oui, comment pourrais-je voir le malheur qui trouverait mon peuple,
et comment pourrais-je voir la perte de ma patrie ! »
7.     Le roi Ahashvérosh dit à la reine Èstér et à Mordekhaï le Iehoudi:
« Voici la maison de Hamân; je l’ai donnée à Èstér.
Lui, ils l’ont pendu sur le bois
pour avoir porté sa main contre les Iehoudîm.
8.     Et vous, écrivez sur les Iehoudîm comme il sera bien à vos yeux,
au nom du roi, et scellez-le avec la bague du roi;
oui, un écrit écrit au nom du roi et scellé avec la bague du roi
il n’y a rien à y répondre. »
9.     Les actuaires du roi sont appelés en ce temps,
à la troisième lunaison, la lunaison de Sivân, le vingt-trois.
Il est écrit tout ce que Mordekhaï ordonne pour les Iehoudîm,
aux satrapes et pachas, aux chefs des cités,
de Hodou à Koush, cent vingt-sept cités,
cité et cité selon son écriture, peuple et peuple selon sa langue,
et aux Iehoudîm selon leur écriture et selon leur langue.
10.     Il écrit au nom du roi Ahashvérosh et scelle avec la bague du roi.
Il envoie les actes en main de coureurs à cheval,
montés sur les coursiers royaux, les poulains des haras,
11.     par lesquels le roi donne aux Iehoudîm qui sont dans toute ville et ville
de se rassembler et de se dresser sur leur être pour exterminer,
tuer et perdre toute l’armée du peuple ou de la cité qui les oppresserait,
eux, la marmaille et les femmes, ou qui les pillerait, pour le butin.
12.     En un seul jour, dans toutes les cités du roi Ahashvérosh,
le treize de la douzième lunaison, elle, la lunaison d’Adar.

Le texte de la lettre

12A.     Le texte de la lettre est copié ci-dessous:
12B.     « Le grand roi Ahashvérosh aux satrapes des cent vingt-sept cités,
de Hodou à Koush, et à tous ceux qui entretiennent nos intérêts, salut !
12C.     Nombreux sont ceux qui, après avoir mérité une grande gloire
par l’extrême générosité de leurs bienfaiteurs, s’enorgueillissent fort
et non seulement cherchent à nuire à nos sujets,
mais encore, ne pouvant supporter la satiété,
fomentent de funestes projets contre leurs bienfaiteurs eux-mêmes.
12D.     Non seulement ils écartent la reconnaissance des humains, mais encore
ils s’exaltent de l’élévation d’hommes qui ignorent ce qu’est le bien
et pensent qu’ils échapperont au jugement qui hait la culpabilité,
celui qui appartient à Elohîms qui scrute tout.
12E.     À maintes reprises, nombre d’entre eux ont incité les gouverneurs,
nommés pour administrer la cité,
à s’associer afin de répandre un sang innocent,
provoquant pour eux des malheurs sans remède.
12F.     Par des paroles mensongères et coupables
ils trompent la faveur innocente des souverains.
12G.     Cela, il est possible de l’apprendre
non seulement d’après l’histoire des jours d’antan, qui a été transmise,
mais aussi de ce qui se passe sous nos yeux,
si vous portez attention aux actions coupables
perpétrées par des gouverneurs, ouvriers du tourment.
12H.     Il convient donc qu’à l’avenir nous assurions la paix
et la tranquillité du royaume pour tous les humains.
12I.     Nous ferons des réformes et nous jugerons toujours avec justice
ce qui viendra sous nos yeux.
12K.     Oui, Hamân bèn Hamdata Makédôn,
qui est vraiment étranger au sang perse,
après s’être établi parmi nous en étranger
s’est éloigné de notre vertu de grâce.
12L.     Il a bénéficié de notre amour des hommes,
que nous vouons à toutes les nations,
au point que nous l’appelions notre père.
Il occupait la deuxième place après le trône royal
et tous se prosternaient devant lui.
12M.     Mais il n’a pas su porter son élévation,
il a tenté de nous priver du souffle de la vie.
12N.     Par des paroles tortueuses et rusées il a cherché à perdre Mordekhaï,
notre sauveur et notre constant bienfaiteur,
ainsi qu’Èstér, notre irréprochable compagne de règne,
avec toute leur nation.
12O.     Par ces routes, il a pensé nous surprendre sans défense
et faire passer le pouvoir des Parsîm aux Makedonîm.
12P.     Mais nous trouvons que les Iehoudîm,
eux que ce triple scélérat vouait à la perte,
ne sont pas coupables mais se conduisent selon les plus justes des lois.
12Q.     Ils sont les fils de l’Él vivant, le Suprême, le grand, celui qui a préparé
notre règne pour nous et celui de nos pères en très bon ordre.
12R.     Vous ferez donc bien de ne pas tenir compte des lettres envoyées
par Hamân bèn Hamdata: oui, l’homme qui avait fait cela
a été pendu face aux portes de Shoushân avec toute sa maison.
Oui, Elohîms, qui gouverne tout,
a fait venir sur lui le châtiment qu’il méritait.
12S.     Le texte de la présente lettre, publiez-en la copie
afin qu’il soit affiché en tout lieu
pour permettre aux Iehoudîm de se conduire selon leurs propres lois
et de les fortifier pour qu’ils repoussent leurs assaillants
au temps de la détresse, ce même jour,
le treizième de la douzième lunaison, celle d’Adar.
12T.     Oui, l’Elohîms, qui gouverne tout, a permis cette joie
au lieu de la perte du peuple élu.
12U.     Ainsi, vous aussi, dans vos fêtes appelées d’un nom particulier,
fêtez ce jour insigne par toutes sortes de mets et de boissons
afin qu’il soit désormais et par la suite
un souvenir du salut qui est survenu pour nous
et pour tous les Parsîm qui recherchent notre bien, mais
une perte pour ceux qui complotent contre nous.
12W.     Toute ville et cité, sans exception, qui n’agira pas ainsi
sera détruite impitoyablement par la lance et par le feu.
Non seulement aucun homme n’y aura plus accès,
mais encore elle sera haïe
par toutes les bêtes et les oiseaux, en pérennité. »
13.     Copie de l’écrit est donnée en loi en toute cité et cité,
découverte à tous les peuples,
afin que les Iehoudîm soient prêts pour ce jour-là à se venger de leurs ennemis.
14.     Les coureurs montés sur les coursiers royaux sortent
affolés et pressés avec la parole du roi.
La loi est donnée à Shoushân, la capitale.

15.     Mordekhaï sort face au roi en vêtement royal,
indigo, écru, avec un grand nimbe d’or,
et une houppelande de byssus et de pourpre.
La ville de Shoushân hennit et se réjouit.
16.     Pour les Iehoudîm c’est la lumière et la joie, l’exultation et l’estime.
17.     Dans toute cité et cité, dans toute ville et ville,
au lieu où la parole du roi et sa loi arrivent,
pour les Iehoudîm c’est la joie, l’exultation, un festin, un jour faste !
Parmi le peuple de la terre, ils sont multiples à se faire Iehoudîm:
oui, le tremblement devant les Iehoudîm était tombé sur eux.

Chapitre 9.

La vengeance

1.     À la douzième lunaison, la lunaison d’Adar, le treizième jour,
alors que la parole du roi et sa loi arrivent pour être exécutées,
le jour où les ennemis des Iehoudîm s’impatientaient pour les dominer,
c’est l’inverse: ce sont les Iehoudîm qui dominent leurs haineux.
2.     Les Iehoudîm se sont rassemblés dans leurs villes,
dans toutes les cités du roi Ahashvérosh,
pour porter la main sur les chercheurs de leur malheur.
Personne ne se dresse contre eux;
oui, leur tremblement était tombé sur tous les peuples.
3.     Tous les chefs des cités, les satrapes, les pachas,
les exécuteurs de l’ouvrage du roi portaient les Iehoudîm:
oui, la peur de Mordekhaï était tombée sur eux.
4.     Oui, Mordekhaï était grand dans la maison du roi;
sa rumeur allait dans toutes les cités.
Oui, l’homme Mordekhaï allait et grandissait.
5.     Les Iehoudîm frappent tous leurs ennemis;
coup d’épée, tuerie, perdition;
ils font ce qu’ils veulent de leurs haineux.
6.     À Shoushân, la capitale, les Iehoudîm tuent et perdent cinq cents hommes:
7.     Parshandata et Dalphôn et Aspata
8.     et Porata et Adalia et Aridata
9.     et Parmashta et Arissaï et Aridaï et Vayezata.
10.     Les dix fils de Hamân bèn Hamdata, l’oppresseur des Iehoudîm,
ils les tuent. Ils n’envoient pas leur main au pillage.
11.     En ce jour, le nombre des tués à Shoushân, la capitale,
parvient en face du roi.
12.     Le roi dit à la reine Èstér: « À Shoushân, la capitale,
les Iehoudîm ont tué cinq cents hommes,
et les dix fils de Hamân sont perdus.
Dans le reste des cités du roi, qu’ont-ils fait ? Quelle est ta demande ?
Elle t’est donnée, et quelle est encore ta requête ? Elle t’est accordée. »
13.     Èstér dit: « Si c’est bien pour le roi,
il donnera demain aussi aux Iehoudîm de Shoushân
de faire selon la loi de ce jour,
et que les dix fils de Hamân soient pendus sur le bois. »
14.     Le roi dit qu’il soit fait ainsi. Une loi est promulguée à Shoushân.
Ils pendent les dix fils de Hamân.

La fête de Pourîm

15.     Les Iehoudîm de Shoushân se rassemblent aussi
le quatorzième jour de la lunaison d’Adar.
Ils tuent à Shoushân trois cents hommes,
mais ils ne lancent pas leur main au pillage.
16.     Le reste des Iehoudîm, des cités du roi, se rassemblent;
ils se dressent sur leur être, se reposent de leurs ennemis,
tuent leurs haineux et tuent de leurs ennemis soixante-quinze mille;
mais ils ne lancent pas leur main au pillage.
17.     Le treizième jour de la lunaison d’Adar,
le quatorzième, ils se reposent et font un jour de festin et de joie.
18.     Les Iehoudîm de Shoushân se rassemblent
le treize de cette lunaison et le quatorze.
Le quinze, ils se reposent, ils font un jour de festin et de joie.
19.     Sur quoi, les Iehoudîm dispersés, habitant des villes sans muraille,
font du quatorzième jour de la lunaison d’Adar joie, festin jour faste,
où chaque homme fait envoi de parts à son compagnon.
20.     Mordekhaï écrit ces paroles. Il envoie des actes à tous les Iehoudîm
qui sont dans toutes les cités du roi Ahashvérosh,
les proches et les lointains,
21.     d’accomplir pour eux et d’être à faire
le quatorzième jour de la lunaison d’Adar
et le quinzième jour, année après année,
22.     comme des jours où les Iehoudîm se reposent de leurs ennemis,
et une lunaison où, pour eux, l’affliction tourne à la joie,
le deuil en jour faste, pour en faire des jours de festin et de joie,
d’envoi de parts, chaque homme à son compagnon,
et de dons aux pauvres.

23.     Les Iehoudîm acceptent ce qu’ils avaient commencé à faire
et ce que leur avait écrit Mordekhaï.
24.     Oui, Hamân bèn Hamdata, l’Agagui, l’oppresseur de tous les Iehoudîm,
avait pensé perdre les Iehoudîm.
Il avait jeté le Pour ­ c’est le sort ­, pour les bouleverser et les perdre.
25.     Mais venant en face du roi, il dit qu’avec l’acte
sa pensée de malheur qu’il avait préméditée contre les Iehoudîm
retournerait contre sa tête: ils le pendent, avec ses fils, sur le bois.
26.     Ainsi ils ont appelé ces jours Pourîm, selon le nom de Pour.
Ainsi pour toutes les paroles de cette missive
et pour ce qu’ils avaient vu en ceci,
et pour ce qui leur était arrivé,
27.     Les Iehoudîm accomplissent et acceptent pour eux
et pour leur semence, et pour tous ceux qui s’adjoignent à eux;
et cela ne passera pas, d’être à faire ces deux jours
selon leur écrit et selon leur temps, en tout, d’année en année.
28.     Ces jours sont commémorés et faits d’âge en âge, de clan à clan,
de cité à cité, de ville à ville.
Ces jours de Pourîm ne passeront pas parmi les Iehoudîm;
leur souvenir ne finira pas en leur semence.
29.     La reine Èstér, la fille d’Abihaïl, écrit avec Mordekhaï, le Iehoudi,
avec toute autorité pour accomplir cette missive de Pourîm, la deuxième.
30.     Il envoie des actes à tous les Iehoudîm,
aux cent vingt-sept cités du royaume d’Ahashvérosh,
des paroles de paix et de vérité,
31.     pour accomplir ces jours de Pourîm en leur époque,
comme les avaient accomplis Mordekhaï, le Iehoudi, et la reine Èstér,
et comme ils les avaient accomplis, eux et leur semence,
les paroles des jeûnes et leur clameur.
32.     Le dit d’Èstér accomplit ces paroles de Pourîm; c’est écrit dans l’acte.

Chapitre 10.

Mordekhaï est grand

1.     Le roi Ahashvérosh établit une corvée sur la terre et les Îles de la mer.
2.     Tout le fait de sa puissance et de son héroïsme,
l’affaire de la grandeur de Mordekhaï, que le roi a fait grandir,
ne sont-ils pas écrits sur l’acte:
« Paroles des Jours des rois de Madaï et Paras » ?
3.     Oui, Mordekhaï, le Iehoudi, le second du roi Ahashvérosh,
est grand pour les Iehoudîm, agréé par la multitude de ses frères.
Il cherche le bien de son peuple et parle de paix pour toute sa semence.

Explication du rêve

3A.     Mordekhaï dit: « D’Elohîms tout cela !
3B.     Oui, je me souviens du rêve que j’ai rêvé,
rien n’a été omis de ces paroles.
3C.     La petite source est devenue une rivière avec lumière et soleil,
et beaucoup d’eau ! Èstér, c’est la rivière,
elle que le roi a épousée et qui est devenue reine.
3D.     Les deux serpents, c’est moi et Hamân.
3E.     Les peuples sont ceux qui s’étaient rassemblés
pour trancher le nom des Iehoudîm.
3F.     Mon peuple, c’est Israël, qui a crié vers Elohîms et qui a été sauvé.
IHVH-Adonaï a sauvé son peuple, IHVH-Adonaï nous a délivrés de tous ces malheurs,
Elohîms a fait tous ses signes et ces grands prodiges
qui n’avaient jamais existé parmi les peuples.
3G.     Aussi, il a fait deux sorts, un pour le peuple d’Elohîms
et un pour tous les peuples.
3H.     Ces deux sorts sont venus au temps, à l’époque et au jour
du jugement en face d’Elohîms, parmi tous les peuples.
3I.     Elohîms s’est souvenu de son peuple, il a rendu justice à sa possession.
3K.     Ces jours, à la lunaison d’Adar,
le quatorze et le quinze de cette lunaison
seront pour lui des féries de joie et d’allégresse
face à Elohîms d’âge en âge, en pérennité pour son peuple Israël. »

3L.     En l’an quatre du roi Talmaï et de Kléopatra,
Dossithéos qui se disait desservant et Lévi
et Talmaï son fils ont apporté la lettre de Pourîm écrite ci-dessus,
ils ont déclaré que, telle quelle, elle avait été traduite
par Lussimachos bèn Talmaï, un des hommes de Ieroushalaîm.