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Loucas

Annonce de Loucas
Évangile de Luc

     Aucun problème biblique n’est jamais définitivement résolu. Jusqu’aux environs de 1950, un accord quasi unanime ­ contre les opinions outrées de l’école de Tübingen ­ faisait de Loucas (Luc) l’unique auteur du troisième évangile et des Actes des Apôtres. Dans les trois dernières décennies, des voix autorisées se sont élevées pour ­ tout en reconnaissant un auteur unique à ces deux livres ­ en refuser la paternité à Luc et dater ces ouvrages d’une ou de deux générations plus tard.

     L’ancienne tradition chrétienne s’appuie sur le témoignage d’Irénée, du prologue antimarcionite et du canon de Muratori (fin du IIe siècle). Luc n’en demeure pas moins pour nous un homme a peu près inconnu. On croit savoir qu’il fut un sémite, probablement d’origine syrienne, étant ainsi le seul auteur du Nouveau Testament à ne pas être un fils d’Israël (Col 4,11-14). Mais il est lui aussi imprégné de culture biblique et chez lui aussi l’influence hébraïque, dans l’expression de la pensée, est patente. Luc aurait exercé la profession de médecin (Col 4,14). On a supposé qu’il aurait composé ses oeuvres après la mort de Paul, avec lequel il aurait été particulièrement lié, entre 60 et 84.

     Luc, en présentant sa vie de Iéshoua‘, entend non seulement en rapporter la chronique fidèle, mais encore faire oeuvre de création littéraire. Il dispose pour cela de sources abondantes, ayant très certainement utilisé Marc et, sinon Matthieu, du moins la source commune dans laquelle Matthieu a puisé, dont le sigle est Q (de l’allemand Quelle). Marc et Q donnent ainsi toute la substance de l’évangile de Luc. Sur les données de ses sources écrites et orales, Luc structure son oeuvre en cinq parties:

1) l’évangile de l’enfance (ch. 1 et 2);
2) la mission en Galilée (3,1 à 9,50);
3) la montée vers Jérusalem (9,51 à 19,27);
4) dernières prédications (19,28 à 21,38);
5) la passion (22,1 à 24,53).

     Homme de lettres, Luc a le souci d’insérer les faits qu’il décrit dans le cadre de l’histoire universelle et de l’histoire d’Israël qu’il connaît par ses sources et mieux encore par la Bible, lue et citée le plus souvent d’après la version des LXX.

     Luc narre ainsi la vie de Iéshoua‘ comme constituant un document historique central dans l’histoire universelle. Pour lui, Iéshoua‘ et son évangile ouvrent à l’humanité la porte du salut. Le messie est en effet venu, député par son père IHVH-Adonaï Elohîms, pour sauver ceux qui sont perdus, c’est-à-dire tous les hommes. Dans le procès du salut, la croix n’a pas pour Luc l’importance centrale qu’elle prendra dans la tradition chrétienne ultérieure: il ne parle de caractère sacrificiel de la mort de Iéshoua‘ qu’en Lc 22,19 et Ac 20,28. L’essentiel, dans la marche vers le salut, est d’accueillir et d’accomplir les enseignements du messie, dans l’attente de la parousie et de l’instauration du royaume de IHVH-Adonaï, dans la gloire.

     On a remarqué que le style de Luc ressemblait à celui de Flavius Josèphe, imprégné comme lui de langage biblique et d’hébraïsmes, ou encore, parmi les Grecs, à celui de l’historien Polybe. S’adressant surtout à des païens convertis, Luc évite d’employer des mots hébreux et il tend, plus que les autres évangélistes, à la pureté de style, n’évitant cependant pas, en vingt-huit occurrences, d’employer des mots qui seront ultérieurement proscrits du « bon usage » de la langue grecque par Phrynicos (IIe siècle de l’ère chrétienne).

     Tandis que Marc fait largement usage du présent historique, Luc, plus soucieux de rigueur grammaticale, l’évite à une seule exception près: il entend largement utiliser les riches ressources de la conjugaison grecque pour ménager ses effets littéraires.

     Malgré cela, on décèle de nombreux sémitismes dans son style. Dans les discours de Iéshoua‘, notamment, Luc emploie de nombreux hébraïsmes ou aramaïsmes, généralement les mêmes que dans Matthieu et Marc.

     Tout au long de son oeuvre, Luc a un constant souci de la composition. Précédés par des introductions, ses développements se terminent souvent par des conclusions où il souligne d’un trait personnel l’essentiel de son message. À cet égard la comparaison des passages parallèles de Marc et de Luc est significative. Luc se présente ainsi comme un écrivain nanti d’un vocabulaire dense, qu’il utilise avec art, visant constamment à toucher le coeur de ses lecteurs, à les convaincre de l’authenticité, de la beauté tragique et de l’incomparable grandeur de son récit.

     Les chapitres 1 et 2, consacrés à la naissance et à l’enfance de Iohanân (Jean) et de Iéshoua‘ (Jésus), sont caractéristiques de la narration lucanienne. Luc prend soin de préciser le temps et le lieu où se situent les événements qu’il décrit. Il fait vivre ses personnages qui entrent, viennent, montent, sortent ou partent. Les scènes ne sont pas seulement mimées, mais dialoguées et pour ainsi dire chantées en des actions de grâces et des cantiques. L’ensemble surgit de la matrice biblique d’où le récit semble directement émaner.

     La deuxième partie de l’évangile de Luc (3,1-9,50) est consacrée à la mission de Iéshoua‘ en Galilée, sous le signe des réalités politiques et religieuses de l’Empire dont la Judée est une colonie.

     Biographe appliqué, Luc reprend les récits des deux premiers évangiles. Le secret messianique cher à Marc est éliminé: Iéshoua‘, dès le début de sa vie publique, est salué en tant que messie et fils d’Elohîms. Luc attribue ainsi à la Galilée la primeur des enseignements de Iéshoua‘. Il situe tout au début la visite et la prédication faite à Nazareth.

     Iéshoua‘ chemine ensuite dans les villes et les villages, souvent peuplés de réfugiés qui fuyaient les rigueurs ou la répression de l’occupant romain. Il est entouré des Douze et de femmes, Miriâm de Magdala, Iohana, Shoshana, d’autres encore qui l’assistaient de leurs biens. Le vrai mouvement du récit est donné par la prédication du royaume, davantage que par les voyages du maître à travers les chemins, souvent fleuris, de la Galilée.

     Les grands thèmes traités par les deux premiers évangélistes sont repris par Luc. Il évoque la triple épreuve de Iéshoua‘ tenté par Satan (4,1-13), en faisant précéder son récit d’une brève introduction qui lui donne un sens plus profond. Suivent cinq confrontations avec les Peroushîm (pharisiens) et les répétiteurs de la tora (5,17-6,11).

     L’institution des Douze (6,12-16) et le discours que Luc situe, non plus sur la montagne, comme l’avait fait Matthieu, mais dans une plaine (6,17-49) résument les intentions et le sens des enseignements de Iéshoua‘. L’alternance des bénédictions et des malédictions s’inspire des discours parénétiques de la Tora et d’une tradition constante chez les inspirés et chez les rabbis, tradition que l’on retrouve également dans maints écrits de Qumrân. La foule enthousiaste, à la différence des docteurs inquiets de l’avenir, voit dans Iéshoua‘ un grand prophète, tandis que Iohanân l’Immergeur pose la question: « Es-tu celui qui vient? » (7,20). Luc ménage ses effets et crée ainsi une émotion voulue.

     Paraboles et miracles jalonnent la route de Iéshoua‘ en Galilée. Le récit culmine dans l’envoi des Douze en mission (9,1-6), la confession de Pierre (9,18-20) et la transfiguration (9,28-36). D’ultimes instructions aux adeptes (9, 44-50) précèdent la montée de Iéshoua‘ et des Douze vers Jérusalem, où tous l’attendent.

     La montée vers Jérusalem (9,51 à 19,28) est un long intermède dans le récit lucanien. L’auteur y introduit tout ce qu’il n’a pu ou ne pourra mettre ailleurs. Chaque verset ajoute à l’extrême richesse de faits ou de pensées de l’ensemble. Celui-ci est dominé par l’importance exceptionnelle des paraboles: nul mieux que Luc ne sait faire usage de ce genre dans lequel Iéshoua‘ excelle.

     On sent que l’écrivain jubile en nous transmettant un trésor de mots, d’idées et d’images où l’Église puisera surabondamment pendant vingt siècles sans arriver à en atténuer la richesse. Les paroles de Iéshoua‘ demeurent en cela aussi neuves, aussi vraies, aussi fécondes que lorsqu’elles sortirent pour la première fois de sa bouche.

     La dernière partie du troisième évangile (19,28 à 24,53) se situe, comme il se doit, à Jérusalem. Luc répartit sa matière en deux grandes sections: la prédication dans le Temple (19,28 à 21,38); la passion et la résurrection (22,1 à 24,53).

     La chronologie de Luc est plus imprécise que celle de Marc ou de Matthieu. Nous savons seulement qu’après son entrée triomphale à Jérusalem, Iéshoua‘ enseigne journellement et publiquement dans le sanctuaire. Dans les quatre évangiles, d’ailleurs, un seul fait est certain, c’est que la passion eut lieu un vendredi, la veille d’un shabat.

     Le récit lucanien débouche donc ici sur la passion, la mort et la résurrection de Iéshoua‘ (22,1-24,53). Le procès de l’innocent persécuté, du serviteur souffrant démontre, aux yeux de Luc, que derrière la façade politique et humaine des faits, ce sont des forces spirituelles qui s’affrontent: celles de IHVH-Adonaï Elohîms, en quête de son royaume, et celles des idoles, mues par Satan, avides de puissance. Il serait dérisoire de voir là une tragédie en blanc et noir, avec d’un côté les bons ­ les disciples ­ et de l’autre les méchants, tous des juifs. Dominant la tragédie, il y a la fatalité du destin de Iéshoua‘, roi-messie d’un royaume dont le roi, Tibère, se veut aussi d’essence divine. Le vrai conflit est celui qui oppose Elohîms, dont Iéshoua‘ est le fils, aux dieux de Rome dont Tibère est l’implacable émanation.

     En face de ce combat gigantesque, que font les pauvres hommes ? Pilate et Caïphe, avec tous les fonctionnaires romains ou hébreux, dépassés par l’ampleur du drame, tremblent pour leur peau ou pour leur situation.

     Luc, dans son récit de la passion, néglige des détails rapportés par les autres évangélistes; en introduisant plus de sobriété dans sa narration, il ne donne que plus de grandeur à la tragédie qui déchire Jérusalem.

     Le récit de la résurrection et de l’ascension de Iéshoua‘ introduit les adeptes dans le malkhout IHVH-Adonaï, le règne (ou le royaume) d’Elohîms, que Luc évoque à trente-deux reprises dans son Annonce. Ainsi se parachève en gloire le portrait lucanien de Iéshoua‘ bèn Iosseph, fils de l’homme et fils d’Elohîms, prophète et sauveur.


Chapitre 1.

Aux jours d’Hèrôdès

1.     Déjà plusieurs ont entrepris de composer
le récit des faits accomplis parmi nous,
2.     tels qu’ils nous ont été transmis par ceux qui, depuis le début,
les ont vus de leurs propres yeux, serviteurs de la parole.
3.     Ainsi, j’ai cru convenable, moi aussi,
ayant tout scruté en remontant à la source,
de l’écrire pour toi avec ordre, excellent Theophilos,
4.     afin que tu pénètres la sûreté des paroles que tu as reçues.

5.     Et c’est aux jours d’Hèrôdès, roi de Iehouda,
un desservant du nom de Zekharyah, de la classe d’Abyah.
Il avait pour femme une des filles d’Aarôn. Son nom: Èlishèba‘.
6.     Tous deux sont des justes, intègres, en face d’Elohîms;
ils vont, sans reproche,
dans toutes les misvot et les institutions de IHVH-Adonaï.
7.     Ils n’ont pas d’enfant: oui, Èlishèba‘ est stérile,
et tous les deux sont avancés dans leurs jours.
8.     Et c’est, quand il sert, au tour de sa classe, en face d’Elohîms,
9.     il est désigné par le sort, selon la coutume des desservants,
pour faire brûler l’encens.
Il entre ainsi au sanctuaire des sanctuaires de IHVH-Adonaï.
10.     Toute la multitude du peuple prie dehors: c’est l’heure de l’encens.
11.     Un messager de IHVH-Adonaï lui apparaît, debout, à droite de l’autel de l’encens.
12.     Zekharyah se trouble. Il voit, et un frémissement tombe sur lui.
13.     Le messager lui dit:
« Ne frémis pas, Zekharyah ! Oui, ton imploration a été entendue.
Èlishèba‘, ta femme, t’enfantera un fils.
Tu crieras son nom: Iohanân.
14.     Et pour toi ce sera chérissement, exultation.
Beaucoup se réjouiront de son enfantement.
15.     Oui, il sera grand en face de IHVH-Adonaï.
Il ne boira ni vin ni liqueur.
Le souffle sacré le remplira dès le ventre de sa mère.
16.     Il fera retourner à IHVH-Adonaï, leur Elohîms, beaucoup de Benéi Israël.
17.     Et lui, il avancera, devant ses faces,
avec le souffle et le pouvoir d’Élyahou
pour faire revenir le coeur des pères aux enfants,
et les rebelles au discernement des justes,
préparer, pour IHVH-Adonaï, un peuple bien disposé. »
18.     Zekharyah dit au messager: « En quoi saurai-je cela ?
Oui, j’ai vieilli et ma femme s’avance dans ses jours. »
19.     Le messager lui répond et lui dit:
« Moi, Gabriél, debout en face d’Elohîms,
j’ai été envoyé pour te parler, pour te l’annoncer.
20.     Et voici, tu te tairas, tu ne pourras pas parler,
jusqu’au jour où cela surviendra,
parce que tu n’as pas adhéré à mes paroles,
qui s’accompliront en leur temps. »
21.     Le peuple attend Zekharyah.
Ils s’étonnent de ce qu’il s’attarde dans le sanctuaire.
22.     Quand il sort, il ne peut pas leur parler.
Ils savent qu’il a vu une vision dans le sanctuaire.
Il leur fait des signes et demeure muet.
23.     Et c’est, quand ses jours de liturgie sont remplis,
il s’en va dans sa maison.
24.     Après ces jours, Èlishèba‘, sa femme, conçoit et se cache cinq mois.
Elle dit:
25.     « Voilà ce que m’a fait IHVH-Adonaï aux jours où il m’a regardée,
pour enlever ma flétrissure aux yeux des hommes. »

Gabriél

26.     Au sixième mois, le messager Gabriél est envoyé par Elohîms
dans une ville de Galil nommée Nasèrèt,
27.     vers une nubile fiancée à un homme.
Son nom: Iosseph, de la maison de David. Nom de la nubile: Miriâm.
28.     Le messager entre près d’elle et lui dit:
« Shalôm, toi qui as reçu la paix ! IHVH-Adonaï est avec toi ! »
29.     Elle, à cette parole, s’émeut fort et réfléchit:
cette salutation, que peut-elle être ?
30.     Le messager lui dit: « Ne frémis pas, Miriâm !
Oui, tu as trouvé chérissement auprès d’Elohîms.
31.     Voici, tu concevras dans ta matrice et enfanteras un fils.
32.     Tu crieras son nom: Iéshoua‘.
Il sera grand et sera appelé Bèn ‘Éliôn ­ fils du Suprême.
IHVH-Adonaï Elohîms lui donnera le trône de David, son père.
33.     Il régnera sur la maison de Ia‘acob en pérennité, sans fin à son royaume. »
34.     Miriâm dit au messager: « Comment cela peut-il être,
puisque aucun homme ne m’a pénétrée ? »
35.     Le messager répond et lui dit:
« Le souffle sacré viendra sur toi, la puissance du Suprême t’obombrera.
Ainsi, celui qui naîtra de toi, sacré, sera appelé Bèn Elohîms.
36.     Voici, Èlishèba‘, ta parente,
elle aussi a conçu un fils dans son vieil âge.
C’est le sixième mois pour elle, appelée stérile.
37.     Aucune parole n’est impossible à Elohîms. »
38.     Miriâm dit: « Voici la servante de IHVH-Adonaï.
Qu’il en soit pour moi selon ta parole. »
Le messager s’en va loin d’elle.

Tu es bénie

39.     Miriâm se lève en ces jours, elle va dans la montagne,
et s’empresse vers une ville de Iehouda.
40.     Elle entre dans la maison de Zekharyah et salue Èlishèba‘.
41.     Et c’est, quand Èlishèba‘ entend la salutation de Miriâm,
l’enfant tressaille dans son ventre.
Èlishèba‘ est remplie par le souffle sacré.
42.     Elle crie d’une voix forte et dit:
« Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de ton ventre !
43.     Pour moi, d’où cela, que la mère de mon Adôn vienne vers moi ?
44.     Oui, la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles;
et voici, l’enfant tressaille d’exultation dans mon ventre;
45.     En marche, celle qui adhère à la réalisation plénière
de ce qui lui a été dit de la part de IHVH-Adonaï ! »
46.     Et Miriâm dit: « Mon être exalte IHVH-Adonaï;
47.     mon souffle exalte pour Elohîms, mon sauveur,
48.     parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante.
Voici, désormais tous les âges me diront: En marche !
49.     Oui, le Puissant fait pour moi des grandeurs, et son nom est sacré.
50.     Son secours matriciel, d’âge en âge sur ses frémissants,
51.     il fait prouesse de son bras;
il disperse les orgueilleux en l’intelligence de leur coeur.
52.     Il fait descendre les puissants des trônes, mais relève les humbles.
53.     Il remplit de biens les affamés; et les riches, il les renvoie, vides.
54.     Il soutient Israël, son enfant, ayant en mémoire de le matricier,
55.     comme il l’a dit à nos pères,
en faveur d’Abrahâm et de sa semence, en pérennité. »
56.     Miriâm demeure avec elle trois mois environ;
puis elle revient dans sa maison.

Iohanân est son nom

57.     Pour Èlishèba‘ le temps de l’enfantement s’accomplit.
Elle donne naissance à un fils.
58.     Ses voisins, ses proches,
entendent que IHVH-Adonaï a magnifié son secours matriciel pour elle.
Ils se réjouissent avec elle.
59.     Et c’est le huitième jour.
Ils viennent pour circoncire le petit enfant.
Ils l’appellent selon de nom de son père: Zekharyah.
60.     Sa mère répond et dit: « Non, mais il sera crié Iohanân. »
61.     Ils lui disent: « Personne de ta famille ne s’appelle de ce nom ! »
62.     Ils font des signes à son père: comment veut-il le crier ?
63.     Il demande une tablette et écrit: « Iohanân est son nom. »
Ils s’en intriguent tous.
64.     Et soudain sa bouche s’ouvre et sa langue. Il parle et bénit Elohîms.
65.     Et c’est sur tous un frémissement, sur ceux qui habitent autour d’eux.
Dans toute la montagne de Iehouda tous ces dires sont rapportés.
66.     Tous les entendeurs les gardent en leur coeur et disent:
« Que sera donc ce petit enfant ?
Oui, la main de IHVH-Adonaï est avec lui ! »
67.     Zekharyah, son père, est rempli du souffle sacré.
Il est inspiré et dit:
68.     « Il est béni, IHVH-Adonaï, l’Elohîms d’Israël !
Il visite son peuple et lui envoie la rédemption.
69.     Il a réveillé pour nous le shophar du salut
dans la maison de David, son serviteur.
70.     Comme il l’a dit par la bouche de ses inspirés consacrés,
de toute pérennité:
71.     Voici le salut qui nous sauve de nos ennemis
et de la main de tous nos haineux,
72.     pour matricier nos pères et mémoriser son pacte sacré:
73.     le serment qu’il a juré à Abrahâm, notre père,
de nous donner, que, sans frémir,
74.     délivrés de la main de nos ennemis,
75.     nous le servions dans la consécration et la justice,
en face de lui, tous nos jours.
76.     Et toi, petit enfant, tu seras appelé inspiré d’‘Éliôn.
Oui, tu marcheras en face de IHVH-Adonaï, pour préparer ses routes
77.     et donner la pénétration du salut à son peuple,
dans la rémission de leurs fautes.
78.     Par les matrices du secours de notre Elohîms,
il nous visitera, soleil levant venu d’en haut,
79.     pour apparaître à ceux qui gisent dans la ténèbre et l’ombremort,
pour conduire nos pieds sur la route de la paix. »
80.     Le petit enfant croît et se fortifie dans le souffle.
Il est dans les déserts, jusqu’au jour où il se manifeste à Israël.

Chapitre 2.

Iéshoua‘ naît

1.     Et c’est, en ces jours, un édit de Caesar Augustus sort
pour recenser tout l’univers.
2.     Ce recensement est le premier; Quirinius étant gouverneur de Syrie.
3.     Ils vont tous se faire inscrire, chacun dans sa ville.
4.     Iosseph monte aussi de Galil, de la ville de Nasèrèt,
vers Iehouda, vers la ville de David, appelée Béit Lèhèm.
Il est de la maison de David et de son clan.
5.     Il se fait recenser avec Miriâm, sa fiancée, qui est enceinte.
6.     Et c’est, quand ils sont là, les jours de son enfantement se remplissent.
7.     Elle enfante son fils, son aîné.
Elle l’emmaillote et le couche dans une mangeoire,
car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle.

8.     Des bergers étaient là, dans ce pays; ils vivaient aux champs,
et gardaient, aux veilles de la nuit, leur troupeau.
9.     Et voici, un messager de IHVH-Adonaï se présente à eux.
La gloire de IHVH-Adonaï resplendit tout autour d’eux.
Ils frémissent d’un grand frémissement.
10.     Le messager de IHVH-Adonaï leur dit: « Ne frémissez pas ! Oui, voici,
je vous annonce une grande joie qui sera pour tout le peuple:
11.     Il est né pour vous aujourd’hui un sauveur.
C’est le messie de IHVH-Adonaï, dans la ville de David.
12.     Tel est pour vous le signe: vous trouverez un nourrisson,
emmailloté, couché dans une mangeoire. »
13.     Et soudain, c’est, auprès du messager,
la multitude de la milice des ciels.
Ils louangent Elohîms et disent:
14.     « Gloire à Elohîms dans les hauteurs,
et paix sur terre aux hommes de bon gré ! »
15.     Et c’est, quand les messagers s’en vont loin d’eux vers les ciels,
les bergers se disent l’un à l’autre: « Allons donc à Béit Lèhèm,
et voyons l’événement qui est advenu,
ce que IHVH-Adonaï nous fait connaître. »
16.     Ils s’empressent, viennent et trouvent Miriâm et Iosseph
avec le nourrisson couché dans une mangeoire.
17.     Le voyant, ils font connaître ce qui leur avait été dit sur ce petit enfant.
18.     Tous ceux qui entendent s’étonnent de ce que leur disent les bergers.
19.     Miriâm garde tout cela et l’accueille dans son coeur.
20.     Les bergers retournent, glorifient et louangent Elohîms
de tout ce qu’ils ont entendu et vu, selon ce qui leur avait été dit.
21.     Quand sont remplis les huit jours de la circoncision,
il est appelé par son nom Iéshoua‘
comme il avait été appelé par le messager,
avant que sa mère ne l’eût conçu dans son ventre.

Shim‘ôn et Hana

22.     Les jours de leur purification se remplissent selon la tora de Moshè.
Ils l’amènent à Ieroushalaîm pour le présenter en face d’Adonaï,
23.     comme il est écrit dans la tora de IHVH-Adonaï:
Tout mâle fendeur de matrice sera appelé « Consacré à IHVH-Adonaï »,
24.     et pour donner un sacrifice
selon ce qui est dit dans la tora de IHVH-Adonaï:
une paire de tourterelles ou deux petits de palombes.
25.     Et voici, il est un homme à Ieroushalaîm, de son nom: Shim‘ôn.
Cet homme juste et fervent attend le réconfort d’Israël.
Le souffle sacré est en lui.
26.     Or le souffle l’avait averti qu’il ne verrait pas la mort
sans avoir vu le messie de IHVH-Adonaï.
27.     Il vient par le souffle au sanctuaire.
Les parents y font entrer le petit enfant Iéshoua‘,
pour faire de lui selon la coutume de la tora.
28.     Il le prend dans ses bras, bénit Elohîms et dit:
29.     « Maintenant tu peux renvoyer ton serviteur en paix,
Maître, selon ton dire !
30.     Oui, mes yeux ont vu ton salut,
31.     que tu as préparé en face de tous les peuples:
32.     une lumière pour le découvrement aux goîm,
une gloire de ton peuple Israël. »
33.     Son père et sa mère s’étonnent de ce qui est dit de lui.
34.     Shim‘ôn les bénit et dit à Miriâm, sa mère:
« Voici, celui-ci est établi
pour la chute et pour le relèvement de beaucoup en Israël,
et pour signe de contestation.
35.     Toi, l’épée te transpercera l’être,
afin que soient découvertes les ruminations de bien des coeurs. »

36.     Une inspirée est là, Hana, fille de Penouél, de la tribu d’Ashér.
Elle s’avance en jours nombreux.
Elle avait vécu avec son mari sept ans après sa virginité,
37.     puis elle était devenue veuve jusqu’à quatre-vingt-quatre ans.
Elle ne s’écartait pas du sanctuaire.
Dans le jeûne et les implorations elle servait jour et nuit.
38.     Elle se présente à cette heure même et glorifie Elohîms.
Elle parle du petit enfant
à tous ceux qui attendent la rédemption de Ieroushalaîm.
39.     Quand ils ont tout réalisé selon la tora de IHVH-Adonaï,
ils reviennent en Galil, dans leur ville, Nasèrèt.
40.     L’enfant croît et se fortifie,
rempli de sagesse, le chérissement d’Elohîms sur lui.

Au milieu des rabbis

41.     Ses parents vont chaque année à Ieroushalaîm
pour la fête de Pèssah.
42.     Quand il est âgé de douze ans, ils montent selon la coutume de la fête.
43.     Les jours terminés ils reviennent.
Iéshoua‘, l’enfant, demeure à Ieroushalaîm,
et ses parents n’en ont pas connaissance.
44.     Pensant qu’il était dans la caravane, ils vont un jour de route.
Puis ils le recherchent parmi leurs proches et leurs connaissances.
45.     Ils ne le trouvent pas.
Ils reviennent à Ieroushalaîm pour le rechercher.
46.     Et c’est après trois jours, ils le trouvent dans le sanctuaire,
assis au milieu des rabbis: il les entend et les interroge.
47.     Tous ses auditeurs sont stupéfaits par son intelligence et ses réponses.
48.     Quand ils le voient, ils sont frappés. Sa mère lui dit:
« Enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Voici, ton père et moi, en grande détresse, nous te cherchions. »
49.     Il leur dit: « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne le saviez-vous pas ?
Il faut que je sois en ce qui est de mon père. »
50.     Ils ne comprennent pas la parole qu’il leur dit.
51.     Il descend avec eux et vient à Nasèrèt. Il leur était soumis.
Sa mère garde tout cela dans son coeur.
52.     Iéshoua‘ progresse en sagesse, en taille et en chérissement
aux yeux d’Elohîms et des hommes.

Chapitre 3.

Iohanân

1.     En l’an quinze du gouvernement de Tiberius Caesar,
Pontius Pilatus est gouverneur de Iehouda,
Hèrôdès, tétrarque de Galil,
Philippos, son frère, tétrarque du pays d’Itouraïa et de Trachônitis,
et Lysanias, tétrarque d’Abilènè.
2.     Au temps du grand desservant Hanân et Caïapha,
c’est le dire d’Elohîms à Iohanân bèn Zekharyah, au désert.
3.     Il vient dans le cirque du Iardèn.
Il proclame l’immersion du retour pour la rémission des fautes,
4.     comme il est écrit dans le volume des paroles de Iesha‘yahou l’inspiré:
« Voix d’un crieur au désert:
Préparez la route de IHVH-Adonaï; rectifiez ses sentiers.
5.     Tout val sera rempli, toutes montagnes et collines seront humiliées.
Le tortueux sera rectiligne, les escarpements, des routes planes.
6.     Toute chair verra le salut d’Elohîms. »
7.     Il dit alors aux foules qui sortent se faire immerger par lui:
« Engeance de vipères, qui vous a prévenus de fuir la brûlure qui vient ?
8.     Faites donc des fruits qui vaillent pour le retour !
Ne commencez pas à dire en vous-mêmes:
‹ Pour père nous avons Abrahâm. ›
Oui, je vous dis:
de ces pierres, Elohîms peut réveiller des fils à Abrahâm.
9.     Déjà la hache est mise à la racine des arbres.
Tout arbre qui ne fait pas de beaux fruits est abattu et jeté au feu. »
10.     Les foules l’interrogent et disent: « Que ferons-nous donc ? »
11.     Répondant il leur dit: « Qui a deux tuniques,
qu’il partage avec qui n’en a pas.
Et qui a des aliments, fasse de même. »
12.     Même les gabelous viennent pour être immergés. Ils lui disent:
« Rabbi, que ferons-nous ? »
13.     Il leur dit:
« Ne touchez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
14.     Des soldats l’interrogent aussi. Ils disent:
« Et nous, que ferons-nous ? » Il leur dit:
« Ne molestez personne ! Ne dénoncez personne !
Contentez-vous de votre solde. »
15.     Le peuple attend; tous font des réflexions dans leur coeur
à propos de Iohanân: si jamais il était le messie ?
16.     Iohanân répond et dit à tous:
« Moi, je vous immerge dans l’eau, mais vient un plus fort que moi.
Je ne vaux pas pour délier la lanière de ses sandales.
Lui, il vous immergera dans le souffle sacré et le feu,
17.     la pelle à vanner dans sa main, pour bien purifier son aire,
et ramasser son grain dans sa grange.
Mais la glume, il la brûlera au feu inextinguible. »
18.     Ainsi, et par beaucoup d’autres exhortations,
il annonce le message au peuple.
19.     Mais Hèrôdès le tétrarque, qu’il blâme à cause d’Hèrôdias,
la femme de son frère, et pour tout le mal que lui, Hèrôdès, faisait,
20.     ajoute encore ceci à tout cela: il enferme Iohanân en prison.

C’est toi mon fils

21.     Et c’est, après l’immersion de tout le peuple,
Iéshoua‘ est aussi immergé. Il prie.
22.     Le ciel s’ouvre; le souffle sacré descend sur lui,
sous la forme corporelle d’une palombe.
Une voix vient du ciel: « C’est toi mon fils.
Moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »
23.     C’est là que Iéshoua‘ commence, à trente ans environ.
Il est, pensent-ils, bèn Iosseph,
24.     bèn ‘Éli, bèn Matat, bèn Lévi, bèn Malki, bèn Ianaï, bèn Iosseph,
25.     bèn Matityah, bèn ‘Amos, bèn Nahoum, bèn Hesli, bèn Nagaï,
26.     bèn Mahat, bèn Matityah, bèn Shim‘i, bèn Iosseph, bèn Yehoyada‘,
27.     bèn Iohanân, bèn Réisha, bèn Zeroubabèl, bèn Shealtiél, bèn Néri,
28.     bèn Malki, bèn Adi, bèn Qossâm, bèn Èlmedân, bèn ‘Ér,
29.     bèn, Iehoshoua‘, bèn Èli‘èzèr, bèn Iorîm, bèn Matat, bèn Lévi,
30.     bèn Shim‘ôn, bèn Iehouda, bèn Iosseph, bèn Iona, bèn Èliaqîm,
31.     bèn Malyah, bèn Mina, bèn Matata, bèn Natân, bèn David,
32.     bèn Ishaï, bèn ‘Obéd, bèn Bo‘az, bèn Shèlah, bèn Nahshôn,
33.     bèn ‘Aminadab, bèn Admîn, bèn Arni,
bèn Hèsrôn, bèn Pèrès, bèn Iehouda,
34.     bèn Ia‘acob, bèn Is’hac, bèn Abrahâm, bèn Tèrah, bèn Nahor,
35.     bèn Seroug, bèn Re‘ou, bèn Pèlèg, bèn ‘Ébèr, bèn Shèlah,
36.     bèn Caïn, bèn Arpakhshad, bèn Shém, bèn Noah, bèn Lèmèkh,
37.     bèn Metoushèlah, bèn Hanokh, bèn Ièrèd, bèn Mahalalél, bèn Caïn,
38.     bèn Enosh, bèn Shét, bèn Adâm, bèn Elohîms.

Chapitre 4.

Éprouvé par le diable

1.     Iéshoua‘, rempli par le souffle sacré, revient du Iardèn.
2.     Il est conduit dans le souffle au désert, quarante jours,
éprouvé par le diable. Il ne mange rien pendant ces jours.
Quand ils sont terminés, il a faim.
3.     Le diable lui dit: « Si tu es Bèn Elohîms,
dis à cette pierre de devenir du pain. »
4.     Iéshoua‘ lui répond: « C’est écrit:
L’homme ne vit pas seulement de pain. »
5.     Et le conduisant en haut, il lui montre en un rien de temps
tous les royaumes de l’univers.
6.     Le diable lui dit: « Je te donnerai toute autorité sur eux et leur gloire.
Oui, elle m’a été livrée et je la donne à qui je veux.
7.     Pour toi donc, si tu te prosternes devant moi,
elle sera à toi, toute. »
8.     Iéshoua‘ répond et lui dit: « c’est écrit:
Prosterne-toi en face de IHVH-Adonaï, ton Elohîms. Sers-le, lui seul ! »
9.     Il le conduit à Ieroushalaîm, il le met au faîte du sanctuaire;
il lui dit: « Si tu es Bèn Elohîms, jette-toi d’ici en bas.
10.     C’est écrit: ‹ Il prescrit à ses messagers qu’ils te gardent. ›
11.     Et: ‹ Sur leurs mains, ils te soulèveront,
pour que ton pied ne heurte pas une pierre. »
12.     Iéshoua‘ répond et lui dit: « Il est dit:
‹ N’éprouve pas IHVH-Adonaï, ton Elohîms ›. »
13.     Ayant épuisé toute épreuve, le diable s’écarte jusqu’au temps fixé.

À Nasèrèt

14.     Iéshoua‘ revient en Galil dans la puissance du souffle.
La rumeur sort dans tout le pays d’alentour autour de lui.
15.     Il enseigne dans leurs synagogues, et tous le glorifient.
16.     Il vient à Nasèrèt, où il a grandi.
Il entre le jour du shabat dans la synagogue, selon son habitude,
et se lève pour lire.
17.     Le volume de l’inspiré Iesha‘yahou lui est donné.
Il ouvre le volume, et trouve le lieu où il est écrit:
18.     Le souffle de IHVH-Adonaï est sur moi; il m’a messié
pour annoncer le message aux pauvres,
pour proclamer aux captifs: Libération !,
aux aveugles: Voyez ! pour renvoyer libres les opprimés,
19.     et proclamer une année d’accueil par IHVH-Adonaï.
20.     Ayant fermé le volume, il le rend au servant et s’assoit.
Les yeux de tous dans la synagogue sont tendus vers lui.
21.     Il commence à leur dire:
« Aujourd’hui, cet écrit s’est accompli à vos oreilles. »
22.     Tous lui rendent témoignage et s’étonnent
des paroles de chérissement qui sortent de sa bouche. Ils disent:
« C’est le fils de Iosseph, n’est-ce pas, celui-là ? »
23.     Il leur dit: « Sûrement vous allez me dire ce proverbe:
‹ Médecin, guéris-toi toi-même !
Et tout ce que nous avons entendu qui s’est fait à Kephar-Nahoum,
fais-le donc aussi, ici, dans ta patrie ! › »
24.     Il dit: « Amén, je vous dis, nul inspiré n’est accueilli dans sa patrie.
25.     En vérité, il y avait de nombreuses veuves aux jours d’Élyahou, en Israël,
lorsque le ciel fut fermé pendant trois ans et six mois.
Ce fut une grande famine sur toute la terre.
26.     Et Élyahou ne fut envoyé à aucune d’entre elles,
sauf en Sorphat de Sidôn, à une femme veuve.
27.     Il était en Israël de nombreux lépreux sous Èlisha‘, l’inspiré.
Et pas un seul ne fut purifié, sauf Na‘amân, le Syrien. »
28.     Tous ceux qui sont à la synagogue,
en entendant ces paroles, sont remplis d’écume.
29.     Ils se lèvent, le jettent hors de la ville et le conduisent
sur un sommet de la montagne où leur ville est bâtie,
afin de le lancer en bas.
30.     Mais il passe au milieu d’eux et va.

Iéshoua‘ et les démons

31.     Il descend à Kephar-Nahoum, une ville de Galil;
il les enseigne aux shabats.
32.     Ils sont frappés par son enseignement, parce que sa parole a autorité.
33.     Dans la synagogue, un homme au souffle d’un démon contaminé
vocifère d’une voix forte:
34.     « Ah, ah ! Qu’y a-t-il entre nous et toi, Iéshoua‘ le Nazaréen ?
Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es:
le consacré d’Elohîms ! »
35.     Iéshoua‘ le rabroue et dit: « Muselle-toi ! Sors de lui ! »
Le démon, le terrassant au milieu d’eux,
sort de lui sans lui faire de mal.
36.     Et c’est un effroi sur tous; ils se parlent les uns aux autres
et disent: « Quelle est cette parole ?
Oui, avec quelle autorité et quel pouvoir
il commande aux souffles contaminés ! Et ils sortent ! »
37.     Le renom se répand dans tous les pays d’alentour, autour de lui.

38.     Il se lève de la synagogue; il entre dans la maison de Shim‘ôn.
Or la belle-mère de Shim‘ôn est oppressée par une forte fièvre.
Ils le prient pour elle.
39.     Il se présente sur elle et rabroue la fièvre: elle la laisse.
Elle se relève soudain et les sert.
40.     Au déclin du soleil, tous ceux qui ont des infirmes
atteints de maladies diverses les lui amènent.
Il impose les mains sur chacun d’eux et les guérit.
41.     Les démons de beaucoup sortent aussi, crient et disent:
« Toi, tu es le fils d’Elohîms, Bèn Elohîms ! »
Il les rabroue et ne leur permet pas de parler:
ils savent qu’il est le messie.
42.     Quand vient le jour, il sort et va en un lieu désert.
Les foules le cherchent, viennent jusqu’à lui.
Elles le tiennent: qu’il n’aille pas loin de chez eux !
43.     Il leur dit: « Aux autres villes aussi
il faut que j’annonce le message du royaume d’Elohîms.
Oui, je suis envoyé pour cela. »
44.     Il le clame dans les synagogues de Iehouda.

Chapitre 5.

Les barques remplies

1.     Et c’est, quand la foule le presse pour entendre la parole d’Elohîms,
il se tient au bord du lac de Gennèsaret.
Il voit deux bateaux arrêtés au bord du lac.
2.     Les pêcheurs en sont descendus pour laver les filets.
3.     Il monte dans l’une des barques, celle de Shim‘ôn.
Il le prie de l’éloigner un peu de la terre et s’assoit.
De la barque, il enseigne les foules.
4.     Quand il a fini de parler, il dit à Shim‘ôn:
« Avance en profondeur; plongez vos filets pour la pêche. »
5.     Shim‘ôn répond et dit: « Enseigneur, toute la nuit
nous nous sommes fatigués et nous n’avons rien pris.
Mais, sur ta parole, je vais plonger les filets. »
6.     Ils font ainsi et prennent une masse de poissons,
tellement que leurs filets en craquent.
7.     Ils font signe à leurs compagnons de la deuxième barque,
pour qu’ils viennent les aider.
Ils viennent et remplissent les deux barques, à les faire chavirer.
8.     Voyant cela, Shim‘ôn-Petros tombe aux genoux de Iéshoua‘ et dit:
« Sors loin de moi ! Je suis un homme fautif, Adôn ! »
9.     Oui, un effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui,
pour la pêche des poissons qu’ils avaient pris.
10.     De même pour Ia‘acob et Iohanân, les Bèn Zabdi,
qui étaient les partenaires de Shim‘ôn.
Iéshoua‘ dit à Shim‘ôn: « Ne frémis donc pas !
Désormais, ce sont des hommes que tu prendras vivants. »
11.     Ils amènent les barques sur le rivage, laissent tout et le suivent.

Guérisons

12.     Et c’est, quand il est dans une des villes,
voici, un homme plein de gale, il voit Iéshoua‘,
tombe sur ses faces et l’implore en disant:
« Adôn, si tu veux, tu peux me purifier ! »
13.     Il tend sa main, le touche et dit:
« Je veux, sois pur ! » Vite, la gale s’en va loin de lui.
14.     Il l’enjoint de ne le dire à personne:
« Mais va-t’en, montre-toi au desservant,
et offre pour ta purification ce que Moshè a imposé,
en témoignage pour eux. »
15.     De plus en plus la parole se répand autour de lui.
De nombreuses foules se réunissent pour l’entendre
et être guéries par lui de leurs infirmités.
16.     Quant à lui, il se retire dans les déserts et prie.

17.     Et c’est, un jour, il enseigne.
Des Peroushîm et des répétiteurs de la tora sont venus
de tous les villages de Galil, de Iehouda et de Ieroushalaîm;
ils sont assis là.
La puissance de IHVH-Adonaï est en lui pour opérer des guérisons.
18.     Et voici, des gens apportent un homme sur un lit: il est paralysé.
Ils cherchent à le faire entrer pour le poser en face de lui;
19.     mais ils ne trouvent pas comment le faire entrer, à cause de la foule.
Ils montent sur la terrasse et le descendent sur son matelas,
à travers les tuiles, en plein milieu, devant Iéshoua‘.
20.     Il voit leur adhérence et dit: « Homme, tes fautes te sont remises ! »
21.     Les Sopherîm et les Peroushîm commencent à ruminer.
Ils disent: « Qui est-il, celui-là, qui dit des blasphèmes ?
Qui peut remettre les fautes, sinon Elohîms seul ? »
22.     Mais Iéshoua‘ pénètre leurs réflexions. Il répond et leur dit:
« Pourquoi faites-vous ces réflexions en vos coeurs ?
23.     Qu’est-il plus facile, dire: ‹ Tes fautes te sont remises ›
ou bien: ‹ Réveille-toi et marche › ?
24.     Eh bien ! pour que vous sachiez que le fils de l’homme
a autorité, sur terre, de remettre les fautes... »
Il dit au paralysé: « À toi je dis: Réveille-toi !
Prends ton matelas et va dans ta maison ! »
25.     Soudain il se relève devant eux, prend ce sur quoi il gisait,
et s’en va dans sa maison en glorifiant Elohîms.
26.     Une stupeur les saisit tous; ils glorifient Elohîms,
pleins de frémissement, et disent:
« Oui, nous avons vu l’incroyable aujourd’hui ! »

Lévi

27.     Après quoi il sort et observe un gabelou, un nommé Lévi,
assis à la gabelle. Il lui dit: « Suis-moi ! »
28.     Il abandonne tout, se lève et le suit.
29.     Lévi fait pour lui un grand festin dans sa maison.
Il y avait une foule nombreuse de gabelous
et d’autres personnes, qui s’étendaient à table avec eux.
30.     Les Peroushîm et leurs Sopherîm se plaignent à ses adeptes.
Ils leur disent: « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous
avec des gabelous et des fauteurs ? »
31.     Iéshoua‘ répond et leur dit:
« Les bien-portants n’ont pas besoin de médecin,
mais ceux qui ont mal.
32.     Je ne suis pas venu appeler au retour les justes,
mais les fauteurs. »

Vêtement neuf, outres neuves

33.     Ils lui disent: « Voici, les adeptes de Iohanân
multiplient les jeûnes et les prières.
De même ceux des Peroushîm. Mais les tiens mangent et boivent ! »
34.     Iéshoua‘ leur dit: « Pouvez-vous faire jeûner
les fils de la noce quand l’époux est avec eux ?
35.     Mais voici, des jours viennent où l’époux leur sera enlevé.
Alors ils jeûneront, ces jours-là. »
36.     Il leur dit aussi cet exemple:
« Nul ne déchire un morceau d’un vêtement neuf
pour l’ajouter à un vieux vêtement.
Sinon, bien sûr ! et le neuf est déchiré,
et avec le vieux la pièce du neuf ne s’harmonise pas.
37.     Nul ne jette du vin nouveau dans de vieilles outres.
Sinon, en effet, le vin nouveau fait craquer les outres.
Il se répand, et les outres sont perdues.
38.     Mais, un vin nouveau, il faut le mettre dans des outres neuves.
39.     Qui a bu du vin vieux ne désire plus du nouveau:
oui, il dit que le vieux est bon. »

Chapitre 6.

Le shabat

1.     Et c’est un shabat. Il traverse des champs de blé.
Ses adeptes cueillent des épis et les mangent,
après les avoir frottés dans leurs mains.
2.     Quelques-uns des Peroushîm leur disent:
« Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le shabat ? »
3.     Iéshoua‘ leur répond et dit: « N’avez-vous pas lu ce qu’a fait David ?
Il avait faim, et ses compagnons avec lui.
4.     Il est entré dans la maison d’Elohîms,
a pris et mangé les pains des faces,
et en a donné à ses compagnons;
ce qu’il n’est permis de manger qu’aux desservants seulement. »
5.     Il leur dit: « Le fils de l’homme est l’Adôn du shabat. »

6.     Et c’est un autre shabat. Il entre à la synagogue et enseigne.
Il y a là un homme. Sa main droite est sèche.
7.     Les Sopherîm et les Peroushîm l’épient:
va-t-il le guérir pendant le shabat ?
afin de trouver de quoi l’accuser.
8.     Mais il sait leurs réflexions. Il dit à l’homme à la main sèche:
« Réveille-toi et dresse-toi au milieu ! »
Il se relève et se dresse.
9.     Iéshoua‘ leur dit: « Je vous interroge:
Est-il permis, le shabat, de bien faire ou de méfaire ?
De sauver un être ou de le perdre ? »
10.     Il les regarde à la ronde, tous, et il lui dit:
« Tends ta main ! » Il le fait, et sa main est rétablie.
11.     Mais eux sont remplis de fureur; ensemble, ils discutent:
que faire de Iéshoua‘ ?
12.     Et c’est en ces jours, il sort vers la montagne pour prier.
Il passe toute la nuit dans la prière d’Elohîms.
13.     Quand c’est le matin, il convoque ses adeptes.
Parmi eux il en choisit douze, qu’il nomme « envoyés »:
14.     Shim‘ôn, qu’il nomme aussi Petros, et Andreas, son frère,
Ia‘acob et Iohanân, Philippos et Bar-Talmaï,
15.     Matityah et Toma, Ia‘acob bèn Halphaï et Shim‘ôn, appelé le Qanaït,
16.     et Iehouda de Ia‘acob, et Iehouda de Qériot, qui devint traître.
17.     Il descend avec eux, s’arrête dans la plaine.
Et voici, la foule nombreuse de ses adeptes,
et une multitude nombreuse du peuple de tout Iehouda
et de Ieroushalaîm, du rivage de Sor et de Sidôn.
18.     Ils étaient venus l’entendre et être guéris de leurs maladies.
Ceux qui étaient perturbés par des souffles contaminés
sont aussi guéris.
19.     Tous, dans la foule, cherchent à le toucher,
car une puissance sort de lui et les guérit tous.

En marche !

20.     Il lève les yeux sur ses adeptes et dit:
« En marche, les humiliés ! Oui, il est à vous, le royaume d’Elohîms !
21.     En marche, les affamés de maintenant ! Oui, vous serez rassasiés !
En marche, les pleureurs de maintenant ! Oui, vous rirez !
22.     En marche, quand les hommes vous haïssent,
vous bannissent, vous flétrissent,
et jettent dehors votre nom comme criminel, à cause du fils de l’homme !
23.     Jubilez, ce jour-là, dansez de joie !
Voici: votre salaire est grand au ciel !
Oui, cela, leurs pères l’ont déjà fait contre les inspirés.
24.     « Cependant, oïe, vous, les riches !
Oui, vous avez déjà pris votre réconfort !
25.     Oïe, vous, les repus de maintenant !
Oui, vous serez affamés !
Oïe, vous, les rieurs de maintenant !
Oui, vous serez endeuillés et vous pleurerez !
26.     Oïe, vous, quand tous les hommes vous célèbrent !
Oui, leurs pères ont fait de même avec les faux inspirés.
27.     « Mais, vous, entendeurs, je vous dis:
Aimez vos ennemis, faites du bien à vos haineux !
28.     Bénissez vos maudisseurs, priez pour vos décrieurs !
29.     À qui te frappe sur une joue, tends-lui l’autre aussi.
Au preneur de ton manteau, ne refuse pas la tunique aussi.
30.     À tout demandeur, donne ! Au preneur de ton bien, ne réclame rien !
31.     Comme vous voulez que les hommes fassent avec vous,
faites-leur de même.
32.     Si vous aimez vos amis, quel est votre chérissement ?
Oui, même les fauteurs aiment leurs amis !
33.     Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien,
quel est votre chérissement ?
Même les fauteurs en font autant !
34.     Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir,
quel est votre chérissement ?
Même les fauteurs prêtent à des fauteurs pour recevoir l’équivalent !
35.     « Aussi bien, aimez vos ennemis, faites du bien,
prêtez sans rien attendre en retour.
Votre salaire sera grand et vous serez les fils d’‘Éliôn, du Suprême,
lui qui est bon avec les ingrats comme avec les criminels.
36.     Soyez matriciels, comme votre père est matriciel.
37.     Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés.
Ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Déliez: vous serez déliés.
38.     Donnez: il vous sera donné une belle mesure,
bien tassée, serrée, débordante,
qui sera donnée dans votre sein.
Oui, la mesure avec laquelle vous mesurez sert à mesurer pour vous. »

Exemples

39.     Il leur dit un exemple: « Un aveugle peut-il guider un aveugle ?
Ne tombent-ils pas ensemble dans la fosse ?
40.     Nul adepte ne dépasse son rabbi;
mais chacun, à la fin, sera comme son rabbi.
41.     Tu vois le fétu dans l’oeil de ton frère,
mais la poutre, dans ton propre oeil, tu ne la considères pas !
42.     Comment peux-tu dire à ton frère:
‹ Frère, laisse-moi chasser le fétu qui est dans ton oeil ›
quand tu ne vois pas la poutre dans ton oeil ?
Hypocrite ! Chasse en premier la poutre de ton oeil !
Après quoi tu verras clair pour chasser le fétu
dans l’oeil de ton frère.
43.     « C’est ainsi ! Pas de bon arbre qui fasse de mauvais fruit,
et pas de mauvais arbre qui fasse de bon fruit !
44.     Oui, chaque arbre se reconnaît à son fruit:
des figues ne se ramassent pas sur des épines;
le raisin ne se vendange pas sur des buissons.
45.     L’homme bon, du bon trésor de son coeur, produit du bon;
le criminel, de son fond criminel, produit le crime.
Oui, la bouche parle de l’abondance du coeur.
46.     « Pourquoi m’appelez-vous: ‹ Adôn ! Adôn ! ›,
et ne faites-vous pas ce que je dis ?
47.     Qui vient vers moi, entend mes paroles et les fait,
je vous montrerai à qui il est semblable.
48.     Il est semblable à un homme qui bâtit une maison.
Après avoir profondément creusé, il pose les fondations sur le roc.
Une inondation survient, le fleuve déferle contre cette maison.
Il n’est pas assez fort pour l’ébranler,
parce qu’elle a été bien bâtie.
49.     Qui entend et ne fait pas est semblable à un homme
qui bâtit une maison sur la terre, sans fondations.
Le fleuve déferle contre elle; elle s’effondre vite;
et le désastre de cette maison est grand. »

Chapitre 7.

Le centurion et la veuve

1.     Quand il a rempli tous ses dires aux oreilles du peuple,
il entre dans Kephar-Nahoum.
2.     Or le serviteur d’un centurion a mal à en mourir;
et il lui est très cher.
3.     Il entend parler de Iéshoua‘ et lui envoie des Anciens des Iehoudîm
le prier de venir sauver son serviteur.
4.     Ils arrivent chez Iéshoua‘, le supplient avec empressement et disent:
« Il vaut que tu lui accordes cela.
5.     Oui, il aime notre nation et c’est lui qui nous a bâti la synagogue. »
6.     Iéshoua‘ va avec eux.
Et c’est, quand il n’est plus loin de la maison,
le centurion lui envoie des amis pour lui dire:
« Adôn, ne te fatigue pas ! Non, je ne vaux pas
que tu entres sous mon toit.
7.     C’est pour cela aussi que je ne suis pas venu moi-même vers toi.
Mais dis une parole, que mon garçon soit rétabli.
8.     Oui, je suis un homme soumis à une autorité,
et j’ai sous moi des soldats.
Je dis à l’un: ‹ Va ! › et il va; à l’autre: ‹ Viens ! › et il vient;
et à mon serviteur: ‹ Fais cela ! › et il le fait. »
9.     Iéshoua‘ entend et s’étonne de lui.
Il se tourne vers la foule qui le suit et dit:
« Je vous dis: je n’ai pas trouvé en Israël une telle adhérence. »
10.     Les émissaires reviennent à la maison
et trouvent le serviteur en bonne santé.
11.     Et c’est un jour suivant. Il va dans la ville appelée Naïn.
Plusieurs de ses adeptes font route avec lui, ainsi qu’une foule nombreuse.
12.     Il approche de la porte de la ville, et voici:
ils emportent un mort, le fils unique de sa mère, qui était veuve.
Auprès d’elle il y avait une foule importante de la ville.
13.     Quand l’Adôn la voit, il est pris aux entrailles pour elle.
Il lui dit: « Ne pleure pas ! »
14.     Il s’approche et touche le brancard. Les porteurs s’arrêtent.
Il dit: « Jeune homme, je te dis: réveille-toi ! »
15.     Le mort se dresse sur son séant et commence à parler.
Il le donne à sa mère.
16.     Un frémissement les saisit tous; ils glorifient Elohîms et disent:
« Un inspiré, un grand, s’est levé parmi nous !
Elohîms visite son peuple ! »
17.     Cette parole sort à son sujet dans tout Iehouda et dans le pays d’alentour.

Sur Iohanân l’Immergeur

18.     Les adeptes de Iohanân lui annoncent tout cela.
Iohanân appelle deux de ses adeptes.
19.     Il les envoie à l’Adôn pour lui dire:
« Es-tu celui qui vient, ou bien en attendons-nous un autre ? »
20.     Les hommes arrivent et lui disent:
« Iohanân l’Immergeur nous envoie vers toi pour dire:
‹ Es-tu celui qui vient, ou bien en attendons-nous un autre ? › »
21.     À cette heure, il en guérit beaucoup de maladies,
de tourments et de souffles malins.
À de nombreux aveugles il rend la vue.
22.     Iéshoua‘ répond et leur dit:
« Allez annoncer à Iohanân ce que vous avez vu et entendu:
des aveugles voient, des boiteux marchent,
des galeux sont purifiés, des sourds entendent,
des morts se réveillent, et les humiliés reçoivent l’annonce.
23.     En marche, homme qui ne trébuche pas à cause de moi ! »
24.     Les messagers de Iohanân s’en vont.
Il commence à parler aux foules sur Iohanân:
« Qu’êtes-vous sortis contempler au désert ?
Un roseau par le vent agité ?
25.     Mais qu’êtes-vous sortis voir ? Un homme habillé de vêtements délicats ?
Mais ceux qui vivent dans un vêtement somptueux
et dans le luxe se tiennent à la cour.
26.     Mais qu’êtes-vous sortis voir ? Un inspiré ?
Certes ! je vous dis, et plus qu’un inspiré !
27.     C’est de lui qu’il est écrit:
Voici, j’envoie mon messager devant tes faces.
Il aplanira la route devant toi.
28.     Je vous dis: Plus grand que Iohanân,
parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en est point.
Mais le plus petit du royaume d’Elohîms est plus grand que lui.
29.     Tout le peuple des entendeurs et les gabelous mêmes
ont rendu justice à Elohîms,
en se faisant immerger de l’immersion de Iohanân.
30.     Mais les Peroushîm et les maîtres de la tora
ont rejeté le vouloir d’Elohîms à leur égard,
en ne se faisant pas immerger par lui.
31.     À qui donc assimiler les hommes de cette génération ?
À qui sont-ils semblables ?
32.     Ils sont semblables à des gamins assis au marché,
qui s’interpellent l’un l’autre en disant:
‹ Nous avons joué pour vous de la flûte, mais vous n’avez pas dansé !
Nous avons chanté des thrènes, mais vous n’avez pas pleuré ! ›
33.     Oui, Iohanân l’Immergeur est venu, ne mangeant pas de pain,
ne buvant pas de vin; et vous disiez: ‹ Un démon est en lui ! ›
34.     Le fils de l’homme vient, mangeant et buvant;
et vous dites: ‹ Voici un glouton et un buveur,
ami des gabelous et des fauteurs. ›
35.     Mais la sagesse se justifie par tous ses enfants. »

Messié de parfum

36.     Un des Peroushîm le prie de manger avec lui.
Il entre dans la maison du Paroush et s’attable.
37.     Et voici une femme. C’est une fauteuse de la ville.
Elle sait qu’il s’est étendu dans la maison du Paroush.
Elle apporte un flacon d’albâtre plein de parfum.
38.     Elle se tient en arrière et pleure à ses pieds.
De ses larmes, elle commence à lui humecter les pieds.
Elle les essuie avec les cheveux de sa tête.
Elle se penche, embrasse ses pieds et les messie de parfum.
39.     Mais le Paroush voit, lui qui l’avait invité.
Il se dit en lui-même: « Si c’était un inspiré,
il saurait qui et quelle sorte de femme elle est,
celle qui le touche: oui, une fauteuse ! »
40.     Iéshoua‘ répond et lui dit: « Shim‘ôn, j’ai quelque chose à te dire. »
Il dit: « Rabbi, parle ! »
41.     « Un créancier a deux débiteurs.
Un doit cinq cents deniers, l’autre cinquante.
42.     Mais comme ils n’ont pas de quoi rendre,
il leur fait remise à tous deux.
Maintenant, lequel des deux l’aimera davantage ? »
43.     Shim‘ôn répond et dit: « Je suppose,
celui à qui il a fait une plus grande remise. »
Il lui dit: « Tu as bien jugé. »
44.     Se tournant vers la femme, il dit à Shim‘ôn:
« Regarde cette femme ! Je suis entré dans ta maison,
tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds.
Mais elle, de ses larmes, elle a humecté mes pieds,
et de ses cheveux elle les a essuyés.
45.     Tu ne m’as pas donné de baiser. Mais elle, depuis que je suis entré,
elle n’a pas cessé de se pencher et d’embrasser mes pieds.
46.     Tu n’as pas messié ma tête d’huile.
Mais elle, de parfum, elle a messié mes pieds.
47.     Pour tout cela, je te dis, ses fautes nombreuses lui sont remises,
parce qu’elle a beaucoup aimé.
Mais celui à qui peu est remis aime peu. »
48.     Et il dit à la femme: « Tes fautes te sont remises. »
49.     Les convives commencent à se dire entre eux:
« Quel est celui-ci qui remet même les fautes ? »
50.     Il dit à la femme: « Ton adhérence te sauve. Va en paix ! »

Chapitre 8.

Le semeur

1.     Et c’est un jour suivant, il circule de ville en village.
Il clame et annonce le message du royaume d’Elohîms.
Les Douze sont avec lui,
2.     et quelques femmes guéries de souffles malins et d’infirmités:
Miriâm, appelée la Magdalit, de laquelle sept démons étaient sortis,
3.     Iohana, la femmes de Chouzas, l’intendant d’Hèrôdès, et Shoshana,
et d’autres, nombreuses, qui les servent de leurs biens.
4.     Et c’est une foule nombreuse, venue à lui de chaque ville.
Il dit en exemple:
5.     « Le semeur sort pour semer sa semence. Il la sème.
Il en tombe le long de la route, qui est piétiné;
et les oiseaux du ciel la mangent.
6.     L’autre tombe sur le roc, pousse et se dessèche,
parce qu’elle n’a pas d’humidité.
7.     L’autre tombe au milieu des épines;
les épines poussent avec et l’étouffent.
8.     L’autre tombe dans la bonne terre;
elle pousse et fait du fruit: le centuple ! »
En disant cela il crie: « Qui a des oreilles pour entendre entende ! »

9.     Ses adeptes l’interrogent et disent: « Cet exemple, qu’est-ce ? »
10.     Il dit: « À vous il a été donné
de pénétrer les mystères du royaume d’Elohîms;
mais aux autres, par des exemples,
pour que, voyant, ils ne voient pas,
et que, entendant, ils ne comprennent pas.
11.     Cet exemple, le voici: La semence, c’est la parole d’Elohîms.
12.     Ceux du bord de la route sont ceux qui entendent;
puis le diable vient. Il enlève la parole de leur coeur,
pour qu’ils n’adhèrent pas et ne soient pas sauvés.
13.     Ceux de sur le roc, quand ils entendent la parole,
ils l’accueillent avec chérissement.
Mais ils n’ont pas de racine; ils adhèrent, éphémères.
Quand survient l’épreuve, ils s’écartent.
14.     Ce qui est tombé dans les épines, ce sont ceux qui entendent.
Mais en cours de routes les soucis, la richesse,
les plaisirs de la vie les asphyxient.
Ils n’arrivent pas à maturité.
15.     Ce qui est tombé dans la belle terre,
ce sont ceux qui entendent la parole avec un coeur beau et valeureux,
la retiennent et portent du fruit à force d’endurance.

La lampe

16.     « Personne n’allume une lampe pour la couvrir d’une cloche
et la mettre sous un lit; mais il la met sur un lampadaire,
pour que ceux qui arrivent voient la lumière.
17.     Non, rien de caché qui ne doive être manifesté;
ni rien de secret qui ne doive être pénétré et devenir manifeste.
18.     Aussi, voyez comment entendre: oui, celui qui a, il lui sera donné;
et celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir lui sera pris. »
19.     Sa mère et ses frères arrivent près de lui.
Ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule.
20.     Il lui est annoncé:
« Ta mère et tes frères se tiennent dehors et désirent te voir. »
21.     Mais lui répond et leur dit: « Ma mère et mes frères
sont ceux qui entendent la parole d’Elohîms et la font. »

Il commande aux vents

22.     Et c’est l’un de ces jours, il monte en barque avec ses adeptes.
Il leur dit: « Allons de l’autre côté du lac. » Ils gagnent le large.
23.     Tandis qu’ils voguent, il sommeille.
Alors un tourbillon de vent tombe sur le lac.
Ils se remplissent et sont en danger.
24.     Ils s’approchent et le réveillent. Ils lui disent:
« Enseigneur ! Enseigneur ! Nous périssons ! »
Il se réveille. Il rabroue le vent et le fracas de l’eau.
Ils cessent, et c’est le calme.
25.     Il leur dit: « Où est votre adhérence ? »
Ils frémissent, s’étonnent et se disent l’un à l’autre:
« Qui est donc celui-là ? Oui, il commande
même aux vents et à l’eau; et ils lui obéissent ! »

Légion

26.     Ils débarquent au pays des Gadariîm, qui est face à la Galil.
27.     Il sort à terre. Un homme vient à sa rencontre,
hors de la ville; il a des démons.
Depuis longtemps il ne porte pas de vêtement.
Il ne demeure pas dans une maison mais parmi les sépultures.
28.     Il voit Iéshoua‘, vocifère, tombe,
se prosterne devant lui, et d’une voix forte dit:
« Qu’y a-t-il entre moi et toi, Iéshoua‘ bèn Él ‘Éliôn ?
Je t’en implore: ne me tourmente pas ! »
29.     Oui, il enjoignait au souffle contaminé de sortir de l’homme.
À maintes reprises il s’était emparé de lui.
Lié avec des chaînes et des entraves, bien gardé,
il rompait ses liens, entraîné par le démon vers les déserts.
30.     Iéshoua‘ l’interroge: « Quel est ton nom ? »
Il dit: « Légion », parce que nombreux sont les démons entrés en lui.
Ils le supplient de ne pas leur commander de s’en aller vers l’abîme.
31.     Or il y a là un troupeau avec bon nombre de cochons.
Il paît dans la montagne.
32.     Ils le supplient de leur permettre d’entrer dans les cochons.
Il le leur permet.
33.     Les démons sortent de l’homme et entrent dans les cochons.
Le troupeau se rue du haut de la falaise dans le lac, où il est étouffé.
34.     Les gardiens voient ce qui est advenu.
Ils s’enfuient et l’annoncent dans la ville et dans les champs.
35.     Ils sortent voir ce qui était advenu et viennent vers Iéshoua‘.
Ils trouvent assis l’homme dont les démons sont sortis,
vêtu, sain d’esprit, aux pieds de Iéshoua‘. Ils frémissent.
36.     Les témoins leur annoncent comment le démoniaque a été sauvé.
37.     Toute la multitude du pays d’alentour des Gadariîm
le prie de s’en aller de chez eux.
Oui, ils sont oppressés d’un grand frémissement.
Il monte en barque et s’en retourne.
38.     L’homme dont les démons sont sortis l’implore
pour demeurer avec lui; mais Iéshoua‘ le renvoie et dit:
39.     « Retourne dans ta maison.
Raconte tout ce qu’Elohîms a fait pour toi. »
Et il part clamer à travers toute la ville
ce que Iéshoua‘ avait fait pour lui.

La fille de Iaïr

40.     Quand Iéshoua‘ revient, la foule l’accueille; oui, tous l’attendent.
41.     Et voici, vient un homme du nom de Iaïr.
Il est le chef de la synagogue. Il tombe aux pieds de Iéshoua‘
et le supplie d’entrer dans sa maison,
42.     parce qu’il a une fille unique d’environ douze ans, et qu’elle va mourir.
Quand il y va, les foules l’étouffent.
43.     Là, une femme fluente de sang depuis douze ans
avait dépensé toute sa vie en médecins,
mais personne n’était assez fort pour la guérir.
44.     Elle s’approche derrière lui, touche le sisit de son vêtement,
et soudain son flux de sang cesse.
45.     Iéshoua‘ dit: « Qui m’a touché ? » Mais tous nient;
et Petros dit: « Enseigneur, les foules t’oppressent, te bousculent ! »
46.     Mais Iéshoua‘ dit: « Quelqu’un m’a touché.
Oui, je sais qu’une puissance est sortie de moi. »
47.     La femme se voit découverte. Elle tremble, vient,
se prosterne devant lui et annonce devant tout le peuple
pourquoi elle l’avait touché et comment elle avait été soudain rétablie.
48.     Il lui dit: « Fille, ton adhérence t’a sauvée. Va en paix ! »
49.     Comme il parle encore, quelqu’un vient de chez le chef de la synagogue.
Il dit: « Ta fille est morte. Ne fatigue plus le Rabbi. »
50.     Mais Iéshoua‘ entend et lui répond:
« Ne frémis pas ! Adhère seulement, et elle sera sauvée. »
51.     Il vient dans la maison. Il ne laisse entrer avec lui nul autre
que Petros, Iohanân, Ia‘acob, le père de l’enfant et la mère.
52.     Tous la pleurent et se lamentent; mais il dit:
« Ne pleurez pas, car elle n’est pas morte, mais elle dort. »
53.     Ils ricanent contre lui, sachant qu’elle est morte.
54.     Mais il saisit la main et l’appelle en disant:
« Enfant, réveille-toi ! »
55.     Son souffle revient, et elle se relève soudain.
Il commande de lui donner à manger.
56.     Ses parents sont stupéfaits.
Il leur enjoint de ne dire à personne ce qui était advenu.

Chapitre 9.

Les Douze

1.     Il convoque les Douze; il leur donne pouvoir et autorité
sur tous les démons, et pour guérir les maladies.
2.     Il les envoie proclamer le royaume d’Elohîms et guérir les infirmes.
3.     Il leur dit: « Ne prenez rien pour la route:
ni bâton, ni besace, ni pain, ni argent,
sans avoir chacun deux tuniques.
4.     En quelque maison que vous entriez,
demeurez là et sortez de là.
5.     Et ceux qui ne vous accueillent pas, sortez de leur ville;
secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux. »
6.     Ils sortent, ils passent dans les villages;
ils annoncent le message et guérissent en tout lieu.

Hèrôdès le tétrarque

7.     Hèrôdès le tétrarque entend tout ce qui advient.
Il est dans la perplexité, car certains disent:
« Iohanân s’est réveillé d’entre les morts »;
8.     et d’autres: « Élyahou est apparu »;
et d’autres encore: « Un inspiré d’entre les anciens s’est relevé. »
9.     Hèrôdès dit: « Iohanân, moi, je l’ai décapité !
Mais qui est-il celui dont j’entends parler ainsi ? »
Et il cherche à le voir.

Pains et poissons

10.     Les envoyés reviennent et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait.
Il les prend avec lui et se retire à part,
près de la ville appelée Béit-Saïda.
11.     Mais les foules l’apprennent; elles le suivent.
Il les accueille et leur parle du royaume d’Elohîms.
Il rétablit ceux qui ont besoin de guérison.
12.     Mais le jour commence à décliner.
Les Douze s’approchent et lui disent: « Renvoie la foule !
Ils s’en iront dans les villages et les fermes d’alentour
pour se loger et y trouver des vivres,
car nous sommes ici dans un lieu désert. »
13.     Il leur dit: « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! »
Mais ils disent: « Il n’y a pour nous rien de plus
que cinq pains et deux poissons, à moins d’aller nous-mêmes
acheter des aliments pour tout ce peuple. »
14.     Oui, ils étaient environ cinq mille hommes.
Il dit: « Faites-les s’étendre par groupes d’environ cinquante. »
15.     Ils font ainsi et tous s’étendent.
16.     Il prend les cinq pains et les deux poissons.
Il lève le regard vers le ciel, les bénit, les partage;
puis les donne à ses adeptes pour les servir à la foule.
17.     Ils mangent et se rassasient tous.
Ils enlèvent les parts en surabondance: douze couffins.

Mort annoncée (1)

18.     Et c’est quand il prie à l’écart, ses adeptes sont près de lui.
Il les interroge et dit: « Qui les foules disent-elles que je suis ? »
19.     Ils répondent et disent: « Iohanân l’Immergeur »;
d’autres: « Élyahou »; d’autres encore:
« Un inspiré parmi les anciens s’est levé. »
20.     Il leur dit: « Et vous, qui dites-vous que je suis ? »
Petros répond et dit: « Le messie d’Elohîms. »
21.     Il les rabroue et leur enjoint de ne dire cela à personne.
22.     Il dit: « Le fils de l’homme doit souffrir beaucoup,
être rejeté par les anciens, les chefs des desservants,
les Sopherîm, être tué et, le troisième jour, se réveiller. »
23.     Il dit à tous: « Si quelqu’un veut aller derrière moi,
qu’il se nie lui-même, porte chaque jour sa croix et me suive !
24.     Oui, qui veut sauver son être le perd;
mais qui perd son être à cause de moi, celui-là le sauve.
25.     Oui, quelle utilité à l’homme de gagner l’univers entier,
puis de se perdre et de se détruire lui-même ?
26.     Oui, qui aura eu honte de moi et de mes paroles,
de celui-là le fils de l’homme aura honte,
quand il viendra dans sa gloire, celle du père et des messagers sacrés.
27.     Mais je vous dis en vérité:
Il en est parmi les présents qui ne goûteront pas la mort
avant d’avoir vu le royaume d’Elohîms. »

Ils voient sa gloire

28.     Et c’est environ huit jours après ces paroles,
il prend Petros, Iohanân et Ia‘acob,
et monte sur la montagne pour prier.
29.     Et c’est, pendant qu’il prie,
l’apparence de ses faces devient autre,
et son vêtement d’une blancheur d’éclair.
30.     Et voici, deux hommes parlent avec lui: c’est Moshè et Élyahou.
31.     Apparaissant dans leur gloire, ils parlent de son exode,
qu’il doit accomplir à Ieroushalaîm.
32.     Mais Petros et ceux qui sont avec lui sont alourdis par le sommeil.
Ils se tiennent éveillés, voient sa gloire,
et les deux hommes debout près de lui.
33.     Et c’est, quand ils se séparent de lui, Petros dit à Iéshoua‘:
« Enseigneur, il est beau que nous soyons ici.
Faisons donc trois tentes: une pour toi,
une pour Moshè, une pour Élyahou. »
Il ne savait pas ce qu’il disait.
34.     Comme il dit cela, c’est une nuée. Elle les obombre.
Ils frémissent en entrant dans la nuée.
35.     Et c’est une voix, de la nuée; elle dit:
« Voici mon fils, élu. Entendez-le ! »
36.     Quand la voix n’est plus, Iéshoua‘ se trouve seul.
Ils gardent le silence; ils n’annoncent, ces jours-là,
rien à personne de ce qu’ils avaient vu.
37.     Et c’est le jour suivant, quand il descend de la montagne,
une foule nombreuse vient à sa rencontre.
38.     Et voici, un homme de la foule crie.
Il dit: « Rabbi, je t’implore de regarder mon fils !
Oui, c’est mon unique !
39.     Et voici, un souffle le prend tout à coup, crie,
et le convulse avec de la bave.
À grand-peine il se sépare de lui, le laissant tout meurtri.
40.     J’ai imploré tes adeptes: qu’ils le jettent dehors;
mais ils n’ont pas pu. »
41.     Iéshoua‘ répond et dit: « Ô âge sans adhérence et perverti !
Jusqu’à quand serai-je avec vous à vous supporter ?
Fais venir ici ton fils ! »
42.     À peine il s’approche, le démon le déchire et le secoue de convulsions.
Iéshoua‘ rabroue le souffle contaminé;
Il rétablit le garçon et le rend à son père.

Mort annoncée (2)

43.     Tous sont frappés de la grandeur d’Elohîms;
tous s’émerveillent de tout ce qu’il fait. Il dit à ses adeptes:
44.     « Mettez-vous bien ces paroles dans les oreilles:
Oui, le fils de l’homme doit être livré aux mains des hommes. »
45.     Ils ne pénètrent pas ce dire; il est voilé pour eux,
pour qu’ils ne le perçoivent pas;
et ils frémissent de le questionner sur ce dire.

Le plus grand

46.     Une rumination s’introduit en eux: qui d’entre eux est le plus grand ?
47.     Iéshoua‘ pénètre les ruminations de leur coeur.
Il prend un enfant et le met près de lui.
48.     Il leur dit: « Qui accueille ce petit enfant en mon nom m’accueille;
et qui m’accueille accueille qui m’envoie.
Oui, le plus petit de vous tous, celui-là est le plus grand. »
49.     Iohanân répond et dit: « Enseigneur, nous avons vu un homme
qui jette dehors les démons en ton nom.
Nous l’en avons empêché, parce qu’il ne suit pas avec nous. »
50.     Iéshoua‘ dit: « N’empêchez pas:
oui, qui n’est pas contre vous est pour vous. »

Annoncer le royaume

51.     C’est au temps où s’accomplissent les jours de sa montée.
Il affermit ses faces pour aller à Ieroushalaîm.
52.     Il envoie des messagers devant ses faces.
Ils vont et entrent dans un village de Shomrôn afin de préparer pour lui.
53.     Mais ils ne l’accueillent pas parce que ses faces vont à Ieroushalaîm.
54.     Les adeptes Ia‘acob et Iohanân voient et disent:
« Adôn, veux-tu que nous disions au feu
de descendre du ciel et de les dévorer ? »
55.     Iéshoua‘ se tourne et les réprimande.
56.     Ils vont dans un autre village.
57.     Ils vont sur la route. Quelqu’un lui dit:
« Je te suivrai où que tu t’en ailles. »
58.     Iéshoua‘ lui dit: « Les renards ont des trous,
les oiseaux du ciel, des nids;
mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. »
59.     Il dit à un autre: « Suis-moi ! »
Il dit: « Permets-moi d’abord de m’en aller ensevelir mon père. »
60.     Iéshoua‘ lui dit: « Laisse les morts ensevelir leurs morts !
Mais toi, va-t’en annoncer le royaume d’Elohîms. »
61.     Un autre encore lui dit: « Je te suivrai, Adôn;
mais permets-moi d’abord de dire adieu à ceux de ma maison. »
62.     Mais Iéshoua‘ lui dit: « Personne qui jette la main sur la charrue
en regardant derrière lui n’est bon pour le royaume d’Elohîms. »

Chapitre 10.

Les envoyés

1.     Or, après cela, l’Adôn désigne encore soixante-douze autres.
Il les envoie devant ses faces, deux par deux,
en toute ville et lieu où il doit arriver.
2.     Il leur dit: « La moisson est abondante, mais rares les ouvriers.
Aussi, implorez l’Adôn de la moisson,
qu’il jette dehors des ouvriers pour sa moisson.
3.     Allez ! Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
4.     Ne vous chargez pas de bourse, ni de besace, ni de sandales.
Ne saluez personne en route.
5.     En toute maison où vous entrez, dites d’abord:
‹ Shalôm à cette maison ! ›
6.     Et s’il est là un fils de paix, sur lui reposera votre shalôm.
Sinon, il retournera sur vous.
7.     Demeurez dans cette même maison;
mangez et buvez ce qu’il y a chez eux:
oui, l’ouvrier a valeur pour son salaire. N’errez pas de maison en maison.
8.     En toute ville où vous entrez et où ils vous accueillent,
mangez de ce qui vous est servi.
9.     Guérissez les infirmes qui y sont. Dites-leur:
‹ Il approche de vous, le royaume d’Elohîms ! ›
10.     En toute ville où vous entrez et où ils ne vous accueillent pas,
sortez sur les places et dites:
11.     ‹ Même la poussière de votre ville collée aux pieds,
nous la secouons pour vous !
Cependant, pénétrez qu’il approche, le royaume d’Elohîms ! ›
12.     Je vous dis: Oui, pour Sedôm,
ce jour sera plus tolérable que pour cette ville.
13.     Oïe, toi, Korazîn ! Oïe, toi, Béit-Saïda !
Oui, si les prodiges réalisés chez vous
l’avaient été à Sor et à Sidôn, depuis longtemps,
assises en sac et cendre, elles auraient fait retour.
14.     Aussi bien, pour Sor et Sidôn,
le jugement sera plus tolérable que pour vous.
15.     Et toi, Kephar-Nahoum, tu t’es élevée jusqu’au ciel:
tu seras précipitée jusqu’au Shéol.
16.     Qui vous entend m’entend; qui vous rejette me rejette;
et qui me rejette rejette qui m’a envoyé. »

17.     Les soixante-douze retournent, pleins de chérissement, disant:
« Adôn, même les démons se soumettent à nous en ton nom ! »
18.     Il leur dit: « J’ai contemplé Satân tomber, comme un éclair, hors du ciel.
19.     Voici, je vous ai donné le pouvoir
de marcher sur les serpents et les scorpions,
et sur toute la puissance de l’ennemi: rien ne pourra vous nuire.
20.     Cependant, ne vous réjouissez pas que les souffles se soumettent à vous,
mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les ciels. »
21.     À cette heure même, il exulte au souffle sacré et dit:
« Je te célèbre, Père, Adôn du ciel et de la terre,
parce que tu as caché cela aux sages et aux sagaces,
et que tu le découvres aux tout-petits.
Oui, Père, parce que tel est ton gré devant tes faces.
22.     Tout m’a été livré par mon père.
Nul ne sait qui est le fils, sinon le père;
et qui est le père, sinon le fils, et à qui le fils veut le découvrir. »
23.     Se tournant vers ses adeptes, à part, il dit:
« En marche, les yeux qui voient ce que vous voyez !
24.     Oui, je vous dis, de nombreux inspirés, des rois
ont désiré voir ce que vous vous voyez et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu. »

Vie en pérennité

25.     Et voici, un enseigneur de la tora se lève pour l’éprouver et dit:
« Rabbi, que faire pour hériter vie en pérennité ? »
26.     Il lui dit: « Qu’est-il écrit dans la tora ? Comment lis-tu ? »
27.     Il répond et dit: « Tu aimeras IHVH-Adonaï, ton Elohîms, de tout ton coeur,
de tout ton être, de toute ton intensité, de toute ton intelligence,
et ton compagnon comme toi-même. »
28.     Il lui dit: « Tu as répondu droitement. Fais cela et tu vivras ! »
29.     Mais il veut se justifier et dit à Iéshoua‘:
« Et qui est mon compagnon ? »
30.     Iéshoua‘ reprend et dit:
« Un homme descend de Ieroushalaîm à Ieriho
et tombe au milieu de bandits.
Ils le dépouillent, le chargent de coups,
et s’en vont, le laissant à moitié mort.
31.     Par coïncidence, un desservant descend par cette route-là.
Il le voit et passe à l’opposé.
32.     Ainsi d’un Lévi, survenant en ce lieu. Il le voit et passe à l’opposé.
33.     Un Shomroni faisant route vient près de lui, voit, est pris aux entrailles,
34.     s’approche, il panse ses blessures et lui verse de l’huile et du vin.
Puis il le fait monter sur sa propre monture
et l’emmène au gîte où il prend soin de lui.
35.     Le lendemain, il prend deux deniers, les donne à l’hôtelier
et dit: ‹ Prends soin de lui. Ce que tu dépenseras en plus,
moi, je te le rendrai à mon retour. ›
36.     À ton avis, lequel de ces trois a été le compagnon
de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
37.     Il dit: « Celui qui l’a matricié. »
Iéshoua‘ lui dit: « Va ! Toi aussi, fais de même ! »

Marta et Miriâm

38.     Tandis qu’ils vont, il entre dans un village.
Une femme du nom de Marta l’accueille dans sa maison.
39.     Elle a une soeur appelée Miriâm;
assise aux pieds de l’Adôn, elle entend sa parole.
40.     Mais Marta se fatigue à tant servir; elle se présente et dit:
« Adôn, tu ne te soucies pas de ce que ma soeur me laisse servir seule ?
Dis-lui donc de m’aider ! »
41.     L’Adôn répond et lui dit:
« Marta, Marta, tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup.
42.     De peu il est besoin, ou du seul.
Miriâm a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas enlevée. »

Chapitre 11.

Ton règne vient

1.     Et c’est en un lieu où il est et prie.
Quand il a fini, un de ses adeptes lui dit:
« Adôn, enseigne-nous à prier
comme Iohanân enseigna aussi à ses adeptes. »
2.     Il leur dit: « Quand vous priez, dites:
Père, ton nom se consacre; ton règne vient.
3.     Donne-nous chaque jour notre part de pain !
4.     Remets-nous nos fautes,
puisque nous aussi nous les avons remises à tous nos débiteurs.
Et ne nous fais pas pénétrer dans l’épreuve ! »

5.     Il leur dit: « Qui, parmi vous, a un ami,
va vers lui au milieu de la nuit et lui dit:
‹ Ami, prête-moi trois pains !
6.     Oui, un ami est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui servir. ›
7.     Il lui répond de l’intérieur et dit:
‹ Ne me tracasse pas ! La porte est déjà bouclée;
mes enfants sont au lit avec moi.
Je ne peux me relever pour rien te donner. ›
8.     Je vous dis: Même s’il ne lui donne rien et ne se relève pas
parce qu’il est son ami,
du fait de son impudence, il se réveillera
et lui donnera ce dont il a besoin.
9.     Et moi je vous dis: Demandez, il vous sera donné.
Cherchez, vous trouverez. Frappez, il vous sera ouvert.
10.     Oui, tout demandeur reçoit; tout chercheur trouve;
à tout frappeur il est ouvert.
11.     Quel père parmi vous à qui son fils demande un poisson
lui donne, au lieu de poisson, un serpent ?
12.     Ou, quand il lui demande un oeuf, lui donne un scorpion ?
13.     Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de beaux dons à vos enfants,
combien plus le père des ciels donne le souffle sacré
à ceux qui le lui demandent ! »

Ba‘al Zeboul

14.     Il jette dehors un démon; il était muet.
Et c’est, quand le démon est sorti, le muet parle.
Les foules s’étonnent.
15.     Mais certains d’entre eux disent:
« C’est par Ba‘al Zeboul, le chef des démons,
qu’il jette dehors les démons. »
16.     D’autres, pour l’éprouver, cherchent de lui un signe du ciel.
17.     Mais il sait leurs pensées et leur dit:
« Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté,
et, maison sur maison, s’effondre.
18.     Ainsi de Satân: s’il est divisé contre lui-même,
comment son royaume subsiste-t-il ?
Parce que vous dites que c’est par Ba‘al Zeboul,
que je jette dehors les démons.
19.     Mais si je jette dehors les démons par Ba‘al Zeboul,
vos fils, par quoi les jettent-ils dehors ?
Ils seront donc vos juges.
20.     Mais si c’est par le doigt d’Elohîms que je jette dehors les démons,
alors le royaume d’Elohîms est venu jusqu’à vous.
21.     Quand le fort bien armé garde sa cour, ses biens sont en paix.
22.     Qu’un plus fort que lui survienne et le batte,
il lui enlève son armure en quoi il se confiait, et distribue ses dépouilles.
23.     Qui n’est pas avec moi est contre moi;
qui ne rassemble pas avec moi dissipe.
24.     Quand le souffle contaminé est sorti de l’homme,
il erre dans des lieux sans eau pour chercher le repos.
Il ne le trouve pas et dit:
‹ Je reviendrai dans ma maison d’où je suis sorti. ›
25.     Il revient et la trouve balayée et parée.
26.     Alors il va prendre sept autres souffles pires que lui.
Ils entrent habiter là, et la fin de cet homme est pire que son début. »

La parole d’Elohîms

27.     Et c’est, pendant qu’il dit ces paroles,
une femme, de la foule, élève la voix et lui dit:
« Courage, ô ventre qui t’a porté, ô seins que tu as tétés ! »
28.     Mais lui dit: « Et mieux: Courage ceux qui entendent
la parole d’Elohîms et la gardent ! »

29.     Au rassemblement de grandes foules, il commence à dire:
« Cet âge est un âge mauvais. Il cherche un signe.
Mais de signe il ne lui sera pas donné, si ce n’est le signe de Iona.
30.     Oui, comme Iona a été signe pour les hommes de Ninevé,
ainsi en sera-t-il du fils de l’homme pour cet âge.
31.     La reine du Téimân se réveillera lors du jugement
avec les hommes de cet âge, et elle les condamnera,
parce qu’elle est venue des confins de la terre
pour entendre la sagesse de Shelomo; et voici, ici plus que Shelomo !
32.     Les hommes de Ninevé se lèveront au jugement avec cet âge,
et ils le condamneront, parce qu’ils ont fait pénitence
à la proclamation de Iona; et voici, ici plus que Iona !

33.     « Personne, allumant une lampe, ne la place dans une cave,
ou sous le boisseau, mais sur un lampadaire,
pour que les arrivants voient sa clarté.
34.     La lampe de ton corps, c’est l’oeil.
Si ton oeil est intact, tout ton corps aussi est lumineux.
Mais s’il est fautif, ton corps aussi est ténébreux.
35.     Prends donc garde qu’en toi-même la lumière ne devienne ténèbre !
36.     Si donc tout ton corps est lumineux sans aucune part de ténèbre,
alors il est tout lumineux,
comme lorsqu’une lampe t’illumine de sa clarté. »

Oïe, vous, les Peroushîm

37.     Il parle et un Paroush le prie à déjeuner chez lui.
Il entre et s’installe.
38.     Mais le Paroush voit et s’étonne
qu’il n’ait pas fait immersion avant le déjeuner.
39.     Mais l’Adôn lui dit: « Maintenant, vous, les Peroushîm,
le dehors de la coupe et du plat, vous le purifiez;
mais votre dedans est plein de rapine et de crimes.
40.     Fous ! Celui qui a fait l’extérieur, n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ?
41.     Aussi bien, donnez en libéralités ce qui est à vous;
et voici, tout, pour vous, sera pur.
42.     Oïe, vous, les Peroushîm,
parce que vous dîmez la menthe, la rue et tout légume;
mais vous passez à côté de la justice et de l’amour d’Elohîms !
Ceci, il faut le faire, sans négliger cela !
43.     Oïe, vous, les Peroushîm,
parce que vous aimez les premières stalles dans les synagogues
et les salutations sur les marchés !
44.     Oïe, vous, parce que vous êtes comme des sépulcres que rien ne signale,
où les hommes marchent sans le savoir ! »
45.     Un des enseigneurs de tora lui répond:
« Rabbi, par ces paroles tu nous insultes aussi ! »
46.     Il lui dit: « Vous aussi, enseigneurs de tora, oïe !
Parce que vous chargez les hommes de charges difficiles à porter;
mais vous-mêmes ne touchez pas à ces charges,
fût-ce d’un seul de vos doigts !
47.     Oïe, vous, parce que vous bâtissez les sépulcres des inspirés
que vos pères ont tués !
48.     Ainsi, vous êtes des témoins, vous approuvez les oeuvres de vos pères:
eux, ils ont tué; vous, vous bâtissez !
49.     Voilà pourquoi la sagesse d’Elohîms dit:
Je leur enverrai des inspirés et des envoyés.
Ils en tueront et en persécuteront,
50.     afin que soit requis de cet âge le sang de tous les inspirés
versé depuis la fondation de l’univers,
51.     depuis le sang d’Èbèl jusqu’au sang de Zekharyah,
supprimé entre l’autel et la maison.
Oui, je vous dis: il sera requis de cet âge !
52.     Oïe, vous, enseigneurs de tora,
parce que vous avez pris la clé de la connaissance !
Vous n’y entrez pas; et ceux qui entrent, vous les empêchez ! »
53.     Quand il sort de là, les Sopherîm et les Peroushîm
commencent à en avoir terriblement contre lui
et à le provoquer sur maints sujets.
54.     Ils le guettent pour surprendre quelque parole de sa bouche.

Chapitre 12.

En face des hommes

1.     Sur quoi, la foule se rassemble par myriades,
jusqu’à s’écraser les uns sur les autres.
Il commence à dire à ses adeptes en premier:
« Prenez garde pour vous-mêmes au levain des Peroushîm,
qui est l’hypocrisie !
2.     Rien de recouvert qui ne doive être découvert;
rien de caché qui ne doive être connu.
3.     Au contraire, tout ce que vous dites dans les ténèbres
sera entendu dans la lumière;
ce que vous dites à l’oreille, dans les celliers,
sera clamé sur les terrasses.
4.     Et je vous dis, à vous, mes amis:
Ne frémissez pas de ceux qui tuent le corps !
Après cela, ils n’ont rien à faire de plus.
5.     Mais je vous préviens de qui frémir:
frémissez de qui, après avoir tué,
a la puissance de jeter à la Géhenne.
Oui, je vous dis, de celui-là frémissez !
6.     Cinq moineaux ne se vendent-ils pas deux sous ?
Cependant aucun d’eux n’est oublié en face d’Elohîms.
7.     Mais même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Ne frémissez pas ! Vous l’emportez sur beaucoup de moineaux !
8.     Je vous dis: celui qui se déclare pour moi en face des hommes,
le fils de l’homme se déclarera aussi pour lui,
en face des messagers d’Elohîms.
9.     Et qui me renie devant les hommes
sera renié devant les messagers d’Elohîms.
10.     Qui dit une parole contre le fils de l’homme,
cela lui sera remis.
Mais qui blasphème contre le souffle sacré,
cela ne lui sera pas remis.
11.     Quand ils vous feront entrer dans les synagogues,
et en face des chefs et des autorités, ne vous inquiétez pas
comment ou que répondre pour la défense ou que dire.
12.     Oui, le souffle sacré vous enseignera
à cette heure même ce que vous aurez à dire. »

Fou qui thésaurise

13.     Quelqu’un de la foule lui dit:
« Rabbi, dis à mon frère de partager avec moi l’héritage. »
14.     Il lui dit: « Homme, qui m’a nommé sur vous juge ou arbitre ? »
15.     Il leur dit: « Voyez, gardez-vous de toute cupidité,
parce que, même dans l’abondance,
la vie de l’homme ne dépend pas de ses biens. »
16.     Il leur donne un exemple et dit:
« Le domaine d’un homme riche produit beaucoup.
17.     Il fait réflexion en lui-même et dit:
‹ Que ferai-je ? Je n’ai pas où rassembler mes fruits. ›
18.     Il dit: ‹ Je ferai cela: j’abattrai mes granges
et j’en bâtirai de plus grandes.
J’y rassemblerai tout mon blé et mes biens.
19.     Et je dirai à mon être: Mon être, tu as beaucoup de biens,
pour beaucoup d’années. Repose-toi, mange, bois, et jouis ! ›
20.     Elohîms lui dit: ‹ Fou, cette nuit même, ton être te sera demandé !
Ce que tu prépares sera pour qui ? ›
21.     Ainsi de celui qui thésaurise pour lui-même,
au lieu de s’enrichir en Elohîms. »
22.     Il dit à ses adeptes: « C’est pourquoi je vous dis:
Ne vous inquiétez pas pour l’être: que manger ?
ni pour le corps: de quoi le vêtir ?
23.     L’être est plus que la nourriture et le corps que le vêtement.
24.     Observez les corbeaux: ils ne sèment ni ne moissonnent,
ils n’ont ni cellier ni grange, mais Elohîms les nourrit.
Oh ! combien vous l’emportez sur les oiseaux !
25.     Lequel d’entre vous peut, à force d’inquiétude,
ajouter à sa taille une coudée ?
26.     Si vous êtes impuissants à agir pour peu,
pourquoi donc vous inquiéter pour le reste ?
27.     Observez les lis et leur croissance: ils ne filent ni ne tissent.
Or, je vous dis: même Shelomo dans toute sa gloire
n’était pas vêtu comme l’un d’eux.
28.     Si Elohîms habille ainsi l’herbe des champs,
qui existe aujourd’hui et sera jetée au four demain,
combien plus fera-t-il pour vous, nains de l’adhérence !
29.     Vous aussi, ne cherchez pas: que manger ? que boire ?
Ne vous en préoccupez pas.
30.     Oui, de tout cela les goîm de l’univers sont en quête;
mais votre père connaît ce dont vous avez besoin.
31.     Aussi bien, cherchez son royaume, et cela vous sera ajouté.
32.     Ne frémis pas, petit troupeau !
Le gré de votre père est de vous donner le royaume.
33.     Vendez vos biens, donnez-les en libéralités.
Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas,
un trésor qui ne manque pas, aux ciels,
que le voleur n’approche pas, que la mite ne consume pas.
34.     Oui, où est votre trésor, là aussi est votre coeur.

Soyez prêts

35.     « Et vous, reins ceints, lampes brûlantes,
36.     semblables aux hommes qui attendent leur Adôn à son retour des noces.
Quand il vient et frappe, ils lui ouvrent vite.
37.     En marche, les serviteurs que l’Adôn trouve veillants quand il vient !
Amén, je vous dis: il se ceindra, les fera mettre à table,
puis passera pour les servir.
38.     Qu’il vienne à la deuxième ou à la troisième veille
et qu’il les trouve ainsi; en marche, ceux-là !
39.     Mais, sachez-le, si le patron savait à quelle heure le voleur va venir,
il ne le laisserait pas percer sa maison.
40.     Vous aussi, soyez prêts: à l’heure que vous ne croyez pas,
le fils de l’homme viendra ! »
41.     Petros dit: « Adôn, est-ce pour nous que tu dis cet exemple, ou pour tous ? »
42.     L’Adôn dit: « Quel est le gérant fidèle, sage,
que l’Adôn prépose sur ses domestiques,
pour leur donner la mesure de blé à temps ?
43.     En marche, ce serviteur que son Adôn, survenant, trouve à faire ainsi !
44.     Vrai, je vous dis, il le préposera sur tous ses biens.
45.     Mais si ce serviteur dit en son coeur: ‹ Mon Adôn tarde à venir ›,
et qu’il commence à frapper les serviteurs et les servantes,
s’il mange, boit et se saoule,
46.     l’Adôn de ce serviteur viendra au jour où il ne l’attendra pas,
à l’heure qu’il ne saura pas.
Il le retranchera et mettra sa part avec ceux qui n’adhèrent pas.
47.     Ce serviteur qui connaît le vouloir de son Adôn,
et qui n’a rien préparé, ni fait son vouloir,
sera frappé de nombreux coups.
48.     Celui qui, sans le savoir, fait ce qui devrait valoir des coups
ne sera que peu battu.
À qui est donné beaucoup, beaucoup est demandé.
À qui est confié beaucoup, davantage est exigé de lui.

Le feu sur la terre

49.     « Le feu ! Je suis venu le jeter sur la terre;
et combien je voudrais qu’il soit déjà allumé !
50.     Une immersion ! J’ai à être immergé.
Et combien je suis oppressé jusqu’à ce qu’elle soit accomplie !
51.     Vous croyez que je viens donner la paix sur la terre ?
Non, je vous dis, mais la division !
52.     Oui, désormais, cinq dans une maison se divisent:
trois contre deux, deux contre trois.
53.     Se divisent père contre fils et fils contre père;
mère contre fille, fille contre mère;
belle-mère contre bru, bru contre belle-mère. »
54.     Il dit aux foules:
« Quand vous voyez un nuage se lever sur le couchant,
aussitôt vous dites: ‹ Un orage vient ! › Et il en est ainsi.
55.     Quand souffle le vent du Midi, vous dites:
‹ La chaleur vient ! › et cela est aussi.
56.     Hypocrites ! Vous savez discerner les faces de la terre et du ciel.
Mais ce temps-ci, comment ne le discernez-vous pas ?
57.     Pourquoi, de vous-mêmes, ne jugez-vous pas ce qui est juste ?
58.     Oui, quand tu vas avec ton adversaire chez un chef,
efforce-toi en route d’en finir avec lui,
qu’il ne te traîne chez le juge: le juge te livrera à l’huissier,
et l’huissier te jettera en prison,
59.     Je te dis: tu ne sortiras de là
que tu n’aies rendu jusqu’au dernier centime. »

Chapitre 13.

Faire retour

1.     En ce temps-là, quelques-uns sont là
qui lui rapportent l’histoire des Galiléens
dont Pilatus avait mêlé le sang à celui de leurs sacrifices.
2.     Il répond et leur dit: « Croyez-vous que ces Galiléens
étaient plus fautifs que ne le sont tous les autres Galiléens,
pour avoir souffert cela ?
3.     Non, je vous dis ! Mais si vous ne faites pas retour,
vous périrez tous de la même manière !
4.     Ou ces dix-huit sur qui est tombée la tour de Shiloah, les tuant.
Croyez-vous qu’ils étaient plus coupables
que tous les habitants de Ieroushalaîm ?
5.     Non, je vous dis ! Mais si vous ne faites pas retour,
vous périrez tous pareillement ! »

Le figuier

6.     Il dit cet exemple:
« Un homme avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vient y chercher du fruit mais n’en trouve pas.
7.     Il dit au vigneron: ‹ Voici trois ans
que je viens chercher du fruit de ce figuier sans en trouver.
Coupe-le ! Pourquoi épuise-t-il la terre ? ›
8.     Mais il répond et lui dit: ‹ Adôn, laisse-le encore cette année:
le temps que je creuse autour et que je lui jette du fumier.
9.     Et s’il faisait du fruit, à l’avenir ?
Sinon, eh bien ! tu le couperas ! › »

Encore le shabat

10.     Il est à enseigner dans une des synagogues, un shabat.
11.     Et voici une femme qu’un souffle rendait infirme
depuis dix-huit ans. Elle est toute courbée
et ne peut se redresser entièrement.
12.     Iéshoua‘ la voit, l’interpelle et lui dit:
« Femme, te voilà déliée de ton infirmité. »
13.     Il lui impose les mains. Soudain elle se redresse
et glorifie Elohîms.
14.     Mais le chef de la synagogue répond et s’irrite
que Iéshoua‘ ait guéri un shabat. Il dit à la foule:
« Six jours sont faits pour travailler.
En ceux-là venez donc et guérissez; mais jamais le jour du shabat ! »
15.     Alors l’Adôn répond et dit: « Hypocrites !
Chacun de vous, le shabat, ne délie-t-il pas
son boeuf ou son âne de la mangeoire pour l’emmener à l’abreuvoir ?
16.     Et celle-ci qui est une fille d’Abrahâm,
et que Satân a liée voici dix-huit ans,
il ne faudrait pas la délier de son lien un jour de shabat ? »
17.     Il dit ces paroles, tous ses adversaires blêmissent,
et toute la foule se chérit de toutes les gloires
qui surviennent par lui.

Le royaume d’Elohîms

18.     Il dit donc: « À quoi le royaume d’Elohîms est-il semblable ?
À quoi l’assimiler ?
19.     Il est semblable à une graine de moutarde
qu’un homme prend et jette dans son jardin.
Elle croît et devient un arbre;
les oiseaux du ciel habitent dans ses branches. »
20.     Il dit encore: « À quoi assimiler le royaume d’Elohîms ?
21.     Il est semblable à du levain. Une femme le prend,
le cache dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout lève. »
22.     Il passe à travers villes et villages,
enseigne et s’en va vers Ieroushalaîm.
23.     Quelqu’un l’interroge: « Adôn, seront-ils peu nombreux, les sauvés ? »
Il leur dit:
24.     « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite !
Oui, je vous dis: beaucoup chercheront à entrer
mais n’en auront pas la force.
25.     Une fois que le patron se sera réveillé et aura fermé la porte,
vous commencerez alors à demeurer dehors
et à frapper à la porte pour dire: ‹ Adôn, ouvre-nous ! ›
Il répondra et dira: ‹ Vous, je ne sais pas d’où vous êtes ! ›
26.     Alors vous commencerez à dire: « Nous avons mangé et bu devant toi.
Tu as enseigné sur nos places. ›
27.     Mais il vous dira: ‹ Je ne sais pas d’où vous êtes !
Écartez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité ! ›
28.     Là sera le pleur, le grincement de dents,
quand vous verrez Abrahâm, Is’hac, Ia‘acob, et tous les inspirés
au royaume d’Elohîms, mais vous serez jetés dehors.
29.     Ils viendront du levant et du couchant, du septentrion et du midi,
pour s’étendre à table au royaume d’Elohîms.
30.     Et voici: il est des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »

Le renard Hèrôdès

31.     À cette même heure, des Peroushîm s’approchent et disent:
« Va, sors d’ici; oui, Hèrôdès veut te tuer. »
32.     Il leur dit: « Allez et dites à ce renard:
‹ Voici, je jette dehors les démons.
Je fais des guérisons aujourd’hui et demain.
Le troisième jour, je serai fini. ›
33.     Pourtant je dois aller aujourd’hui, demain et après-demain,
parce qu’il n’est pas admissible
qu’un inspiré périsse hors de Ieroushalaîm.
34.     Ieroushalaîm, Ieroushalaîm ! Tueuse d’inspirés,
qui lapides ceux qui te sont envoyés !
Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants,
comme un oiseau sa couvée sous ses ailes !
Mais vous ne l’avez pas voulu !
35.     Voici, votre maison est abandonnée à vous.
Mais je vous dis: vous ne me verrez plus,
jusqu’à ce que vienne le temps où vous direz:
Il est béni, celui qui vient au nom de IHVH-Adonaï. »

Chapitre 14.

Guérir le shabat

1.     Et c’est un shabat. Il vient dans la maison
d’un chef des Peroushîm, pour manger le pain.
Ils sont à l’épier.
2.     Et voici: il y a un homme, un hydropique, en face de lui.
3.     Iéshoua‘ répond, parle aux enseigneurs de tora et aux Peroushîm
et dit: « Est-il permis ou non de guérir le shabat ? »
4.     Ils observent le silence. Il le saisit, le rétablit et le renvoie.
5.     À eux il dit: « Lequel d’entre vous,
si son fils ou son boeuf tombait dans une fosse,
ne l’en remonterait vite, un jour de shabat ? »
6.     Ils ne sont pas capables de répondre à cela.

Exemple du festin

7.     Il dit un exemple aux invités.
Remarquant comment ils choisissaient les premières places,
il leur dit:
8.     « Quand tu es invité par quelqu’un à une noce,
ne t’installe pas à la première place,
de peur qu’un homme plus honorable que toi ait été invité par lui.
9.     Celui qui vous a invités viendra et te dira: ‹ Donne-lui ce rang. ›
Et alors tu commenceras dans la honte à prendre le dernier rang.
10.     Mais quand tu as été invité, va t’étendre au dernier rang,
pour que ton hôte vienne et te dise: ‹ Ami, monte plus haut ! ›
Ce sera pour toi une gloire en face des autres convives.
11.     Qui s’élève sera humilié; qui s’humilie sera élevé. »
12.     Il dit aussi à celui qui l’avait invité:
« Quand tu fais un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis,
tes frères, tes proches, ni tes riches voisins,
de peur qu’ils ne t’invitent en retour, te rendant la politesse.
13.     Mais quand tu fais un festin, invite les pauvres,
les estropiés, les boiteux, les aveugles.
14.     Oui, en marche seras-tu !
Oui, cela te sera rendu au relèvement des justes. »
15.     Un des convives entend ce propos et lui dit:
« En marche, qui mange le pain au royaume d’Elohîms ! »
16.     Il lui dit: « Un homme fait un grand dîner et invite beaucoup de monde.
17.     Il envoie son serviteur à l’heure du dîner
dire aux invités: ‹ Venez, puisque, maintenant, c’est prêt ! ›
18.     Mais tous commencent à s’excuser comme un seul homme.
Le premier lui dit: ‹ J’ai acheté un champ.
J’ai besoin de sortir pour le voir. Je te prie de m’excuser. ›
19.     Un autre dit: ‹ J’ai acheté cinq paires de boeufs.
Je vais les éprouver. Je te prie de m’excuser. ›
20.     Un autre dit: ‹ J’ai pris femme; c’est pourquoi je ne peux venir. ›
21.     Le serviteur arrive et annonce cela à son Adôn.
Alors le patron brûle et dit à son serviteur:
‹ Sors en hâte dans les places et les rues de la ville.
Les pauvres, les estropiés, les aveugles, les boiteux,
fais-les entrer ici. ›
22.     Le serviteur lui dit: ‹ Adôn, ce que tu as commandé, c’est fait,
et il y a encore de la place. ›
23.     L’Adôn dit au serviteur: ‹ Sors vers les routes et les clôtures.
Oblige-les à entrer, pour qu’ils remplissent ma maison.
24.     Oui, je vous dis, pas un de ces hommes
qui avaient été invités ne goûtera à mon dîner ›. »

Comment être adepte

25.     Des foules nombreuses vont avec lui. Il se tourne et leur dit:
26.     « Qui vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants,
ses frères et ses soeurs, et son propre être aussi, ne peut être mon adepte.
27.     Qui ne se charge pas de sa croix et ne vient pas derrière moi
ne peut être mon adepte.
28.     Oui, lequel d’entre vous, s’il veut bâtir une tour,
ne s’assoit d’abord pour calculer la dépense
et s’il a de quoi la terminer ?
29.     Autrement, ayant posé les fondations,
s’ils n’avaient pas la force de l’achever,
tous ceux qui le verraient se mettraient à le bafouer en disant:
30.     ‹ Cet homme a commencé à bâtir et n’a pas eu la force de finir ! ›
31.     Ou bien, quel roi, s’il va se jeter en guerre contre un autre roi,
ne s’assoit d’abord pour examiner s’il peut, avec dix mille hommes,
aller au-devant de qui vient contre lui avec vingt mille ?
32.     Sinon, tandis qu’il est encore loin,
il lui enverrait des émissaires pour demander les conditions de la paix.
33.     Ainsi donc: qui parmi vous
ne dit pas adieu à tous ses biens, ne peut être mon adepte.
34.     Certes ! bon est le sel ! Mais si même le sel devient fou,
avec quoi l’assaisonner ?
35.     Ni pour la terre ni pour le fumier il n’est plus utile,
mais il est jeté dehors.
Qui a oreilles pour entendre entende ! »

Chapitre 15.

Le mouton perdu

1.     Tous les gabelous et les fauteurs s’approchent de lui pour l’entendre.
2.     Les Peroushîm aussi bien que les Sopherîm protestent et disent:
« Celui-là accueille des fauteurs, il mange avec eux ! »
3.     Il leur parle et dit cet exemple:
4.     « Quel homme parmi vous, ayant cent moutons
et perdant un seul d’entre eux,
n’abandonne pas les quatre-vingt-dix-neuf autres au désert
et ne va vers le perdu jusqu’à ce qu’il le retrouve ?
5.     Quand il le trouve, il le pose avec chérissement sur ses épaules,
6.     et il vient à la maison, convoque les amis et les voisins pour dire:
‹ Chérissez-vous avec moi, parce que j’ai trouvé mon mouton perdu. ›
7.     Oui, je vous dis: il est plus de chérissement aux ciels
pour un seul fauteur qui fait retour,
que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de retour.
8.     Ou bien quelle est la femme qui, ayant dix drachmes,
si elle en perd une, n’allume une lampe et ne balaie la maison,
pour la chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la trouve ?
9.     Quand elle la trouve, elle convoque les amies et les voisines
et dit: ‹ Chérissez-vous avec moi,
parce que j’ai retrouvé ma drachme, la perdue. ›
10.     Ainsi, je vous dis: il est pareil chérissement
aux faces des messagers d’Elohîms pour un seul fauteur qui fait retour. »

Le fils perdu

11.     Il dit: « Un homme a deux fils.
12.     Le plus jeune dit au père:
‹ Père, donne-moi la part de subsistance qui me revient. ›
Il leur répartit la vivance.
13.     Peu de jours plus tard, le plus jeune rassemble tout
et part vers un pays lointain.
Il dissipe là son patrimoine en vivant follement.
14.     Quand il a tout dépensé, c’est une forte famine dans ce pays.
Il commence à être dans le dénuement.
15.     Il va s’attacher à l’un des citoyens du pays,
qui l’envoie dans ses champs faire paître ses cochons.
16.     Il aspire à se rassasier des caroubes que mangent les cochons;
mais personne ne lui en donne.
17.     Mais, venant en lui-même, il se dit:
‹ Tant de salariés de mon père ont du pain en abondance,
et moi je péris de faim ici.
18.     Je me lèverai donc, j’irai vers mon père et lui dirai:
Père, j’ai fauté contre le ciel et devant tes faces.
19.     Je ne vaux plus d’être encore appelé ton fils.
Fais-moi comme un de tes salariés. ›
20.     Il se relève et vient vers son père. Étant encore loin, son père le voit.
Pris aux entrailles, il court se jeter à son cou
et, se penchant, l’embrasse.
21.     Le fils lui dit: ‹ Père, j’ai fauté contre le ciel et devant tes faces.
Je ne vaux plus d’être encore appelé ton fils. ›
22.     Mais le père dit à ses serviteurs:
‹ Apportez en hâte la plus belle tunique et l’en revêtez.
Donnez-lui un anneau pour sa main, des sandales pour ses pieds.
23.     Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons !
24.     Mon fils que voilà était mort, et il revit;
il était perdu, et il est retrouvé ! ›
Ils commencent à festoyer.
25.     Son fils aîné était aux champs.
En revenant, il s’approche de la maison, entend musique et choeurs,
26.     appelle un des garçons et s’enquiert: ‹ Qu’est-ce donc ? ›
27.     Il lui dit: ‹ Ton frère est venu. Ton père a tué le veau gras,
parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé. ›
28.     Mais il brûle et refuse d’entrer.
Son père sort et le supplie.
29.     Il répond et dit à son père: ‹ Voilà tant d’années que je te sers,
et jamais je ne suis passé outre à un ordre de toi.
Mais à moi, jamais tu n’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
30.     Et ton fils que voilà revient. Il a englouti ta fortune avec des putains,
et tu immoles pour lui le veau gras ! ›
31.     Il lui dit: ‹ Enfant, toi tu es toujours avec moi.
Tout ce qui est à moi est à toi.
32.     Mais il faut festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voilà
était mort, et il ressuscite; il était perdu, et il est retrouvé ›. »

Chapitre 16.

Le gérant d’iniquité

1.     Il dit aussi aux adeptes: « Un homme est riche; il a un gérant.
Ce dernier est accusé auprès de lui de dilapider ses biens.
2.     Il l’appelle et dit: ‹ Qu’est-ce que j’entends dire de toi !
Rends compte de ta gérance; tu ne peux plus être encore gérant. ›
3.     Le gérant se dit en lui-même:
‹ Que ferai-je quand mon Adôn m’aura enlevé ma gérance ?
Piocher ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’en ai honte.
4.     Mais je sais ce que je ferai pour qu’ils m’accueillent dans leurs maisons
quand je serai écarté de ma gérance. ›
5.     Il appelle chacun des débiteurs de son Adôn
et dit au premier: ‹ Combien dois-tu à mon Adôn ? ›
6.     Il dit: ‹ Cent bats d’huile. ›
Il lui dit: ‹ Prends ton acte, assieds-toi, et écris cinquante. ›
7.     Ensuite, il dit à un autre: ‹ Et toi, combien dois-tu ? ›
Il dit: ‹ Cent kors de blé. ›
Il lui dit: ‹ Prends ton acte et écris quatre-vingt. ›
8.     L’Adôn louange le gérant d’iniquité d’avoir agi avec sagacité.
Les fils de cette ère sont plus sagaces
que les fils de la lumière envers leur âge.
9.     Je vous dis: Faites-vous des amis avec le Mamôn d’iniquité,
pour qu’ils vous accueillent, quand il manquera,
dans les tentes de la pérennité.
10.     Fidèle pour peu, fidèle aussi pour beaucoup !
Inique pour peu, inique aussi pour beaucoup !
11.     Aussi, si vous n’êtes pas fidèles avec le Mamôn inique,
qui donc vous confiera le vrai ?
12.     Si vous n’êtes pas fidèles pour ce qui est étranger,
ce qui est vôtre, qui vous le donnera ?
13.     Nul domestique ne peut servir deux Adôn.
Oui, ou bien il hait l’un et aime l’autre;
ou bien il s’attache à l’un et méprise l’autre.
Vous ne pouvez pas servir Elohîms et Mamôn. »
14.     Alors, les Peroushîm, qui aiment l’argent,
entendent tout cela et se raillent de lui.
15.     Il leur dit: « Vous vous justifiez en face des hommes,
mais Elohîms connaît votre coeur.
Ce qui est suprême pour les hommes
est en abomination aux faces d’Elohîms.
16.     La tora et les inspirés, jusqu’à Iohanân.
Depuis lors, le royaume d’Elohîms est annoncé, et chacun le force.
17.     Mais il est plus facile au ciel et à la terre de passer,
qu’à un seul trait de la tora de tomber.
18.     Qui répudie sa femme et en épouse une autre, il adultère;
et qui épouse une répudiée par son mari, il adultère.

Le pauvre Èl‘azar

19.     « Un homme est riche, vêtu de pourpre et de lin fin.
Il festoie chaque jour brillamment.
20.     Un pauvre du nom d’Èl‘azar est jeté sur le seuil de sa porte,
couvert d’ulcères.
21.     Il aspire à se rassasier des tombées de la table du riche,
mais même les chiens viennent lécher ses ulcères.
22.     Et c’est le pauvre qui meurt.
Il est transporté par les messagers dans les plis d’Abrahâm.
Le riche meurt aussi et il est enseveli.
23.     Au Shéol il lève les yeux, se trouvant dans les tourments.
De loin, il voit Abrahâm avec Èl‘azar dans ses plis.
24.     Il crie et dit: ‹ Père Abrahâm, matricie-moi !
Envoie Èl‘azar ! Qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau
et me rafraîchisse la langue,
parce que je suis supplicié dans cette flamme. ›
25.     Abrahâm dit: ‹ Enfant, souviens-toi:
tu as reçu tes biens pendant ta vie;
et Èl‘azar en même temps, des maux.
Maintenant, ici, il est réconforté, et toi dans la souffrance.
26.     Pourtant, un grand abîme existe entre nous et vous.
Ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne le pourraient pas,
ni traverser de là-bas vers nous. ›
27.     Il dit: ‹ Je te prie donc, père,
de l’envoyer dans la maison de mon père.
28.     Oui, j’ai cinq frères. Qu’il témoigne auprès d’eux,
qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourment. ›
29.     Abrahâm dit: ‹ Ils ont Moshè et les inspirés ! Qu’ils les écoutent ! ›
30.     Il dit: ‹ Non, père Abrahâm ! Mais si un de chez les morts
allait vers eux, ils feraient retour. ›
31.     Il lui dit: ‹ S’ils n’entendent pas Moshè et les inspirés,
même si un de chez les morts se relevait,
ils ne seraient pas convaincus ›. »

Chapitre 17.

Faire trébucher

1.     Il dit à ses adeptes: « Il est inimaginable
que les trébuchements n’arrivent pas.
Cependant, oïe, celui par qui ils viennent !
2.     Il est meilleur pour lui
qu’une pierre à moudre soit mise autour de son cou
et qu’il soit précipité à la mer,
que de faire trébucher un seul de ces petits !
3.     Défiez-vous de vous-mêmes !
Si ton frère a fauté, reprends-le. S’il fait retour, remets-lui.
4.     Si sept fois par jour il faute contre toi,
et sept fois revient vers toi en disant: ‹ Je fais retour ›,
tu dois lui remettre. »

Adhérer et servir

5.     Les envoyés disent à l’Adôn: « Ajoute à notre adhérence ! »
6.     L’Adôn dit: « Si vous aviez de l’adhérence
comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore:
‹ Déracine-toi et plante-toi dans la mer ! ›; et il vous obéirait.
7.     Qui d’entre vous, s’il a un serviteur, laboureur ou berger,
qui rentre des champs, lui dit: ‹ Viens vite et étends-toi ! › ?
8.     Non, il lui dit plutôt: ‹ Prépare-moi à dîner.
Ceins-toi et sers-moi, jusqu’à ce que j’aie mangé et bu.
Après cela, tu mangeras et boiras, toi ! ›
9.     Non, il n’a pas de reconnaissance pour son serviteur
parce qu’il fait ce qui lui est ordonné.
10.     De même, vous aussi, après avoir fait
tout ce qui vous est ordonné, dites:
‹ Nous sommes des serviteurs inutiles.
Ce que nous devions faire, nous l’avons fait ›. »

Dix lépreux

11.     Et c’est quand il va à Ieroushalaîm, il passe entre Shomrôn et Galil.
12.     Il entre dans un village. Dix lépreux le rencontrent;
ils se tiennent au loin.
13.     Ils élèvent la voix et disent:
« Iéshoua‘, enseigneur, matricie-nous ! »
14.     Il les voit et leur dit: « Allez vous montrer aux desservants. »
Et c’est, tandis qu’ils s’en vont, ils sont purifiés.
15.     Mais l’un d’entre eux, voyant qu’il est guéri,
retourne et glorifie Elohîms à haute voix.
16.     Il tombe sur ses faces à ses pieds et le remercie.
C’est un Shomroni.
17.     Iéshoua‘ répond et dit: « Où sont les neuf ?
N’est-ce pas dix qui ont été purifiés ?
18.     Il ne s’est trouvé pour revenir rendre gloire à Elohîms
que cet étranger ! »
19.     Il lui dit: « Relève-toi et va. Ton adhérence t’a sauvé. »

La venue du royaume

20.     Il est interrogé par les Peroushîm:
« Quand viendra le royaume d’Elohîms ? »
Il répond et leur dit:
« Le royaume d’Elohîms ne vient pas à vue d’oeil.
21.     Ils ne diront pas: ‹ Voici, ici ! ou là ! ›
Oui, le royaume d’Elohîms est en vous. »
22.     Il dit aux adeptes: « Les jours viennent où vous désirerez voir
un seul des jours du fils de l’homme, mais vous ne le verrez pas.
23.     Ils vous diront: ‹ Voici, là ! Voici, ici ! ›
Ne vous en allez pas ! Ne poursuivez pas !
24.     Oui, comme l’éclair éclaire sous le ciel
et resplendit jusque sous le ciel,
tel sera le fils de l’homme en son jour.
25.     Mais, d’abord, il aura à souffrir beaucoup et à être rejeté par cet âge.
26.     Comme c’était aux jours de Noah
ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l’homme.
27.     Ils mangeaient, buvaient, épousaient, donnaient en épousailles,
jusqu’au jour où Noah entra dans la caisse.
Le cataclysme advint, et les fit périr tous.
28.     Ou, de même, comme c’était aux jours de Lot.
Ils mangeaient, buvaient, achetaient,
vendaient, bâtissaient, plantaient.
29.     Mais au jour où Lot sortit de Sedôm,
il plut feu et soufre du ciel et il les fit tous périr.
30.     Il en sera ainsi au jour du découvrement du fils de l’homme.
31.     En ce jour-là, qui sera sur une terrasse et ses affaires dans la maison,
qu’il ne descende pas les prendre !
De même, qui sera dans les champs,
qu’il ne revienne pas en arrière !
32.     Rappelez-vous la femme de Lot !
33.     Qui cherche à conserver son être le perd;
et qui le perd le vivifie.
34.     Je vous dis: En cette nuit, ils seront deux dans un seul lit.
L’un sera pris et l’autre laissé.
35.     Elles seront deux à moudre ensemble.
L’une sera prise et l’autre laissée. »
37.     Ils répondent et lui disent: « Où, Adôn ? »
Il leur dit: « Où est le corps, là se rassemblent les vautours. »

Chapitre 18.

Le juge et la veuve

1.     Il leur dit un exemple à propos de:
il faut prier toujours et ne pas perdre coeur.
2.     Il dit: « Il était un juge dans une ville,
qui ne frémissait pas d’Elohîms et était sans égard pour l’homme.
3.     Et il était une veuve dans cette ville-là.
Elle vient à lui et lui dit:
‹ Fais-moi justice contre mon adversaire. ›
4.     Il refuse un temps; mais, après, il se dit en lui-même:
‹ Même si je ne frémis pas d’Elohîms
et suis sans égard pour l’homme,
5.     cette veuve me tracasse et je lui ferai justice,
de peur qu’à la fin elle ne vienne me pocher un oeil. › »
6.     L’Adôn dit: « Entendez ce que dit ce juge d’iniquité !
7.     Elohîms lui-même ne ferait-il pas justice à ses élus
qui crient vers lui jour et nuit ? Et il les ferait attendre ?
8.     Je vous dis: il leur fera justice promptement.
Cependant, quand le fils de l’homme viendra,
trouvera-t-il de l’adhérence sur la terre ? »

Le dédain des autres

9.     Pour certains qui, convaincus d’être eux-mêmes des justes,
dédaignent tous les autres, il dit aussi cet exemple:
10.     « Deux hommes montent au sanctuaire pour prier,
l’un un Paroush, l’autre un gabelou.
11.     Le Paroush se plante debout, prie ainsi en lui-même:
‹ Je te remercie, Elohîms, de ne pas être comme le reste des hommes:
voleurs, injustes, adultères, ou même comme ce gabelou.
12.     Je jeûne deux fois la semaine et je dîme tout ce que je possède. ›
13.     Le gabelou se tient à distance et ne veut même pas
lever les yeux au ciel. Mais il se frappe la poitrine
et dit: ‹ Elohîms, secours-moi, moi le fauteur ! ›
14.     Je vous dis: celui-ci descend justifié dans sa maison, celui-là non.
Tout homme qui s’élève est humilié, qui s’humilie est élevé. »

Petits enfants

15.     Ils lui présentent aussi des nouveau-nés pour qu’il les touche.
Les adeptes le voient et les rabrouent.
16.     Mais Iéshoua‘ les appelle et dit:
« Laissez les petits enfants venir à moi; ne les empêchez pas !
Oui, il est pour leurs pareils, le royaume d’Elohîms.
17.     Amén, je vous dis: Qui n’accueille pas le royaume d’Elohîms
comme un petit enfant n’y entre pas. »

La vie en pérennité

18.     Un chef l’interroge et dit: « Bon Rabbi, que dois-je faire
pour hériter la vie en pérennité ? »
19.     Iéshoua‘ lui dit: « Pourquoi me dis-tu bon ?
Nul n’est bon, sinon l’Unique, Elohîms.
20.     Tu connais les misvot: N’adultère pas ! Ne tue pas ! Ne vole pas !
Ne réponds pas en témoin de mensonge !
Glorifie ton père et ta mère ! »
21.     Il dit: « Tout cela, je l’observe depuis ma jeunesse. »
22.     Iéshoua‘ entend et lui dit: « Cela te manque encore:
vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres,
et tu auras un trésor aux ciels; puis viens ici, suis-moi. »
23.     Mais lui, entendant cela, en est voilé de tristesse:
oui, il était fort riche.
24.     Iéshoua‘ le voit et dit: « Comme il est difficile
à qui a des biens d’arriver au royaume d’Elohîms !
25.     Oui, il est plus facile à un chameau d’entrer dans un trou d’aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume d’Elohîms. »
26.     Les entendeurs disent: « Et qui peut être sauvé ? »
27.     Il dit: « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Elohîms. »
28.     Petros dit: « Voici, nous avons laissé ce qui est à nous
et nous t’avons suivi. »
29.     Il leur dit: « Amén, je vous dis: Personne ne laisse
maison ou femme, ou frères, ou parents, ou enfants,
à cause du royaume d’Elohîms,
30.     sans recevoir plusieurs fois davantage en ce temps,
et, dans l’ère qui vient, la vie en pérennité. »

Mort annoncée (3)

31.     Il prend les Douze avec lui et leur dit:
« Voici, nous montons à Ieroushalaîm. Tout sera accompli,
ce qui a été écrit par les inspirés sur le fils de l’homme.
32.     Oui, il sera livré aux goîm, bafoué, insulté, couvert de crachats.
33.     Ils le fouetteront, le tueront;
mais le troisième jour il se relèvera. »
34.     Pourtant, eux ne pénètrent rien. Cette parole leur est cachée,
et ils ne savent pas ce dont il est parlé.

L’aveugle de Ieriho

35.     Et c’est, quand il approche de Ieriho,
un aveugle est assis près de la route, un mendiant.
36.     Il entend la foule et s’enquiert: « Qu’est-ce que c’est ? »
37.     Ils lui annoncent que Iéshoua‘, le Nazoréen, passe.
38.     Il crie et dit: « Iéshoua‘ bèn David, matricie-moi ! »
39.     Ceux qui vont en tête le rabrouent pour qu’il garde le silence.
Mais il crie de plus belle: « Bèn David, matricie-moi ! »
40.     Iéshoua‘ s’arrête, ordonne qu’il lui soit amené;
et quand il s’approche, l’interroge;
41.     « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Il dit: « Adôn, que je puisse voir à nouveau ! »
42.     Et Iéshoua‘ lui dit: « Vois à nouveau ! Ton adhérence t’a sauvé ! »
43.     Soudain, il voit à nouveau et le suit en glorifiant Elohîms.
Tout le peuple voit et rend louange à Elohîms.

Chapitre 19.

Zakaï

1.     Il entre, traverse Ieriho,
2.     Et voici, un homme appelé du nom de Zakaï.
C’est un chef de gabelous, un riche.
3.     Il cherche à voir qui est Iéshoua‘,
mais ne le peut à cause de la foule: il est petit de taille.
4.     Il court en avant, monte sur un sycomore
afin de le voir: c’est par là qu’il doit passer.
5.     Quand il vient à l’endroit, Iéshoua‘ lève le regard et lui dit:
« Zakaï, dépêche-toi, descends ! Oui, aujourd’hui,
il me faut demeurer chez toi. »
6.     Il se dépêche de descendre et l’accueille avec chérissement.
7.     Ce que voyant, ils murmurent tous et disent:
« Chez un homme fauteur, il entre se loger ! »
8.     Zakaï, debout, dit à l’Adôn: « Voici, la moitié de mes biens,
Adôn, je la donne aux pauvres.
Et si j’ai volé quelqu’un, je lui rends le quadruple. »
9.     Iéshoua‘ lui dit: « Aujourd’hui c’est le salut pour cette maison,
puisque lui aussi est un fils d’Abrahâm.
10.     Oui, le fils de l’homme vient chercher et sauver
ce qui est perdu. »

Exemple des mines

11.     Comme ils entendent cela, il continue et dit un exemple;
oui, il était près de Ieroushalaîm, et ils croient
que le royaume d’Elohîms apparaîtra soudain.
12.     Il dit donc: « Un homme bien né va dans un pays lointain
pour recevoir la royauté et revenir.
13.     Il appelle dix de ses serviteurs et leur donne dix mines.
Il leur dit: ‹ Faites des affaires jusqu’à mon arrivée. ›
14.     Or ses concitoyens le haïssent.
Ils envoient une délégation derrière lui et disent;
‹ Nous ne voulons pas que celui-là règne sur nous ! ›
15.     Et c’est, quand il est de retour, après avoir reçu la royauté,
il dit d’appeler à lui ses serviteurs auxquels il avait donné de l’argent,
pour savoir ce que chacun avait gagné en affaires.
16.     Le premier arrive et dit: ‹ Adôn, ta mine a rapporté dix mines. ›
17.     Il lui dit: ‹ Bien, bon serviteur !
Puisque tu as été fidèle pour peu,
reçois le commandement de dix villes ! ›
18.     Le deuxième vient et dit: ‹ Adôn, ta mine a fait cinq mines. ›
19.     Il dit à celui-là aussi: ‹ Toi aussi, gouverne cinq villes ! ›
20.     L’autre vient et dit: ‹ Adôn, voici:
ta mine, je l’ai tenue serrée dans un linge.
21.     Oui, j’ai frémi de toi, car tu es un homme exigeant.
Tu prends ce que tu n’as pas déposé:
tu moissonnes ce que tu n’as pas semé. ›
22.     Il lui dit: ‹ Je te juge selon ta bouche, mauvais serviteur !
Tu sais que je suis un homme exigeant,
prenant ce que je n’ai pas déposé,
moissonnant ce que je n’ai pas semé.
23.     Et pourquoi n’as-tu pas donné mon argent à la banque ?
À ma venue, je l’aurais touché avec un intérêt. ›
24.     Il dit à ceux qui se tiennent là:
‹ Prenez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. ›
25.     Ils lui disent: ‹ Adôn, il a dix mines ! ›
26.     Je vous dis: à qui a, il est donné;
et à qui n’a pas, même ce qu’il a lui est pris.
27.     Cependant, mes ennemis, ceux qui ne voulaient pas
que je règne sur eux, amenez-les ici
et égorgez-les en face de moi ! »

Vers Ieroushalaîm

28.     Ayant dit cela, il va devant et monte à Ieroushalaîm.
29.     Et c’est, quand il approche de Béit-Paguéi et de Béit-Hananyah,
près du mont appelé des Oliviers, il envoie deux des adeptes
30.     et dit: « Allez au village en face.
Entrant là, vous trouverez un ânon attaché,
sur lequel jamais aucun homme ne s’est assis.
Déliez-le et conduisez-le.
31.     Si quelqu’un vous questionne: ‹ Pourquoi le déliez-vous ? ›
vous direz ainsi: ‹ Parce que l’Adôn en a besoin ›. »
32.     Les messagers s’en vont et trouvent comme il leur avait dit.
33.     Ils délient l’ânon. Ses maîtres leur disent:
« Pourquoi déliez-vous l’ânon ? »
34.     Ils disent: « Parce que l’Adôn en a besoin. »
35.     Ils le conduisent à Iéshoua‘.
Ils jettent leurs manteaux sur l’ânon et y font monter Iéshoua‘.
36.     Tandis qu’il va, ils étalent leurs manteaux sur la route.
37.     Ils approchent déjà de la descente du mont des Oliviers.
Avec chérissement, toute la multitude des adeptes
commence à glorifier Elohîms à forte voix
pour tous les prodiges qu’ils ont vus.
38.     Ils disent: « Il est béni, celui qui vient,
le roi, au nom de IHVH-Adonaï ! Dans le ciel, paix,
et gloire dans les hauteurs ! »
39.     Certains Peroushîm, dans la foule, lui disent:
« Rabbi, rabroue tes adeptes ! »
40.     Il répond et dit: « Je vous dis: si ceux-là se taisaient,
les pierres crieraient ! »

Il pleure sur la ville

41.     Quand il approche, il voit la ville, pleure sur elle
42.     et dit: « Si tu avais reconnu en ce jour, toi aussi,
l’approche de la paix !...
Mais maintenant, c’est resté caché à tes yeux.
43.     Des jours viennent sur toi où tes ennemis
érigeront des remparts contre toi.
Ils t’assiégeront tout autour, t’oppresseront de toutes parts,
44.     te précipiteront à terre avec tes enfants en toi.
Ils ne laisseront pas de toi pierre sur pierre,
parce que tu n’as pas reconnu le temps de ta visitation. »

Les vendeurs chassés

45.     Il entre au sanctuaire et se met à jeter dehors les vendeurs.
46.     Il leur dit: « Il est écrit:
‹ Ma maison est une maison de prière.
Mais vous, vous en avez fait une caverne de bandits ! › »
47.     Il enseigne chaque jour dans le sanctuaire.
Mais les chefs des desservants et les Sopherîm
cherchent à le perdre, et aussi les premiers du peuple.
48.     Mais ils ne trouvent que faire: oui, tout le peuple
est suspendu à lui pour l’entendre.

Chapitre 20.

Il enseigne le peuple

1.     Et c’est l’un des jours, il enseigne le peuple
dans le sanctuaire et fait l’annonce.
Se présentent les chefs des desservants
et les Sopherîm avec les anciens.
2.     Ils parlent et lui disent: « Dis-nous de quelle autorité
tu fais cela, ou qui t’a donné cette autorité ? »
3.     Il répond et leur dit: « Moi aussi, je vous questionnerai: une parole.
Dites-moi:
4.     L’immersion de Iohanân était-elle du ciel ou des hommes ? »
5.     Ils se concertent et disent:
« Si nous disons: du ciel, il dira:
‹ Pourquoi n’avez-vous pas adhéré à lui ? ›
6.     Si nous disons: des hommes, tout le peuple nous lapidera.
Oui, il est convaincu que Iohanân est un inspiré. »
7.     Ils répondent ne pas savoir d’où.
8.     Iéshoua‘ leur dit: « Moi non plus, je ne vous dirai pas
de quelle autorité je fais cela. »

Les vignerons meurtriers

9.     Il commence à dire au peuple cet exemple:
« Un homme plante une vigne; il la loue à des vignerons
et part au loin pour longtemps.
10.     Le temps venu, il envoie aux vignerons un serviteur,
pour qu’ils lui donnent du fruit de la vigne.
Mais les vignerons le battent et le renvoient, vide.
11.     Il continue et envoie un autre serviteur.
Mais ils le battent aussi, l’insultent et le renvoient, vide.
12.     Il continue et envoie un troisième.
Mais eux le blessent et le jettent dehors.
13.     L’Adôn de la vigne dit: ‹ Que ferai-je ?
J’enverrai mon fils aimé. Ils respecteront peut-être celui-là. ›
14.     Mais, en le voyant, les fermiers font entre eux
cette réflexion et disent: ‹ C’est l’héritier !
Tuons-le ! À nous l’héritage ! ›
15.     Et ils le jettent hors de la vigne et le tuent.
Eh bien, que leur fera l’Adôn de la vigne ?
16.     Il viendra, fera périr ces vignerons et donnera la vigne à d’autres. »
Ils l’entendent et disent: « Ah, non ! »
17.     Il les fixe et leur dit: « Qu’est-ce donc qui est écrit:
La pierre méprisée par les bâtisseurs est devenue tête d’angle ?
18.     Qui tombera sur cette pierre se brisera;
et celui sur qui elle tombera, elle le réduira en poussière. »
19.     Les Sopherîm et les chefs des desservants
cherchent à jeter les mains sur lui dès cette heure-là.
Mais ils frémissent du peuple.
Oui, ils savent que c’est pour eux qu’il a dit cet exemple.

Le denier de Caesar

20.     Ils épient et lui envoient des limiers qui feignent d’être des justes,
pour le prendre d’une parole et le livrer
au pouvoir et à l’autorité du gouverneur.
21.     Ils l’interrogent et disent: « Rabbi,
nous savons que tu parles et enseignes avec droiture.
Tu ne portes pas les faces,
mais tu enseignes la route d’Elohîms en vérité.
22.     Nous est-il permis de donner l’impôt à Caesar ou non ? »
23.     Percevant leur astuce, il leur dit:
24.     « Montrez-moi un denier. De qui sont effigie et inscription ? »
Ils disent: « De Caesar. »
25.     Il leur dit: « Ainsi, rendez à Caesar ce qui est à Caesar,
et ce qui est à Elohîms à Elohîms. »
26.     Ils ne sont pas capables de le prendre par cette parole
en présence du peuple.
Ils s’étonnent de sa réponse et gardent le silence.

Relèvement des morts

27.     Certains des Sadouqîm s’approchent (ils disent, en s’opposant,
qu’il n’est pas de relèvement des morts). Ils l’interrogent
28.     et disent: « Rabbi, Moshè a écrit pour nous:
‹ Si le frère de quelqu’un meurt, ayant femme,
et qu’il soit sans enfant, son frère doit prendre sa femme
et susciter une semence à son frère. ›
29.     Donc, il était sept frères.
Le premier prend femme et meurt sans enfant.
30.     Le deuxième
31.     et le troisième la prennent, et ainsi de suite pour les sept:
ils ne laissent pas d’enfants et meurent.
32.     Ensuite, la femme meurt aussi.
33.     Au relèvement, la femme, duquel sera-t-elle donc la femme ?
Oui, les sept l’ont eue pour femme. »
34.     Iéshoua‘ répond et leur dit:
« Les fils de cette ère épousent, et elles sont épousées;
35.     mais ceux qui ont mérité d’avoir part à l’ère qui vient
et au relèvement des morts
n’épouseront pas et ne seront pas épousés.
36.     Non, ils ne peuvent plus mourir;
devenus semblables aux messagers, ils seront fils d’Elohîms,
étant fils du relèvement.
37.     Mais que les morts se réveillent,
Moshè lui-même y a fait allusion au buisson, en appelant IHVH-Adonaï
l’Elohîms d’Abrahâm, l’Elohîms d’Is’hac et l’Elohîms de Ia‘acob.
38.     Or il n’est pas l’Elohîms des morts, mais des vivants.
Oui, tous vivent pour lui. »
39.     Certains des Sopherîm répondent et disent:
« Rabbi, tu as bien parlé. »
40.     Oui, ils n’osent plus l’interroger sur rien.

Le messie, les Sopherîm

41.     Il leur dit: « Comment disent-ils du messie
qu’il est le fils de David ?
42.     Oui, David lui-même a dit dans le volume des Louanges:
Harangue de IHVH-Adonaï à mon Adôn: Siège à ma droite,
43.     jusqu’à ce que je mette tes ennemis
pour escabelle de tes pieds.
44.     Donc David l’appelle Adôn. Comment est-il son fils ? »
45.     Tout le peuple l’entendant, il dit à ses adeptes:
46.     « Défiez-vous des Sopherîm ! Ils veulent marcher en robes;
ils aiment salutations dans les marchés,
premières stalles dans les synagogues,
premières places dans les dîners.
47.     Ils dévorent les maisons des veuves.
Pour l’apparence ils prient longuement;
mais ils recevront la pire condamnation. »

Chapitre 21.

Ruine de Ieroushalaîm

1.     Il lève le regard et voit ceux qui jettent
dans le trésor du Temple leurs offrandes: des riches.
2.     Il voit une veuve indigente y jeter deux centimes.
3.     Il dit: « Vrai, je vous dis, cette veuve pauvre a jeté plus que tous.
4.     Oui, ceux-là ont tous jeté en offrande leur superflu;
mais elle, dans son dénuement, a jeté tout ce qu’elle avait: sa vie. »

5.     Certains disaient du sanctuaire qu’il est orné de belles pierres
et d’offrandes... Il dit:
6.     « Ce que vous voyez, des jours viendront,
où il ne sera laissé pierre sur pierre qui ne soit détruite. »
7.     Ils l’interrogent et disent: « Rabbi, quand donc cela surviendra-t-il ?
et quel sera le signe que cela arrivera ? »
8.     Il dit: « Prenez garde d’être égarés !
Oui, beaucoup viendront en mon nom et diront:
‹ C’est moi ! › et: ‹ Le temps approche ! ›
N’allez pas derrière eux !
9.     Quand vous entendrez des guerres et des révolutions,
ne soyez pas terrifiés. Oui, il faut que cela arrive en premier;
mais pas si vite la fin. »
10.     Il leur dit: « Se réveillera nation contre nation, royaume contre royaume,
11.     avec de grands séismes et, par endroits,
famines, pestes, terreurs et grands signes venant du ciel.
12.     Mais, avant tout cela, ils jetteront les mains sur vous;
ils vous persécuteront, ils vous livreront
dans les synagogues et dans les prisons;
ils vous emmèneront devant rois et gouverneurs à cause de mon nom.
13.     Cela aboutira pour vous à un témoignage.
14.     Aussi, mettez dans vos coeurs de ne pas vous exercer
d’avance à vous défendre.
15.     Oui, moi-même je vous donnerai une bouche et une sagesse
telles que tous vos adversaires ne pourront s’opposer à vous
ni vous contredire.
16.     Vous serez livrés par parents, frères, proches et amis.
Ils mettront à mort plusieurs d’entre vous.
17.     Vous serez haïs par tous à cause de mon nom.
18.     Un seul cheveu de votre tête ne périra jamais.
19.     Maîtrisez vos êtres par votre endurance.

20.     « Mais quand vous verrez Ieroushalaîm encerclée par des camps,
sachez alors que sa dévastation sera proche.
21.     Alors, ceux de Iehouda, qu’ils fuient dans les montagnes;
ceux du centre de la ville, qu’ils en sortent;
ceux des campagnes, qu’ils n’y entrent pas !
22.     Parce que ce seront des jours de vengeance,
pour accomplir tout ce qui est écrit.
23.     Oïe, les femmes qui l’auront dans le ventre,
et celles qui allaiteront en ces jours-là !
Oui, ce sera grande détresse sur la terre,
une brûlure contre ce peuple.
24.     Ils tomberont à bouche d’épée,
ils seront déportés chez tous les goîm,
Ieroushalaîm sera piétinée par des goîm,
jusqu’à ce que se remplissent les temps des goîm.

25.     « Des signes seront dans le soleil, dans la lune, dans les étoiles;
et sur la terre, l’oppression des goîm,
angoissés par le fracas de la mer et des flots.
26.     Les hommes périront et frémiront,
dans l’attente de ce qui surviendra dans le monde:
oui, les puissances des ciels s’ébranleront.
27.     Alors ils verront le fils de l’homme venir sur un nuage,
en puissance et grande gloire.
28.     Quand cela commencera à survenir, redressez-vous,
relevez vos têtes: elle est proche, votre rédemption. »

29.     Il leur dit un exemple: « Voyez le figuier et tous les arbres.
30.     Dès qu’ils lancent des pousses, en voyant, de vous-mêmes,
vous savez que déjà l’été est proche.
31.     De même, vous aussi, quand vous verrez arriver cela,
sachez que le royaume d’Elohîms est proche.
32.     Amén, je vous dis:
cet âge ne passera pas, que tout n’advienne.
33.     Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.

34.     « Défiez-vous de vous-mêmes, que vos coeurs ne s’alourdissent pas
dans les orgies, l’ivresse et les soucis de la vie,
et que ce jour ne se présente tout à coup devant vous.
35.     Comme un filet, il viendra sur tous les hommes installés
aux faces de toute la terre.
36.     Mais soyez en éveil en tout temps et implorez
afin d’être plus forts, pour échapper
à tout cela qui doit advenir
et pour être debout en face du fils de l’homme. »

37.     Le jour, il est dans le sanctuaire à enseigner;
la nuit, il sort au mont des Oliviers pour nuiter.
38.     Tout le peuple, dès l’aube, vient à lui
pour l’entendre dans le sanctuaire.

Chapitre 22.

Complot

1.     Elle approche, la fête des Azymes, dite Pèssah.
2.     Les chefs des desservants et les Sopherîm
cherchent comment le supprimer. Oui, ils frémissent du peuple.
3.     Et Satân entre en Iehouda, appelé l’homme de Qériot,
au nombre des Douze.
4.     Il s’en va et se concerte avec les chefs des desservants
et les stratèges: comment le leur livrer ?
5.     Ils s’en réjouissent et conviennent de lui donner de l’argent.
6.     Il est d’accord, cherche une occasion de le leur livrer, sans la foule.

Pèssah

7.     Survient le jour des Azymes, où le Pèssah est sacrifié.
8.     Il envoie Petros et Iohanân et dit:
« Allez et préparez le Pèssah. Nous le mangerons. »
9.     Ils lui disent: « Où désires-tu que nous le préparions ? »
10.     Il leur dit: « Voici, comme vous entrerez dans la ville,
un homme porteur d’une cruche d’eau viendra à votre rencontre.
Suivez-le dans la maison où il entrera.
11.     Vous direz au patron de la maison: Le Rabbi te dit:
‹ Où est la salle où manger le Pèssah avec mes adeptes ? ›
12.     Il vous montrera à l’étage une vaste salle ornée de tapis.
Là, vous préparerez tout. »
13.     Ils s’en vont et trouvent ce qu’il leur avait dit.
Ils préparent le Pèssah.
14.     Quand l’heure arrive, il s’allonge avec ses envoyés.
15.     Il leur dit: « J’ai désiré de désir
manger avec vous ce Pèssah avant de souffrir.
16.     Oui, je vous dis: je ne le mangerai plus jamais,
jusqu’à ce qu’il soit accompli au royaume d’Elohîms. »
17.     Il prend une coupe, remercie et dit:
« Prenez ceci et partagez-le entre vous.
18.     Oui, je vous dis: je ne boirai plus désormais
du fruit de la vigne, avant que vienne le royaume d’Elohîms. »
19.     Il prend le pain, remercie, partage, leur donne et dit:
« Ceci est le corps, le mien, donné pour vous.
Cela, faites-le en mémoire de moi. »
20.     Et de même pour la coupe après le dîner, il dit:
« Cette coupe est le pacte neuf en mon sang, pour vous versée.
21.     Cependant, voici la main de qui me livre,
avec moi sur la table.
22.     Oui, le fils de l’homme va comme c’est fixé.
Pourtant, oïe, cet homme-là par qui il est livré ! »
23.     Ils commencent à discuter entre eux:
Qui pourrait bien être, parmi eux, celui qui allait faire cela ?
24.     Et c’est encore une contestation parmi eux:
Qui d’eux semble être le plus grand ?
25.     Il leur dit: « Les rois des goîm sont leurs maîtres,
et ceux qui exercent sur eux l’autorité sont appelés ‹ Bienfaiteurs ›.
26.     Pour vous, qu’il n’en soit pas ainsi;
mais que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune,
le dirigeant comme celui qui sert.
27.     Oui, quel est le plus grand ?
Celui qui s’étend à table, ou celui qui sert ?
N’est-ce pas celui qui s’étend à table ?
Mais moi, parmi vous, je suis comme celui qui sert.
28.     Vous, vous êtes ceux qui sont restés avec moi dans mes épreuves.
29.     Et moi, je dispose pour vous
de ce que mon père a disposé pour moi: un royaume,
30.     afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume,
et que vous siégiez sur des trônes,
pour juger les douze tribus d’Israël.
31.     « Shim‘ôn, Shim‘ôn ! Voici, Satân vous réclame
pour vous cribler comme du blé !
32.     Mais moi, j’ai prié pour toi, que ton adhérence ne manque pas.
Toi-même, étant revenu, fortifie tes frères. »
33.     Il lui dit: « Adôn, je suis prêt
à aller avec toi en prison et à la mort. »
34.     Il dit: « Je te dis, Petros, le coq n’aura pas chanté aujourd’hui
que, trois fois, tu aies nié me connaître. »
35.     Il leur dit: « Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni besace, ni sandales,
avez-vous été privés, et de quoi ? »
Ils disent: « De rien ! »
36.     Il leur dit: « Mais maintenant,
qui a une bourse la prenne, et de même une besace.
Et qui n’en a pas vende son vêtement pour acheter une épée.
37.     Oui, je vous dis: il est nécessaire
que ce qui est écrit s’accomplisse en moi.
‹ Il a été compté parmi les sans-tora. ›
Aussi bien, ce qui me concerne touche à sa fin. »
38.     Ils disent: « Adôn, voici, là, deux épées. »
Il leur dit: « C’est assez. »

Au mont des Oliviers

39.     Il sort et va, selon son habitude, vers le mont des Oliviers.
Ses adeptes aussi le suivent.
40.     Étant sur le lieu, il leur dit:
« Priez pour ne pas entrer dans l’épreuve. »
41.     Il se sépare d’eux, à un jet de pierre.
Il plie genoux et prie pour dire:
42.     « Père, si tu veux, éloigne cette coupe loin de moi.
Pourtant, non pas mon vouloir, mais le tien ! »
43.     Un messager lui apparaît du ciel et le réconforte.
44.     Il entre en agonie et prie plus ardemment.
Sa sueur devient comme des gouttes de sang tombant à terre.
45.     Il se lève de la prière, il vient vers ses adeptes
et les trouve assoupis de tristesse.
46.     Il leur dit: « Pourquoi dormez-vous ?
Relevez-vous et priez, pour ne pas entrer dans l’épreuve. »

Iéshoua‘ livré

47.     Il parle encore et voici une foule.
Ledit Iehouda, l’un des Douze, vient devant eux.
Il approche de Iéshoua‘ pour l’embrasser.
48.     Mais Iéshoua‘ lui dit:
« Iehouda, d’un baiser tu livres le fils de l’homme ! »
49.     Autour de lui, ils voient ce qui va arriver et disent:
« Adôn, si nous frappions de l’épée ? »
50.     L’un d’eux frappe le serviteur du grand desservant
et lui enlève l’oreille droite.
51.     Iéshoua‘ répond et dit: « Laissez ! Jusque-là ! »
Il touche l’oreille et le rétablit.
52.     Iéshoua‘ dit à ceux qui étaient venus jusqu’à lui,
les chefs des desservants, les stratèges du sanctuaire, les anciens:
« Comme pour un bandit,
vous êtes sortis avec des épées et des bâtons.
53.     Chaque jour, j’étais avec vous dans le sanctuaire,
et vous n’avez pas tendu les mains contre moi.
Mais c’est votre heure et la puissance des ténèbres. »
54.     Ils s’emparent de lui, le conduisent et le font entrer
dans la maison du grand desservant. Petros suit de loin.

Petros renie trois fois

55.     Ils avaient allumé un feu au milieu de la cour et étaient assis ensemble.
Petros s’assoit au milieu d’eux.
56.     Une servante le voit assis près de la flambée.
Elle le dévisage et dit: « Lui aussi était avec lui ! »
57.     Mais il nie et dit: « Je ne sais qui il est, femme ! »
58.     Peu après, un autre le voit et dit: « Toi aussi, tu en es ! »
Mais Petros dit: « Homme, je n’en suis pas ! »
59.     À une heure d’écart environ, un autre insiste et dit:
« Vrai, celui-là aussi était avec lui !
Oui, c’est aussi un Galiléen. »
60.     Mais Petros dit: « Homme, je ne sais pas de quoi tu parles. »
Il parle encore, quand, soudain, un coq chante.
61.     L’Adôn se tourne, fixe Petros, et Petros se rappelle
la parole de l’Adôn, qui lui avait dit:
« Avant que le coq chante, aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois. »
62.     Il sort dehors et pleure amèrement.
63.     Les hommes qui le détiennent le bafouent et le battent.
64.     Ils le couvrent d’un voile et l’interrogent pour dire:
« Sois inspiré ! Qui t’a frappé ? »
65.     Et ils disent contre lui de nombreux autres blasphèmes.

Interrogatoire

66.     Et c’est le jour.
Les anciens du peuple, les chefs des desservants
et les Sopherîm se rassemblent et l’emmènent devant leur sanhédrîn.
67.     Ils disent: « Si tu es le Messie, dis-le nous ! »
Il leur dit: « Si je vous le dis, vous n’adhérerez pas.
68.     Et si je vous questionnais, vous ne répondriez pas.
69.     Désormais, le fils de l’homme siégera
à la droite de la puissance d’Elohîms. »
70.     Ils disent tous: « Toi, tu es donc le fils d’Elohîms ? »
Il leur dit: « Vous dites que moi, je le suis. »
71.     Ils disent: « Qu’avons-nous encore besoin de témoignages ?
Oui, nous-mêmes nous l’avons entendu de sa bouche. »

Chapitre 23.

Devant Pilatus

1.     Toute leur multitude se lève. Ils le conduisent devant Pilatus.
2.     Ils commencent à l’accuser et disent:
« Celui-là, nous l’avons trouvé à pervertir notre nation.
Il l’empêche de donner les taxes à Caesar,
se disant lui-même messie-roi. »
3.     Pilatus le questionne et dit:
« Toi, tu es le roi des Iehoudîm ? »
Il lui répond et dit: « Toi, tu le dis. »
4.     Pilatus dit aux chefs des desservants et aux foules:
« Je ne trouve aucun grief en cet homme. »
5.     Mais ils se renforcent et disent: « Il soulève le peuple.
Il enseigne à travers tout Iehouda,
et il a commencé depuis la Galil jusqu’ici. »
6.     Pilatus entend et interroge: « L’homme est-il un Galiléen ? »
7.     Quand il sait qu’il est sous l’autorité d’Hèrôdès,
il l’envoie à Hèrôdès, qui était aussi à Ieroushalaîm en ces jours-là.
8.     Hèrôdès, quand il voit Iéshoua‘, se réjouit fort:
oui, depuis longtemps il désirait le voir,
à cause de la rumeur autour de lui.
Il espère voir un signe exécuté par lui.
9.     Il l’interroge avec force paroles, mais, lui, il ne répond rien.
10.     Les chefs des desservants et les Sopherîm
se dressent et l’accusent avec véhémence.
11.     Hèrôdès, avec la troupe, le dédaigne. Il le bafoue,
le revêt d’un vêtement somptueux et le renvoie à Pilatus.
12.     De ce jour, Hèrôdès et Pilatus deviennent amis l’un de l’autre.
Oui, auparavant, c’était l’inimitié entre eux.
13.     Pilatus convoque les chefs des desservants
et les chefs et le peuple.
14.     Il leur dit: « Vous m’avez présenté cet homme
comme pervertisseur du peuple.
Or, voici, je l’ai moi-même interrogé devant vous.
Je n’ai trouvé en cet homme aucun des griefs dont vous l’accusez.
15.     Pas plus d’ailleurs qu’Hèrôdès, puisqu’il nous l’a renvoyé.
Voici que cet homme n’a rien fait qui soit passible de mort.
16.     Aussi, je le châtierai et je le renverrai. »
17.     Or il fallait qu’il relâche quelqu’un pour la fête.
18.     Mais ils vocifèrent tous ensemble et disent:
« Prends celui-là et relâche-nous Bar-Abba ! »
19.     Celui-ci avait été jeté en prison à cause d’une révolte
qui avait éclaté dans la ville, et pour meurtre.
20.     Pilatus de nouveau les interpelle:
il désire renvoyer Iéshoua‘.
21.     Mais ils crient et disent: « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »
22.     Il leur dit pour la troisième fois:
« Quel mal a-t-il donc fait, celui-là ?
Non, je ne trouve en lui aucun grief passible de mort.
Aussi, je le châtierai et je le renverrai. »
23.     Mais ils insistent à forte voix
et demandent qu’il soit crucifié. Leurs voix s’enflent.
24.     Pilatus décide qu’il sera fait selon leur demande.
25.     Il relâche celui qui était jeté en prison
pour révolte et meurtre, celui qu’ils demandaient;
et Iéshoua‘, il le livre à leur vouloir.

Pleurez sur vous-mêmes

26.     Quand ils l’emmènent, ils saisissent un certain Shim‘ôn Cyrènaïos,
qui venait des champs. Ils lui imposent
de porter la croix derrière Iéshoua‘.
27.     Suit une grande multitude du peuple et de femmes
qui se lamentent et sanglotent sur lui.
28.     Iéshoua‘ se tourne vers elles et dit:
« Filles de Ieroushalaîm, ne pleurez pas sur moi.
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants,
29.     parce que des jours viennent où ils diront:
‹ En marche, stériles, aux ventres qui n’ont pas enfanté,
aux seins qui n’ont pas nourri ! ›
30.     Alors, ils commenceront à dire aux montagnes:
‹ Tombez sur nous ! › et aux collines: ‹ Cachez-nous ! ›
31.     Parce que si le bois vert est ainsi traité,
qu’arrivera-t-il au bois sec ? »

Ils le crucifient

32.     Ils conduisent aussi deux autres, des malfaiteurs,
pour être exécutés avec lui.
33.     Et quand ils viennent au lieu appelé Crâne,
ils le crucifient là, avec les malfaiteurs,
un à droite, un à gauche.
34.     Et Iéshoua‘ dit: « Père, remets-leur:
non, ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Ils partagent ses vêtements et jettent les sorts.
35.     Le peuple se tient là et regarde.
Or les chefs le raillent et disent:
« Il en a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même,
s’il est le messie d’Elohîms, l’élu ! »
36.     Les soldats aussi le bafouent.
Ils s’approchent, lui offrent du vinaigre,
37.     pour dire: « Si tu es le roi des Iehoudîm, sauve-toi toi-même ! »
38.     Il y a aussi une inscription au-dessus de lui:
« C’est le roi des Iehoudîm. »

39.     Un des malfaiteurs pendus blasphème contre lui et dit:
« N’es-tu pas le messie ? Sauve-toi toi-même et nous aussi ! »
40.     Mais l’autre répond, le rabroue et dit:
« Tu ne frémis pas d’Elohîms, toi qui subis le même châtiment ?
41.     Pour nous, c’est en règle: nous écopons ce que nos actes nous ont valu.
Mais celui-ci n’a rien fait de mal. »
42.     Et il dit: « Iéshoua‘, souviens-toi de moi,
quand tu viendras dans ton royaume ! »
43.     Et il lui dit: « Amén, je te dis:
aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »

Iéshoua‘ expire

44.     C’est déjà vers la sixième heure.
La ténèbre survient sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure.
45.     Le soleil manque. Le voile du sanctuaire se déchire par le milieu.
46.     Iéshoua‘ élève une voix forte et dit:
« Père, entre tes mains je remets mon souffle. »
Et, disant cela, il expire.
47.     Le chef de centaine voit ce qui est advenu.
Il glorifie Elohîms et dit:
« En réalité cet homme était un juste. »
48.     Tous ceux qui étaient arrivés en foule pour ce spectacle
contemplent ce qui est advenu.
Ils reviennent chez eux en se frappant la poitrine.
49.     Tous ceux qui le connaissaient se tiennent au loin;
et aussi les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galil.
Elles voient cela.

Iosseph de Ramataîm

50.     Et voici un homme du nom de Iosseph.
C’est un conseiller, un homme bon, un juste.
51.     Il n’avait pas approuvé leur avis ni leurs actes.
Il était de Ramataîm, ville des Iehoudîm.
Il s’attendait au royaume d’Elohîms.
52.     Il s’approche de Pilatus et demande le corps de Iéshoua‘.
53.     Il le descend, l’enveloppe dans un linceul
et le met dans un sépulcre taillé dans la pierre,
où personne n’avait encore été placé.
54.     C’est le jour de la Préparation, et le shabat commence à briller.
55.     Les femmes qui étaient venues avec lui de Galil suivent,
voient le sépulcre, et comment son corps y avait été déposé.
56.     Elles reviennent, préparent des aromates et des parfums.
Le shabat, elles se reposent, selon la misva.

Chapitre 24.

Au sépulcre

1.     Le premier jour de la semaine, à l’aube profonde,
elles viennent au sépulcre.
Elles apportent les aromates qu’elles avaient préparés.
2.     Elles trouvent la pierre roulée hors du sépulcre.
3.     Elles entrent et ne trouvent pas le corps de l’Adôn Iéshoua‘.
4.     Et c’est, comme elles sont perplexes à ce propos,
voici, deux hommes se présentent à elles
en vêtement éblouissant comme un éclair.
5.     Elle se mettent à frémir et inclinent leurs faces vers la terre.
Ils leur disent: « Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ?
6.     Il n’est pas ici, mais il s’est réveillé.
Souvenez-vous de ce qu’il vous avait dit étant encore en Galil
7.     pour dire: ‹ Le fils de l’homme doit être livré
aux mains d’hommes fauteurs,
être crucifié et, le troisième jour, se relever. › »
8.     Et elles se souviennent de ses paroles.
9.     Elles reviennent du sépulcre et annoncent tout cela
aux Onze et à tous les autres.
10.     C’était Miriâm de Magdala, Iohana, Miriâm, celle de Ia‘acob,
et les autres avec elles.
11.     Elles le disent aux envoyés.
Leurs paroles leur semblent des radotages. Ils n’y adhèrent pas.
12.     Alors Petros se lève, court au sépulcre,
se penche et ne voit que les linges seuls.
Il revient chez lui, s’étonnant par ce qui est advenu.

Iéshoua‘ en personne

13.     Et voici, deux d’entre eux vont ce même jour
à un village du nom d’‘Amaous
à soixante stades de Ieroushalaîm.
14.     Ils s’entretiennent entre eux de tout ce qui est arrivé.
15.     Et c’est, tandis qu’ils s’entretiennent et discutent,
Iéshoua‘ en personne s’approche et va avec eux.
16.     Mais leurs yeux sont empêchés et ne le reconnaissent pas.
17.     Il leur dit: « Quelles sont donc les paroles
que vous vous lanciez entre vous en marchant ? »
Ils s’arrêtent consternés.
18.     L’un, du nom de Cleopas, répond et lui dit:
« Tu es bien le seul visiteur de Ieroushalaîm
qui ne sache pas ce qui est advenu ces jours-ci ! »
19.     Il leur dit: « Quoi ? »
Ils lui disent: « Ce qui concerne Iéshoua‘ le Nazaréen.
C’était un homme inspiré, puissant en oeuvre et en parole
devant Elohîms et devant tout le peuple,
20.     que les chefs des desservants et nos chefs
ont livré pour une condamnation à mort.
Ils l’ont crucifié.
21.     Nous, nous espérions que c’était lui
qui devait racheter Israël. Mais avec tout cela,
c’est le troisième jour que c’est advenu.
22.     Pourtant, quelques femmes parmi les nôtres nous ont bouleversés.
Elles étaient à l’aube au sépulcre
23.     et n’ont pas trouvé son corps.
Elles sont venues dire avoir même vu apparaître des messagers,
qui leur ont dit: ‹ Il est vivant ! ›
24.     Quelques-uns des nôtres sont allés au sépulcre.
Ils y ont trouvé juste ce que les femmes avaient dit.
Mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
25.     Il leur dit: « Insensés, coeurs lents à adhérer
à ce qu’ont dit les inspirés !
26.     Le messie ne devait-il pas souffrir tout cela
pour entrer dans sa gloire ? »
27.     Il commence par Moshè et tous les inspirés;
il leur explique, dans toutes les Écritures, ce qui le concerne.
28.     Ils s’approchent du village où ils allaient.
Là, il feint de poursuivre sa route.
29.     Ils insistent et disent:
« Demeure avec nous: oui, le soir arrive, le jour a déjà décliné. »
Il entre pour demeurer avec eux.
30.     Et c’est, quand il s’installe à table avec eux,
il prend le pain, bénit, partage et leur donne.
31.     Leurs yeux s’ouvrent. Ils le reconnaissent.
Puis il devient invisible et leur échappe.
32.     Ils se disent entre eux:
« Notre coeur ne brûlait-il pas en nous-mêmes,
quand il nous parlait sur la route et ouvrait pour nous les Écrits ? »
33.     Ils se lèvent sur l’heure et retournent à Ieroushalaîm.
Ils trouvent réunis les Onze et leurs compagnons
34.     qui disent: « L’Adôn s’est réellement réveillé; il est apparu à Shim‘ôn ! »
35.     Ils racontent, eux aussi, ce qui est arrivé sur la route,
et comment ils l’ont reconnu au partage du pain.
36.     Ils parlent encore, quand lui-même est là, au milieu d’eux,
et il leur dit ‹ Shalôm ›.
37.     Ils sont terrifiés, frémissent; ils pensent contempler un souffle.
38.     Il leur dit: « Qu’avez-vous à vous troubler ?
Et pourquoi des réflexions vous montent-elles au coeur ?
39.     Voyez mes mains et mes pieds: oui, je suis, moi-même.
Touchez-moi et voyez. Un souffle n’a ni chair ni os,
comme vous voyez que j’ai. »
40.     En disant ces paroles, il leur montre ses mains et ses pieds.
41.     Eux-mêmes, de joie, n’adhèrent pas encore; ils s’étonnent.
Il leur dit: « Avez-vous quelque aliment ici ? »
42.     Ils lui tendent un morceau de poisson grillé.
43.     Il le prend et le mange devant eux.
44.     Il leur dit: « Telles sont les paroles
que je vous ai dites quand j’étais avec vous.
Oui, il fallait accomplir tout ce qui est écrit dans la Tora de Moshè,
dans les Inspirés et dans les Louanges, à mon sujet. »
45.     Alors il leur ouvre l’intelligence pour comprendre les Écrits.
46.     Il leur dit: « Il est écrit ainsi que le messie souffrirait,
puis se relèverait d’entre les morts, au troisième jour;
47.     et seraient clamés en son nom le retour
et la rémission des fautes, en toutes les nations,
à commencer par Ieroushalaîm.
48.     Et vous, vous en êtes témoins.
49.     Voici, j’envoie sur vous la promesse de mon père.
Vous, restez dans la ville
jusqu’à ce que vous revêtiez la puissance d’en haut. »

Enlevé au ciel

50.     Il les conduit dehors jusque vers Béit-Hananyah.
Il lève ses mains, les bénit.
51.     Et c’est, quand il les bénit, il s’écarte d’eux;
il est enlevé au ciel.
52.     Ils se prosternent devant lui, puis ils reviennent à Ieroushalaîm,
en grand chérissement.
53.     Alors ils sont toujours au sanctuaire et bénissent Elohîms.