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Daniél
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Daniél Daniél Daniel
Liminaire pour Daniél
Douze chapitres, trois cent cinquante-sept versets composent les deux parties de cet écrit qui rapporte les aventures et les visions d’un Judéen, Daniél (Daniel) dont le nom signifie « Él m’a jugé ».
Le « premier » Daniel (ch. 1 à 6) est fait de six récits qui mettent en scène quatre jeunes hommes de Juda emmenés en exil et vivant à la cour de Neboukhadrèsar (Nabuchodonosor). Parmi eux, Daniel. Comme jadis Joseph en Égypte, il excelle à interpréter les rêves: celui de la statue faite de diverses matières, celui du grand arbre. Il sait aussi déchiffrer une écriture mystérieuse (ch. 5). À quoi viennent se joindre des récits de miracles: les trois jeunes gens jetés dans une fournaise et y restant en vie, Daniel lui-même donné en pâture aux lions et respecté par eux. Ces courtes histoires véhiculent une théologie, celle du peuple de l’exil, qui rêve de son Elohîms et dont le triomphe sur les empires de ce monde lui apparaît comme imminent.
Dans le « deuxième » Daniel (ch. 7 à 12), l’auteur s’exprime à la première personne. Il décrit ses visions des visions qui relèvent du genre apocalyptique : les quatre bêtes, le bélier et le bouc, les soixante-dix semaines, la délivrance finale. Nous ne sommes plus à Babylone, mais en terre d’Israël. Il s’agit, non plus directement de Daniel, encore moins de ses compagnons, mais des fins dernières de l’histoire d’Israël. Les empires s’écrouleront, la persécution cessera, à l’heure miraculeuse toujours promise, toujours attendue, du jour de IHVH-Adonaï.
Dans la première comme dans la deuxième partie, sous des images et des symboles souvent énigmatiques, mais de plus en plus transparents à mesure que s’éloigne le temps de Nabuchodonosor, l’auteur vise à proposer une théologie de l’histoire. Il ne s’embarrasse guère de précisions qui ne cadreraient pas avec sa vision des choses. S’il entend rapporter des faits réels, il ne recule pas devant des anachronismes. Il s’attache surtout à la signification mystique et théologique des symboles. C’est ainsi qu’il désigne sous l’expression « abomination de la désolation » (9,27; 12,31) l’autel dédié à Zeus Olympien qui avait été érigé dans le Temple, le 7 décembre 167. Ainsi le livre de Daniel est-il une illustration de l’histoire d’Israël, en état de danger permanent face aux empires qui préparent ou consomment sa ruine. Pour l’auteur, cependant, il est certain que la justice IHVH-Adonaï finira par s’imposer: les justes triompheront, le mal disparaîtra, les coupables seront punis.
Mais la justice de IHVH-Adonaï ne peut être que totale. Elle s’exercera donc rétroactivement sur tout le passé. Pour la première fois, la résurrection des morts est annoncée ouvertement: Des multitudes d’endormis dans la poussière de la glèbe se réveilleront, les uns pour recevoir la sanction de leur justice, la vie en pérennité, les autres celle de leurs crimes, l’opprobre en pérennité (12,2). La vision, pour fantastique qu’elle soit, se situe dans la logique la plus profonde du message biblique.
Est-ce folie que d’annoncer la résurrection des morts ? Peut-être, mais pas plus que de prédire des ciels nouveaux et une terre nouvelle, ou bien le grand jour où la lutte entre elles des nations, des classes et des espèces se résoudra dans l’ultime victoire de la lumière sur la nuit, de la paix sur la guerre.
La langue originale du livre de Daniel est l’hébreu et, en partie, l’araméen (2,4 b à 7,28). Cette dualité reflète la situation d’Israël après l’exil. Le peuple a alors largement adopté la langue de ses vainqueurs. Les versions grecques ont ajouté à l’ouvrage certains épisodes qui ne nous sont connus que par elles. On trouvera ces additions page 1856.
Chapitre 1.
À la cour du roi
1. En l’an trois du règne de Yehoyaqîm, roi de Iehouda,
Neboukhadrèsar, roi de Babèl, vient à Ieroushalaîm et l’assiège.
2. Adonaï donne en sa main Yehoyaqîm, roi de Iehouda,
et des objets de la maison d’Elohîms.
Il les fait venir en terre de Shin‘ar, à la maison de ses Elohîms.
Les objets, il les fait venir à la maison du trésor de ses Elohîms.
3. Le roi dit à Ashpenaz, le maître de ses eunuques, de faire venir
des Benéi Israël, de la semence royale et des nobles,
4. des enfants sans aucune tare en eux, beaux à voir,
perspicaces en toute sagesse, savants en savoir, discernant en science,
qui auraient en eux la force de se dresser dans le palais du roi,
afin de leur apprendre le livre et la langue des Kasdîm.
5. Le roi leur impartit, parole du jour en son jour,
des mets du roi, du vin de ses festins.
Il les élève pendant trois ans,
et une partie d’entre eux se tient en face du roi.
6. Et ce sont parmi eux, des Benéi Iehouda:
Daniél, Hananyah, Mishaél et ‘Azaryah.
7. Le chef des eunuques leur impose des noms.
Il impose à Daniél, Bélteshasar, à Hananyah, Shadrakh,
à Mishaél, Méishakh, à ‘Azaryah, ‘Abéd-Nego.
8. Daniél met son coeur à ne pas être contaminé
par les mets du roi et le vin de ses festins.
Il demande au chef des eunuques à ne pas être contaminé.
9. Elohîms donne Daniél en chérissement et matrices,
face au chef des eunuques.
10. Le chef des eunuques dit à Daniél:
« Je frémis, moi, de mon Adôn, le roi.
Il a imparti votre manger et vos festins,
car pourquoi verrait-il dépérir vos faces
plus que celles des enfants de votre âge ?
Vous condamneriez ma tête auprès du roi. »
11. Daniél dit au cellérier que le chef des eunuques avait imparti
à Daniél, Hananyah, Mishaél et ‘Azaryah:
12. « Éprouve donc tes serviteurs dix jours. Qu’ils nous donnent des grains,
nous les mangerons; de l’eau, nous la boirons.
13. En face de toi, notre aspect se verra
et l’aspect des enfants qui mangent les mets du roi.
Selon ce que tu verras, tu agiras envers tes serviteurs. »
14. Il les entend pour cette parole et les éprouve dix jours.
15. Au terme de dix jours, leur aspect se voit bien, replets de chair,
plus que tous les enfants qui mangeaient les mets du roi.
16. Et c’est le cellérier, le porteur des mets et du vin de leur festin:
il leur donne des grains.
17. Ces enfants, les quatre, Elohîms leur donne
la perspicacité en tout écrit et sagesse.
Daniél discerne toute contemplation et les rêves.
18. Au terme des jours où le roi avait dit de les faire venir,
le chef des eunuques les fait venir en face de Neboukhadrèsar.
19. Le roi parle avec eux et il ne trouve pas, parmi eux tous,
de semblables à Daniél, Hananyah, Mishaél et ‘Azaryah.
Ils se dressent en face du roi.
20. Et toute parole de sagesse et de discernement que le roi leur demande,
ils les trouvent, de dix mains au-dessus de tous les mages
et les magiciens de tout son royaume.
21. Et c’est Daniél, jusqu’en l’an un du roi Korèsh.
Chapitre 2.
Le rêve oublié
1. En l’an deux du règne de Neboukhadrèsar,
Neboukhadrèsar rêve des rêves.
Son souffle est haletant, son sommeil le fuit.
2. Le roi dit de convoquer les mages, les magiciens,
les sorciers et les astrologues, pour leur rapporter ses rêves.
Ils viennent et se tiennent en face du roi.
3. Le roi leur dit: « J’ai rêvé un rêve.
Mon souffle halète pour connaître le rêve. »
4. Les astrologues parlent au roi en araméen: « Roi ! En pérennité, vis !
Dis le rêve à tes serviteurs; l’interprétation, nous l’exprimerons. »
5. Le roi répond et dit aux astrologues:
« Irrévocable est mon propos !
Si vous ne me faites pas connaître le rêve et son interprétation,
vous serez mis en pièces et vos maisons seront mises au rebut.
6. Mais si vous exprimez pour moi le rêve et son interprétation,
vous recevrez, en face de moi,
des présents, des dons, de grands honneurs.
Aussi, exprimez pour moi le rêve et son interprétation ! »
7. Ils répondent une deuxième fois et disent:
« Que le roi dise son rêve à ses serviteurs;
son interprétation, nous l’exprimerons. »
8. Le roi répond et dit: « Je sais bien que vous voulez gagner du temps,
voyant qu’irrévocable est mon propos.
9. Car si vous ne me faites pas connaître ce rêve, votre loi sera une.
Vous préparez un propos de mensonge et de corruption
pour le dire en face de moi jusqu’à ce que le temps change.
Aussi, si vous me dites le rêve,
je saurai que vous pourrez en exprimer l’interprétation. »
10. Les astrologues répondent face au roi et disent:
« Il n’est aucun homme sur le continent
qui puisse exprimer le propos du roi.
De même, aucun roi, chef ou gouverneur n’a exigé un semblable propos
d’aucun mage, magicien ou astrologue.
11. Le propos que le roi demande est grave.
Personne d’autre ne pourra l’exprimer en face du roi,
sinon les Elohîms, dont l’habitat n’est pas dans la chair. »
12. Sur quoi le roi s’irrite, il écume fort.
Il ordonne de massacrer tous les sages de Babèl.
13. La loi est publiée, les sages sont livrés pour être tués.
Et ils cherchent à tuer Daniél et ses compagnons.
L’intervention de Daniél
14. Alors Daniél réplique d’un bon conseil avec goût à Ariokh,
le chef des bourreaux du roi,
qui était sorti pour tuer les sages de Babèl.
15. Il répond à Ariokh, le gouverneur du roi et dit:
« Pourquoi cette dure loi en face du roi ? »
Alors Ariokh fait connaître le propos à Daniél.
16. Daniél vient et demande au roi qu’il lui soit donné du temps
pour exprimer le rêve et son interprétation au roi.
17. Alors Daniél va à sa maison. Il fait connaître le propos
à Hananyah, Mishaél et ‘Azaryah, ses compagnons,
18. pour demander des matrices devant l’Eloha des ciels pour ce mystère,
afin que Daniél et ses compagnons
ne soient pas perdus avec le reste des sages de Babèl.
19. Alors le mystère est découvert à Daniél, dans une vision, la nuit.
Alors Daniél bénit l’Eloha des ciels.
20. Daniél répond et dit: « Le nom d’Eloha est béni
de pérennité en pérennité; oui, à lui, la sagesse et l’héroïsme.
21. Il change les temps et les époques, renverse des rois, suscite des rois,
donne la sagesse aux sages, la connaissance à qui connaît le discernement.
22. Lui, il découvre les profondeurs et les secrets;
il connaît ce qui est dans la ténèbre. La lumière demeure avec lui.
23. Toi, Eloha de mes pères, je te célèbre, je t’exalte,
toi qui m’as donné la sagesse et l’héroïsme.
Maintenant, tu me fais connaître ce que nous t’avions demandé;
tu nous fais connaître le propos du roi. »
24. Sur quoi Daniél vient chez Ariokh,
que le roi avait préposé pour faire périr les sages de Babèl.
Il va et lui dit ainsi: « Ne fais pas périr les sages de Babèl.
Fais-moi venir en face du roi: j’exprimerai l’interprétation pour le roi. »
25. Alors Ariokh, en hâte, fait venir Daniél devant le roi. Il lui dit ainsi:
« Oui, j’ai trouvé un homme des fils de l’exil de Iehouda
qui fera connaître l’interprétation au roi. »
26. Le roi répond et dit à Daniél, dont le nom est Bélteshasar:
« Peux-tu donc me faire connaître
le rêve que j’ai vu et son interprétation ? »
27. Daniél répond en face du roi et dit: « Le mystère que le roi demande,
les sages, les magiciens, les mages, les sorciers
ne pourront pas l’exprimer au roi.
28. Mais il existe un Eloha des ciels, il découvre les mystères.
Il a fait connaître au roi Neboukhadrèsar
ce qui sera dans l’après des jours.
Ton rêve, les visions de ta tête sur ta couche, c’est cela.
Explication d’un rêve
29. Toi, roi, tes pensées ont émergé sur ta couche, sur ce qui sera après cela.
Le découvreur des mystères t’a fait connaître ce qui sera.
30. Moi, ce n’est pas parce que la sagesse est plus forte en moi qu’en tout vivant
que ce mystère m’a été découvert,
mais afin que je fasse connaître l’interprétation au roi,
et afin que tu connaisses les pensées de ton coeur.
31. Et toi, roi, tu l’as contemplé ! Et voici une statue immense.
Cette grande statue, très belle, se dressait devant toi.
Son apparence était terrible.
32. Cette statue, sa tête était de bon or;
son torse, ses bras, d’argent; son ventre et ses cuisses, de bronze;
33. ses jambes, de fer; ses pieds, soit de fer, soit d’argile.
34. Tu la contemplais, quand une pierre s’est détachée,
sans l’aide d’aucune main.
Elle a heurté la statue aux pieds de fer et d’argile et les a broyés.
35. Alors, le fer, l’argile, le bronze, l’argent et l’or ont été broyés ensemble.
Ils sont devenus comme de la glume, sur les aires, en été,
que le souffle emporte et qui ne se trouve nulle part.
La pierre qui a frappé la statue est devenue une grande montagne;
elle a rempli toute la terre.
36. Voici le rêve. Nous dirons en face du roi son interprétation.
37. Toi, roi, roi de rois, à qui l’Eloha des ciels
a donné le royaume, l’invulnérabilité, l’énergie, la gloire,
38. en tous lieux où habitent les fils d’humains,
les animaux des champs, les volatiles des ciels,
il les a donnés en ta main et il t’a fait les dominer tous:
c’est toi, la tête d’or.
39. Après toi surgira un autre royaume, inférieur au tien,
puis un troisième royaume, de bronze, qui dominera toute la terre.
40. Puis un quatrième royaume; il sera fort comme le fer.
Comme le fer qui pulvérise tout, et comme le fer qui écrase,
il les pulvérisera et les écrasera, tous ceux-là.
41. Et de ce que tu as contemplé, les pieds et les doigts étaient
soit en argile de potier, soit en fer: le royaume sera divisé.
Il aura la solidité du fer, puisque tu as vu le fer mélangé à l’argile du limon.
42. Les doigts des pieds étaient soit en fer, soit en argile:
une partie du royaume sera forte, une partie fragile.
43. Tu as vu que le fer était mélangé avec l’argile du limon:
c’est qu’ils se mélangeront par la semence des hommes;
mais ils ne colleront pas l’un à l’autre,
de même que le fer ne se mélange pas avec l’argile.
44. Aux jours de ces rois, l’Eloha des ciels suscitera un royaume
qui, lui, ne sera pas détruit en pérennité;
et le règne ne passera pas à un autre peuple.
Il broiera, il achèvera tous ces royaumes;
lui, il subsistera en pérennité.
45. Tu as vu que de la montagne s’est détachée une pierre
sans l’aide d’aucune main.
Elle a brisé le fer, le bronze, l’argile, l’argent et l’or.
C’est le grand Eloha qui fait comprendre au roi
ce qui adviendra dans l’après des jours.
Le rêve est sûr, certaine son interprétation. »
Ascension de Daniél
46. Alors le roi Neboukhadrèsar tombe sur ses faces.
Il se prosterne devant Daniél.
Il ordonne de faire pour lui libation d’offrandes et d’encens.
47. Le roi répond à Daniél et dit:
« En vérité, votre Eloha est l’Eloha des Elohîms, le maître des rois,
le découvreur des mystères, puisque tu as pu découvrir ce mystère. »
48. Alors le roi élève Daniél;
il lui donne des présents immenses et nombreux.
Il le nomme gouverneur de toute la province de Babèl
et le chef suprême de tous les sages de Babèl.
49. Daniél demande au roi de préposer au service de la province de Babèl,
Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego.
Daniél siège à la Porte du roi.
Chapitre 3.
La statue d’or
1. Le roi Neboukhadrèsar fait une statue d’or.
Sa hauteur: soixante coudées; sa largeur: six coudées.
Il l’érige dans la vallée de Doura, dans la province de Babèl.
2. Le roi Neboukhadrèsar invite les satrapes, les lieutenants et les pachas,
les conseillers, les trésoriers, les juges, les commissaires,
et tous les gouverneurs des provinces, à se rassembler et à venir
à l’inauguration de la statue que le roi Neboukhadrèsar avait érigée.
3. Alors les satrapes, les lieutenants et les pachas,
les conseillers, les trésoriers, les juges, les commissaires
et tous les gouverneurs des provinces se rassemblent
pour l’inauguration de la statue que le roi Neboukhadrèsar avait érigée.
Ils se dressent devant la statue que Neboukhadrèsar avait érigée.
4. Le héraut crie avec force:
« À vous, il est dit, peuples, patries et langues,
5. au moment où vous entendrez la voix de la corne,
du pipeau, de la lyre, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse
et de toute sorte d’instruments, vous tomberez et vous vous prosternerez
devant la statue d’or que le roi Neboukhadrèsar a érigée.
6. Quiconque ne tombera pas et ne se prosternera pas
sera sur l’heure jeté au milieu de la fournaise de feu ardent. »
7. Ainsi, à cette heure, quand tous les peuples entendaient
la voix de la corne, du pipeau, de la lyre, de la sambuque,
du psaltérion, de la cornemuse et de toute sorte d’instruments,
tous les peuples, les patries, les langues tombaient et se prosternaient
devant la statue d’or que le roi Neboukhadrèsar avait érigée.
8. Et puisqu’il en était ainsi à cette heure, des hommes, des Kasdîm,
s’approchent pour manger la chair des Iehoudîm.
9. Ils répondent et disent au roi Neboukhadrèsar: « Roi, vis en pérennité !
10. Toi, roi, tu as donné l’ordre que tout homme qui entendra la voix de la corne,
du pipeau, de la lyre, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse
et de toute sorte d’instruments, tombe et se prosterne devant la statue d’or.
11. Quiconque ne tombera pas et ne se prosternera pas
sera jeté au milieu de la fournaise de feu ardent.
12. Or il y a des hommes, des Iehoudîm,
que tu as nommés aux affaires de la province de Babèl:
Shadrakh, Méishakh, ‘Abéd-Nego,
ces hommes ne tiennent pas compte, roi, de l’ordre.
Tes Eloha, ils ne les servent pas,
et devant la statue d’or que tu as érigée, ils ne se prosternent pas. »
13. Aussitôt, Neboukhadrèsar, avec irritation et fièvre,
ordonne de faire venir devant lui Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego.
Aussitôt, ces hommes sont conduits devant le roi.
14. Neboukhadrèsar répond et leur dit:
« Est-il vrai, Shadrakh, Méishakh, ‘Abéd-Nego,
que vous ne servez pas mes Eloha,
que vous ne vous prosternez pas devant la statue d’or que j’ai érigée ?
15. Maintenant, voici, êtes-vous prêts, quand vous entendrez
la voix de la corne, du pipeau, de la lyre, de la sambuque,
du psaltérion et de la cornemuse, et de toute sorte d’instruments,
à tomber et à vous prosterner devant la statue que j’ai faite ?
Si vous ne vous prosternez pas,
vous serez jetés au milieu de la fournaise de feu ardent.
Quel est l’Eloha qui vous délivrera de ma main ? »
La fournaise
16. Shadrakh, Méishakh, ‘Abéd-Nego répondent
et disent au roi Neboukhadrèsar:
« Il ne nous est pas nécessaire de te répondre une parole sur cela.
17. S’il le veut, notre Elohîms que nous servons
peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent;
et de ta main, roi, il nous délivrera.
18. Néanmoins sache, roi, que tes Eloha, nous ne les servirons pas,
et devant la statue d’or que tu as érigée, nous ne nous prosternerons pas. »
19. Alors Neboukhadrèsar est rempli de fièvre.
L’expression de ses faces change
pour Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego.
Il répond et ordonne de chauffer la fournaise
sept fois plus qu’il n’est nécessaire de la chauffer,
20. et, à des hommes forts de son armée,
il ordonne de saisir Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego,
et de les jeter dans la fournaise de feu ardent.
21. Alors ces hommes sont liés,
avec leurs chausses, leurs tuniques, leurs coiffes,
leurs vêtements, et jetés au milieu de la fournaise de feu ardent.
22. Et comme l’ordre du roi était ferme, la fournaise avait été chauffée fort.
Ces hommes qui avaient amené Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego,
la langue du feu les tue.
23. Et ces trois hommes, Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego,
tombent au milieu de la fournaise de feu ardent
alors qu’ils sont attachés.
24. Soudain, Neboukhadrèsar, le roi, s’étonne.
Il se lève en hâte, répond et dit à ses conseillers:
« N’est-ce pas ces trois hommes que nous avons jetés
au milieu de la fournaise, alors qu’ils étaient attachés ? »
Ils répondent et disent au roi: « Certes ! roi. »
25. Il répond et dit: « Voici, moi je vois quatre hommes déliés.
Ils vont au milieu du feu, ils n’ont aucune blessure,
et les faces du quatrième ressemblent à un fils d’Elohîms. »
26. Et soudain Neboukhadrèsar s’approche de la porte
de la fournaise de feu ardent. Il répond et dit:
« Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego,
serviteurs de l’Eloha, du Suprême, sortez et venez. »
Et soudain Shadrakh, Méishakh, ‘Abéd-Nego sortent du milieu du feu.
27. Les satrapes, les lieutenants, les pachas, les conseillers du roi
se rassemblent et discernent sur ces hommes
que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur leur corps:
les cheveux de leur tête ne sont pas brûlés,
leurs tuniques ne sont pas altérées,
l’odeur du feu ne les a pas imprégnés.
28. Neboukhadrèsar répond et dit:
« Béni soit l’Eloha de Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego,
qui a envoyé un messager pour sauver ses serviteurs
qui ont adhéré à lui en transgressant l’ordre du roi,
et en donnant leur corps pour ne pas servir
et ne pas se prosterner devant tout autre Eloha que leur Eloha.
29. L’ordre en est donné par moi: tout peuple, patrie ou langue
qui blasphémera l’Eloha de Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego
sera mis en pièces et sa maison vaudra rebut,
car il n’était aucun autre Eloha qui puisse sauver comme lui. »
30. Alors le roi élève Shadrakh, Méishakh et ‘Abéd-Nego
dans la province de Babèl.
31. Neboukhadrèsar, le roi, à tous les peuples, patries, langues,
qui habitent sur toute la terre: Grandisse votre paix !
32. Les signes et les prodiges que l’Eloha, le Suprême, a faits pour moi,
il m’a plu de les faire comprendre.
33. Ses signes sont grands, ses prodiges sont puissants !
Son règne est le règne de la pérennité, son gouvernement d’âge en âge !
Chapitre 4.
Le rêve du grand arbre
1. Moi, Neboukhadrèsar, j’étais tranquille dans ma maison,
épanoui dans mon palais.
2. J’ai vu un rêve, il m’a fait trembler. Les pensées sur ma couche
et les contemplations de ma tête m’ont bouleversé.
3. Ordre a été donné par moi de faire venir devant moi
tous les sages de Babèl,
pour qu’ils me fassent connaître l’interprétation du rêve.
4. Alors sont venus les mages, les magiciens, les astrologues, les sorciers.
J’ai dit en face d’eux le rêve;
mais son interprétation, ils ne me l’ont pas fait connaître.
5. En dernier, il est venu en face de moi, Daniél,
dont le nom est Bélteshasar, comme le nom de mon Eloha,
qui a en lui le souffle des Elohîms sacrés.
J’ai dit en face de lui le rêve:
6. « Bélteshasar, chef des mages,
je sais que le souffle des Elohîms sacrés est en toi !
Nul mystère n’est trop lourd pour toi.
Dis l’interprétation des visions de mon rêve que j’ai vues.
7. Les visions de ma tête, sur ma couche, je les ai vues:
voici un arbre au milieu de la terre, et sa hauteur est immense.
8. L’arbre a grandi, s’est fortifié, et sa hauteur est arrivée aux ciels,
visible jusqu’aux confins de toute la terre.
9. Sa frondaison était belle, son fruit abondant,
avec en lui de la nourriture pour tous.
Il donnait de l’ombre aux animaux des champs,
dans ses branches nichaient les oiseaux des ciels,
toute chair se nourrissait de lui.
10. Je contemplais les visions de ma tête, sur ma couche,
et voici, un Éveillé, un Consacré, est descendu des ciels.
11. Il criait avec force et disait ainsi: ‹ Abattez l’arbre,
coupez ses branches, arrachez ses feuilles, jetez ses fruits.
Que les animaux s’enfuient sous lui, les oiseaux de ses branches.
12. Mais la souche de ses racines, laissez-la en terre,
dans les liens de fer et de bronze, fixés dans l’herbe de la terre.
Il s’abreuvera de la rosée des ciels,
et sa part sera, avec les animaux, de l’herbe de la terre.
13. Son coeur d’homme sera changé, et un coeur d’animal lui sera donné.
Sept époques passeront sur lui.
14. Cette parole est un décret des Éveillés,
cette décision, un ordre des Consacrés,
pour que les vivants le connaissent:
oui, le Suprême gouverne le royaume des hommes;
il le donne à qui lui plaît, il y élève le plus humble des hommes. ›
15. Moi, le roi Neboukhadrèsar, j’ai vu ce rêve.
Toi Bélteshasar, dis son interprétation,
car tous les sages de mon royaume
n’ont pu m’en faire connaître l’interprétation.
Toi, tu le peux: oui, le souffle des Elohîms sacrés est en toi ! »
16. Alors Daniél dont le nom est Bélteshasar, une heure durant est troublé,
bouleversé par ses pensées. Puis le roi répond et dit:
« Bélteshasar, que le rêve et son interprétation ne te bouleversent pas. »
Bélteshasar répond et dit: « Mon maître !
Que le songe soit pour tes haineux,
et son interprétation pour tes ennemis !
17. L’arbre que tu as vu, grand et puissant,
dont la hauteur atteignait les ciels, et qui était visible de toute la terre,
18. dont la frondaison était belle, le fruit abondant,
avec en lui la nourriture pour tous,
sous qui habitaient les animaux des champs,
et dans les branches duquel nichaient les oiseaux des ciels,
19. c’est toi, roi ! Tu as grandi et tu es devenu puissant;
ta grandeur a grandi, elle atteint les ciels,
et ton gouvernement, les confins de la terre.
20. Et ce que le roi a vu, un Éveillé, un Consacré, descendre des ciels et dire:
‹ Abattez l’arbre, détruisez-le !
Mais la souche de ses racines, laissez-la en terre,
dans les liens de fer et de bronze fixés à l’herbe des champs.
Il sera arrosé par la rosée des ciels;
il aura sa part d’herbe de la terre avec les animaux des champs,
jusqu’à ce que sept époques passent sur lui ›.
21. voici l’interprétation, roi !
et c’est un décret du Suprême qui atteint mon maître le roi.
22. Toi, ils te chasseront loin des hommes.
Ton habitat sera avec les animaux des champs.
D’herbe, comme les taureaux, toi, ils te nourriront,
et par la rosée des ciels ils t’abreuveront.
Sept époques passeront sur toi, jusqu’à ce que tu le connaisses:
oui, le Suprême gouverne le royaume des hommes;
à celui qu’il agrée, il le donne !
23. Pour ce qu’ils ont dit de laisser la souche des racines de l’arbre,
ta royauté subsistera pour toi,
jusqu’à ce que tu le connaisses: oui, les ciels gouvernent !
24. Aussi, roi, que mon conseil excelle en face de toi:
rachète tes fautes dans la justification,
tes torts en faisant grâce aux pauvres.
Ce sera peut-être prolonger ta tranquillité. »
25. Et tout arrive au roi Neboukhadrèsar.
26. Au bout de douze lunaisons, le roi Neboukhadrèsar
marche sur la terrasse du palais royal de Babèl.
27. Le roi s’écrie et dit: « N’est-ce pas là Babèl, la grande,
que j’ai construite en maison royale
par l’énergie de ma force et la splendeur de ma majesté ? »
28. Le mot est encore sur la bouche du roi,
qu’une voix tombe des ciels: « À toi ! C’est dit, roi, Neboukhadrèsar,
la royauté s’est écartée de toi !
29. Loin des hommes, toi, ils te chasseront;
ton habitat sera avec les animaux des champs;
d’herbe, comme les taureaux, toi, ils te nourriront.
Sept époques passeront sur toi, jusqu’à ce que tu le connaisses:
oui, le Suprême gouverne le royaume des hommes;
à celui qu’il agrée, il le donne. »
30. Sur l’heure, le propos se réalise pour Neboukhadrèsar.
Loin des hommes il est chassé,
et de l’herbe, comme les taureaux, il mange;
par la rosée des ciels son corps est abreuvé,
jusqu’à ce que sa chevelure grandisse comme des plumes de vautour,
et ses ongles comme des griffes d’oiseaux de proie.
31. « À la fin des jours, moi, Neboukhadrèsar, j’ai levé mes yeux aux ciels.
Ma connaissance m’est revenue.
J’ai béni le Suprême, célébré et magnifié le vivant de la pérennité,
dont le gouvernement est un gouvernement en pérennité,
et le règne d’âge en âge.
32. Tous les habitants de la terre sont comptés pour rien.
Il agit selon son vouloir avec la milice des ciels
et les habitants de la terre.
Nul ne peut protester contre sa main ni lui dire: ‹ Que fais-tu ? ›
33. À cette heure, ma connaissance m’est revenue,
mon éclat, pour la majesté de mon règne,
et ma splendeur me sont revenus,
mes conseillers, mes grands m’ont réclamé.
Je suis restauré dans ma royauté
et un surcroît de grandeur m’est ajouté.
34. Maintenant, moi, Neboukhadrèsar,
je célèbre, exalte et magnifie le roi des ciels.
Tous ses actes sont vérité; ses routes, justice.
Ceux qui vont dans l’orgueil, il peut les rabaisser. »
Chapitre 5.
Le festin de Bélshasar
1. Le roi Bélshasar donne un grand festin pour mille de ses grands;
devant les mille, il boit du vin.
2. Sous le goût du vin, Bélshasar ordonne d’apporter
les vases d’or et d’argent que Neboukhadrèsar, son père,
avait fait sortir du palais de Ieroushalaîm,
pour qu’y boivent le roi, ses grands, ses femmes et ses concubines.
3. Alors ils apportent les vases d’or qu’ils avaient enlevés
du palais de la maison d’Eloha à Ieroushalaîm.
Y boivent le roi, ses grands, ses femmes, ses concubines.
4. Ils boivent du vin et célèbrent les Elohîms d’or, d’argent,
de bronze, de fer, de bois et de pierre.
5. Sur l’heure apparaissent les doigts d’une main d’homme.
Ils écrivent, face au candélabre, sur la chaux du mur du palais royal.
Le roi voit la paume d’une main qui écrit !
6. Alors le roi a son éclat altéré; ses pensées le bouleversent;
la jointure de ses cuisses lâche;
ses genoux, l’un contre l’autre, claquent.
7. Le roi crie avec force de faire venir les magiciens,
les astrologues, les sorciers.
Le roi répond et dit aux sages de Babèl:
« Oui, tout homme qui lira cette écriture
et m’expliquera son interprétation,
il revêtira la pourpre, portera à son cou le torque d’or,
et gouvernera le royaume en troisième. »
8. Alors tous les sages du roi montent. Ils ne peuvent lire l’écriture,
ni faire connaître au roi son interprétation.
9. Alors le roi Bélshasar est fort bouleversé.
Sur lui sa splendeur s’altère et ses grands sont troublés.
10. La reine, aux mots du roi et des grands, monte à la maison du festin.
La reine parle et dit: « Roi, en pérennité vis !
Que tes pensées ne te bouleversent pas, que ton éclat ne s’altère pas !
11. Il est un homme en ton royaume qui a en lui le souffle des Elohîms sacrés.
Aux jours de ton père, il s’est trouvé en lui une lumière, une connaissance,
une sagesse identique à la sagesse des Elohîms.
Le roi Neboukhadrèsar, ton père, l’avait établi
comme des chefs des mages, magiciens, astrologues et sorciers,
12. parce qu’un souffle supérieur, la connaissance et l’intelligence
d’interpréter les rêves, dire les énigmes et délier les noeuds,
se trouvaient en Daniél, que le roi a nommé Bélteshasar.
Maintenant que Daniél soit convoqué, qu’il explique l’interprétation. »
13. Alors Daniél est introduit devant le roi. Le roi répond et dit à Daniél:
« Toi, Daniél, de l’exil de Iehouda,
que le roi mon père fit venir de Iehouda,
14. j’ai entendu sur toi que le souffle d’Elohîms est en toi,
et que lumière, intelligence et sagesse supérieure se trouvent en toi.
15. Maintenant, les sages et les magiciens sont montés en face de moi
pour lire cette écriture et me faire connaître son interprétation.
Mais ils n’ont pu connaître l’interprétation du mot.
16. J’ai entendu dire que tu peux interpréter les interprétations
et délier des noeuds. Maintenant, si tu peux crier l’écriture
et me faire connaître son interprétation,
tu revêtiras la pourpre, tu porteras à ton cou le torque d’or
et gouverneras le royaume en troisième. »
17. Alors Daniél répond et dit, face au roi:
« Tes dons seront à toi; tes offrandes, donne-les à un autre.
Toutefois, je crierai l’écriture pour le roi:
je lui ferai connaître l’interprétation.
18. Toi, roi, Eloha, le Suprême, a donné la royauté et la grandeur,
la gloire et la splendeur à Neboukhadrèsar ton père.
19. À cause de la grandeur qu’il lui avait donnée,
tous les peuples, patries et langues
tremblaient et frémissaient en face de lui.
Il tuait qui il voulait, faisait vivre qui il agréait,
élevait qui il agréait et abaissait qui il voulait.
20. Quand son coeur s’est exalté et son souffle s’est durci à l’excès,
il a été déchu du trône de son royaume. La gloire lui a été retirée.
21. Loin des fils d’humain, il a été chassé.
Son coeur est devenu comme celui d’un animal.
Il a habité avec les hémiones,
et d’herbe, comme les taureaux, il s’est nourri.
Par la rosée des ciels son corps s’est abreuvé, jusqu’à ce qu’il le sache:
oui, Eloha, le Suprême, gouverne le royaume des hommes,
et celui qu’il agrée, il l’y élève.
22. Et toi, son fils, Bélshasar, tu n’as pas humilié ton coeur,
bien que tu connaisses tout cela.
23. Tu t’es exalté contre le Maître des ciels.
Les vases de sa maison ont été apportés en face de toi.
Toi, tes grands, tes femmes, tes concubines, vous y avez bu du vin;
vous avez célébré des Elohîms d’argent et d’or,
de bronze, de fer, de bois, de pierre,
qui ne voient pas, n’entendent pas, ne connaissent pas.
Mais l’Elohîms qui a en ses mains ton haleine et toutes tes voies,
tu ne l’as pas magnifié.
24. Alors la paume de la main a été envoyée de sa part,
et elle a tracé cette écriture.
25. Voici le tracé de cette écriture: Mené Mené, Teqél et Pharsîn.
26. Voici l’interprétation du mot:
Mené, ‹ mesure ›; Eloha a mesuré ton règne et y met fin.
27. Teqél, ‹ pesé ›, tu as été pesé aux balances et trouvé perdant.
28. Perés, ‹ partagé ›; ton règne a été partagé
et donné aux Madaï et aux Paras. »
29. Alors Bélshasar ordonne de revêtir Daniél de pourpre,
de lui mettre au cou le torque d’or,
et de proclamer qu’il gouvernera son royaume en troisième.
30. En cette nuit, Bélshasar, roi des Kasdîm, est tué.
Chapitre 6.
La fosse aux lions
1. Et Dariavèsh, le Madaï, reçoit la royauté, à l’âge de soixante-deux ans.
2. Il plaît à Dariavèsh d’établir sur le royaume
cent vingt satrapes pour être dans tout le royaume,
3. et au-dessus d’eux trois chefs Daniél est l’un d’eux ,
auxquels ces satrapes rendent comptent, pour que le roi ne soit pas lésé.
4. Alors ce Daniél prend le dessus sur les chefs des satrapes,
car il a en lui le souffle supérieur.
Le roi pense l’établir sur tout le royaume.
5. Alors les chefs et les satrapes cherchent à trouver contre Daniél
un tort à l’encontre de la royauté;
mais ils ne peuvent trouver tort ni corruption.
Oui, il adhérait, lui; il ne se trouvait en lui ni erreur ni corruption.
6. Alors ces hommes disent:
« Puisque nous n’avons trouvé contre ce Daniél aucun tort,
voilà, nous trouverons contre lui la loi de son Eloha. »
7. Alors les chefs et les satrapes alertent le roi
et lui disent ainsi: « Roi Dariavèsh, en pérennité, vis !
8. Tous les chefs du royaume se sont concertés:
les lieutenants, les satrapes, les conseillers et les pachas.
Oui, le roi promulguera une loi, il donnera la force à l’interdiction:
Quiconque, dans les trente jours, priera une prière
à tout Eloha ou homme autre que toi, roi,
sera jeté dans la fosse aux lions.
9. Maintenant, roi, promulgue l’interdit et écris le texte,
pour qu’il ne soit pas abrogé,
selon la loi des Madaï et des Paras, qui est irrévocable. »
10. Ainsi le roi Dariavèsh écrit le texte et l’interdiction.
11. Quand Daniél sait que le texte est promulgué,
il vient dans sa maison.
À l’étage, des fenêtres sont ouvertes en direction de Ieroushalaîm.
Trois fois par jour, il s’agenouille sur ses genoux,
prie et célèbre son Eloha, comme il le faisait auparavant.
12. Alors ces hommes s’alertent et trouvent Daniél
priant et implorant, face à son Eloha.
13. Alors, ils s’approchent et disent en face du roi
à propos de l’interdit du roi: « N’as-tu pas écrit une interdiction
selon laquelle tout homme, dans les trente jours,
qui ferait une prière à tout Eloha ou homme autre que toi, roi,
serait jeté dans la fosse aux lions ? »
Le roi répond et dit: « La parole est sûre,
selon la loi des Madaï et des Paras, qui est irrévocable. »
14. Alors ils répondent et disent en face du roi:
« Oui, Daniél, des fils de l’exil de Iehouda,
n’a pas fait cas de toi, roi, ni de l’interdit que tu as écrit.
Trois fois par jour il prie sa prière. »
15. Alors, quand le roi entend la parole, c’est très mal pour lui.
Il prend à coeur de secourir Daniél.
Jusqu’au déclin du soleil il s’efforce de le délivrer.
16. Mais ces hommes alertent le roi et lui disent:
« Sache, roi, que selon la loi des Madaï et des Paras
tout interdit et décret que le roi promulgue est irrévocable. »
17. Alors le roi ordonne qu’ils fassent venir Daniél
et le jettent dans la fosse aux lions. Le roi parle et dit à Daniél:
« Ton Eloha que tu sers avec constance te libérera. »
18. Une pierre est apportée et mise sur l’orifice de la fosse.
Le roi la scelle de son sceau et du sceau de ses chefs,
pour que son ordre ne soit pas changé à l’égard de Daniél.
19. Alors le roi va dans son palais. Il nuite à jeûn;
il ne fait venir à lui aucun divertissement; le sommeil le fuit.
20. Puis le roi, à l’aube, quand le jour se lève, va en hâte vers la fosse aux lions.
21. Quand il approche de la fosse, il crie à Daniél d’une voix triste.
Le roi parle et dit à Daniél: « Daniél, serviteur de l’Eloha vivant,
ton Eloha que tu sers avec constance a-t-il pu te libérer des lions ? »
22. Alors Daniél parle au roi: « Roi, en pérennité, vis !
23. Mon Eloha a envoyé son messager.
Il a fermé la gueule des lions, ils ne m’ont pas blessé,
parce qu’il m’a trouvé innocent en face de lui.
En face de toi aussi, roi, je n’ai pas commis de tort. »
24. Alors le roi se réjouit et ordonne de faire remonter Daniél de la fosse.
Daniél remonte de la fosse. Il ne se trouve en lui aucune blessure
parce qu’il adhérait à Eloha.
25. Le roi l’ordonne. Ils font venir ces hommes qui avaient mangé la chair
de Daniél, pour qu’ils soient jetés dans la fosse aux lions,
eux, leurs fils et leurs femmes. Ils n’arrivent pas au fond de la fosse
que les lions s’élancent sur eux et broient tous leurs os.
26. Alors le roi Dariavèsh écrit à tous les peuples, patries, langues,
qui habitent sur toute la terre: « Que votre paix grandisse !
27. Ordre est donné par moi, dans tout le gouvernement de mon royaume,
que tous frémissent et tremblent en face de l’Eloha de Daniél.
Oui, lui, l’Eloha, le Vivant, l’Existant en pérennité !
Son règne ne sera pas détruit, ni son gouvernement, jusqu’à la fin.
28. Il libère et secourt, fait des signes et des prodiges aux ciels et sur la terre,
lui qui a libéré Daniél de la griffe des lions. »
29. Et ce Daniél triomphe sous le règne de Dariavèsh
et sous le règne de Korèsh, le Perse.
Chapitre 7.
Quatre animaux et un homme
1. En l’an de Bélshasar, roi de Babèl,
Daniél voit un rêve et des contemplations de sa tête sur sa couche.
Alors il écrit le rêve. La tête des mots, il la dit.
2. Daniél répond et dit: Je contemplais dans les contemplations de la nuit,
et voici, quatre souffles des ciels qui déferlent sur la Grande Mer.
3. Quatre animaux immenses montent de la mer, différents l’un de l’autre.
4. Le premier est comme un lion. Il a des ailes de vautour.
J’étais à le voir, jusqu’à ce que ses ailes lui soient arrachées.
Il s’élève de la terre, dressé sur ses pattes comme un homme
et un coeur d’homme lui est donné.
5. Et voici un autre animal, un deuxième, semblable à un ours.
Il se dresse d’un côté, trois côtes dans sa bouche, entre ses dents.
Il lui est dit ainsi: « Lève-toi, mange beaucoup de chair ! »
6. Après quoi, j’en vois un autre, semblable à une panthère.
Il a sur son dos quatre ailes d’oiseau;
l’animal a quatre têtes. Le gouvernement lui est donné.
7. Après quoi, je contemple dans les contemplations de la nuit;
et voici un quatrième animal, terrible, terrifiant,
très puissant, avec de grandes dents de fer.
Il dévore, broie et foule le reste aux pieds.
Il diffère de tous les animaux qui le précèdent. Il a dix cornes.
8. Je considère les cornes;
voici, une autre corne, petite, sort au milieu d’elles,
et trois des cornes précédentes sont arrachées de ses faces.
Voici des yeux, tels des yeux d’homme, sur cette corne,
et une bouche parle, grandiloquente.
Le tribunal des ciels
9. Je contemple, jusqu’à ce que des trônes soient élevés.
L’Ancien des jours est assis, son vêtement blanc comme neige,
la chevelure de sa tête comme laine immaculée.
Sur son trône, des langues de feu; et ses roues, un feu incandescent.
10. Un fleuve de feu jaillit et déferle en face de lui.
Mille milliers le servent, et des myriades de myriades
se tiennent en face de lui.
Le tribunal siège, et les livres sont ouverts.
11. Je contemple: alors, à la voix des paroles grandiloquentes
que disait la corne, je contemple, jusqu’à ce que l’animal soit tué
et son corps perdu, livré à la brûlure du feu.
12. Le reste des animaux est écarté du gouvernement.
Une prolongation de vie leur est donnée jusqu’au temps et à l’époque.
13. J’étais à contempler aux contemplations de la nuit;
et voici, avec les nuées des ciels, comme un fils d’homme.
Il vient, il arrive jusqu’à l’Ancien des jours.
Ils le font approcher en face de lui.
14. À lui est donné le gouvernement, la gloire, le règne.
Tous les peuples, patries et langues le servent.
Son gouvernement est un gouvernement de pérennité qui ne passera pas.
Son règne ne sera pas détruit.
L’Ancien des jours
15. Mon souffle défaille, moi, Daniél, au sein de son enveloppe.
Les contemplations de ma tête me bouleversent.
16. Je m’approche de l’un des présents.
Je lui demande la vérité sur tout cela.
Il me répond, et me fait pénétrer l’interprétation des paroles:
17. « Les animaux immenses qui sont quatre
sont quatre rois qui surgiront de la terre.
18. Les Consacrés au Suprême recevront la royauté.
Ils hériteront de la royauté en pérennité,
jusqu’en pérennité des pérennités. »
19. Je veux alors connaître la vérité sur le quatrième animal,
différent de tous les autres, terrible, terrifiant, très puissant,
avec de grandes dents de fer et des griffes de bronze.
Il dévore, broie et foule aux pieds le reste.
20. Sur les dix cornes qui sont sur sa tête, et sur la dernière qui a poussé,
amenant la chute des trois précédentes, une corne qui a des yeux,
et une bouche qui parle avec grandiloquence,
d’aspect plus grand que les autres.
21. Je vois, cette corne fait la guerre aux Consacrés et triomphe d’eux,
22. jusqu’à ce que l’Ancien des jours vienne
rendre justice aux Consacrés au Suprême,
et que vienne le temps où les Consacrés hériteront du royaume.
23. Il dit ainsi: « Le quatrième animal sera un quatrième royaume
sur la terre, différent de tous les royaumes.
Il dévorera toute la terre, la foulera et la broiera.
24. Les dix cornes sont dix rois qui surgiront de cette royauté.
Après eux surgira un autre, différent des précédents,
et il abattra les trois rois.
25. Il prononcera des paroles contre le Suprême,
violentera les Consacrés au Suprême,
préméditera de modifier les temps et la loi,
et ils seront donnés entre ses mains
pour un temps, des temps et la moitié d’un temps.
26. Le tribunal siégera, son gouvernement lui sera retiré,
pour être détruit et perdu jusqu’à la fin.
27. La royauté, le gouvernement, la puissance des royaumes
sous tous les ciels, seront donnés au peuple des Consacrés au Suprême.
Son règne sera un règne de pérennité.
Tous les gouvernements le serviront et lui obéiront. »
28. Ici la parole prend fin.
Moi, Daniél, mes pensées m’avaient bouleversé fort,
ma splendeur s’était altérée, j’ai gardé la parole en mon coeur.
Chapitre 8.
Le bélier et le bouc
1. En l’an trois du règne du roi Bélshasar,
une contemplation se fait voir à moi Daniél,
après ce qui m’était apparu au commencement.
2. Et je vois la contemplation, et c’est quand je vois, moi, à Shoushân,
la capitale qui est dans la province de ‘Éïlâm.
Je vois dans la contemplation, moi étant sur le canal de l’Oulaï.
3. Je lève les yeux, vois, et voici un bélier dressé en face du canal.
Il a deux cornes, deux cornes hautes, l’une plus haute que l’autre.
La plus haute monte en dernier.
4. Je vois le bélier encorner vers la Mer, vers le Septentrion, vers le Nèguèb.
Aucun animal ne se dresse en face de lui.
Nul ne secourt de sa main; il fait selon son vouloir et fait grand.
5. Moi, j’étais à discerner, et voici:
un cabri de caprins vient de l’Occident,
sur les faces de toute la terre, sans toucher terre.
Le cabri a une corne en évidence entre ses yeux.
6. Il vient jusqu’au bélier, maître du canal.
Il court à lui dans la fièvre de sa force.
7. Je le vois atteindre le bélier, amer contre lui.
Il frappe le bélier et brise ses deux cornes.
Il n’était pas de force dans le bélier pour se dresser en face de lui.
Il le jette à terre et l’écrase.
Et il n’était pas de sauveteur pour le bélier contre sa main.
8. Le cabri de caprins grandit à l’extrême.
Tandis qu’il se revigore, la grande corne se brise.
À sa place montent quatre cornes en évidence, aux quatre souffles des ciels.
9. De l’une d’entre elles sort une corne minuscule.
Elle grandit plus vers le Nèguèb, vers l’Orient et vers la Gazelle.
10. Elle grandit jusque vers la milice des ciels.
Elle abat à terre une partie de la milice et des étoiles; elle les écrase.
11. Et jusqu’au chef de la milice elle grandit.
Elle abolit le permanent et rejette l’assise de son sanctuaire.
12. La milice est donnée contre le permanent, pour les carences.
Elle jette la vérité à terre, agit et triomphe.
13. J’entends un Consacré parler, et un autre dire à celui qui parlait:
« Jusqu’à quand cette contemplation,
le permanent être source de carence et de désolation,
le sanctuaire et la milice piétinés ? »
14. Il me dit: « Encore deux mille trois cents matins et soirs:
alors le sanctuaire sera justifié. »
15. Et c’est quand je vois, moi Daniél, la contemplation,
je demande le discernement.
Voici, dressé contre moi, comme la vue d’un brave.
16. J’entends la voix d’un humain au milieu de l’Oulaï.
Il s’écrie et dit: « Gabriél; discerne pour celui-là la vue ! »
17. il vient près de mon poste.
À sa venue, je suis paniqué et tombe sur mes faces.
Il me dit: « Discerne, fils de l’homme,
oui, elle est pour le temps de la fin, cette contemplation. »
18. Tandis qu’il me parle, je m’endors sur mes faces, à terre.
Il me touche et me relève à mon poste.
19. Il dit: « Me voici, je te fais connaître
ce qui sera dans l’après de l’exaspération:
oui, le rendez-vous est celui de la fin.
20. Le bélier que tu as vu, maître des deux cornes,
ce sont les rois de Madaï et de Paras.
21. Le cabri de bouc, le roi de Iavân.
La grande corne entre ses yeux, c’est le premier roi.
22. La brisée, à la place de laquelle les quatre se sont dressées,
ce sont quatre royaumes.
Ils se dresseront d’une nation, mais non dans sa force.
23. En l’après de leur royauté, en l’accomplissement des carences,
un roi se dressera, rude de faces, interprète d’énigmes.
24. Sa force sera vigoureuse mais non de sa force.
Il détruira des prodiges; il triomphera et agira.
Il détruira des vigoureux et le peuple des Consacrés.
25. Par sa perspicacité, et par la duperie de sa main, il triomphera.
Dans son coeur, il se grandira. Par surprise, il détruira une multitude.
Contre le chef des chefs il se dressera, mais, sans main, il sera brisé.
26. La vue du soir et du matin dont il est parlé, c’est la vérité.
Toi, tais la contemplation:
oui, elle est pour l’après des jours multiples ! »
27. Et moi, Daniél, c’en était fait de moi, malade pendant des jours.
Puis je me lève et fais l’ouvrage du roi.
Je suis désolé par la vue, mais nul ne la discerne.
Chapitre 9.
Septante septaines
1. En l’an un de Dariavèsh bèn Ahashvérosh, de la semence des Madaï,
qui avait été fait roi sur le royaume des Kasdîm,
2. en l’an un de son règne, moi, Daniél, je distingue dans les Actes
où était la parole de IHVH-Adonaï à Irmeyahou, l’inspiré,
que le nombre des années de Ieroushalaîm pleine de ruines,
serait de soixante-dix ans.
3. Je donne mes faces vers Adonaï l’Elohîms
pour demander prières et supplications, dans le jeûne, le sac, la cendre.
4. Je prie IHVH-Adonaï, Elohaï, j’avoue et dis:
« Donc, Adonaï, l’Él grand, à frémir, gardien du pacte et du chérissement
pour ses amants, pour les gardiens de ses ordres,
5. nous avons fauté, nous avons été retors et criminels.
Nous nous sommes révoltés, écartés de tes ordres, de tes jugements.
6. Nous n’avons pas entendus tes serviteurs, les inspirés,
qui ont parlé en ton nom à nos rois, nos chefs,
nos pères et à tout le peuple de la terre.
7. À toi, Adonaï, la justification, à nous le blêmissement des faces
comme en ce jour, pour l’homme de Iehouda,
pour les habitants de Ieroushalaîm, pour tout Israël,
les proches et les lointains, en toutes les terres où tu les as bannis
en leur rébellion dont ils se sont rebellés contre toi.
8. IHVH-Adonaï, à nous le blêmissement des faces,
à nos rois, à nos chefs, à nos pères, à nous qui avons fauté contre toi.
9. À Adonaï, notre Elohîms, les matrices et les pardons:
oui, nous nous sommes révoltés contre lui.
10. Nous n’avons pas entendu la voix de IHVH-Adonaï, notre Elohîms,
pour aller dans ses toras qu’il t’a données, face à nous,
par la main de ses serviteurs les inspirés.
11. Tout Israël a transgressé ta tora; il s’est écarté pour ne pas entendre ta voix.
Tu as déversé contre nous l’imprécation et le serment
écrits dans la tora de Moshè, le serviteur d’Elohîms.
Oui, nous avons fauté contre lui.
12. Il a réalisé sa parole dont il avait parlé contre nous
et contre nos juges qui nous jugeaient,
en faisant venir contre nous un grand malheur,
qui ne s’était jamais fait sous tous les ciels comme à Ieroushalaîm.
13. Comme c’est écrit dans la tora de Moshè,
tout ce malheur venu contre nous,
nous n’avons pas été attentifs aux faces de IHVH-Adonaï, notre Elohîms,
pour retourner loin de nos torts et être perspicaces en ta vérité.
14. IHVH-Adonaï s’est hâté vers le malheur et l’a fait venir contre nous.
Oui, IHVH-Adonaï, notre Elohîms, est juste en toutes ses oeuvres qu’il a faites,
mais nous n’avons pas entendu sa voix.
15. Maintenant, Adonaï, notre Elohîms,
toi qui as fait sortir ton peuple de la terre de Misraîm à main forte,
te faisant un nom comme en ce jour,
nous avons fauté, nous avons été criminels.
16. Adonaï, selon toutes tes justices, retourne donc ta narine, ta fièvre,
loin de ta ville, Ieroushalaîm, la montagne de ton sanctuaire.
Oui, par nos fautes, par les torts de nos pères,
Ieroushalaîm et ton peuple sont en flétrissure pour tous nos alentours.
17. Maintenant, entends, notre Elohîms,
la prière de ton serviteur, ses supplications.
Illumine tes faces sur ton sanctuaire désolé, à cause d’Adonaï.
18. Tends, mon Elohîms, ton oreille, entends ! Dessille tes yeux,
vois nos désolations, et la ville sur laquelle ton nom est crié,
car ce n’est pas à cause de notre justice
que nous faisons tomber nos supplications en face de toi,
mais à cause de tes matrices multiples.
19. Adonaï, entends ! Adonaï, pardonne ! Adonaï, sois attentif !
Agis, ne tarde pas ! À cause de toi, Elohaï:
oui, ton nom est crié sur ta ville et sur ton peuple !
20. Et encore, moi, je parle et prie,
j’avoue ma faute et la faute de mon peuple Israël;
je fais tomber ma supplication en face de IHVH-Adonaï Elohaï,
sur la montagne du sanctuaire d’Elohaï. »
21. Et je parle encore dans la prière, l’homme Gabriél,
que j’avais vu dans la contemplation, au commencement,
s’envole en plein vol et me touche au temps de l’offrande du soir.
22. Il vient, me parle et dit: « Daniél, je suis sorti maintenant
pour te rendre perspicace en discernement.
23. Au commencement de tes supplications, une parole est sortie.
Moi, je suis venu te la rapporter, car tu es désirable.
Discerne la parole, discerne la vision !
24. Septante septaines à ton peuple et à la ville de ton sanctuaire,
pour écrouer la carence, éliminer la faute et absoudre le tort,
pour faire venir la justice des pérennités,
pour sceller la contemplation et l’inspiré,
pour messier le sanctuaire des sanctuaires.
25. Sache-le et sois perspicace: depuis la sortie de la parole
pour faire retourner et bâtir Ieroushalaîm,
jusqu’au messie, au guide, il y aura sept septaines.
Et après soixante-deux septaines,
ils seront restaurés, les fossés et les places bâties, au harcèlement des temps.
26. Après les soixante-deux septaines, un messie sera tranché, il ne sera plus.
Un peuple-guide viendra et détruira la ville et le sanctuaire.
Mais sa fin sera dans un cataclysme.
Les désolations sont décrétées jusqu’à la fin de la guerre.
27. Il consolidera le pacte avec des multitudes,
une septaine et une demi-septaine;
il fera cesser le sacrifice et l’offrande.
Sous l’aile sera l’abjection de la désolation,
jusqu’à ce que, l’achèvement décrété, la désolation se déverse.
Chapitre 10.
Daniél voit la vision
1. En l’an trois de Korèsh, roi de Paras, une parole se découvre à Daniél,
dont le nom est crié Bélteshasar:
une parole vraie et une grande milice.
Il discerne la parole en son discernement de la vision.
2. En ces jours, moi, Daniél, je m’endeuille trois semaines de jours.
3. Je ne mange pas de pain désirable,
la viande et le vin ne viennent pas à ma bouche.
Je ne me frictionne pas de friction,
jusqu’au plein des trois semaines de jours.
4. Le vingt-quatrième jour de la première lunaison,
moi, j’étais sur la main du grand fleuve, le Hidèqèl.
5. Je lève les yeux, vois, et voici: un homme vêtu de lin,
les hanches ceintes de vermeil d’Ouphaz.
6. Sa carrure est comme le béryl, ses faces comme la vision d’un éclair,
ses yeux comme des torches de feu,
ses bras, ses pieds, comme oeil de bronze poli,
la voix de ses paroles comme la voix d’une foule.
7. Moi, Daniél, je vois seul la vision.
Les hommes qui sont avec moi ne voient pas la vision,
mais un grand tressaillement tombe sur eux.
Ils s’enfuient pour se dissimuler.
8. Et moi, je reste seul et vois cette grande vision.
Il ne reste pas en moi de force.
Ma splendeur se renverse sur moi en destructeur.
Je ne détiens plus de force.
9. J’entends la voix de ses paroles;
et tandis que j’entends la voix de ses paroles,
je m’endors sur mes faces, mes faces à terre.
10. Et voici, une main me touche,
met en mouvement mes genoux et les paumes de mes mains.
11. Il me dit: « Daniél, homme désirable,
discerne les paroles dont je te parle moi-même.
Dresse-toi sur ta position. Oui, maintenant j’ai été envoyé à toi ! »
Tandis qu’il me parle de cette parole, je me dresse, secoué.
12. Il me dit: « Ne frémis pas, Daniél !
Oui, du premier jour où tu as donné ton coeur
à discerner et à te violenter, face à ton Elohîms,
tes paroles ont été entendues. Moi, je viens à tes paroles.
13. Le chef du royaume de Paras se dresse contre moi vingt et un jours.
Mais, voici, Mikhaél, l’un des premiers chefs, vient m’aider.
Moi, je reste là, près des rois de Paras.
14. Je viens te faire discerner ce qui adviendra à ton peuple
dans l’après des jours, car c’est encore,
pour des jours une contemplation. »
15. Tandis qu’il me parle selon ces paroles,
je donne mes faces à terre et me tais.
16. Et voici comme la forme d’un fils de l’homme. Il me touche les lèvres;
j’ouvre ma bouche, parle et dis à celui qui se dresse sur moi:
« Adoni, dans la vision mes contractions se déversent sur moi;
je ne détiens plus de force.
17. Comment le serviteur d’Adoni, celui-là, pourra-t-il parler à Adoni,
alors que dès maintenant il n’est plus de force en moi,
il ne me reste plus d’haleine ? »
18. Il continue à me toucher, comme une vision d’humain, et me renforce.
19. Il dit: « Ne frémis pas, homme désirable ! Paix à toi !
Sois fort, sois fort !
Tandis qu’il me parle, je me renforce et dis:
« Adoni, parle ! Oui, tu m’as renforcé ! »
20. Il dit: « Sais-tu pourquoi je suis venu à toi ?
Maintenant, je retourne guerroyer contre le chef de Paras.
Moi, je sortirai, et voici, le chef de Iavân viendra.
21. Certes, je te rapporterai ce qui est notifié dans l’écrit de vérité.
Nul ne me fortifiera contre ceux-là, sinon Mikhaél, votre chef.
Chapitre 11.
La grande vision
1. « Moi, en l’an un de Dariavèsh le Madaï,
je me dresse renforcé, fortifié par lui.
2. Maintenant, je te rapporte la vérité.
Voici: encore trois rois se dresseront en Paras.
Le quatrième s’enrichira d’une richesse plus grande que tout;
et, se renforçant en sa richesse,
il se lèvera contre tous les royaumes de Iavân.
3. Un roi, un héros, se dressera.
Il gouvernera un vaste empire et agira selon son vouloir.
4. Tandis qu’il se lèvera, son royaume sera brisé,
il se fractionnera aux quatre souffles des ciels,
non pas pour sa descendance.
Il ne sera pas gouverné comme il l’avait gouverné.
Oui, son royaume se relâchera et sera livré à d’autres que ceux-là.
5. « Le roi du Nèguèb se renforcera.
Mais l’un de ses chefs deviendra plus fort que lui et gouvernera.
Son empire sera plus grand que son empire.
6. À la fin des années, ils s’allieront,
et la fille du roi du Nèguèb
viendra auprès du roi du Septentrion pour réaliser ces accords.
Mais elle ne détiendra pas de force en son bras,
et son bras ne se dressera pas.
Elle sera donnée, elle, ceux qui l’avaient fait venir,
son enfant et celui qui avait pouvoir sur elle, dans les temps.
7. Un rejeton de ses racines se dressera à sa place.
Il viendra contre l’armée, contre la citadelle du roi du Septentrion,
agira contre eux et vaincra.
8. Leurs Elohîms mêmes, avec leurs fontes, avec leurs objets désirables:
argent, or, il les emportera pour butin, en Misraîm.
Lui, pendant des années, se dressera loin du roi du Septentrion.
9. Il viendra au royaume du roi du Nèguèb, puis retournera dans son pays.
10. Ses fils le défieront et rassembleront une foule de soldats nombreux.
Il viendra, il viendra contre lui, déferlera et passera.
Il retournera et le défiera jusque dans sa forteresse.
11. Le roi du Nèguèb, amer, sortira et guerroiera contre lui,
contre le roi du Septentrion. Il lèvera une foule nombreuse;
mais la foule sera livrée en sa main.
12. La foule sera anéantie, son coeur s’exaltera.
Il fera abattre des myriades, mais il n’aura pas d’énergie.
13. Le roi du Septentrion retournera,
ayant levé une foule plus nombreuse que la première.
Au bout des temps, des années, il viendra contre lui
avec une grande armée et un équipement immense.
14. En ces temps, ils se dresseront nombreux contre le roi du Nèguèb.
Les fils de ton peuple, des violents, se soulèveront
pour accomplir la contemplation, mais ils échoueront.
15. Le roi du Septentrion viendra et continuera le remblai,
pour investir la ville fortifiée.
Les bras du Nèguèb ne tiendront pas,
et les élites de son peuple seront sans force pour tenir.
16. Quiconque viendra contre lui fera son bon vouloir.
Nul ne tiendra en face de lui.
Il se dressera sur la terre de la Gazelle, la destruction en main.
17. Il mettra ses faces à conquérir tout son royaume. Ayant un pacte avec lui,
il agira et lui donnera une fille de femmes, pour le détruire.
Mais cela ne tiendra pas et ne sera pas pour lui.
18. Il mettra ses faces vers les Îles et en investira de multiples.
Un alcade fera cesser son outrage, lui retournant son outrage seul.
19. Il tournera ses faces vers les retranchements de sa terre.
Il trébuchera, tombera et ne se retrouvera plus.
20. À sa place se dressera un tyran qui fera passer la splendeur du règne;
mais en quelques jours il sera brisé, non par sa fureur, et non par la guerre.
21. « À sa place, un misérable se lèvera.
Il ne lui donnera pas la splendeur du royaume.
Il viendra par surprise, et s’emparera de la royauté par des intrigues.
22. Les bras du déferlement déferleront sur lui;
puis ils seront brisés, et de même le guide du pacte.
23. De ses alliances, il fera une duperie.
Il montera, se revigorera, bien qu’étant une petite nation.
24. Par surprise, il viendra dans de grasses cités.
Il fera ce que n’ont pas fait ses pères ni les pères de ses pères.
Il pillera le butin et dispersera les équipements.
Il inventera des inventions contre les forteresses, pour un temps.
25. « Il éveillera sa force et son coeur contre le roi du Nèguèb
avec une grande armée. Le roi du Nèguèb le défiera à la guerre,
avec une grande armée, vigoureuse à l’extrême, mais il ne tiendra pas.
Oui, ils inventeront contre lui des inventions.
26. Les mangeurs de ses mets le briseront;
son armée déferlera, et les victimes tomberont multiples.
27. Les deux rois auront à coeur de méfaire.
À la même table, ils parleront par tromperie.
Mais cela ne triomphera pas: oui il est encore un terme au rendez-vous.
28. Il retournera sur sa terre avec un grand équipement.
Son coeur contre le pacte sacré, il agira puis retournera sur sa terre.
29. Au rendez-vous, il retournera et viendra contre le Nèguèb;
mais en dernier ce ne sera pas comme en premier.
30. Viendront contre lui les galères des Kitîm, et il sera découragé.
Il retournera et s’exaspérera contre le pacte sacré.
Il agira, retournera et discernera les relaps du pacte sacré.
31. « Des bras se dresseront de sa part et profaneront le sanctuaire fortifié.
Ils écarteront le permanent et offriront l’abjection et la désolation.
32. Il pervertira par des intrigues les transgresseurs du pacte;
mais le peuple des connaisseurs de son Elohîms se renforcera et agira.
33. Les perspicaces du peuple feront discerner les multitudes;
mais ils trébucheront sur l’épée et sur la flamme,
en captivité, au pillage, pendant des jours.
34. Alors qu’ils trébucheront, ils seront aidés par un peu d’aide.
Nombreux seront ceux qui s’adjoindront à eux par des intrigues.
35. Parmi les perspicaces, certains trébucheront;
ils seront purifiés, épurés et blanchis jusqu’au temps de la fin,
car c’est encore pour le rendez-vous.
36. « Le roi agira selon son vouloir,
s’exaltera et se grandira au-dessus de tout Él.
Contre l’Él des Elohîms, il parlera de prodiges.
Il triomphera jusqu’au comble de l’exaspération:
oui, ce qui est déterminé sera fait.
37. « Il ne discernera pas les Elohîms de ses pères,
ceux que convoitent les femmes et tout Eloha; il ne les discernera pas.
Oui, il se grandira par-dessus tout.
38. Il glorifiera l’Eloha des forteresses en ses assises,
un Eloha que ses pères n’avaient pas connu;
il le glorifiera avec de l’or, de l’argent,
des pierres précieuses, des objets désirables.
39. Il fera des fortifications et des retranchements pour un Eloha étranger.
Il multipliera la gloire de ceux qui le reconnaîtront,
il leur fera gouverner des multitudes;
il répartira parmi eux le pays contre un prix.
40. « Au temps de la fin, le roi du Nèguèb s’affrontera à lui,
et le roi du Septentrion déferlera sur lui,
avec des chars, des cavaliers, des navires multiples.
Il viendra vers les terres, déferlera et passera.
41. Il viendra sur les terres de la Gazelle; ils feront trébucher des multitudes.
Ceux-là échapperont à sa main:
Edôm, Moab, l’en-tête des Benéi ‘Amôn.
42. Il lancera sa main contre les terres;
la terre de Misraîm n’y échappera pas.
43. Il gouvernera les magots d’or, d’argent, et tout ce que convoite Misraîm,
les Loubîm et les Koushîm à ses pieds.
44. Des rumeurs l’affoleront de l’Orient et du Septentrion.
Il sortira avec une grande fièvre pour exterminer
et détruire des multitudes.
45. Il plantera les tentes de son commandement
entre les mers et la montagne de la Gazelle sacrée.
Il parviendra jusqu’à la fin sans recevoir de secours.
Chapitre 12.
Le temps de la fin
1. « En ce temps, Mikhaél se dressera,
le grand chef dressé au-dessus des fils de ton peuple.
Ce sera un temps de détresse comme il n’en a jamais été
depuis que la nation existe jusqu’en ce temps.
En ce temps, ton peuple s’échappera,
quiconque se trouvera inscrit dans l’Acte.
2. Des multitudes d’endormis dans la poussière de la glèbe se réveilleront,
ceux-ci pour la vie, en pérennité,
et ceux-là pour les outrages et l’aversion, en pérennité.
3. Les perspicaces resplendiront comme la splendeur du firmament,
les justificateurs des multitudes comme les étoiles,
en pérennité, à jamais.
4. Et toi, Daniél, clos ces paroles et scelle l’acte jusqu’au temps de la fin.
Les multitudes erreront, mais la connaissance grandira.
5. Je vois, moi, Daniél, et voici: deux autres se dressent,
un ici, sur la lèvre du Ieor, et un là, sur la lèvre du Ieor.
6. L’un dit à l’homme vêtu de lin qui était au-dessus des eaux du Ieor:
« À quand la fin des prodiges ? »
7. Et j’entends l’homme vêtu de lin, qui était au-dessus des eaux du Ieor.
Il lève sa droite et sa gauche vers les ciels
et jure par le Vivant de la pérennité:
« Oui, après un rendez-vous, des rendez-vous et une moitié,
à l’achèvement de la dispersion de la main du peule consacré,
tous ceux-là s’achèveront quand la main du peuple consacré sera accomplie. »
8. Et moi, j’entendais sans discerner et je dis:
« Adoni, que sera l’après de ceux-là ? »
9. Il dit: « Va, Daniél. Oui, elles sont closes et scellées les paroles,
jusqu’aux temps de la fin.
10. Multiples, ils seront purifiés, blanchis, et ils s’affermiront.
Les criminels commettront des crimes,
tous les criminels ne discerneront pas,
mais les perspicaces discerneront.
11. Depuis le temps où le permanent sera écarté,
pour donner l’abjection de la désolation:
mille deux cent quatre-vingt-dix jours.
12. En marche, celui qui attendait:
il attendra mille trois cent trente-cinq jours.
13. Pour toi, va jusqu’à la fin.
Tu te reposeras et te dresseras devant ton sort jusqu’à la fin des jours. »
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