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66, 67, 68, 69, 70, 71 et 72

SOURATE 66.

L’INTERDICTION
AT-TAHRÎM

La soixante-sixième sourate, cent septième dans l’ordre chronologique, dixième et dernière des dix « Louangeuses » médinoises qui commençaient à la sourate 57, compte douze versets. Son titre At-Tahrîm, l’Interdiction, est tiré du verset 1.

Elle traite de la possibilité de se rétracter d’un serment fait en contradiction avec la volonté d’Allah. Cette suspension ontologique de la loi s’est produite à l’occasion d’un incident dans la vie familiale du Nabi. Il avait répudié son épouse copte Maryam, une esclave affranchie. Le verset annule son serment et ouvre la possibilité pour chacun de revenir sur des paroles considérées comme étant en contradiction avec la loi divine.

La sourate débute par un discours au Malin, à la suite de l’intrigue ourdie par deux de ses épouses, Hafsa et ‘Aïsha, contre Maryam la Copte (1-5). Elle se poursuit par une adresse aux adhérents (6-9); elle s’achève sur un éloge de la femme vertueuse.


Sourate 66.

L’INTERDICTION
AT-TAHRÎM

Au nom d’Allah,
le Matriciant, le Matriciel...

Trois quarts du Hizb Cinquante-six

1.     Ohé, le Nabi,
pourquoi, pour complaire à tes épouses,
t’interdis-tu ce qu’Allah t’a permis ?
Allah, indulgent, matriciel.

2.     Allah vous accorde la maîtrise de vos serments.
Allah, votre Maître, Lui, le Savant, le Sage.

3.     Quand le Nabi confia un secret à l’une de ses épouses,
elle dévoila cette histoire.
Allah confirma ce fait au Nabi,
qui lui en répéta une partie,
et garda l’autre par-devers lui.
Quand il l’en avisa,
elle dit: « Qui t’a dévoilé cela ? »
Il dit: « Le Savant, le Sage,
me l’a dévoilé. »

4.     Si vous faites retour à Allah, toutes deux,
c’est qu’il y a déjà préparé vos coeurs.
Si vous vous dressez contre lui,
voici, Allah, Lui, son maître:
Djibrîl, les plus intègres des adhérents
et les Messagers, auprès de lui,
le soutiendront.

5.     S’il vous répudiait toutes deux,
son Rabb lui donnerait des épouses
meilleures que vous,
pacifiées dans l’amen, adorantes,
repentantes, servantes, actives,
épousées ou virginales.

6.     Ohé, ceux qui adhèrent,
préservez vos êtres et vos tentes d’un feu
qu’alimenteront les humains et les pierres.
Auprès de lui, des Messagers gigantesques, terrifiants,
ne se dresseront pas contre ce qu’Allah ordonne:
ils feront ce qui leur est ordonné.

7.     Ohé, ceux qui effacent,
en ce Jour, pas d’excuses:
vous serez salariés selon vos actes.

8.     Ohé, ceux qui adhèrent,
retournez à Allah, d’un retour sincère.
Peut-être votre Rabb effacera votre malheur,
et vous fera entrer dans les Jardins
sous lesquels courent les fleuves.
Ce Jour, Allah ne sanctionnera pas le Nabi
ni ceux qui adhèrent avec lui.
Leur lumière ruissellera de leurs mains,
à leur droite, et ils diront:
« Notre Rabb, rends parfaite notre lumière,
sois indulgent avec nous. Te voici, toi, le Tout-puissant. »

9.     Ohé, le Nabi,
lutte contre les effaceurs et les embusqués,
sois implacable contre eux.
Leur refuge ? La Géhenne, le pire devenir.

10.     Allah donne en exemple, pour ceux qui effacent,
la femme de Nûh et la femme de Lût.
Elles étaient, toutes deux,
à deux de nos serviteurs intègres,
mais elles les trompaient.
Or cela ne leur a profité en rien, devant Allah.
Il leur a été dit:
« Entrez dans le Feu avec les arrivants. »

11.     Et Allah donne en exemple à ceux qui adhèrent
la femme de Pharaon, quand elle dit:
« Mon Rabb, construis-moi
une maison, chez toi, dans le Jardin.
Sauve-moi de Pharaon et de ses oeuvres,
sauve-moi d’un peuple fraudeur. »

12.     Et Maryam, la fille de ‘Imrân, qui garda sa fente.
Nous avons insufflé Notre souffle en elle.
Elle a authentifié les paroles
de son Rabb et ses Écrits.
Elle est parmi les adorantes.

Fin du Djûz Vingt-Huitième


SOURATE 67.

LA SOUVERAINETÉ
AL-MULK

La soixante-septième sourate, soixante-dix-septième dans l’ordre chronologique, compte trente versets d’inspiration mekkoise. Son titre Al-Mulk, la Souveraineté, est tiré du verset 1. Elle est parfois citée sous d’autres titres, Al-Mundjîyat, la Salvatrice, ou encore Al-Waqîyât, la Préservatrice, ou encore Al-Tabarakat, la Bénie.

Le Coran culmine ici en une série haletante de brefs poèmes, hymnes ou psaumes d’une incomparable ferveur mystique. Allah y est célébré dans Sa gloire souveraine.


Sourate 67.

LA SOUVERAINETÉ
AL-MULK

Au nom d’Allah,
le Matriciant, le Matriciel...

Djûz Vingt-Neuvième

Hizb Cinquante-sept

1.     Il est béni, Celui qui a en ses mains la Souveraineté,
Lui, puissant sur tout.

2.     Il crée, Lui, la mort et la vie pour vous éprouver.
Qui de vous est-il plus parfait en oeuvres
que Lui, l’Intransigeant, l’Indulgent ?

3.     Il a créé, Lui, les sept ciels superposés.
Tu ne verras dans la création du Matriciant
aucune brèche.
Pose sur elle ton regard, y vois-tu une faille ?

4.     Puis ramène ton regard, deux fois encore,
il reviendra vers toi, lassé, éperdu.

5.     Ainsi, nous avons embelli le ciel
avec le monde des luminaires.
Nous les avons déployés pour lapider les Shaïtâns.
Nous avons préparé pour eux
le supplice du Brasier.

6.     Pour ceux qui effacent leur Rabb,
voilà le supplice de la Géhenne,
le pire devenir.

7.     Quand ils y sont précipités,
ils y entendent un rugissement:
la Géhenne bouillonne,

8.     elle tremble et bondit de fureur.
Quand une bande y est précipitée,
ses cerbères leur demandent:
« Un alerteur ne vous avait-il pas été donné ? »

9.     Ils disent:
« Un alerteur est bien venu à nous,
mais nous l’avons renié, nous avons dit:
‹ Allah n’a rien fait descendre... ›
Vous n’êtes que dans un grand fourvoiement. »

10.     Ils disent: « Si nous avions entendu et compris,
nous ne serions pas avec les Compagnons du Brasier. »

11.     Et ils confesseront alors leurs carences:
« Arrière, les Compagnons du Brasier ! »

12.     Ceux qui tremblent de leur Rabb, dans le mystère,
recevront son indulgence
avec un grand salaire.

13.     Cachez vos paroles ou divulguez-les,
le voici, c’est Lui,
le Connaisseur du secret des poitrines.

14.     Ne connaîtrait-il pas ce qu’il crée,
Lui, le Subtil, l’Informé ?

15.     Lui vous a soumis la terre:
marchez en ses lieux, mangez sa subsistance:
vers Lui se fera le déploiement.

16.     Croyez-vous que l’Habitant du ciel
ne peut pas vous enfouir sous terre ?
Voici qu’elle tremble !

17.     Croyez-vous que l’Habitant du ciel
ne pourrait envoyer contre vous
un ouragan de pierres ?
Vous comprendriez ce qu’est Mon avertissement.

18.     Ceux d’avant niaient déjà.
Quelle fut ma réprobation !

19.     Ne voient-ils pas les oiseaux,
ailes déployées ou repliées au-dessus d’eux ?
Le Matriciant seul les soutient.
Lui, le voici, le Voyant de tout.

20.     Qui lèverait une armée pour vous soutenir,
contre le Matriciant ?
Les effaceurs ne vivent que d’illusions.

21.     Qui vous pourvoirait, s’Il retenait sa subsistance ?
Cependant, ils s’obstinent dans l’aberration et la fuite.

22.     Celui qui marche, penché sur sa face, guide-t-il mieux
que celui qui marche droit sur un chemin ascendant ?

23.     Dis:
« Lui, Il vous fait naître,
vous donne des oreilles, des yeux, des entrailles:
vous êtes peu reconnaissants ! »

24.     Dis:
« C’est Lui qui vous multiplie sur terre,
Vous serez rassemblés à Lui. »

25.     Ils disent: « À quand ce rendez-vous,
si vous êtes sincères ! ? »

26.     Dis:
« La science en est chez Allah !
Je ne suis qu’un alerteur distinct. »

27.     Quand ceux qui effacent,
­ au malheur de leur face ­
le verront de près, il leur sera dit:
« Voilà ce que vous réclamiez. »

28.     Dis:
« Voyez-vous ?
Qu’Allah m’extermine
avec mes compagnons,
ou qu’il vous matricie,
rien ne pourra sauver les effaceurs
d’un terrible supplice. »

29.     Dis:
« Lui, le Matriciant, nous adhérons à Lui,
et nous nous abandonnons en Lui.
Bientôt vous saurez
qui est dans un fourvoiement manifeste. »

30.     Dis:
« Voyez-vous,
si un matin votre eau
disparaissait dans un gouffre,
qui vous donnerait l’eau des sources ? »


SOURATE 68.

LE CALAME
AL-QALAM

La soixante-huitième sourate, deuxième dans l’ordre chronologique, la première étant la sourate 96, compte cinquante-deux versets d’inspiration mekkoise, sauf les versets 17-33 et 48-50, qui auraient été proclamés à Médine. Son titre Al-Qalam, le Calame, est tiré du verset 1. Elle est parfois désignée sous le titre de Nûn, le poisson.

Une première partie célèbre les mérites du Nabi (1-16); suit une parabole, celle des Maîtres du Jardin (17-34); elle se termine sur un nouvel appel aux « associateurs » (35-52).


Sourate 68.

LE CALAME
AL-QALAM

Au nom d’Allah,
le Matriciant, le Matriciel...

Quart du Hizb Cinquante-sept

1.     N. Nûn.
Par le Calame et ce qu’ils écrivent,

2.     toi, par grâce de ton Rabb,
tu n’es pas un possédé.

3.     Voici, tu auras pour toi
un salaire irréprochable.

4.     Te voici, sublime créature, incommensurable !

5.     Bientôt tu observeras, et ils observeront

6.     qui parmi vous sera éprouvé.

7.     Voici ton Rabb: Il connaît
qui se fourvoie hors de son sentier,
et qui est guidé.

8.     Ne suis pas les menteurs !

9.     Ils souhaiteraient que tu sois ondoyant
afin de l’être avec toi.

10.     N’obéis pas à un ignoble parjure,

11.     détracteur, ressasseur de calomnies,

12.     négateur du meilleur, transgresseur, criminel,

13.     brutal et, par surcroît, bâtard,

14.     même s’il est doté de biens et de fils.

15.     Quand nos Signes sont proclamés sur lui,
il dit: « Rien que des racontars de primitifs ! »

16.     Fouettons-le sur la gueule !

17.     Nous les éprouverons,
comme nous avons éprouvé
les Compagnons du Jardin,
qui se promettaient de faire
leur récolte au matin,

18.     sans émettre de réserve.

19.     Mais une catastrophe de ton Rabb
s’abattit contre eux
alors qu’ils dormaient:

20.     le matin, tout était calciné.

21.     Ils s’interpellaient au matin:

22.     « Allez au champ faire votre récolte. »

23.     Ils s’ébranlèrent en grommelant:

24.     « Et qu’aucun pauvre ne vienne ici,
contre vous, aujourd’hui ! »

25.     Ils partirent, forts et résolus.

26.     Quand ils virent leur jardin, ils s’écrièrent:
« Nous étions fourvoyés !

27.     Nous sommes ruinés ! »

28.     Le plus calme leur dit:
« Ne vous l’avais-je pas dit ?
Pourquoi n’avez-vous pas louangé Allah ? »

29.     Ils dirent: « Louange à notre Rabb !
Nous étions des fraudeurs ! »

30.     Ils s’avancent, les uns vers les autres,
en gémissant.

31.     Ils disent: « Aïe ! Nous étions des rebelles !

32.     Puisse notre Rabb nous échanger ce Jardin
contre un meilleur.
Nous en supplions notre Rabb. »

33.     Voici leur supplice,
mais le supplice, l’Autre,
sera plus grand encore.
S’ils savaient !

34.     Les frémissants ont chez leur Rabb
les Jardins du Ravissement.

35.     Traiterions-nous les pacifiés, al-muslimûna,
comme les coupables ?

36.     Qu’avez-vous ? Comment jugez-vous ?

37.     Avez-vous un Écrit où étudier

38.     et trouver que choisir ?

39.     Ou bien avez-vous contre nous un contrat,
valable au Jour du Relèvement,
qui vous garantisse votre pouvoir de juger ?

40.     Demande-leur s’ils ont en cela un garant !

41.     Ou bien ont-ils des associés ?
Qu’ils produisent leurs associés,
s’ils sont sincères.

42.     Le Jour où les jarrets seront nus
ils seront appelés à se prosterner,
mais ils ne le pourront pas !

43.     Leurs regards se baisseront, humiliés.
Ils étaient appelés à la prosternation,
à devenir des pacifiés.

44.     Laisse-moi !
Ceux qui renient cette geste,
nous les convoquerons
là où ils ne savent pas.

45.     Je leur accorde un sursis:
voici, ma ruse est sûre !

46.     Ou leur demanderas-tu un salaire ?
Ils seraient lourdement débiteurs.

47.     Ou bien le mystère leur appartient-il ?
L’écrivent-ils ?

48.     Persévère jusqu’au Jour de ton Rabb,
ne sois pas comme le Compagnon du Poisson
quand il implorait en suffoquant !

49.     S’il n’avait été sauvé par grâce de ton Rabb,
il eût été rejeté au désert, disgracié.

50.     Mais son Rabb l’a préféré,
et l’a mis avec les intègres.

51.     Ceux qui effacent,
entendant cette Mémoire,
ont manqué te percer de leur regards,
disant: « Le voici ! C’est un possédé ! »

52.     Mais qui est-il, sinon la Mémoire des univers ?


SOURATE 69.

L’INÉLUCTABLE
AL-HÂQQAT

La soixante-neuvième sourate, soixante-dix-huitième dans l’ordre chronologique, compte cinquante-deux versets, généralement considérés comme d’inspiration mekkoise.

Le motif central évoque une fois de plus l’inéluctable effondrement des hommes et des peuples « effaceurs » d’Allah et de Sa Parole, proclamée par les Inspirés de la Bible et par le Nabi. La Vérité ne peut faillir: elle assure les triomphes de la Parole d’Allah.


Sourate 69.

L’INÉLUCTABLE
AL-HÂQQAT

Au nom d’Allah,
le Matriciant, le Matriciel...

Moitié du Hizb Cinquante-sept

1.     L’Inéluctable !

2.     Qu’est-elle, l’Inéluctable ?

3.     Et qui t’apprendra ce qu’est l’Inéluctable ?

4.     Thamûd et ‘Âd niaient la Fracassante.

5.     Comment les Thamûd ont-ils été anéantis ?
Par la foudre !

6.     Comment les ‘Âd ont-ils été anéantis ?
Par un vent cinglant, ravageur !

7.     Allah l’a déchaîné contre eux
sept nuits et huit jours consécutifs.
Vois ce peuple gisant là,
comme des stipes de palmier évidés !

8.     Vois-tu d’eux quelque vestige ?

9.     Pharaon vint avec ceux qui le précédaient,
et les Villes Bouleversées, avec leur crime.

10.     Ils s’obstinaient contre l’Envoyé de leur Rabb,
mais Il les engloutit irrésistiblement.

11.     Quand les eaux débordèrent,
nous vous transportâmes
sur l’Arche flottante,

12.     l’insérant dans votre Mémoire,
pour que toute oreille attentive la conserve.

13.     Quand le cor retentira, d’un seul souffle,

14.     la terre et les montagnes, transportées,
seront pulvérisées d’un coup.

15.     Ce Jour-là, l’échéance surviendra.

16.     Le ciel se fendra, béant en ce Jour.

17.     les Messagers, en ses confins,
porteront en ce Jour, à huit,
le Trône de leur Rabb,

18.     Ce Jour, vous serez nus:
nul secret ne sera caché.

19.     Celui à qui son Écrit sera donné
dans sa droite, dira:
« Lisez mon Écrit.

20.     Je me l’imaginais:
maintenant mon compte me parvient ! »

21.     Il aura une vie suave,

22.     dans un Jardin sublime,

23.     aux fruits offerts:

24.     « Mangez et buvez à souhait pour votre labeur
pendant les jours révolus. »

25.     Alors celui qui recevra son Écrit
dans sa gauche, dira:
« Aïe ! Puisse mon Écrit ne pas m’avoir été donné !

26.     Je n’aurais jamais su quel était mon compte !

27.     Aïe ! Que n’est-ce la fin !

28.     Mes biens ne me profitent pas !

29.     Mon pouvoir est détruit pour moi ! »

30.     Liez-le au joug

31.     et rôtissez-le dans la Fournaise !

32.     Puis, à la chaîne de soixante-dix coudées,
enchaînez-le par les bras et précipitez-le !

33.     Le voici, il était à ne pas adhérer
à Allah, le Grandiose !

34.     Il n’incitait pas à nourrir les pauvres.

35.     Aujourd’hui, il n’a plus d’acolyte pour lui,

36.     et pas de nourriture, sauf du pus:

37.     n’en mangent que les criminels !

38.     Non ! J’en jure par ce que vous voyez

39.     et par ce que vous ne voyez pas:

40.     oui, tel est le verbe de l’Envoyé magnanime !

41.     Ce n’est pas le verbe d’un poète ­ vous adhérez peu ­

42.     ni le verbe d’un devin ­ vous invoquez peu:

43.     c’est la Descente du Rabb des univers.

44.     S’il avait dit sur Nous
une autre parole que le verbe,

45.     Nous l’aurions saisi par la droite

46.     et Nous lui aurions tranché l’aorte.

47.     Personne parmi vous ne l’eût empêché.

48.     Oui, c’est la Mémoire des frémissants !

49.     Oui, Nous connaissons parmi vous les menteurs !

50.     Oui, c’est la perdition des effaceurs.

51.     Oui, tel est le Parti des Convaincus.

52.     Louange le Nom de ton Rabb, le Grandiose !


SOURATE 70.

LES MARCHES
AL-MA‘ÂRIDJ

La soixante-dixième sourate, soixante-dix-neuvième dans l’ordre chronologique, compte quarante-quatre versets d’inspiration mekkoise. Leur contenu, d’essence eschatologique, reprend en les amplifiant les thèmes de la sourate précédente.

Le mystère de la guidance, de la constance et la pratique de la prière ouvrent, devant l’homme fidèle, le chemin du salut, dans les béatitudes des Jardins d’Allah.


Sourate 70.

LES MARCHES
AL-MA‘ÂRIDJ

Au nom d’Allah,
le Matriciant, le Matriciel...

1.     Quelqu’un demande qu’un supplice s’abatte,

2.     sans parade possible, sur les effaceurs,

3.     venu d’Allah, le Maître des Marches !

4.     Les Messagers et le Souffle s’élèvent vers Lui,
en un Jour long de cinquante mille ans.

5.     Persévère en belle constance !

6.     Les effaceurs le voient lointain,

7.     mais nous le savons proche.

8.     Un Jour, le ciel sera comme un airain fondu,

9.     les montagnes comme des flocons,

10.     nul acolyte n’interrogera son acolyte

11.     qu’il verra en face.
Le coupable souhaitera se racheter du supplice
en y livrant ses fils,

12.     sa compagne, ses frères,

13.     son clan qui l’abrite,

14.     et tous les vivants de la terre,
pour être sauvé.

15.     Ah ! La voici enflammée,

16.     scalpeuse de crânes,

17.     elle appelle qui recule et détale,

18.     amasse, accapare...

Trois quarts du Hizb Cinquante-sept

19.     Voici, l’humain est créé d’impatience:

20.     quand le malheur le saisit, c’est l’affliction,

21.     quand le meilleur l’envahit, c’est l’exubérance,

22.     sauf les priants,

23.     ceux qui dans leur prière persistent,

24.     ceux qui de leurs biens donnent une part fixée

25.     au mendiant et à l’interdit,

26.     ceux qui seront justifiés le Jour de la Créance,

27.     ceux qui s’angoissent du supplice de leur Rabb.

28.     Voici, le supplice de leur Rabb
est sans échappatoire.

29.     Ceux qui se gardent de tout écart,

30.     sauf avec leurs épouses
et les esclaves que maîtrisent leur droite,
sont exempts de blâme.

31.     Ceux qui convoitent d’autres que celles-là
sont des transgresseurs.

32.     Ceux qui, de leurs dépôts et de leurs contrats,
sont respectueux,

33.     ceux qui sont sûrs de leurs témoignages,

34.     ceux qui observent leurs prières,

35.     les voilà, magnifiés dans les Jardins.

36.     Qu’ont-ils, ceux qui effacent Allah,
devant toi tendus,

37.     de droite et de gauche rassemblés ?

38.     Espère-t-il, chacun de ces mâles,
entrer au Jardin du Ravissement ?

39.     Que non ! Nous les avons créés de ce qu’ils savent.

40.     Non ! J’en jure par le Rabb des Orients et de l’Occident
nous voici, nous pouvons

41.     les échanger contre de meilleurs qu’eux,
sans en être empêchés.

42.     Laisse-les s’agiter et jouer
jusqu’à ce qu’ils rencontrent
le Jour auquel ils sont promis.

43.     Ce Jour, ils ressusciteront des sépulcres, vite,
comme s’ils accouraient vers des bétyles,

44.     leurs regards baissés, couverts d’ignominie.
Voici le Jour auquel ils sont promis !


SOURATE 71.

NOÉ
NÛH

La soixante et onzième sourate est également la soixante et onzième selon l’ordre chronologique. Elle compte vingt-huit versets, des exhortations proclamées par Allah et mises dans la bouche de Nûh, le Noah biblique, ce Noé que nous avons déjà maintes fois rencontré, chemin faisant, depuis 3. 33.

Elle appartient aux débuts de la période mekkoise, constituant une sorte de parabole sur les épreuves de Noé, semblables à la persécution que subit le Prophète aux débuts de son apostolat. Elle reprend en chacun de ses versets les thèmes obsessionnels de l’adhésion et du fourvoiement, évoqués avec les suavités des Jardins d’Allah ou l’horreur des feux de la Géhenne.


Sourate 71.

NOÉ
NÛH

Au nom d’Allah,
le Matriciant, le Matriciel...

1.     Nous voici, nous avons envoyé Nûh à son peuple:
« Alerte ton peuple
avant que ne leur soit infligé
un terrible supplice. »

2.     Il dit: « Ô mon peuple,
me voici, je suis pour vous,
un alerteur distinct.

3.     Servez Allah,
frémissez de Lui,
obéissez-moi.

4.     Il vous pardonnera vos carences,
Il vous fera parvenir à l’échéance fixée.
Voici, l’échéance d’Allah, quand elle vient,
elle n’est pas prorogeable.
Si vous saviez ! »

5.     Il dit: « Mon Rabb,
me voici, j’ai imploré mon peuple
de nuit et de jour.

6.     Mon imploration n’a ajouté qu’à leur défection.

7.     Me voici, tout ce à quoi je les appelais
­ pour que tu leur pardonnes ­
ils mettaient leurs doigts dans leurs oreilles,
se drapaient dans leurs vêtements,
s’obstinaient et s’enflaient d’orgueil.

8.     Je les ai appelés publiquement alors,

9.     et alors je les ai avertis,
leur confiant des secrets.

10.     J’ai dit: « Demandez pardon à votre Rabb.
Le voici, Il est indulgent.

11.     Il enverra pour vous les ondées du ciel.

12.     Il accroîtra pour vous les biens et les fils.
Il vous donnera des jardins
Il vous donnera des fleuves.

13.     Pourquoi n’espérez-vous pas la quiétude d’Allah ?

14.     Il vous a créés progressivement.

15.     Ne voyez-vous donc pas comment Allah
crée les sept ciels superposés ?

16.     Il y met la lune, une lumière,
et le soleil, un luminaire.

17.     Allah fait germer pour vous
des plants de la terre,

18.     puis Il vous y ramène
pour vous en faire resurgir, ressuscités.

19.     Allah, pour vous, fait de la terre une natte

20.     et, pour vous, y fraye de larges sentiers. »

21.     Nûh dit: « Mon Rabb, les voici, ils résistent,
ils suivent ceux qui ne leur ajoutent
ni richesses ni enfants,
mais seulement la perdition.

22.     Ils trament de grandes ruses,

23.     et disent: « N’abandonnez jamais vos Ilahs,
n’abandonnez ni Wadd, ni Suwâ‘,
ni Yaghût, ni Ya‘ûq, ni Nasr ! »

24.     Déjà ils en avaient fourvoyé beaucoup.
Tu n’ajoutes aux fraudeurs que le fourvoiement !

25.     Pour leurs crimes, ils seront noyés,
ou introduits au Feu.
Ils ne se trouveront aucun secours,
sauf Allah.

26.     Nûh dit:
« Mon Rabb, ne laisse sur terre
aucun effaceur d’Allah.

27.     Te voici, si tu en laisses,
ils égareront tes serviteurs:
ils n’enfanteront que des dévoyés, des effaceurs.

28.     Mon Rabb,
pardonne-moi, ainsi que mes deux parents,
et ceux qui entrent chez moi en adhérents,
les adhérents et les adhérentes.
N’ajoute aux fraudeurs que la perdition. »


SOURATE 72.

LES DJINNS
AL-DJINN

La soixante-douzième sourate, quarante-huitième dans l’ordre chronologique, compte vingt-huit versets d’inspiration mekkoise. Elle précède de peu l’hégire de 622. Selon la tradition historico-biographique, elle concernerait un miracle du Nabi, en route vers la foire de Udakh ou de Ta‘if. Grâce à la récitation de quelques sourates, il mit en déroute des Djinns curieux de savoir ce qui se passait dans le ciel. Le Nabi avait été, auparavant, maltraité et presque tué par les polythéistes qu’il s’efforçait de convertir (620-621). Le titre est emprunté au verset 1.

Sa plainte s’affirme contre ses concitoyens qui le rejettent et le persécutent, et les Médinois qui l’appellent et l’accueilleront bientôt.


Sourate 72.

LES DJINNS
AL-DJINN

Au nom d’Allah,
le Matriciant, le Matriciel...

Hizb Cinquante-huit

1.     Dis:
« Il m’a été révélé qu’un groupe de Djinns
a entendu et dit: ‹ Nous voici, nous avons entendu
un Appel merveilleux.

2.     Il guide vers la rectitude.
Nous y adhérons.
Nous n’associons personne à notre Rabb ! › »

3.     Voici, la gloire de notre Rabb est sublime:
il ne prend ni compagne ni enfant.

4.     Les insensés, parmi vous,
disent, contre Allah, des insanités.

5.     Nous imaginions que les humains et les Djinns
ne diraient pas de mensonges contre Allah !

6.     Mais voici, des hommes, parmi les humains,
voulaient se réfugier
chez des hommes parmi les Djinns:
ceux-ci ne firent qu’ajouter à leur stupidité.

7.     Ils imaginaient, comme vous,
qu’Allah ne ressusciterait jamais personne.

8.     Or, nous avons palpé les ciels,
nous les avons trouvés pleins de veilleurs
terrifiants, flamboyants.

9.     Nous y étions assis pour entendre,
mais quiconque entendait
se heurtait, aux aguets, à un flamboiement.

10.     Nous ne comprenions pas si leur Rabb
voulait du mal à ceux de la terre,
s’Il souhaitait les corriger.

11.     Parmi nous, il est des hommes intègres
et d’autres privés de vertus:
nous suivons des routes différentes.

12.     Nous imaginons que nous ne réduirons pas
Allah à l’impuissance sur terre,
et que nous ne le paralyserons pas, en fuyant.

13.     Quand nous avons entendu la guidance,
nous y avons adhéré.
Qui adhère à son Rabb
ne craint aucun préjudice, aucun tourment.

14.     Il est parmi nous
des pacifiés, muslimûna,
et des révoltés.
Les pacifiés choisissent la rectitude.

15.     Les révoltés sont les fagots de la Géhenne.

16.     S’ils se relèvent sur la route,
nous les abreuvons d’une eau abondante,

17.     pour les éprouver là.
S’ils se détournent de la Mémoire de leur Rabb,
Il les précipite au supplice implacable.

18.     Les Mosquées sont à Allah.
N’invoquez personne, sauf Allah, l’Unique !

19.     Quand le serviteur d’Allah se lève pour L’invoquer,
ils l’assaillent, agglutinés contre lui.

20.     Dis:
« Je n’invoque que mon Rabb.
Je ne Lui associe personne. »

21.     Dis:
« Je n’ai sur vous aucun
pouvoir de souffrance ni de correction. »

22.     Dis:
« Personne ne me protégera contre Allah,
en dehors de Lui, je ne trouverai pas de refuge. »

23.     En dehors de la Parole et du Message d’Allah,
qui s’obstine contre Allah et son Envoyé,
a pour Lui le Feu de la Géhenne,
en permanence, à jamais !

24.     Quand ils verront ce qui leur est promis,
ils sauront qui est le plus faible en secours
et le moindre en nombre !

25.     Dis: « Je ne sais si ce à quoi
vous êtes promis est prochain
ou si mon Rabb Lui accorde un délai ! »

26.     Connaisseur du mystère,
il n’associe personne à Son mystère,

27.     sauf ceux qu’Il agrée comme envoyés:
ils avancent aux aguets en avant et derrière eux,

28.     afin de savoir s’ils ont transmis
les Messages de leur Rabb.
Il cerne ce qui est entre leurs mains
tenant, de tout, un compte précis.